Réactions aux violences meurtrières au Tchad
Le Tchad a connu une journée particuliérement meurtrière ce jeudi 20 octobre 2022. Les manifestations organisées par l’opposition ont fait une cinquantaine de morts à travers le pays, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo, qui a annoncé la « suspension de toute activité » d’importants groupes d’opposition et un couvre-feu. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, dit « condamner fermement la répression des manifestations ayant entrainé mort d’hommes ». Moussa Faki appelle les parties « au respect des vies humaines et des biens et à privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise. » L’UA avait exigé le 19 septembre dernier, que la junte ne prolonge pas les 18 mois de transition, « et avait aussi rappelé qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». DW
L’opposition guinéenne dénonce une répression mortelle des manifestations
Les manifestations de jeudi en Guinée contre la junte au pouvoir ont tué trois civils et fait une vingtaine de blessés par balles, a indiqué dans la nuit le collectif organisateur, un bilan contredit par les autorités. … Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), organisation citoyenne et quasiment la dernière formation à mobiliser dans la rue, avait appelé à manifester jeudi à Conakry pour réclamer un retour rapide des civils au pouvoir et à la libération de tous les prisonniers détenus selon lui pour des raisons politiques. La manifestation a donné lieu à des heurts entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry. La Guinée est gouvernée par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya depuis que ce dernier et ses hommes ont renversé le pouvoir civil en septembre 2021. La junte a interdit les manifestations et prononcé la dissolution du FNDC. Dans un communiqué publié dans la nuit, le FNDC a qualifié le pouvoir actuel de « dictatorial ». AFP
Commémoration du mouvement EndSARS : deux ans après l’incident du péage de Lekki, justice a-t-elle été rendue ?
Le 20 octobre 2020 restera indélébile dans le cœur de nombreux jeunes Nigérians. C’est le jour où des membres de l’armée et de la police nigérianes ont brutalement mis fin à une manifestation nationale des jeunes du pays, qui réclamaient la fin des brutalités policières. Un certain nombre d’États ont mis en place des groupes d’enquête. Dans l’État de Lagos, le comité, dirigé par la juge à la retraite Doris Okuwobi, a qualifié ce malheureux incident de massacre. … Les manifestants, qui n’avaient pas de fer de lance, ont rédigé cinq demandes clés auxquelles ils voulaient que le gouvernement réponde avant de cesser de manifester. Bien que le gouvernement nigérian ait accepté à l’époque de mettre en œuvre toutes les demandes, la réalité sur le terrain a montré le contraire. Neuf jeunes hommes arrêtés lors de la manifestation « End Sars » à Ogbomosho sont toujours en prison à ce jour », déclare Solomon Eniola, coordinateur du mouvement « Take it Back » dans l’État d’Oyo, lors d’un entretien téléphonique avec la BBC. BBC
Soudan : « Les comités de résistance ne sont pas de simples manifestants »
Le 25 octobre marquera le premier anniversaire du coup d’État qui a interrompu la transition démocratique amorcée au Soudan au sortir de 30 années de dictature militaro-islamiste. À l’approche de cette date, les forces pro-démocratie et les généraux semblent proches de sceller un accord, hâtés par la communauté internationale – États-Unis, Royaume-Uni, Émirats arabes unis et Arabie saoudite en tête. De leur côté, les comités de résistance, antennes locales révolutionnaires implantées dans chaque quartier, sont avant tout connus pour organiser les manifestations, d’abord contre l’ex-dictateur Omar el-Béchir, puis contre les putschistes. En parallèle, ces groupes, majoritairement composés de jeunes, contribuent à l’émergence d’une conscience politique. La « Charte révolutionnaire du pouvoir populaire », signée le 5 octobre par des représentants des seize États sur les dix-huit que compte le Soudan, témoigne de cette mutation en cours. Ce document de 28 pages est issu de la fusion de deux textes, l’un rédigé par les comités de l’État de Khartoum et l’autre, du reste du pays. Pour Hamid Khalafallah, chercheur et analyste politique non résident au sein du Tahrir Institute for Middle East Policy, ce processus acte un renversement inédit depuis l’indépendance, en 1956, de cette ancienne colonie anglo-égyptienne : les jeunes n’accepteront plus d’être écartés de la scène politique. Le Point
Soudan: 150 morts en deux jours dans des affrontements intercommunautaires dans le Nil Bleu
La mission de l’ONU au Soudan a dit sa « grave inquiétude concernant l’escalade des violences » meurtrières entre tribus au Nil Bleu ainsi que dans l’État du Kordofan-Ouest, appelant les autorités à s’attaquer « aux racines du problème » et à garantir « le droit des habitants à la sécurité ». Depuis lundi, les autorités avaient imposé un couvre-feu nocturne dans cette zone frontalière de l’Éthiopie après la mort de 13 personnes. Mais rien n’y a fait. Les violences ont repris malgré le déploiement d’importantes forces de sécurité dans le secteur. Des affrontements se poursuivaient encore jeudi soir dans la localité de Wad el-Mahi, à 60 kilomètres de Damazin, la capitale de l’État du Nil Bleu. Un employé de Médecins sans frontière sur place décrit une situation chaotique et des hôpitaux débordés. De nombreux blessés par balles et par coups de couteaux. Mais surtout, des rescapés carbonisés par les flammes. Après que les hommes ont été abattus à l’arme lourde, des pâtés de maisons entiers ont été réduits en cendre. Ils abritaient principalement femmes et enfants qui s’y étaient réfugiés. RFI
Le Burkina Faso se prépare à la cérémonie d’investiture du capitaine Traoré
Le capitaine Ibrahim Traoré doit prêter serment et être investi dans la foulée, comme président de la transition, ce vendredi 21 octobre. Une soixantaine d’invités assisteront à la cérémonie qui va se déroule au siège du Conseil constitutionnel. … Selon Djibrina Ouedraogo, professeur de droit public à l’université Thomas Sankara, ce vernis légal apposé à un coup d’État ne suffit pas à cacher la crise démocratique en cours au Burkina. « Les assises nationales ont été des tremplins de légitimation du coup d’État et de ce point de vue, on peut craindre que la conscience collective commence à s’accommoder à l’idée de prise de pouvoir par la force. On peut se demander si le droit constitutionnel n’est pas en ce moment victime de la crise sécuritaire, dont l’une des conséquences est la délégitimation des pouvoirs établis démocratiquement. » Des élections générales doivent mettre un terme à la transition en 2024. Selon la charte, le capitaine Ibrahim Traoré ne pourra briguer aucun mandat. RFI
Conflit en Ethiopie : le Conseil paix et sécurité de l’UA se réunit
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) se réunit vendredi, pour la première fois depuis la reprise des combats fin août au Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, pour être informé du processus de médiation mené par l’organisation panafricaine. Le haut représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui mène les efforts de médiation, doit s’exprimer lors de cette réunion virtuelle qui devait commencer dans la matinée, selon le court programme publié par l’UA. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit également se réunir vendredi au sujet de la situation en Ethiopie, a indiqué à Washington le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. Le gouvernement fédéral éthiopien, qu’un conflit armé meurtrier oppose depuis novembre 2020 aux autorités rebelles de la région du Tigré, a annoncé jeudi avoir été invité par l’UA à des négociations de paix le 24 octobre en Afrique du Sud. Ni l’UA – dont le siège est à Addis Abeba – ni Pretoria n’ont pour l’heure confirmé la tenue de telles discussions lundi. De précédents pourparlers, convoqués début octobre en Afrique du Sud par l’UA, avaient fait long feu avant même de commencer. AFP
L’Algérie annonce le lancement des manœuvres militaires maritimes avec la Russie
Les manœuvres avec Moscou dureront quatre jours et auront lieu en Méditerranée. Dans un communiqué, le ministère de la Défense algérien affirme qu’un groupe de navires militaires russes sont amarrés en Algérie sans préciser le lieu. Ces exercices s’effectuent dans le cadre de la coopération militaire entre les forces des deux pays, ajoute le ministère. L’Algérie entretient des relations privilégiées et stratégiques avec la Russie, surtout dans le domaine militaire. RFI
La Côte d’Ivoire et l’UE signent un accord sur la réglementation et le commerce forestier
La Côte d’Ivoire et l’Union européenne ont conclu cette semaine un accord pour lutter contre l’exploitation forestière illégale et promouvoir la durabilité du commerce du bois. Il s’agit de « l’accord de partenariat volontaire sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux forestiers » (FLEGT). Pour la Côte d’Ivoire, qui exporte chaque année en moyenne 1,2 million de m3 de bois chaque année vers l’Union européenne, l’enjeu est d’organiser ce secteur. RFI
Covid-19 : le déploiement de la vaccination stagne en Afrique
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le pourcentage de personnes ayant reçu une série complète de primovaccination (une dose pour le vaccin Johnson and Johnson et deux doses pour les autres vaccins) a à peine bougé dans 27 des 54 pays africains au cours des deux derniers mois (17 août – 16 octobre 2022). Bien que l’Afrique soit loin d’atteindre l’objectif mondial de fin d’année consistant à protéger 70% de la population, des progrès modestes ont été réalisés dans la vaccination des groupes de population à haut risque, notamment les personnes âgées. Globalement, au 16 octobre 2022, seuls 24% de la population du continent avaient terminé leur série de primovaccination, alors que la couverture est de 64% au niveau mondial. ONU Info
« A quoi ça sert de revenir au Nigeria ? » : à Benin City, le difficile retour des migrants rapatriés de Libye
Parce qu’ils sont partis grâce aux mêmes réseaux, qu’ils ont parcouru les mêmes routes et se sont heurtés à la même violence, les histoires des migrants de Benin City, dans le sud du Nigeria, finissent souvent par se ressembler. Dans cette ville où les églises évangéliques côtoient les bureaux de transfert de fonds, tout le monde connaît un « returnee » (un rapatrié) ayant tenté l’aventure de l’étranger avant d’être renvoyé dans son pays. L’Etat d’Edo a longtemps été considéré comme le principal point de départ vers l’Europe pour les migrants irréguliers et les prostituées nigérianes. A ce titre, la région bénéficie depuis cinq ans d’importants financements de l’Union européenne (UE), qui soutient les projets de réinsertion et les programmes de « retours volontaires » gérés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis 2017, quelque 27 000 migrants ont été rapatriés au Nigeria avec l’appui de cette agence des Nations unies. La plupart d’entre eux (plus de 17 600 personnes) étaient coincés en Libye ou au Niger lorsqu’ils ont été pris en charge par l’OIM. Un quart de ces retours concernaient des migrants originaires de l’Etat d’Edo. Le nombre de rapatriements a beau avoir baissé drastiquement depuis la pandémie de Covid-19 (4 628 en 2019, contre 816 en 2020), l’OIM indique avoir déjà secouru plus de 500 Nigérians retenus en Libye depuis le début de l’année, alors qu’environ 32 000 ressortissants se trouveraient toujours bloqués dans le pays. Le Monde