L’information a d’abord été rapportée par la télévision d’État avec ce message accompagné de clips de chants patriotiques et diffusés en boucle : « Il y a eu une tentative de coup d’État manquée, le peuple doit y faire face. ». Dans la foulée Mohamed al-Faki Suleiman, le porte-parole du Conseil de souveraineté, l’organe qui dirige la transition, a diffusé un communiqué rassurant : « Tout est sous contrôle et la révolution est victorieuse. » Selon un membre de ce Conseil, les putschistes – des unités blindées de l’armée soudanaises – ont tenté mardi matin de prendre le contrôle de plusieurs ponts reliant Khartoum et Omdurman, dans le but de s’emparer de locaux des médias d’État. Cet axe entre la capitale et sa ville jumelle, située sur l’autre rive du Nil, est réputé pour être stratégique. En fin de matinée, l’accès au pont restait bloqué. La dernière de ces unités blindées se serait rendue en fin de matinée. Khartoum accuse donc des proches de l’ex-président Omar el-Béchir d’être derrière cette tentative et annonce des arrestations d’« officiers », mais aussi de « civils », selon le ministre de l’Information Hamza Baloul. « Les chefs du complot manqué » ont été arrêté, assure-t-il. RFI
Après le Niger, la ministre Française des Armées a achevé sa mini-tournée sahélienne par le Mali. Elle a rencontré son homologue malien de la Défense, le colonel Sadio Camara. Parmi les sujets, la transition politique, le rôle futur de la France dans la lutte contre le terrorisme et l’affaire Wagner, du nom de la société militaire privée russe qui est en relation avec le Mali pour un éventuel accord sécuritaire. La ministre française des Armées a rencontré son homologue malien pour faire passer un message politique. … Jean-Yves Le Drian a réitéré la position déjà exprimée : pas de cohabitation possible entre un engagement français au Mali et des mercenaires. “On sait qu’il y a des discussions entre les autorités de Bamako et cette milice privée, cette société de mercenaires que l’on connaît déjà bien, puisqu’ils se sont manifestés, à la fois en Syrie, en Libye, au Donbass, en République centrafricaine, pour ne parler que des exemples les plus spectaculaires. Et à chaque fois avec les mêmes méthodes. Ce sont des milices de mercenaires. Ils se paient par de la prédation. Ils multiplient les exactions, ils agissent dans la corruption, ils déstabilisent le territoire où ils sont. Ils pénètrent même les outils sensibles et centraux des États. Et donc nous avons fait savoir aux autorités de Bamako qu’un tel partenariat serait incompatible avec l’action internationale menée en particulier par les Européens. Ce sont les autorités de Bamako qui prennent leur décision et pour nous ce serait incompatible.” RFI
Le gouvernement rwandais a annulé mardi une rencontre prévue avec la ministre belge des Affaires étrangères, qui a critiqué la condamnation à 25 ans de prison pour « terrorisme » de Paul Rusesabagina, ancien hôtelier rendu célèbre par le film « Hotel Rwanda ». La cheffe de la diplomatie belge Sophie Wilmès a estimé dans un communiqué que « M. Rusesabagina n’a pas bénéficié d’un procès juste et équitable; particulièrement en ce qui concerne les droits de la défense », et que « la présomption d’innocence n’a pas été respectée ». … Paul Rusesabagina, connu pour avoir permis le sauvetage de plus d’un millier de personnes durant le génocide de 1994 et qui possède la nationalité belge, a été reconnu coupable lundi par un tribunal de Kigali « d’avoir fondé et d’appartenir » au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda en 2018 et 2019. … Il est aussi un des plus virulents opposants à Paul Kagame, et a utilisé sa notoriété hollywoodienne pour donner un écho mondial à ses positions contre le régime. … Les Etats-Unis, qui lui ont décerné la médaille présidentielle de la liberté en 2005, se sont dits « préoccupés » lundi par cette condamnation. « L’absence de garanties d’un procès juste remet en cause l’équité du verdict », a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. Sa famille, qui n’a cessé de clamer son innocence, a également condamné ce verdict, estimant qu’étant donné son état de santé, cela équivalait à une « condamnation à mort ». AFP/VOA
Le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, à la tête de la junte militaire qui avait pris les rênes de l’Égypte après la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak, est décédé à l’âge de 85 ans, a annoncé l’armée, mardi. Après avoir œuvré plus de 20 ans dans l’ombre d’Hosni Moubarak, il avait accédé au pouvoir pour diriger les autorités de transition. Le maréchal égyptien Mohamed Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense, est décédé, mardi 21 septembre, à l’âge de 85 ans, a annoncé l’armée. À la chute de l’autocrate égyptien en février 2011, Tantaoui avait gouverné le pays pendant près de 18 mois à la tête d’un conseil militaire chargé de mener à bien la période de transition et d’organiser des élections. Durant ce laps de temps, il a souvent été perçu comme un potentiel candidat à la présidentielle, mais son âge avancé et ses problèmes de santé avaient joué contre lui. Tantaoui avait cependant été évincé en août 2012 par le président islamiste Mohamed Morsi, élu fin juin, et remplacé par le général Abdel Fattah al-Sissi, chef du renseignement militaire. En juillet 2013, Abdel Fattah al-Sissi, devenu l’homme fort du pays, avait à son tour destitué Mohamed Morsi à la suite de manifestations monstres réclamant le départ du président islamiste. Un an plus tard, il s’était fait élire à la tête de l’Égypte, après avoir éliminé de la scène politique toute opposition, islamiste mais aussi laïque. France24 avec AFP
Un nouveau chef du gouvernement va être nommé en Tunisie, où seront maintenues les mesures d’exception décrétées le 25 juillet, a annoncé, lundi, le président tunisien, Kaïs Saïed, lors d’un discours depuis Sidi Bouzid, berceau de la révolte tunisienne de 2011. Le président tunisien, Kaïs Saïed, a fait un pas vers les manifestants qui réclament un retour à « la légitimité » du pouvoir et les demandes de la communauté internationale. Lors d’un discours retransmis par la télévision nationale depuis Sidi Bouzid, berceau de la révolte tunisienne de 2011, le chef de l’État a annoncé, lundi 20 septembre, qu’il nommerait un nouveau chef du gouvernement « sur la base de provisions de transition répondant à la volonté du peuple », tout en gardant en place les mesures d’exception qu’il avait décrétées le 25 juillet pour s’arroger les pleins pouvoirs. … Ces annonces laissent envisager le début de préparatifs pour la tenue de nouvelles élections législatives afin de remplacer le Parlement. Il y a huit semaines, le 25 juillet, Kaïs Saïed a limogé le Premier ministre, suspendu les activités du Parlement et s’est arrogé aussi le pouvoir judiciaire, pour un mois renouvelable avant de prolonger ces mesures le 24 août, « jusqu’à nouvel ordre ». France24 avec AFP et Reuters
Le président français, Emmanuel Macron, réunira une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre, à un mois d’élections générales censées mettre fin à une décennie de conflit dans ce pays, mais qui paraissent de plus en plus hypothétiques. « Dans cette perspective des élections du mois de décembre, la France organisera autour du président de la République une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre », a annoncé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, lors d’une conférence de presse en marge de la 76e Assemblée générale de l’ONU. Le ministre français des Affaires étrangères et ses homologues allemand Heiko Maas et italien Luigi Di Maio coprésideront aussi une réunion consacrée à la Libye mercredi à New York. La France demande le maintien du calendrier électoral et le « départ des forces et des mercenaires étrangers », a rappelé Jean-Yves Le Drian. La ratification le 9 septembre d’une loi électorale – manifestement taillée sur mesure pour l’homme fort de l’est, Khalifa Haftar – a provoqué une montée des tensions à trois mois du double scrutin crucial. Non soumis à un vote et signé par le chef du Parlement siégeant à Tobrouk (est), Aguila Saleh, un allié du maréchal Haftar, le texte a été accueilli par un déluge de critiques de députés et d’autres instances écartées du processus législatif. Le Haut Conseil d’État libyen (HCE), instance faisant office de Sénat, a proposé pour sa part lundi un report d’au moins un an du scrutin présidentiel, faute de consensus sur la loi électorale. France24 avec AFP
Le gouvernement américain a annoncé lundi que l’argent provenant de la liquidation des biens prétendument mal acquis confisqués au vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, sera utilisé pour acheter des médicaments et des vaccins contre le coronavirus pour la population équato-guinéenne. M. Obiang Mangue, 53 ans, est le fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 1979. Selon un communiqué du ministère américain de la justice dont copie est parvenue à VOA Afrique, le montant total de cette opération s’élève à 26,6 millions de dollars, soit près de 15 milliards de francs CFA. L’achat des vaccins anti-covid sera géré par les Nations unies à hauteur de 19,25 millions de dollars, soit environ 10,7 milliards FCFA. Les 6,35 millions de dollars restants (environ 3,5 milliards FCFA) seront attribués à une organisation caritative pour l’achat de médicaments divers. C’est l’ONG Medical Care Development International (MCDI) qui a été désignée à cet effet. Basée dans la banlieue de Washington, MCDI est dirigée par Dr Joséa Ratsirarson, ancien secrétaire général au ministère de la Santé publique de Madagascar. Selon le site web de l’ONG, MCDI a déjà mené à bien trois interventions dans le domaine de la santé en Guinée équatoriale en faveur des femmes et des enfants, notamment dans la lutte contre le paludisme et le cancer cervical. VOA
Le crash, dans la nuit du 10 au 11 septembre, d’un hélicoptère d’attaque MI 24 est survenu alors que l’armée ivoirienne craignait une attaque jihadiste dans le nord du pays. Selon nos informations, les autorités ivoiriennes ont été prévenues début septembre par plusieurs partenaires, notamment les services de renseignements burkinabè, d’un risque important d’attaque jihadiste sur leur territoire. Des mouvements suspects avaient notamment été détectés près de la forêt de Diéfoula, dans le sud-est du Burkina. Des armes (munitions, roquettes, matériel pour fabriquer des engins explosifs) avaient aussi été acheminées sur place. « Nous redoutions une opération simultanée sur plusieurs objectifs militaires. Il y avait eu des missions de renseignement et de repérage faites par la cellule de Sidibé Abdramani. Différents groupes avaient fait jonction », explique une source sécuritaire occidentale. Surnommé « Hamza », ce dernier aurait été envoyé dans cette zone frontalière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour y installer la katiba Macina, groupe dirigé par le malien Amadou Koufa et affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Son groupe est suspecté d’être derrière les récentes attaques jihadistes commises dans le nord de la Côte d’Ivoire. Jeune Afrique
Vingt-sept personnes ont été tuées dimanche dans des violences entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires dans l’est du Tchad, pays où ces affrontements liés à la possession et l’utilisation des terres sont fréquents, a annoncé mardi le ministre de la Justice. « Des autorités traditionnelles ont vendu en 2017 des espaces » à des éleveurs nomades arabes « qui veulent s’installer dans la localité mais les cultivateurs autochtones, des Ouaddaïens, contestent cette vente » et des combats « ont fait 27 morts dimanche », a expliqué Mahamat Ahmat Alhabo par téléphone à l’AFP. « Les conflits fonciers continuent à tuer. Pour des lopins de terre, les Tchadiens s’entretuent », a également posté le ministre sur sa page Facebook. Ces affrontements entre les deux communautés ont eu lieu dans les villages de Kidji-Mina et Tiyo. Ces localités sont situées dans une zone aride de la bande sahélienne, à une quarantaine de km d’Abéché, la deuxième ville du pays, chef-lieu de la région du Ouaddaï, et elle-même située à quelque 700 km au nord-est de la capitale N’Djamena. AFP/VOA
Une aide humanitaire a été acheminée dans la ville de Palma, dans le nord-est du Mozambique, pour la première fois en six mois après l’attaque djihadiste d’ampleur qui a fait des dizaines de morts en mars, ont annoncé lundi 20 septembre les Nations unies. L’accès à la ville côtière, située à quelques kilomètres d’un mégaprojet gazier de plusieurs milliards d’euros opéré par le géant français Total et depuis à l’arrêt, était quasi impossible depuis l’attaque pour des questions sécuritaires. « Pour la première fois depuis mars, l’aide humanitaire a atteint les habitants de Palma », a tweeté le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies au Mozambique. Des kits alimentaires et d’hygiène d’urgence ont été distribués à 2 150 familles. Les dernières violences avaient aggravé la crise humanitaire engendrée par le conflit. Plus de 800 000 personnes ont été forcées à quitter leur foyer et plus de 3 100 ont été tuées, dont une majorité de civils, selon l’ONG Acled. Des groupes armés djihadistes font régner la terreur depuis fin 2017 dans la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, riche en gaz naturel mais pauvre et à majorité musulmane. Des sources locales et militaires ont confirmé à l’AFP que cinq civils ont été décapités vendredi par des djihadistes. La tuerie est survenue vendredi dans le village de Namaluco, à environ 150 kilomètres au sud de Palma, selon les mêmes sources. Le Monde avec AFP
Le petit Moussa, 10 ans, se souviendra longtemps de ce samedi 18 septembre, à Ingall. Malgré son mètre de haut, il a survolé le désert le temps de la principale course de dromadaires du Niger, l’une des plus grandes au Sahara. Alors que des bêtes de course sont arrivées de tout le pays et du proche voisin algérien, c’est lui, le fils de la brousse de Tchin Tabaraden qui écoule d’habitude les longues journées chaudes à mener dans le désert le bétail de son père, qui s’est hissé à la première place. Lui, Moussa, qui ne va pas à l’école mais qui monte l’animal au rugissement de dinosaure depuis ses 3 ans. Il ne fait les courses que depuis qu’il a 7 ans : « Avant, j’avais peur de monter seul sur les chameaux [dromadaires]. » Lui, enfin, qui se prend désormais à rêver d’un avenir doré, dans lequel il aura « plein de chameaux » et, surtout, « gagnera d’autres courses ! » Celle d’Ingall, dans le nord du Niger, est l’événement du festival de la Cure salée, grande fête d’un pastoralisme saharien pris au piège du conflit djihadiste dans la région. Mais ici, nulle référence à cela, il est temps de s’amuser ! « Il y a le football en Europe, ici on a les courses de dromadaires », résume Khamid Ekwel, propriétaire réputé de dromadaires de course. Le Monde avec AFP