Au Soudan, l’armée annonce avoir repris le palais présidentiel aux paramilitaires
L’armée soudanaise a repris, vendredi 21 mars, le palais présidentiel aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) après une bataille acharnée, près de deux ans après le début de la guerre. « Nos forces ont complètement détruit les combattants et les équipements de l’ennemi, et ont saisi de grandes quantités d’équipements et d’armes », a affirmé un porte-parole de l’armée Nabil Abdallah dans une déclaration diffusée par la télévision d’Etat. L’armée va continuer à « progresser sur tous les fronts jusqu’à ce que la victoire soit complète et que chaque parcelle de notre pays soit purgée des milices et de leurs partisans », a-t-il ajouté en référence aux FSR. De son côté, Khaled Al-Aisser, le ministre de l’information, a publié un message sur X rapportant que les militaires avaient repris le palais. « Aujourd’hui, le drapeau est hissé, le palais est de retour et le voyage continue jusqu’à ce que la victoire soit complète », a-t-il écrit. Quelques heures après la reprise du bâtiment par l’armée soudanaise, une frappe de drone lancé par les paramilitaires contre le palais présidentiel a tué trois journalistes, vendredi en fin de matinée, a déclaré une source militaire. Ces journalistes de la télévision publique soudanaise se trouvaient sur place lorsque la « milice a ciblé le palais » à l’aide d’un drone, a précisé la source sous couvert d’anonymat…Des vidéos diffusées vendredi matin sur les réseaux sociaux montraient des soldats à l’intérieur du palais présidentiel. Un officier soudanais portant des épaulettes de capitaine a confirmé que les troupes se trouvaient à l’intérieur de l’enceinte. Le palais y semble en partie en ruines, les soldats faisant crisser des tuiles cassées sous leurs bottes. Le Monde avec AP et AFP
Est de la RDC: plus de 100 000 personnes ont fui vers les pays voisins en moins de trois mois
Plus de 100 000 personnes fuyant le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont trouvé refuge en moins de trois mois dans les pays voisins, a indiqué vendredi 21 mars le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), par la voix d’une porte-parole, Eujin Byun. L’est de la RDC, région fertile et riche en ressources naturelles, frontalière du Rwanda, est ravagé depuis 30 ans par des violences impliquant une myriade de groupes armés ainsi que certains pays voisins de l’immense nation d’Afrique centrale, défendant leurs propres intérêts notamment économiques. Soutenu par des troupes rwandaises, le groupe armé M23, qui a repris les armes en 2021, mène depuis janvier une offensive éclair dans les provinces de l’est de la RDC du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. « Les hostilités en cours dans la province du Nord-Kivu, en particulier dans les territoires de Masisi et Walikale, ainsi qu’une situation sécuritaire extrêmement volatile à Bukavu et dans les environs de la province du Sud-Kivu, ont poussé des centaines de milliers de civils à fuir », a indiqué cette porte-parole du HCR. RFI
Namibie : Netumbo Nandi-Ndaitwah sur le point d’être investie présidente
Rareté sur le continent africain, Netumbo Nandi-Ndaitwah doit être investie présidente de la Namibie, vendredi 21 mars, après la confirmation devant les tribunaux de sa victoire aux élections chaotiques de la fin de novembre 2024. Cette femme de 72 ans, issue du parti historique au pouvoir, doit prêter serment dans la capitale, Windhoek, au cours d’une cérémonie à laquelle les chefs d’Etat voisins de l’Angola et de l’Afrique du Sud, entre autres, doivent assister. A la tête de ce pays depuis son indépendance, en 1990, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo) a poursuivi son règne à l’issue d’élections confuses, prolongées toute la nuit dans un flou total, puis officiellement de deux jours supplémentaires dans quelques bureaux de vote choisis. Le rejet du recours de l’opposition, en février, permet à Netumbo Nandi-Ndaitwah de s’inscrire un peu dans les pas de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente d’un pays africain, en 2006. Sera particulièrement scrutée la politique étrangère de cette militante exilée à Moscou du temps de la lutte pour la libération, quand l’Afrique du Sud de l’apartheid occupait le pays. Le Monde avec AFP
En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge le premier ministre Kamel Madouri
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a décidé de limoger dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 mars le premier ministre, Kamel Madouri, un technocrate qui avait été nommé en août 2024 lors d’un vaste remaniement, selon un communiqué de la présidence. M. Madouri a été immédiatement remplacé par Sarra Zaafrani Zenzri, ministre de l’équipement, tandis que le reste du gouvernement a été maintenu. Aucune explication officielle n’a été fournie au départ de M. Madouri. Il s’agit du quatrième limogeage, sans autre forme de procès, d’un chef du gouvernement en Tunisie depuis le coup de force de M. Saïed à l’été 2021. Comme elle a coutume de le faire, la présidence a annoncé le limogeage de M. Madouri très tôt vendredi, dans un communiqué laconique sur Facebook. Sans un mot pour son désormais ex-premier ministre, M. Saïed a insisté auprès de Mme Zaafrani sur la nécessité de mieux coordonner « le travail gouvernemental » et de chercher à dépasser « les obstacles pour réaliser les attentes du peuple tunisien ». Le président avait laissé transparaître son mécontentement ces dernières semaines, exhortant ses ministres à passer aux actes. Le Monde avec AFP
Centrafrique: deux frères de l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra ont été arrêtés
Christian et Eusèbe Dondra ont été interpellés dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 mars par des agents de l’Office central de répression du banditisme. Si le parquet les soupçonne d’avoir pris part à une conspiration en vue d’empoisonner le président Faustin-Archange Touadéra et l’un de ses conseillers, leurs proches crient à la manoeuvre politique, d’autant plus qu’Henri-Marie Dondra envisage de se présenter à l’élection présidentielle de décembre prochain. Selon leurs proches, le notaire Christian Dondra a été interpellé alors qu’il se trouvait dans un restaurant de Bangui, la capitale de la Centrafrique, tandis que son frère Eusèbe, cadre au ministère des Finances, a été arrêté à son domicile aux environs d’une heure du matin. Exigeant leur libération immédiate, plusieurs membres de la famille Dondra ont manifesté devant les locaux de l’Office central de répression du banditisme (OCRB) où les deux frères sont détenus, dans la matinée du jeudi 20 mars. L’ancien Premier ministre et aîné de la fratrie, Henri-Marie Dondra, a quant à lui qualifié ces arrestations d’« arbitraires » et d’« illégales », pointant le fait qu’ils ont été interpellés après minuit. Alors qu’une candidature de ce dernier pour la présidentielle de décembre prochain est pressentie, son entourage voit dans cette double arrestation une machination montée de toutes pièces qui n’a d’autre but que de le mettre en difficulté. Dans un communiqué publié hier soir, le parquet assure lui que Christian et Eusèbe Dondra ont été interpellés « dans le cadre d’une procédure relative à un projet d’assasinat » dont l’objectif était « le renversement de l’ordre constitutionnel ». De son côté, une source policière évoque un complot en vue d’empoisonner le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et l’un de ses proches conseillers, Sani Yalo. RFI
Tchad: le président Mahamat Idriss Déby nomme son frère comme secrétaire particulier
Nouvelles nominations autour du président tchadien. Par un décret publié mercredi 19 mars, Mahamat Idriss Déby a nommé son petit frère, Daoussa Idriss Deby Itno, Ministre Secrétaire particulier du président de la République, en remplacement d’Ahmed Kogri, écarté sans nouvelle affectation pour le moment. Qui est Daoussa Idriss Deby Itno et pourquoi ce changement d’équipe ? Décrit par son entourage comme un homme « discret, calme, posé et efficace », il devient désormais un passage obligé pour accéder au chef de l’État. Jusqu’ici adjoint d’Ahmed Kogri au secrétariat particulier de la présidence, il avait déjà pris en charge plusieurs dossiers à la place de son prédécesseur, selon des sources internes. Ahmed Kogri, en poste depuis février 2024, était « arrivé en bout de course » selon certains proches et critiqué pour sa proximité avec la France. Avec cette nomination, Daoussa Idriss Deby Itno accède également au rang de ministre, après avoir occupé plusieurs postes. Âgé d’une trentaine d’années, il avait déjà été promu général à l’arrivée au pouvoir de son frère Mahamat Idriss Déby. Selon des chercheurs tchadiens, par cette nomination, « l’entourage du président se resserre dans un cercle familial et amical de confiance », les deux frères étant proches depuis l’enfance. Trois hommes forts entourent désormais le président : son ami Ismaël Souleymane Lony, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité de l’État, qui a, lui aussi, été élevé au rang de ministre mercredi soir ; son frère cadet, Abdelkerim Idriss Deby, conseiller aux Affaires africaines et internationales de la présidence ; et Daoussa Idriss Deby Itno, au secrétariat du président. Pour l’opposant Avocksouma Djona Atchénémou, président du Parti Les Démocrates, ce schéma s’inscrit dans une continuité politique. Depuis plus de 30 ans, dit-il, le « Tchad est dans un système dynastique » où « les décrets et les arrêtés servent à nommer des membres de la famille au pouvoir. Deby père lui aussi privilégiait la famille. » RFI
Suspension de Joliba TV au Mali: les négociations sont au point mort
Près de quatre mois après la coupure de Joliba TV, le 26 novembre dernier, au Mali, à la suite de la diffusion d’un débat au cours duquel la véracité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso avait été mise en doute, les négociations pour tenter de réduire la suspension de six mois qui lui a été infligée n’avancent pas. La chaîne s’était vue, dans un premier temps, retirer sa licence par la Haute autorité malienne de la communication qui l’avait rétablie sous la pression de la Maison de la presse. Plus aucun échange depuis la mi-février. Dernier épisode en date dans les négociations entre la Haute autorité malienne de la communication (HAC) d’un côté, Joliba TV et la Maison de la presse, qui représente la profession, de l’autre : une lettre adressée le 16 janvier par la chaîne à l’autorité malienne de régulation. « Ils estimaient jusqu’alors que nos excuses n’étaient pas sincères », explique un pilier de la rédaction qui poursuit : « Nous nous sommes donc excusés encore plus clairement et nous avons demandé leur clémence ». « Ça ne nous plaisait pas de faire ça car nous n’avons commis aucune faute. Mais c’était pour sauver la boîte », confie de son côté un cadre de Joliba. A l’annonce de la suspension de Joliba TV, en novembre dernier, le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, avait brandi la menace d’une mobilisation nationale et d’une rediffusion dans tous les médias maliens de l’émission incriminée par les autorités. RFI
Cameroun: le procès du meurtre de Martinez Zogo toujours à l’arrêt pour des questions de procédure
Deux ans et deux mois après la découverte du corps de l’animateur radio, en janvier 2023, le procès des 17 accusés peine toujours à avancer au tribunal militaire de Yaoundé. Le dossier est désormais suspendu à une décision de la Cour d’appel de la région Centre, où les débats ont, une nouvelle fois, été repoussés jeudi 20 mars. Nouvelle requête, nouveau délai. Deux parties ont déposé une demande de récusation visant deux magistrats de la Cour d’appel. Maître Claude Assira, avocat des services de renseignements camerounais (DGRE), et Maître Calvin Job, représentant une partie de la famille de Martinez Zogo, contestent leur « impartialité » et réclament leur remplacement. La présidente de la Cour d’appel doit examiner ces arguments et rendre sa décision avant le 17 avril. D’ici là, le dossier reste à l’arrêt. Quatre semaines supplémentaires avant une possible reprise des débats sur la procédure et les irrégularités que plusieurs parties dénoncent, notamment la modification de l’ordonnance de renvoi. RFI
Le Togo ne cache plus sa volonté de rejoindre l’alliance des juntes sahéliennes
Le pays d’Afrique de l’Ouest multiplie les appels en direction de l’Alliance des États du Sahel (AES), une confédération regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le Togo, petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest, ne cache plus sa volonté de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), une confédération regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, gouvernés par des juntes militaires qui assument une politique souverainiste. C’est par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, que le Togo multiplie les appels du pied en direction de l’AES. Après avoir dit en janvier qu’une telle adhésion n’était « pas impossible », il est allé plus loin la semaine dernière en déclarant sur les réseaux sociaux que « le Togo envisage de rejoindre l’AES, une décision stratégique qui pourrait renforcer la coopération régionale et offrir un accès à la mer aux pays membres ». Cette dernière question est cruciale pour l’approvisionnement des trois pays sahéliens enclavés…Le nord du Togo, frontalier du Burkina Faso, est de plus en plus exposé aux attaques meurtrières des groupes djihadistes qui ravagent le Sahel central depuis dix ans. Si les juntes militaires de l’AES peinent, depuis leurs prises de pouvoir par des putschs entre 2020 et 2023, à reprendre le dessus sur les djihadistes, elles ont annoncé la création prochaine d’une force commune de 5.000 hommes. Et le Togo voit aussi d’un bon œil la politique souverainiste revendiquée par les juntes sahéliennes. AFP