Revue de presse du 21 mars 2023

Libération d’Olivier Dubois: proches et soutiens du journaliste français entre joie et soulagement
« Je voulais rendre hommage au Niger et à son savoir-faire dans ce type de mission délicate, et rendre hommage à la France aussi, ainsi qu’à tous ceux qui m’ont permis d’être là, aujourd’hui. C’est court, il faut que je reprenne mes esprits, désolé ! » Olivier Dubois sourit mais peine un peu à trouver les mots ce 20 mars 2023 à Niamey, alors que sa libération après deux années de captivité vient d’être annoncée au monde entier. Son père, André-Georges Dubois, avait reçu un appel sur la libération du journaliste français, le matin-même. « C’est une très grande joie, confie-t-il, soulagé, au micro de David Baché. Lors de mon dernier message j’avais dit qu’avec l’arrivée du printemps, j’espérais que son calvaire toucherait à sa fin. C’est arrivé avec le printemps ! » … Certains de ses soutiens ont, eux, eu du mal à s’exprimer après ces 711 jours d’attente où le sort du reporter était incertain. « Je me sens entre deux mondes, glisse ainsi Marc De Boni, porte-parole du Comité de soutien pour la libération du journaliste Olivier Dubois, au micro d’Amélie Tulet. RFI

Otages au Sahel: l’Américain Jeffery Woodke libéré aux côtés du journaliste Olivier Dubois
En même temps que le journaliste français Olivier Dubois, le travailleur humanitaire américain Jeffery Woodke a, lui aussi, été libéré. Il avait été enlevé, il y a six ans. Jeffery Woodke avait été enlevé il y a plus de six ans à son domicile d’Abalak, au Niger. Ce travailleur humanitaire chrétien habitait, depuis des années, dans le pays où il venait en aide aux populations nomades. … Le secrétaire d’État Antony Blinken y était, il y a seulement quelques jours, pour la visite du plus haut responsable américain à s’être jamais rendu dans le pays. Il y avait annoncé une aide humanitaire de quelque 150 millions de dollars supplémentaires pour la région. Le Niger est présenté comme un partenaire essentiel des États-Unis au Sahel. Lors du dernier sommet États-Unis – Afrique, en décembre, à Washington, le président Mohamed Bazoum avait tenu un rôle remarqué. Il avait participé, aux côtés d’Antony Blinken et du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, à un forum, justement sur les questions de paix, de sécurité et de gouvernance. RFI

Au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko dénonce une tentative d’assassinat
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a de nouveau dénoncé une tentative d’assassinat à son encontre, a appris l’AFP, lundi 20 mars, de sources locale, administrative et auprès de son parti. Ce même jour, une personne est morte en Casamance, dans le sud du Sénégal, lors de heurts entre les forces de l’ordre et des partisans de l’adversaire de Macky Sall. Ousmane Sonko se trouve depuis le 16 mars dans une clinique privée de Dakar où il reçoit des soins, après avoir affirmé s’être senti mal à cause du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l’ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar où s’est tenu son procès en diffamation contre un ministre, ont affirmé à l’AFP deux responsables de son parti El Hadji Malick Ndiaye et Ousseynou Ly. … Macky Sall a maintenu ouverte, lundi, la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024, dans un entretien au magazine français L’Express. Le président sénégalais a fait valoir que seuls des facteurs politiques et non pas constitutionnels l’empêcheraient de se présenter, quoi qu’en disent ses adversaires. L’opposition, elle, affirme que la Constitution interdit à Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, de briguer à nouveau la tête de l’État en 2024. … L’incertitude entretenue par le chef d’État se conjugue à celle sur le sort politique de son adversaire le plus en vue, Ousmane Sonko, pour alimenter les tensions. Depuis le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko poursuivi en diffamation par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, des heurts ont opposé des groupes de jeunes aux forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. L’audience a été renvoyée au 30 mars. France24 avec AFP

Au Kenya, 238 civils arrêtés et 31 policiers blessés lors de manifestations contre l’inflation et le gouvernement
Un total de 238 personnes ont été arrêtées et 31 policiers ont été blessés lundi au Kenya à la suite d’affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposition, a annoncé, mardi 21 mars, la police. Le chef de l’opposition, Raila Odinga, avait appelé ses partisans à manifester contre l’inflation et le gouvernement. Selon la police, 213 personnes ont été arrêtées dans la capitale kényane, Nairobi, et 25 autres dans l’ouest du pays, bastion de l’opposition. La manifestation dans la capitale avait été interdite dimanche par les autorités en raison du non-respect du délai de dépôt de la demande d’autorisation. « Nous voulons rappeler à la population que personne n’est au-dessus des lois », a affirmé la police, dénonçant des « manifestations illégales ». Lundi, un étudiant avait été tué par la police à Maseno, dans l’ouest du pays. Selon la police, quelque 31 membres des forces de l’ordre ont été blessés. « Nous condamnons dans les termes les plus forts possibles la violence injustifiée à l’encontre de nos officiers dans l’exercice de leurs fonctions », affirme le communiqué. Le Monde avec AFP

Plus de 500 arrestations en Afrique du Sud lors de manifestations sous haute surveillance
Le parti des Combattants pour la Liberté économique (EFF), mené par le volontiers provocateur Julius Malema, avait exhorté les Sud-Africains à la « révolution » et bloquer le pays lundi pour exiger la démission du président Cyril Ramaphosa. Il le considère responsable du chômage endémique (32,9%) plombant l’économie, des inégalités toujours croissantes et de la grave crise de l’électricité qui empoisonne le quotidien de 60 millions de Sud-Africains avec des coupures récurrentes. Seuls quelques milliers de manifestants ont finalement répondu à l’invitation notamment dans la capitale Pretoria où environ 5.000 personnes étaient rassemblées, ont constaté des journalistes de l’AFP. Mais l’appel avait ravivé le souvenir de la vague d’émeutes et de pillages qui avaient fait plus de 350 morts en juillet 2021. Ces violences, les pires depuis la fin de l’apartheid, avaient au départ été déclenchées par l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma mais étaient également le signe d’un climat social et économique toujours en berne. AFP

La sécheresse en Somalie aurait fait 43.000 morts en 2022
Il s’agit du premier bilan officiel de la sécheresse qui sévit dans une grande partie de la Corne de l’Afrique. « Environ 43.000 décès excédentaires ont pu survenir en 2022 en Somalie en raison de l’aggravation de la sécheresse, un chiffre supérieur à celui de la première année de la crise de la sécheresse de 2017-2018 », selon ce nouveau rapport publié lundi par le ministère fédéral somalien de la Santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF. « Nous restons préoccupés par le niveau et l’ampleur de l’impact sur la santé publique de cette crise alimentaire qui s’aggrave et se prolonge en Somalie », a affirmé lors de la publication des conclusions du rapport, le ministre somalien de la Santé, le Dr Ali Hadji Adam Abubakar. « En même temps, nous sommes optimistes : si nous pouvons poursuivre et intensifier nos actions en matière de santé et de nutrition et notre réponse humanitaire pour sauver des vies et protéger la santé des personnes vulnérables, nous pourrons repousser à jamais le risque de famine, faute de quoi les personnes vulnérables et marginalisées paieront de leur vie le prix de cette crise ». ONU Info

Après sa visite en Ethiopie, le secrétaire d’Etat américain y dénonce des « crimes contre l’humanité »
Les Etats-Unis ont conclu que les forces armées éthiopiennes et érythréennes, ainsi que les rebelles tigréens, ont commis des crimes de guerre au cours des deux années de conflit sanglant dans la région du Tigré, a annoncé lundi 20 mars le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, quelques jours après sa visite dans ce pays. « Beaucoup de ces actes n’ont pas été commis au hasard ou résulté d’une conséquence indirecte de la guerre. Ils étaient calculés et délibérés », a déclaré le secrétaire d’Etat américain devant la presse à l’occasion de la publication du rapport annuel du département d’Etat sur les droits humains. Il a précisé que le département d’Etat avait mené une « enquête approfondie de la loi et des faits » et conclu que ces crimes de guerre avaient été commis par toutes les parties en présence, y compris par des forces venant de la région voisine de l’Amhara. … « Le conflit dans le nord de l’Ethiopie a été dévastateur. Des hommes, femmes et enfants ont été tués. Des femmes et des filles ont été sujettes à des formes de violences sexuelles inouïes. Des milliers de personnes ont été déplacées de force. Des communautés entières ont été prises pour cible en raison de leur origine ethnique », a-t-il poursuivi. Le bilan exact est difficile à évaluer, mais les Etats-Unis estiment que quelque 500 000 personnes ont péri durant ce conflit. Le Monde avec AFP

Assimi Goita veut-il prolonger son bail ?
Ce lundi 20 mars, le chef de la junte malienne, Assimi Goita doit présenter le projet de constitution aux forces vives de la nation. Un projet de constitution qui divise déjà les acteurs politiques du pays. Le référendum qui devait avoir lieu le 19 mars a été reporté par la junte au pouvoir. Aucune date n’a encore été fixée par le gouvernement en place. Ce dernier affirme qu’il annoncera une nouvelle date après consultation des responsables électoraux et ainsi que les dirigeants politiques et religieux. Ce report n’est, selon une partie des hommes politiques, qu’un stratagème de la junte afin de se maintenir davantage à la tête du pays. La transition qui est arrivée au pouvoir au Mali après avoir renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, avait pris du retard dans l’organisation des élections pour rendre le pouvoir aux civils. Après 18 mois, les militaires avaient avait décidé de prolonger la durée de leur bail de deux ans. Ce qui leur avait valu d’ailleurs des mesures de rétorsion de la par la CEDEAO. En juillet dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé les sanctions contre le Mali après que le chef militaire, le colonel Assimi Goita, a déclaré que les élections se tiendraient en février de l’année prochaine. BBC

Le mystère reste entier autour de la mort de Soumeylou Maïga
En 2021, trois mois seulement après le second coup d’État de la junte menée par Assimi Goïta, Soumeylou Boubèye Maïga avait été inculpé puis placé sous mandat de dépôt. Le tout dans le cadre de l’affaire dite de l’avion présidentiel, acquis par l’État malien en 2014. Boubèye Maïga dirigeait alors le ministère de la Défense. Pendant sa détention à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, son état de santé s’était considérablement détérioré jusqu‘à son décès, le 21 mars 2022, à la clinique Pasteur, à Bamako, en dépit des demandes répétées de ses proches, afin qu’il soit évacué à l’étranger pour des soins médicaux. Un an après son décès, sa famille politique et biologique exige toujours que la lumière soit faite sur les circonstances de sa disparition. C’est le cas par exemple d’Abdina Karembé, président de la jeunesse de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), le parti de feu Soumeylou Boubeye Maïga. DW

Le parti au pouvoir au Nigeria conserve Lagos après des élections sous tension
Le pays le plus peuplé d’Afrique (environ 215 millions d’habitants) a élu samedi plus de 900 représentants des assemblées des Etats ainsi que les gouverneurs de 28 des 36 Etats. Pour l’heure, seule la moitié des résultats a été annoncée. À Lagos, le gouverneur sortant Babajide Sanwo-Olu, du parti présidentiel APC, a été réélu, a déclaré lundi la Commission électorale (Inec), mettant fin à l’espoir de nombre d’habitants que la mégapole de plus de 20 millions d’habitants échappe pour la première fois en deux décennies à l’influence du nouveau président, Bola Tinubu. Un opposant a évoqué des fraudes. Les gouverneurs sont très puissants au Nigeria. Certains d’entre eux disposent pour leur État de budgets plus gros que ceux de plusieurs pays africains. Ce scrutin s’est déroulé trois semaines après la présidentielle remportée par M. Tinubu, candidat du parti déjà au pouvoir, et jugée frauduleuse par les principaux partis d’opposition. Le Parti travailliste (LP) et le Parti démocratique populaire (PDP) affirment que des défaillances techniques ont permis des manipulations en faveur du candidat de l’APC, ce que la Commission électorale réfute. AFP

RDC : l’Angola a voté l’envoi d’au moins 500 soldats sur le sol congolais
En RDC, il n’y a toujours pas de cessez le feu avec les groupes armés malgré les médiations de l’Union Africaine et des Etats de l’Afrique de l’est. L’Angola vient de voter l’envoi de 500 hommes sur le terrain. Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à Luanda. TV5Monde

La vie de millions d’enfants africains suspendue à l’eau
A partir de mercredi, environ 6.500 participants sont attendus à New York, aux Etats-Unis, pour une conférence internationale sur l’eau. Parmi eux, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, des dizaines de ministres et des centaines de représentants de la société civile et du monde des entreprises. Ensemble, ils doivent réfléchir sur l’ensemble des défis que posent la gestion de l’eau sachant que selon l’Onu, en 2020, 2 milliards de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable, 3,6 milliards n’avaient pas de sanitaires, et 2,3 milliards ne pouvaient pas se laver les mains chez eux. En amont de cette conférence, l’Unicef a publié un communiquéce lundi (20.03) pour attirer l’attention sur le sort de 190 millions d’enfants particulièrement exposés aux conséquences des crises liées à l’eau. Ces enfants vivent dans 10 pays africains parmi lesquels le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée ou encore le Mali, le Tchad et le Niger. DW

Comment Zipline a fait de l’Afrique le tremplin de ses drones de livraison
C’est un engin rouge et blanc à hélices, présenté comme une petite révolution dans le monde de la logistique. Le nouveau modèle de la start-up californienne Zipline, spécialisée dans la livraison par drones, a été inauguré en grande pompe mercredi 15 mars. Il peut parcourir 15 km en dix minutes, transporter des salades, des hamburgers ou des médicaments dans des zones urbaines denses et les déposer délicatement jusque sur le pas de la porte des particuliers grâce au détachement d’un second drone, plus petit. Six ans après le lancement de son premier prototype en Afrique, Zipline s’attaque au marché en pleine expansion de la livraison instantanée. La jeune pousse prévoit de réaliser plus de 10 000 vols de tests cette année avant de déployer commercialement son nouveau dispositif, notamment avec la chaîne de restauration rapide Sweetgreen, des organisations de santé américaines mais aussi avec le gouvernement rwandais, son plus ancien et plus fidèle client. Le Monde