Revue de presse du 21 septembre 2022

A l’Onu, Macky Sall plaide la cause de l’Afrique
Après deux années perturbées par la Covid-19, la 77e Assemblée générale de l’Onu se déroule en présentiel à New York. Pendant près d’une semaine, quelque 150 chefs d’Etat et de gouvernement vont s’exprimer lors d’un sommet organisé sur fond de guerre en Ukraine, de catastrophes climatiques, de lutte contre le terrorisme ou encore d’insécurité alimentaire. C’est avec un rappel au sujet de la mission première du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir la promotion de la paix dans le monde, que Macky Sall a commencé son intervention. Les pays africains doivent faire face aux violences des groupes armés, notamment djihadistes, et sur ce point, Macky Sall a appelé le Conseil de sécurité à plus d’engagement. « Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine, c’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil. Ainsi, invitons-nous le Conseil à mieux s’engager avec nous dans la lutte contre le terrorisme en Afrique avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents” a t-il précisé. DW

A l’ONU, Félix Tshisekedi dénonce l’agression de la RDC par « le Rwanda sous couvert du M23 »
Le président congolais, Félix Tshisekedi s’est adressé mardi 20 septembre à la 77eme Assemblée générale de l’ONU à New York. Il a notamment dénoncé l’agression de son pays par son voisin, « le Rwanda sous couvert du mouvement rebelle M23. » Du haut de la tribune des Nations unies, Félix Tshisekedi soutient que « l’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent les populations de l’Est ne sont plus discutables. » A ce sujet, il a demandé la distribution officielle aux membres de Conseil de Sécurité du dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, afin d’en tirer toutes les conséquences. Il a cependant réaffirmé « la détermination du peuple congolais et de ses dirigeants de défendre l’intégrité de leur pays dans le respect du droit international. » Car, pour lui, « l’heure a sonné de casser à jamais le cycle des violences dans l’est de la RDC. » Il estime nécessaire « de multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 et montrer plus de fermeté à leur égard ». Radio Okapi

RDC: le général Philémon Yav arrêté pour intelligence avec une puissance étrangère
Le général Philémon Yav a été interpellé lundi avant d’être immédiatement conduit à la prison centrale de Makala. Cet officier supérieur de l’armée congolaise surnommé «le tigre katangais» aurait été arrêté pour trahison et intelligence avec une puissance étrangère, affirment des sources sécuritaires à Kinshasa. Pour le moment, les autorités se gardent de nommer la puissance étrangère avec laquelle le général Philémon Yav aurait collaboré. Mais, le site Communication Plus affirme que l’officier congolais était constamment en communication avec le général rwandais James Kabarebe, conseiller spécial en matière de sécurité du président Paul Kagame. Toujours selon ce média en ligne, l’officier aurait cassé la carte SIM de son téléphone portable pour brouiller toute traçabilité. RFI

Umaro Sissoco Embalo: «Les 46 soldats ivoiriens ne sont pas des mercenaires»
Le chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo préside actuellement la Cédéao qui réunit demain jeudi 22 septembre à New York un sommet extraordinaire de l’Organisation ouest-africaine. Les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet doivent être libérés sans conditions, déclare-t-il à RFI. Il s’exprime aussi sur un autre pays suspendu à la suite d’un coup d’État militaire, la Guinée Conakry. RFI

Côte d’Ivoire : manifestation en soutien aux soldats détenus au Mali
Des centaines de personnes ont défilé mardi dans la ville portuaire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, en solidarité avec 46 soldats détenus par le Mali voisin depuis juillet. Après la libération de trois soldates en septembre, le président de la transition au Mali avait évoqué l’extradition de personnalités maliennes réfugiées en Cote d’ivoire en « contrepartie ». Pour les organisateurs de la manifestation, il est hors de question de céder aux exigences de Bamako. L’organisation politique CONASU a demandé la libération immédiate des soldats. « Nous n’accepterons jamais le chantage ou la manipulation de la junte militaire malienne. C’est pourquoi nous réitérons notre soutien au président de la République (de Côte d’Ivoire) pour qu’il puisse compter sur le peuple ivoirien, sur la jeunesse… » a déclaré Awassa Abdoul, porte-parole de l’organisation politique CONASU. Africa News

La présence érythréenne « enflamme » le conflit au Tigré, selon l’émissaire américain
L’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique a condamné mardi les « mouvements de troupes érythréennes » au Tigré, estimant que cette présence « enflamme une situation déjà tragique » dans cette région du nord de l’Éthiopie en guerre depuis près de deux ans. Les combats, qui ont débuté en novembre 2020 entre autorités régionales rebelles issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et les forces progouvernementales, ont repris le 24 août après cinq mois de trêve. Selon les services diplomatiques canadiens et britanniques, les autorités érythréennes ont décrété la semaine dernière une mobilisation de leurs forces armées. L’Érythrée, un des États les plus fermés du monde, n’a pas commenté ces informations. Le retour de la violence dans le nord de l’Éthiopie a totalement interrompu l’acheminement routier et aérien de l’aide humanitaire au Tigré et dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, dont les populations souffrent de la faim, selon l’ONU. Le bilan de cette guerre qui ravage le nord de l’Éthiopie depuis près de deux ans est inconnu. AFP

RCA: la perspective de la nouvelle Constitution suscite de vives protestations de l’opposition
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a installé la semaine dernière un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 2016, issue des années de transition, et qui serait soumise à referendum. L’opposition accuse le chef de l’État de vouloir changer le texte pour pouvoir briguer un 3e mandat fin 2025. Elle a saisi la Cour constitutionnelle qui doit rendre son verdict dans les prochains jours. … Ces arguments ne satisfont pas une autre plateforme de la société civile. Le G-16 s’est formé en début d’année spécifiquement pour dénoncer cette perspective. Son porte-parole est Ben Wilson Nguassan. « Cette question de révision constitutionnelle, puisqu’elle n’a pas été traitée en mettant autour de la table toutes les forces vives de la nation, ça crée un malaise, un souci. Ce que veut faire le président Touadéra aujourd’hui est ni plus ni moins une tentative de confiscation illégale du pouvoir, et donc de liquidation des institutions de la République ». RFI

En Guinée équatoriale, l’élection présidentielle avancée de cinq mois
Mardi 20 septembre, la Guinée équatoriale a avancé son élection présidentielle de cinq mois, en même temps que les législatives. … A la tête du pays depuis quarante-trois ans, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d’Etat encore vivants, hors monarchies. Le seul enjeu résidera dans la désignation, avant le scrutin, du candidat du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui occupe 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat : M. Obiang, 80 ans, se présentera-t-il pour un nouveau mandat ou laissera-t-il son fils Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé « Teodorin », lui succéder ? Ce dernier, tout-puissant et redouté vice-président chargé de la défense, jet-setteur publiquement assumé, condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis en France dans le cadre des affaires dites des « biens mal acquis », est depuis longtemps considéré comme le dauphin de son père et est omniprésent sur la scène politique depuis deux ans. Mais le congrès du PDGE, qui devait l’introniser candidat en novembre 2021, ne l’a finalement pas fait, à la surprise générale. Le Monde avec AFP

Tunisie : Rached Ghannouchi interrogé par le pôle judiciaire antiterroriste
Le chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha en Tunisie doit de nouveau se présenter mercredi 21 septembre devant le pôle judiciaire antiterroriste après avoir été interrogé par une unité de la police dans une affaire d’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak. Arrivé mardi après-midi, Rached Ghannouchi, 81 ans, n’a quitté les locaux de l’unité antiterroriste de la police à Tunis que mercredi à 6 h 15 (5 h 15 GMT), a constaté un correspondant de l’AFP. Il a été interrogé toute la nuit de mardi à mercredi par les enquêteurs de cette unité, a indiqué à l’AFP son avocat Samir Dilou. Il doit comparaître de nouveau mercredi devant le pôle judiciaire antiterroriste, a-t-il ajouté. Une autre personnalité d’Ennahda, l’ancien premier ministre Ali Larayedh, a également été convoqué lundi. Il a été interrogé dans la soirée et la nuit de lundi et placé en détention. M. Ghannouchi devait initialement être interrogé lundi mais il a attendu pendant douze heures dans les locaux de l’unité policière sans être entendu avant que son audition ne soit reportée à mardi, selon son mouvement qui a dénoncé « une forme de torture ». France24 avec AFP

La condamnation du maire de Dakar à deux ans de prison, dont six mois ferme, confirmée en appel
Barthélémy Dias fera-t-il un pourvoi en cassation ? La justice sénégalaise a confirmé, mercredi 21 septembre, la condamnation du maire de Dakar à deux ans de prison – dont six mois ferme – après son jugement en appel pour la mort d’un homme tué par balle en 2011. Le tribunal « confirme le jugement dans toutes ses dispositions, déboute la partie civile dans toutes ses demandes ». Barthélémy Dias, farouche opposant au pouvoir, est devenu maire de Dakar en février pour le compte d’une coalition nationale conduite par Ousmane Sonko, prétendant déclaré à la présidentielle de 2024. De nombreux policiers et gendarmes avaient pris position dans et autour du palais. Des véhicules anti-émeutes ont été disposés à différents carrefours de la capitale. L’édile, élu également député lors des législatives de fin juillet, n’a cessé de crier au procès politique. France24 avec AFP

Polémique sur les violences entre agriculteurs et éleveurs dans le sud du Tchad
Depuis une semaine, des violences opposent communautés d’éleveurs et d’agriculteurs dans la province du Moyen-Chari, dans le sud du pays. Elles ont fait jusqu’à dimanche 19 morts, 22 blessés, ainsi que 18 arrestations dans les deux camps, selon le procureur de la province. Depuis samedi, le gouvernement assure avoir ramené le calme, ce que conteste la société civile de la province qui assure que ces violences se poursuivent. RFI

Qui est Succès Masra, l’un des leaders de l’opposition tchadienne ?  
L’actualité politique récente au Tchad est dominée par les péripéties de la tenue du dialogue national inclusif et les convocations judiciaires avortées de Succès Masra, l’un des principaux leaders de l’opposition. Qui est cet homme politique de 39 ans, adversaire irréductible du régime au pouvoir à Ndjaména ? Né le 30 août 1983, Succès Masra a quitté son poste d’économiste principal à la BAD (Banque Africaine de Développement) pour s’engager en politique. En 2018, il lance son mouvement les transformateurs et s’oppose au pouvoir de Idriss Déby. Il revendique une idéologie sociale et démocratique, fondée sur la démocratie, l’économie sociale de marché, l’équité, l’humanité et la diversité. A l’élection présidentielle du 11 avril 2021, il décide de se présenter contre Déby mais sa candidature est rejetée parce que son parti n’était pas légalement constitué, entre autres motifs évoqués. Déclaré vainqueur de la présidentielle, Idriss Déby meurt le 20 avril. Il est remplacé par son fils Mahamat Déby Itno, à la tête d’un conseil national de transition. BBC

Algérie : qui est le très discret général Chouiter, nouveau « Monsieur sécurité » de l’armée ?
« C’est un enfant de la boîte qui revient ». C’est ainsi qu’une vieille connaissance du général Abdelaziz Nouiouet Chouiter résume le parcours de ce dernier après sa nomination par décret, le 7 septembre, à la tête de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), dédiée au renseignement et à la sécurité militaires. Quatre ans après son admission à la retraite en 2018, Chouiter revient ainsi aux affaires, et succède au général Sid Ali Ould Zmirli, lequel était en poste depuis mars 2020. Le ministère de la Défense, qui a annoncé cette nomination, n’a pas donné d’explications sur l’éviction de Zmirli. Selon nos informations, son départ est lié aux enquêtes en cours visant des officiers de la DCSA et de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), en raison de soupçons de divulgation de secrets d’État et d’un complot contre l’armée. Les prévenus, qui ont été longuement auditionnés dans le courant du mois d’août, ont été placés en détention provisoire à la prison militaire de Blida. Parmi eux, se trouvent le frère de Sid Ali Ould Zmirli, le colonel Omar Ould Zmirli, ainsi que le lieutenant-colonel Tarik Amirat, ancien représentant des services de renseignement à Paris. Jeune Afrique

L’Angola détrône le Nigeria et devient le roi du pétrole africain
La production pétrolière moyenne du Nigeria est en déclin régulier depuis quelques mois. Avec une production de 1,13 million de barils, ce recul coûte au pays le plus peuplé du continent sa place de premier producteur de brut, détrôné par l’Angola, qui enregistre une moyenne de “1,17 million de barils” par jour, explique Bloomberg. De son côté, la Libye est aussi en phase de doubler le Nigeria. Avec une production de 1,08 million de barils de brut par jour en août, affirme Bloomberg, le pays, pourtant en crise institutionnelle grave et longue, pourrait bientôt dépasser le Nigeria, si ce dernier continue sur sa trajectoire descendante actuelle. Courrier international

La crise de l’électricité prend de l’ampleur en Afrique du Sud
Les délestages ont atteint des niveaux extrêmes en juin, en juillet et en septembre, en Afrique du Sud. Ces derniers jours, 50% de la capacité de production électrique du pays étaient à l’arrêt. En cause, des centrales à charbon vieillissantes qui tombent en panne ou dont les opérations de maintenance se multiplient. Mais aussi la corruption et la mauvaise gouvernance d’Eskom, fournisseur public d’électricité. Les délestages se traduisent par des coupures de courant : parfois jusqu’à 11 heures sur 24, ces jours-ci. Un coup dur pour les entreprises, qui n’ont d’autres choix que de continuer à travailler. Reportage chez un grossiste en acier à Johannesburg. RFI

Sous l’effet de sanctions, des avions russes opérant en Afrique pour les Nations unies sont cloués au sol
C’est une conséquence inattendue de la guerre en Ukraine. Dans quatre pays africains, à des milliers de kilomètres du théâtre des opérations, notamment au Soudan et au Burkina Faso, des agences ou des missions des Nations unies (ONU), mais aussi, par ricochet, des organisations humanitaires, voient leurs déplacements entravés, depuis le jeudi 15 septembre, faute d’avions et d’hélicoptères, cloués au sol après des alertes émises par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en raison de leur immatriculation russe. Tout commence début mars avec les premières sanctions internationales infligées à la Russie, qui vient d’attaquer l’Ukraine. Une des mesures s’applique à l’aviation civile, accordant un délai jusqu’au 28 mars aux sociétés de location d’aéronefs pour résilier tous les contrats signés avec leurs clients russes, compagnies aériennes utilisant leurs appareils en leasing. Sur les 980 avions de transport de passagers exploités par la Russie, 750 étaient alors en location-vente à des sociétés principalement enregistrées en Irlande ou aux Bermudes. La Russie a rapidement fait main basse sur les aéronefs concernés avant de leur attribuer une nouvelle immatriculation – russe, cette fois –, sans que la précédente ait été radiée des registres par leurs propriétaires initiaux. Et Moscou s’est mis à délivrer, unilatéralement, l’autorisation de leur exploitation sur des liaisons internationales. Autant d’initiatives que la convention de Chicago relative à l’aviation civile internationale interdit depuis qu’elle a été adoptée, en 1944. Le Monde avec AFP

Au Bénin, les Amazones érigées en modèles
Au Bénin, les Amazones ont été érigées comme l’un des symboles du pays. Le gouvernement de Patrice Talon a dans ce sens fait ériger une statue à la gloire de ces femmes qui se sont battues contre les troupes coloniales françaises. Elles sont également à l’affiche de la super-production américaine “The Woman King” sortie en septembre. France24