Revue de Presse du 21 octobre 2019

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a annoncé dimanche 20 septembre vouloir un nouveau report pour la formation d’un gouvernement d’union avec le président Salva Kiir, estimant que toute précipitation conduirait à la catastrophe. Arrivé à Juba samedi pour s’entretenir avec M. Kiir, M. Machar a rencontré une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite au Soudan du Sud, trois semaines avant la date butoir pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, fixée au 12 novembre. La formation de ce gouvernement a déjà été retardée en mai, en raison de désaccords sur des questions cruciales comme la formation d’une armée unifiée, composée de rebelles et de forces gouvernementales, et les frontières des Etats sud-soudanais. M. Machar a averti que si les questions de sécurité n’étaient pas réglées, le pays connaîtrait des combats comme en 2016, lorsqu’un accord de paix antérieur avait échoué, le contraignant à fuir le pays et aggravant le conflit. Le Monde avec AFP

Le Botswana vote mercredi pour des élections générales d’une âpreté inédite dans l’histoire de ce pays, considéré de longue date comme une des démocraties les mieux assises du continent africain. Contre toute attente, l’ancien président du pays Ian Khama a secoué la vie politique locale jusque-là bien rangée en prenant la tête d’une fronde contre son successeur Mokgweetsi Masisi, qu’il avait pourtant installé dans son fauteuil. Un an après avoir rendu les rênes du pays, M. Khama a claqué en mai la porte de son Parti démocratique du Botswana (BDP) en accusant M. Masisi de dérive autoritaire. La querelle a pris des proportions telles qu’elle fragilise la position électorale du BDP, qui dirige ce pays riche en diamants et en éléphants sauvages depuis son indépendance en 1966. AFP

En matière de lutte contre l’immigration clandestine, « les décideurs politiques doivent changer d’approche ». La conclusion du rapport « En escaladant les clôtures », du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), rendu public lundi 21 octobre, porte un jugement sévère sur les stratégies européennes face à l’immigration irrégulière. « L’instrumentalisation de l’aide internationale au développement à des fins politiques ne devrait pas avoir un impact à long terme sur les facteurs des migrations africaines irrégulières », préviennent ses auteurs. Au moment où le gouvernement d’Édouard Philippe veut faire de l’aide publique au développement un levier, le PNUD rappelle au contraire que ce type d’approche envoie « un mauvais signal aux électorats européens en leur faisant croire que de telles stratégies marcheront sur le long terme ». Le Monde

Un tribunal de Conakry doit rendre mardi son jugement contre huit opposants au président guinéen Alpha Condé dans un contexte de manifestations meurtrières. Eclairage sur une nouvelle crise de la transmission du pouvoir en Afrique. Ce petit pays de 13 millions d’habitants, pauvre malgré les plus importantes réserves de bauxite au monde et des exportations d’or et de diamants, a été en proie la semaine passée à des manifestations violentes. Au moins huit manifestants (dix selon l’opposition) et un gendarme ont été tués. Les défenseurs des droits humains dénoncent un usage excessif de la force, des arrestations arbitraires et une répression visant à faire taire la contestation. Le pouvoir dit que le mouvement est illégal et invoque un trouble grave à la sécurité publique. Il assure interdire aux policiers et gendarmes l’emploi des armes à feu. AFP

Les manifestations ayant conduit à la destitution d’Omar El Béchir au Soudan cette année, avaient donné lieu à des répressions meurtrières. Le gouvernement de Abdalla Hamdok veut tirer cette affaire au clair et punir les responsables des tueries de manifestants. Dans cette optique, une commission chargée d’enquêter sur ces actes de violence a été mise en place dimanche par le Premier ministre Soudanais, la veille d’un rassemblement de masse organisé par l’Association des professionnels soudanais (SPA), qui continue de réclamer justice pour les personnes tombées sur le champ de la contestation. La commission qui sera dirigée par Nabil Adib, avocat spécialisé dans les droits de l’homme, disposera de larges pouvoirs. Elle pourra ainsi faire citer des témoins, tout en ayant accès aux documents officiels, aux rapports de sécurité et aux dossiers médicaux, selon un rapport de l’agence de presse publique SUNA. Africa News

Les forces de sécurité tunisiennes disent avoir tué Mourad Chaieb, ce dimanche 20 octobre, au cours d’une opération anti-terroriste au mont Essif, près de la frontière algérienne, traditionnel repaire de groupes jihadistes. C’était l’un des jihadistes parmi les plus dangereux, et l’un des les plus recherchés. Mourad Chaieb, alias « Ouf Abou Mouhajir », était l’un des cadres les plus importants du groupe jihadiste al-Qaïda au Maghreb islamique. À plusieurs reprises par le passé, les autorités tunisiennes avaient annoncé sa mort, mais cette fois-ci on en est sûr à 99%, assure le porte-parole du pôle anti-terroriste joint ce dimanche par RFI. Si sa mort est confirmée, ce serait donc un nouveau coup dur porté à l’organisation Okba Ibn Nafaa, car le mois dernier, c’est l’émir de cette même katiba qui était éliminé. RFI

L’armée malienne a déclaré vendredi soir avoir neutralisé une cinquantaine d’ennemis dans la contre-offensive lancée au début du mois dans le centre du pays. Mais elle est toujours à la recherche de 27 de ses soldats, portés disparus depuis la double attaque armée du 30 septembre et du 1er octobre à Boulkessy et Mondoro, a-t-elle indiqué sur son site internet. L’armée malienne a également fait état vendredi de la tentative de vol d’un important stock d’armes par un de ses soldats, chef de poste adjoint à la division du matériel. Le soldat avait placé une centaine de fusils d’assaut dans son véhicule le 12 octobre avant que son coup ne soit découvert. Par ailleurs, 6 personnes ont été tuées et quatre sont portées disparues à la suite d’une attaque contre un poste tenu par des groupes armés progouvernementaux maliens par des individus non-identifiés dans le nord-est du pays vendredi soir, ont indiqué ces groupes dans un communiqué. Sahel Intelligence

Au moins cinq membres des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso sont morts dans la nuit de vendredi à samedi, au cours de deux attaques simultanées dans le nord du pays, selon l’état-major des armées. Alors que les autorités du Burkina Faso font face au péril terroriste, cinq hommes des forces de défense et de sécurité ont été tués et 11 blessés dans la nuit de vendredi 18 au samedi 19 octobre, au cours de deux attaques simultanées à Bahn et Yensé, deux localités du nord du pays, a annoncé samedi l’état-major des armées. « Vers trois heures du matin, les détachements militaires de Bahn, dans la province du Loroum et Yensé, dans la province du Yatenga, ont été les cibles d’attaques terroristes, quasiment au même moment », a indiqué l’armée dans un communiqué. France24

Au moins quatre soldats nigérians et un membre des milices civiles qui combattent aux côtés de l’armée ont été tués dans des affrontements avec des djihadistes d’Iswap, a-t-on appris dimanche de sources sécuritaires. Des combats ont éclaté samedi soir lorsque des soldats ont intercepté un convoi de combattants d’Iswap (groupe de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest), au niveau de Jakana, à 42 km de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno (nord-est). «Nous avons perdu quatre soldats et un milicien dans les affrontements», a confié un gradé militaire, sous couvert d’anonymat. «Les terroristes sont arrivés en grand nombre et nos troupes, bien qu’elles aient combattu avec bravoure, ont été dépassées», a-t-il souligné. De nombreux hommes ont été blessés, a indiqué cette même source, et les insurgés ont saisi quatre camions militaires. TDG

« Je suis né et j’ai grandi au Ghana, mon père est né et a grandi au Ghana et nous n’avons nulle part où aller. Nous sommes tous Ghanéens, et le Ghana aussi nous rejette. Qu’allons-nous faire? » Cette question, Awudu Seidu la pose parce qu’on vient de lui refuser la carte d’identité ghanéenne. Pourtant ce Peul est né au Ghana il y a 24 ans. Mais les agents chargés de l’enregistrement ont reçu des instructions : ils ne doivent pas délivrer de carte d’identité aux étrangers qui n’ont pas été naturalisés Ghanéens malgré de longues années de séjour dans le pays. « Les grands-parents de ma mère étaient des soldats au Ghana. Ils ont participé à la Première et à la Seconde guerre mondiale pour le Ghana et les documents sont là comme preuves. Mais ils nous ont virés et nous n’avons pas eu d’autre choix que de partir », témoigne Abukari Hamidu un Peul qui a également essuyé un refus de l’administration. DW

Le gouvernement du Congo-Brazzaville a décidé de mettre sur pied une commission nationale chargée de lutter contre la prolifération et la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre, selon un compte-rendu du conseil des ministres lu dimanche 20 octobre à la radio publique. « Après examen et discussion, le conseil des ministres a adopté le projet de décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre », indique ce compte-rendu lu par Thierry Moungalla, ministre de la communication. Le Monde avec AFP

Le président guinéen Alpha Condé est devenu le dernier chef d’État africain à demander la prorogation de son mandat légal, une initiative qui a suscité des protestations dans le pays la semaine écoulée. Si M. Condé tente de briguer un troisième mandat en 2020, il s’inspirerait d’un manuel de jeu établi en Afrique, où les présidents en exercice ont cherché, souvent avec succès, à rester au pouvoir en massant, contournant ou enfreignant des lois souvent destinées à assurer des transferts démocratiques du pouvoir. Vous trouverez ci-dessous des détails sur la façon dont certains des plus anciens dirigeants africains ont réussi à rester au pouvoir, ou tentent de le faire, réduisant ainsi l’espoir d’une aube de démocratie sur le continent. Africa News

L’image est devenue l’un des symboles des nouveaux appétits de Moscou en Afrique: des mercenaires russes qui patrouillent en armes dans les rues de Bangui, capitale de la République centrafricaine, pays où l’influence de la France a longtemps été incontestée. Mais après une arrivée remarquée en 2018 jusque dans les chancelleries occidentales, ces patrouilles se sont faites plus rares dans la capitale ces derniers mois. … Alors même que le Kremlin célébrera, lors d’un sommet Afrique-Russie à Sotchi les 23 et 24 octobre, ses liens économiques grandissants avec le continent africain, à Bangui, « les Russes sont plus discrets, ils y ont intérêt », résume Thierry Vircoulon, coordonnateur de l’observatoire Afrique australe et centrale de l’Institut français des relations internationales (Ifri). AFP

Les initiatives se multiplient pour stopper les affrontements armés dans le Sud-Kivu, notamment sur les hauts plateaux, dans la plaine de Ruzizi ou de Fizi. Là-bas, l’activisme des groupes armés congolais comme étrangers attise les tensions entre communautés. Un dialogue est en cours de préparation. Samedi, le député Norbert Basengizi Katintima qui a joué ces dernières semaines le rôle de modérateur a remis au Premier ministre Sylvestre Ilunga son rapport, une analyse de quatre pages dans laquelle il fait plusieurs recommandations au gouvernement. L’ancien vice-président de la Commission électorale se dit porte-voix de treize communautés du Sud-Kivu dont il est originaire. RFI

L’épidémie d’Ebola en cours en RDC reste une « urgence mondiale » sanitaire, a déclaré vendredi 18 octobre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’issue d’une réunion de son comité d’urgence. L’OMS, qui avait déclaré l’épidémie urgence sanitaire mondiale le 17 juillet, était tenue de réévaluer la situation dans un délai de trois mois. Il a été décidé que « l’urgence de santé publique sera maintenue pendant trois mois supplémentaires » et que « le comité d’urgence sera reconvoquée dans trois mois », a déclaré le directeur général de l’OMS, le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse. « Cette épidémie reste complexe et dangereuse ». … De retour de RDC, le directeur du Programme pour les urgences de l’OMS, Michael Ryan, avait part la semaine dernière de son « optimisme prudent » face à la situation, expliquant que l’épidémie était « confinée » à une plus petite region. Jeune Afrique avec AFP