Revue de presse du 21 septembre 2023

Le président nigérian à la tribune de l’ONU – « Les coups d’État militaires sont une erreur »
Le mercredi 20 Septembre 2023, le président Bola Tinubu a prononcé son discours inaugural lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a souligné la nécessité pour l’Afrique de surmonter les contraintes de l’exploitation étrangère et de libérer son vaste potentiel. Rapporte Afrikmag. Dans son discours, il a souligné l’impératif pour l’Afrique de surmonter les contraintes de l’exploitation étrangère et de libérer son vaste potentiel tout en réalisant la prospérité de la région grâce aux démocraties démocratiques. Il a également souligné l’importance pour la communauté internationale de donner la priorité aux investissements dans le développement de l’Afrique et a souligné l’urgence de faire face aux impacts du changement climatique. … En ce qui concerne la démocratie, Il a souligné l’importance d’affirmer la gouvernance démocratique comme le meilleur garant de la volonté souveraine et du bien-être du peuple. « Les coups d’État militaires sont une erreur, tout comme tout arrangement politique civil biaisé qui perpétue l’injustice. La vague qui traverse certaines parties de l’Afrique n’est pas favorable aux coups d’État. Il s’agit d’une demande de solutions à des problèmes éternels », a-t-il dit. AllAfrica

Les libertés fondamentales de plus en plus réduites au Mali
Le célèbre juge Dramane Diarra a été radié mardi (19.09) du corps des magistrats par le Conseil supérieur de la magistrature. Membre influent de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, une organisation politique qui dénonce régulièrement la gestion de la transition militaire en place dans le pays, Dramane Diarra avait notamment estimé que la révision de la Constitution malienne est une « violation flagrante » des textes. Avant lui, c’est le coordinateur général de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, Mohamed Cherif Koné, qui avait été exclu par le Conseil supérieur de la magistrature pour ses prises de position contre les militaires au pouvoir. … La radiation du corps des magistrats de Mohamed Cherif Koné, le 29 août dernier, et de Dramane Diarra, tous deux membres de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, font dire à certains observateurs de la scène politique malienne, sous le couvert de l’anonymat, que le champ des libertés d’expression et d’opinion se rétrécit de plus en plus dans le pays. DW

Tombouctou suffoque sous le blocus des jihadistes
Les habitants de Tombouctou ont d’abord cru à une intimidation de plus quand les jihadistes ont annoncé le blocus, dit une figure de la société civile locale. Aujourd’hui, presque coupés du reste du monde, ils éprouvent toute la réalité de la menace. « On pensait que c’était juste des messages vocaux pour semer la psychose », dit Abdoul Aziz Mohamed Yehiya, « aujourd’hui, franchement, ce qu’on est en train de vivre, c’est exactement le blocus ». Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l’Etat malien, a annoncé dans une série de messages début août déclarer « la guerre dans la région de Tombouctou ». Les camions venant d’Algérie, de Mauritanie ou d’ailleurs, ne passeront plus, prévenait un commandant local du GSIM, Talha Abou Hind. Ceux qui défieraient l’interdit seraient « ciblés et incendiés ». … Les jihadistes étendent leur emprise sur les zones rurales autour des agglomérations, non pas nécessairement avec le projet de s’emparer des villes, mieux défendues, mais suivant une tactique supposée augmenter la pression sur l’Etat central. La junte, confrontée à une multitude de défis sécuritaires dans quasiment tout le pays et un regain de tension dans le nord, minimise les effets d’un blocus qu’elle se garde de qualifier ainsi. … Il y a aussi la crainte pour la sécurité, a fortiori maintenant que la mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte, quitte les lieux. Depuis le début de leur retrait, les jihadistes ont resserré leur étreinte. VOA/AFP

Niger : Mohamed Bazoum saisit la Cour de justice de la Cédéao pour obtenir sa libération
Le président nigérien déchu Mohamed Bazoum a décidé de saisir la justice ouest-africaine. Le but : obtenir sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays, près de deux mois après un coup d’État opéré par des militaires qui l’ont renversé et le séquestrent toujours. « Nous demandons (…) au vu de la violation des droits politiques, que l’État du Niger soit condamné au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par la remise du pouvoir au président Bazoum qui doit continuer de l’exercer jusqu’à la fin de son mandat le 2 avril 2026 », a déclaré mercredi à l’AFP son avocat sénégalais, Maître Seydou Diagne. … Selon Maître Diagne, ses « clients sont victimes de graves et intolérables violations des droits de l’homme. Ils ont le droit de saisir les juridictions compétentes. Ça ne peut pas aggraver leur situation, c’est un motif d’espoir que justice leur soit rendue ». … Maître Seydou Diagne a également affirmé que « le général (Abdourahamane) Tiani (à la tête du régime militaire, ndlr) n’est pas habilité par la loi nigérienne pour procéder à des arrestations. Il a été nommé par décret depuis 2011 pour assurer la sécurité du président ». TV5Monde/AFP

En Libye, plus de 43 000 personnes ont été déplacées par les inondations
Plus de 43 000 personnes ont été déplacées, selon l’ONU, en raison des inondations meurtrières qui ont dévasté l’est de la Libye, notamment la ville de Derna, où les communications sont rétablies jeudi 21 septembre après une coupure de 24 heures. Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver des milliers de disparus présumés morts, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a publié jeudi des statistiques revues à la hausse pour les personnes déplacées à la suite des inondations de la nuit du 10 au 11 septembre. Le drame a provoqué le déplacement de 43 059 personnes et « le manque d’approvisionnement en eau aurait poussé de nombreuses personnes » initialement déplacées à l’intérieur de Derna à la quitter pour d’autres villes de l’est et de l’ouest de la Libye, a précis l’OIM. Les besoins urgents des déplacés sont « la nourriture, l’eau potable, la santé mentale et le soutien psycho-social », a ajouté l’OIM. Selon le dernier bilan officiel provisoire communiqué mardi soir par le ministre de la Santé de l’Est, Othman Abdeljalil, les inondations ont fait 3 351 morts. France24

Le coût de l’inaction au Soudan préoccupe l’ONU et ses partenaires
Alors que le conflit meurtrier entre militaires rivaux au Soudan dure depuis plus de cinq mois, menaçant de consumer le pays et de déstabiliser la région, un événement de haut niveau organisé en marge du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies, a souligné mercredi le coût humain de l’inaction. Convoqués par l’ONU avec les gouvernements de l’Arabie saoudite, de l’Egypte, du Qatar, l’Union européenne et l’Union africaine, les participants à la réunion ont appelé à un règlement du conflit et à un soutien accru à l’action humanitaire, alors que les voisins du Soudan font face à un afflux constant de réfugiés et de rapatriés. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), des millions de personnes – en particulier à Khartoum, au Darfour et au Kordofan – n’ont pas accès à la nourriture, à l’eau, à un abri, à l’électricité, à l’éducation et aux soins de santé. Les taux de malnutrition sont en hausse, laissant présager des décès prématurés pour 700.000 enfants soudanais souffrant de malnutrition aigüe sévère. La moitié de la population souffre d’insécurité alimentaire aiguë et plus de 6 millions de personnes ne sont qu’à un pas de la famine. La rougeole et d’autres maladies sont endémiques, et la violence sexuelle et sexiste fait payer un lourd tribut aux femmes et aux filles. ONU Info

Tunisie: mandat de dépôt contre le président par intérim d’Ennahdha
Le pôle judiciaire antiterroriste en Tunisie a émis mercredi un mandat de dépôt à l’encontre du président par intérim du parti islamo-conservateur Ennahdha, arrêté le 5 septembre, a indiqué sa formation. Mondher Ounissi assure la présidence d’Ennahdha depuis l’incarcération le 17 avril de son chef historique? Rached Ghannouchi, bête noire du président Kais Saied. Un juge d’instruction du pôle judiciaire antiterroriste a décidé mercredi d’émettre un mandat de dépôt à l’encontre du M. Ounissi, sans que ce dernier ne soit entendu, a indiqué à l’AFP Abdelfattah Taghouti, un responsable du mouvement Ennahdha. Aucune accusation n’a été formellement portée contre M. Ounissi, selon son parti qui affirme que son arrestation est survenue après la diffusion sur les réseaux sociaux d’enregistrements audio qui lui ont été attribués. VOA/AFP

Au Maroc, deux journalistes français expulsés pour avoir enquêté sur les autorités
Deux journalistes français ont été expulsés, mercredi 20 septembre, du Maroc où ils travaillaient sur un article sur les autorités et le système sécuritaire, a indiqué l’un des reporters à l’AFP. Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi à leur hôtel à Casablanca, « sans explication », a déclaré M. Müller. Une dizaine d’hommes en civil les ont amenés à l’aéroport de la ville où ils sont restés plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire avant d’être expulsés, a-t-il ajouté. Sollicitées par l’AFP, les autorités marocaines n’ont pas commenté dans l’immédiat. Pendant cinq jours, les deux reporters avaient notamment enquêté sur le roi Mohamed VI et ont rencontré des « personnalités marocaines surveillées », a expliqué M. Müller à l’AFP. « C’est pour ça qu’on a été arrêtés, il n’y a pas d’autre explication », a-t-il estimé, qualifiant son arrestation de « purement politique ». L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, sur la plateforme X (ex-Twitter), « une atteinte brutale et inadmissible à la liberté de la presse ». Le Monde

Somalie : Retrait de 3 000 soldats de l’ATMIS
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a pris une décision capitale lors de sa récente réunion consacrée à la situation en Somalie et aux opérations de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS). Conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, le CPS a choisi de retirer 3 000 soldats de l’ATMIS d’ici au 30 septembre, tout en veillant à ce que ce retrait se fasse de manière équitable. Cette décision intervient également en réponse aux directives du Gouvernement fédéral de Somalie (GFS), qui prévoient le retrait de 851 membres du personnel de police de l’ATMIS. Le CPS a souligné l’importance de maintenir la paix et la sécurité en Somalie, tout en s’engageant à retirer ces troupes conformément aux résolutions 2628 (2022) et 2687 (2023) du Conseil de sécurité des Nations unies, sans aucune condition. Sahel-Intelligence

Cameroun: la société civile appelle à l’organisation d’«états généraux de la nation»
La société civile favorable à la mise sur pied d’un gouvernement de transition avant la prochaine élection présidentielle de 2025. L’idée est du mouvement «Tournons la page» qui regroupe en son sein une dizaine d’organisations et associations, des leaders religieux et d’opinions. En amont de cela, le mouvement propose l’organisation en urgence des états généraux de la Nation. C’est un plan de réformes ambitieux, sous la forme d’un plaidoyer en direction du pouvoir, qu’a présenté la branche camerounaise du mouvement « Tournons la page »: les états généraux de la nation qui, dans l’esprit des initiateurs, doivent s’inscrire dans l’urgence, selon le coordinateur national du mouvement Jean-Marc Bikoko. « On entend par états généraux de la nation, un dialogue national qui commence dans les communes pour que tous les Camerounais puissent donner leur point de vue sur ce que doit être le Cameroun de demain. Dès qu’on part de la commune, on va à l’arrondissement, de l’arrondissement on va au département, département on va à la région et de la région, on va au niveau national. » Pour conduire ce gigantesque chantier, la plateforme propose la mise sur pied d’un gouvernement de transition, mené par l’actuel président et dont le mandat ne pourrait aller au-delà d’octobre 2025. Date à laquelle est théoriquement attendue la prochaine élection présidentielle. RFI

RDC : le président Tshisekedi refuse de condamner l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala
Poursuivi pour un article qu’il n’a pas signé sur l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende, le cofondateur du site Actualité.cd, correspondant de l’agence Reuters et de « Jeune Afrique », est emprisonné à Kinshasa. « Libérez Bujakera ! » Après l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, le 8 septembre à Kinshasa, plusieurs dizaines de journalistes se sont réunis, mercredi 20 septembre, devant le ministère de la justice, à Kinshasa, pour demander la remise en liberté de leur confrère. Après avoir été placé en garde à vue (mandat d’arrêt provisoire), il a été emprisonné le 14 septembre à Makala, la prison principale de la capitale congolaise, dont il n’est pas sorti depuis. Il est poursuivi notamment pour « faux en écriture, propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations » pour un article publié le 31 août par Jeune Afrique, mais non signé par lui. Cet article citait une note des services de renseignement pointant le rôle des renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre et opposant Chérubin Okende, en juillet. … L’ONG [Reporter sans frontières (RSF)] a saisi le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Pour le responsable Afrique de RSF, « le contexte électoral est à la base, entre autres, de la dégradation de la sécurité et de la liberté d’exercice des journalistes ». Les failles de l’organisation de la présidentielle prévue le 20 décembre et lors de laquelle Félix Tshisekedi veut briguer un second mandat n’ont cessé d’être pointées par la presse congolaise ces derniers mois. « Nous avons l’impression que l’Agence nationale de renseignement pourchasse les journalistes », ajoute Sadibou Marong. Le Monde

Enfants-soldats: les Etats-Unis restreignent leur coopération militaire avec le Rwanda
Le Rwanda est le 19e pays ajouté à cette liste par Washington. Une liste appelée CSPA pour Child Prevention Act, la loi de prévention des enfants soldats, qui restreint la coopération militaire avec les Etats-Unis. En 2013, les États-Unis avaient déjà suspendu leur aide militaire au Rwanda en vertu de cette loi. Selon un porte-parole du département d’État américain contacté par RFI, cette liste noire vise à « demander des comptes aux pays pour lesquels nous avons des informations crédibles indiquant qu’ils recrutent et utilisent des enfants soldats soient dans leur forces gouvernementales soit dans des groupes armés qu’ils soutiennent ». C’est dans cette seconde catégorie que tombe Kigali. Si le Rwanda a été ajouté à la liste CSPA 2023, poursuit cet officiel américain, c’est parce que les « forces de défense du Rwanda RDF ont fourni un soutien au M23, un groupe armé qui a recruté et utilisé des enfants-soldats ». Des accusations déjà confirmé par plusieurs rapport de l’ONU, même si Kigali a toujours nié soutenir ce groupe armé présent dans le Nord-Kivu : selon l’Unicef en 2022, plus de 17 500 enfants avaient été sortis des groupes armés depuis 2017, mais des milliers y étaient encore, en majorité dans des zones des combats dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les États-Unis vont donc restreindre leur aide militaire à destination du Rwanda de même que les ventes d’armes et de matériels, et ce à compter du 1er octobre prochain. RFI

Assemblée générale de l’ONU 2023: imbroglio autour de la prise de parole du Niger
Les débats se poursuivent à l’Assemblée générale des Nations Unies, ce 21 septembre 2023. Dix-sept représentants d’États africains doivent s’exprimer à la tribune ce jeudi. Le discours du Niger, pays dirigé par une junte non-reconnue par l’ONU, était aussi prévu ce jour, avant d’être déprogrammé par les instances de l’Organisation. Les putschistes ont pourtant envoyé leur ministre des Affaires étrangères pour représenter Niamey. Il s’agit en l’occurrence de Yaou Sangaré Bakary. Il avait été nommé représentant du Niger auprès de l’ONU en mars dernier, donc bien avant coup d’État du 26 juillet 2023 contre Mohamed Bazoum. … Mais une source à l’ONU indique à RFI que l’Organisation a été saisie par Hassoumi Massaoudou, le ministre des Affaires étrangères du régime renversé de Mohamed Bazoum, considéré comme le seul pouvoir légitime au Niger. Et c’est suite à cette demande que les Nations unies ont décidé de ne plus reconnaître Yaou Sangaré Bakary comme ambassadeur. Actuellement, l’ONU vérifie comment le ministre représentant la junte a pu entrer dans l’enceinte du bâtiment, alors que son badge d’ambassadeur était censé être désactivé. D’ici la fin de l’AG, le 26 septembre, on ignore toujours si quelqu’un se présentera à la tribune au nom du Niger. RFI

En Côte d’Ivoire, la chasse au « kadhafi », nouvelle drogue en vogue chez les jeunes
Popularisé par une chanson du groupe 100 Papo et les réseaux sociaux, le mélange à base de Tramaking et d’alcool se répand dans les quartiers les plus modestes. Douze ans après la mort de l’ex-dictateur libyen, le nom de Kadhafi est sur toutes les lèvres en Côte d’Ivoire. Pas pour célébrer le dirigeant défunt, mais pour désigner une drogue qui se propage parmi la jeunesse, commercialisée sous forme de comprimés et souvent consommée avec de l’alcool, pour en décupler l’effet sédatif. Le phénomène est né d’un morceau du groupe 100 Papo, quasi inconnu jusque-là, qui a posté cet été sur le réseau social TikTok un extrait de chanson. Les paroles, en nouchi, l’argot ivoirien, répétées en boucle : « Je veux wôrô mon kadhafi » peuvent se traduire par « Je veux me défoncer au kadhafi ». Sur les images qui circulent depuis sur les réseaux sociaux, des jeunes se mettent en scène sous l’emprise de la drogue, ou simulant ses effets : hagards, tenant à peine debout, les mâchoires parfois crispées ou le visage couvert de sueur… Le kadhafi fait même désormais l’objet de défis chorégraphiques. Le Monde