Revue de presse du 21 novembre 2024

En Ouganda, l’opposant Kizza Besigye accusé d’atteinte à la sécurité nationale
Quatre jours après avoir été « kidnappé » au Kenya, selon son épouse, l’opposant historique ougandais Kizza Besigye a comparu devant une cour martiale de Kampala, mercredi 20 novembre, pour des soupçons de menace à la sécurité nationale. Les Nations unies et de nombreuses organisations des droits humains ont exprimé leur préoccupation concernant le rôle joué par le Kenya dans l’extradition de cet adversaire du président Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986, et concernant la répression de l’opposition dans ce pays d’Afrique de l’Est. Ancien médecin personnel du chef de l’Etat, Kizza Besigye, 68 ans, s’est notamment présenté contre lui à quatre reprises à l’élection présidentielle…L’Ouganda est régulièrement critiqué par des ONG et des gouvernements occidentaux pour ses atteintes aux droits humains et à la liberté d’expression et pour sa répression de l’opposition. Le Monde avec AFP

Au Mali, la junte renvoie le premier ministre civil et son gouvernement
A la suite de critiques contre le pouvoir militaire au Mali, le premier ministre civil, Choguel Kokalla Maïga, a été limogé par la junte, mercredi 20 novembre, ainsi que son gouvernement, d’après un décret lu à la télévision d’Etat…M. Maïga, nommé à son poste par les militaires en 2021 à la suite du second coup d’Etat en un an, apparaissait isolé, avec une capacité d’action limitée. Son limogeage crée toutefois une incertitude supplémentaire dans un contexte déjà trouble…M. Maïga est remercié quatre jours après s’être livré, samedi, en public à de rares critiques contre la junte. Il a déploré être tenu à l’écart de la prise de décision quant au maintien des généraux au pouvoir et a évoqué « le spectre de la confusion et de l’amalgame » qui planerait, selon lui, sur la période actuelle dite de transition. Le Monde avec AFP

Le général Abdoulaye Maïga nommé Premier ministre du Mali
Les militaires au pouvoir au Mali ont nommé, ce jeudi 21 novembre, le général Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre en remplacement du civil Choguel Kokalla Maïga, limogé mercredi après avoir critiqué le régime. « Le général de division Abdoulaye Maïga est nommé Premier ministre », selon un décret du chef de la junte, le général Assimi Goïta, lu à la télévision nationale par le secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara. Le limogeage de Choguel Maïga est intervenu quatre jours après qu’il a tenu des propos critiques envers la junte. Profitant de la commémoration de la reprise de Kidal, il s’était plaint d’avoir été mis à l’écart et avait notamment souligné « l’impérieux besoin de clarification politique au Mali [et d’une] réorientation de la transition ».  Jeune Afrique avec AFP

La CPI condamne un chef djihadiste malien à dix ans d’emprisonnement pour crimes de guerre
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, mercredi 20 novembre, à dix ans d’emprisonnement un djihadiste, ancien chef de la police islamique de Tombouctou, au Mali, reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, dit « Al Hassan », un Malien de 47 ans, avait été déclaré par la CPI, en juin dernier, coupable notamment de torture, de mutilation, de procès illégaux et de persécution religieuse…Al Hassan était membre d’Ansar Eddine, qui a pris le contrôle de Tombouctou pendant près d’un an à partir d’avril 2012. Durant cette période, des femmes avaient été arrêtées puis violées en détention. Des flagellations avaient eu lieu sur la place centrale, devant une foule comprenant des enfants. Un homme accusé de vol avait eu la main amputée à la machette, en public également, en septembre 2012. Le Monde avec AFP

Centrafrique: Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra veulent renforcer la coopération sécuritaire
Le Kremlin avait prévenu mercredi 20 novembre dans la matinée que Vladimir Poutine aurait des conversations avec des leaders internationaux. Le chef de l’État russe a donc échangé avec son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra…Une manière de rappeler encore une fois le rôle que veut jouer Vladimir Poutine en pleine guerre en Ukraine : celui de chef de file d’un « Sud global » qui ferait fait front contre l’Occident. Et tant pis si beaucoup des représentants de ce « Sud global », comme notamment l’Inde ou le Brésil, sont dans une démarche à l’opposé, soit de multiplier les partenariats et de ne se couper de personne. En tout cas, lors de ce coup de fil, selon le compte rendu qu’en a fait le Kremlin, « l’accent a été mis sur la lutte contre la menace terroriste et la garantie de la stabilité » en Centrafrique. Cette carte de la sécurité, c’est celle que met en avant la Russie en Afrique et surtout au Sahel. C’est la carte que Moscou brandit, depuis le début, contre les Occidentaux, et surtout contre la France. RFI

Désinformation russe en Centrafrique: Ephrem Yalike, le repenti de l’Oubangui
Journaliste centrafricain devenu rouage de la propagande du groupe Wagner à Bangui, Ephrem Yalike a quitté la Centrafrique clandestinement il y a quelques mois. Il lève aujourd’hui le voile sur le fonctionnement de l’entreprise de désinformation russe, persuadé que ce modèle qui a failli lui coûter la vie est en cours de duplication dans d’autres pays du continent…Il m’a fait installer Telegram pour qu’on échange des messages, et que j’envoie les liens vers les articles publiés. En revanche, il m’a donné des consignes pour que notre collaboration demeure secrète. »…[C]haque matin, il mène une revue de presse de « tout ce qui se dit sur les Russes, sur le pouvoir, du côté positif et du côté négatif ». Il doit aussi « écrire un article de démentis pour dire que tout ce que racontent les opposants ou les voix critiques est faux ». Des sujets qu’ils ventilent parmi les journaux banguissois : « J’ai ciblé six à huit médias de la place. Eux, un seul article publié dans leurs colonnes, ils reçoivent 10 000 francs. À la fin du mois, je fais le calcul et Michel me donne l’argent pour que je paye ces journalistes. » Rapidement, les confrères ne se font pas d’illusion sur la provenance des articles, mais les sommes engrangées payent l’encre et le papier dans un secteur sinistré…Quant aux journalistes qui travaillent encore avec les Russes, il ne les accable pas : « Je peux dire qu’en Centrafrique, quand tu entres dans ce système, il est difficile de ressortir. Quand tu n’es pas avec eux, tu ne gagnes pas d’argent. Et puis les Wagner, ce sont des gens qui ne s’amusent pas avec leurs intérêts. Quand tu sors, ils savent que tu vas dénoncer, et tu es en danger. À travers ces révélations, j’attends que chaque journaliste centrafricain prenne conscience de chaque publication, de chaque désinformation, que ces messages de haine ne puissent plus passer par nous, journalistes. Il est important que les Russes mettent un terme à cette pratique qui n’avantage pas la population centrafricaine. » RFI

Révision de la Constitution en RDC: des opposants signent une déclaration commune à Kinshasa
En RDC, un nouveau front se constitue contre le projet de révision de la Constitution. On y retrouve l’ancien président du pays Joseph Kabila et sa plateforme le Front commun pour le Congo (FCC), l’ancien Premier ministre et désormais opposant Augustin Matata Ponyo. Des figures de l’opposition comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi sont aussi dans la même dynamique. Leurs représentants ont signé une déclaration commune ce 20 novembre 2024 à Kinshasa, au siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). C’est à ce jour la coalition la plus large de l’opposition contre le projet de révision de la Constitution…Les opposants ont annoncé des manifestations à travers tout le pays et dans la diaspora, dans les jours à venir, pour « défendre la Constitution et barrer la route à Félix Tshisekedi » RFI

Egypte: une loi sur les réfugiés adoptée par le Parlement
C’est l’arrivée massive au cours des deux dernières années de Soudanais fuyant la guerre civile qui a poussé les autorités égyptiennes à élaborer une loi…La nouvelle loi crée une commission qui sera chargée d’examiner le droit ou pas du requérant au statut de réfugié. Un statut qui permet de travailler et ouvre l’accès à l’enseignement et aux soins même s’il n’est pas clair s’ils seront totalement gratuits. Jusqu’alors, les étrangers pouvaient être expulsés à tout moment. Cela reste possible si le réfugié viole la loi. Selon les autorités plus de 9 millions d’étrangers venant de 133 pays vivent sur le sol égyptien. Une partie d’entre eux ont régularisé leur situation par des titres de séjour longue durée ou des permis de travail. Toutefois la majorité, venant de pays arabes et africains, vit d’expédients et travaille au noir. Une situation qui, selon le Premier ministre, coûte annuellement 10 milliards de dollars à l’Egypte. RFI

Rencontre diplomatique entre la Somalie et le Danemark sur les élections du Somaliland et les enjeux régionaux
M. Ahmed Moallim Fiqi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Somalie, s’est entretenu avec M. Steen Sonne Andersen, ambassadeur du Danemark en Somalie, au ministère des Affaires étrangères. Leur discussion a porté sur les récentes déclarations liées aux élections du Somaliland et les préoccupations qu’elles ont suscitées au niveau public et diplomatique. L’ambassadeur Andersen a réaffirmé le respect indéfectible du Danemark pour l’intégrité territoriale et l’unité de la Somalie, soulignant que le Somaliland reste une région indissociable du pays. De son côté, les deux nations ont réitéré leur engagement à collaborer sur des priorités communes telles que la construction de l’État, la lutte contre le changement climatique, ainsi que la promotion de la paix et de la sécurité. Sahel Intelligence

Visite d’Etat du président du Nigeria en France, une première depuis 24 ans
Le président du Nigeria Bola Ahmed Tinubu effectuera une visite d’Etat en France les 28 et 29 novembre, a annoncé mercredi l’Elysée, une première depuis 24 ans. Cette visite d’Etat, la première d’un président nigérian en France depuis 2000, « sera l’occasion d’approfondir la relation, déjà très dynamique, entre la France et le Nigeria (…) qu’il s’agisse de la transition énergétique, de la défense, de la culture, de l’éducation ou de l’innovation », indique la présidence française…Au niveau bilatéral, M. Tinubu et le président français Emmanuel Macron participeront ensemble le 28 novembre à une réunion d’un « Conseil d’Affaires franco-nigérian », réuni « afin de développer de nouveaux partenariats entre les acteurs économiques des deux pays ». AFP