Revue de Presse du 21 mai 2020

Au Sahel, la guerre fait rage entre Al-Qaeda et l’EI
Depuis le début de l’année, les deux principales branches du jihad au Mali, l’Etat islamique au Grand Sahara et le Jnim, se livrent une bataille fratricide. Cette fois-ci, l’affrontement se déroule à bas bruit. Pas de vidéos triomphalistes ni de communiqués à en-tête. Depuis plusieurs mois, les deux branches principales du jihad au Mali, l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (ou Jnim, selon son acronyme arabe), se livrent pourtant une bataille mortelle dans les sables du nord et du centre du pays. Cette lutte fratricide aurait déjà fait plus de 250 morts parmi les combattants des deux camps, selon un décompte de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled). Libération

Élection au Burundi : Nkurunziza va devenir le « guide suprême »
Le Burundi est sur le point de perdre son président aux affaires depuis 15 ans mais de gagner un « guide suprême du patriotisme », selon le titre officiel qui sera donné à Pierre Nkurunziza lorsqu’il se retirera après l’élection de mercredi. Il recevra également une indemnité de retraite de 540 000 dollars et une villa de luxe. Mais il n’est pas certain qu’il quittera les feux de la rampe pour consacrer davantage de temps à d’autres choses, comme le football, son sport bien-aimé. Le scrutin – dans lequel sept candidats sont en lice pour remplacer le président – a été entaché de violence et d’accusations selon lesquelles le vote ne sera pas libre et équitable. Mais le vainqueur sera tenu par la loi de consulter M. Nkurunziza sur les questions de sécurité nationale et d’unité nationale. Il n’est pas dit clairement s’il devra suivre ses conseils. BBC

Les Burundais veulent le changement selon Doudou Diène de l’ONU
La campagne électorale a été marquée par des violences et de nombreux opposants ont été arrêtés. Une situation déplorée par le président de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, Doudou Diène. … “Il y a trois critiques de fonds que nous exprimons. La première critique, c’est que les libertés fondamentales qui garantissent des élections libres, indépendantes et crédibles ne sont pas respectées. Il y a des violations du droit à la vie, à la liberté, à l’intégrité physique, violations des libertés publiques, violation des droits économiques, sociaux. Mais la deuxième critique de fond, c’est que les institutions et mécanismes nationaux qui garantissent la crédibilité de l’élection ne sont pas indépendants, ils sont totalement contrôlés par le pouvoir.” DW

Centrafrique: des rebelles tués par l’armée et les casques bleus (gouvernement)
L’armée centrafricaine et les forces de la Mission des nations unies en Centrafrique (Minusca) ont repoussé l’offensive d’un groupe armé sur la ville d’Obo, dans l’extrême sud-est du pays, et tué au moins « une dizaine » d’hommes armés, a annoncé le porte-parole du gouvernement mercredi. Le bilan provisoire de l’opération, qui a permis de repousser les forces du principal groupe armé du pays, l’Unité pour la paix en Centrafrique, est « d’une dizaine de morts et de prisonniers dans les rangs de l’UPC », a détaillé à l’AFP le porte-parole, Ange-Maxime Kazagui. Depuis plusieurs jours, la ville d’Obo est encerclée par des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), le principal groupe armé du pays. Après des accrochages sporadiques ces derniers jours, de violents combats ont éclaté aux abords de la ville mercredi matin. Sahel-Intelligence

Libye: quelles conséquences auront les derniers revers de Khalifa Haftar ?
En Libye, depuis le lancement de l’opération « Tempête de la paix » début avril, les forces du gouvernement d’Union nationale, dirigées par Fayez al Sarraj, mènent la vie dure à leur adversaire Khalifa Haftar. Les analystes proches du camp de Fayez al Sarraj s’accordent à dire que les forces de Khalifa Haftar, en se retirant de la base stratégique d’al-Witya et en se redéployant à Tripoli, ont déjà perdu la bataille militaire en Libye. Mais la situation dans ce pays semble beaucoup plus complexe. La scène militaire libyenne est mouvante, tout comme les alliances internes et celles avec l’étranger. Les pays qui y sont directement impliqués sont nombreux, leurs intérêts sont souvent contradictoires. RFI

« Hirak »: le pouvoir algérien traque ses opposants sur Facebook
La justice algérienne a condamné depuis mardi quinze opposants à des peines de prison ferme, dont trois pour leurs publications sur les réseaux sociaux, dans le collimateur d’un régime cherchant à exploiter la crise du nouveau coronavirus pour étouffer le soulèvement populaire. « L’activiste Soheib Debaghi a été condamné (mardi) à un an de prison ferme » à Alger pour « incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national », selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers. Deux autres militants du mouvement (« Hirak ») antirégime, Larbi Tahar et Boussif Mohamed Boudiaf, ont écopé mardi de 18 mois de prison ferme, également pour des publications sur Facebook, d’après CNLD et l’antenne algérienne d’Amnesty International. VOA

Guinée: polémique sur la nomination du nouveau président de la Ceni
La nomination du juriste Mamadi 3 Kaba comme commissaire au sein de la Commission électorale indépendante fait débat. L’opposition politique s’oppose à sa nomination, l’estimant proche des autorités. Nommé jeudi 14 mai par décret présidentiel, Mamadi 3 Kaba remplace Me Salif Kébé, qui présidait la Ceni et qui est décédé le 17 avril des suites du Covid-19. La fronde vient surtout du Barreau des Avocats, qui s’appuie sur un arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle, le 4 mai dernier. À la suite de la disparition de Me Salif Kébé, la Cour constate la vacance du pouvoir au sein de la Commission électorale et prévoit que son successeur soit désigné par le même organe de la société civile qui l’avait porté au sein de la Ceni, à savoir, le Barreau. Du coup, en voyant la nomination provenir d’un décret présidentiel, le Barreau estime qu’un « droit lui a été arraché ». « Des manœuvres politiques ont primé sur le droit, les autorités veulent une Ceni acquise à sa cause », commente un avocat. RFI

Togo: aux avant-postes de la guerre contre les jihadistes
Tapis sous un arbre derrière des sacs de riz, citadelle de fortune, une poignée de soldats lourdement armés surveillent en silence les va-et-vient des villageois qui franchissent la frontière entre le Togo et le Burkina Faso à pieds ou à vélo. Seule une rivière asséchée sépare les deux pays. Dans les champs, des silhouettes se détachent, courbées vers la terre. Les paysans arrosent les graines de sorgho et de maïs semées avant l’arrivée des premières pluies. Comme si rien, ou presque, n’avait changé à Yemboate, dans l’extrême-nord du Togo. Slate

Moeketsi Majoro remplace Thomas Thabane comme premier ministre au Lesotho
Les autorités du Lesotho n’ont pas attendu longtemps pour trouver une remplaçant au premier ministre Thomas Thabane qui vient de démissionner. Le Lesotho a un nouveau premier ministre, Moeketsi Majoro qui a prêté serment mercredi. Agé de 58 ans, Moeketsi Majoro a occupé plusieurs postes ministériels au Lesotho. Avant de devenir Premier ministre, il était l’homme en charge de la bourse du pays, en tant que ministre des finances. Moeketsi Majoro sera le Premier ministre jusqu’aux prochaines élections prévues en juin 2022. Bien qu’ayant été ministre sous Thomas Thabane, les habitants du Lesotho voudront voir comment il va rétablir la stabilité politique dans ce petit royaume d’Afrique Australe. BBC

Plus d’un million de Zambiens menacés par la famine à cause d’inondations
Plus d’un million de personnes sont menacées de famine en Zambie, à la suite d’inondations survenues dans le nord et l’est du pays, a averti mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. Les provinces de Luapula et de l’Orient ont subi ces dernières semaines de très fortes précipitations après la saison traditionnelle des pluies (novembre-avril). « La pandémie de Covid-19 a frappé la Zambie au moment où les populations affectées par la sécheresse et les pluies étaient en train de se remettre » de ces pluies, a expliqué la représentante à Lusaka du PAM, Jennifer Bitonde, « cela risque (…) d’aggraver leur insécurité alimentaire ». VOA

Afrique du Sud : des projections anticipent un million de cas et 40.000 morts du COVID-19
La pandémie de coronavirus pourrait infecter jusqu‘à un million de personnes en Afrique du Sud et faire au moins 40.000 morts d’ici à novembre, révèlent les projections d’un consortium de scientifiques. Elaborées par l’université du Cap en collaboration avec les experts d’autres institutions, ce modèle a été pour la première fois rendu public mardi soir lors du point quotidien du ministre de la Santé Zweli Mkhize. L’Afrique du Sud est à ce jour le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la maladie, avec plus de 17.000 cas recensés, dont 312 mortels, et près de 8.000 guérisons depuis le premier cas officialisé le 5 mars. AfricaNews

Afrique de l’Est: La tension monte entre le Kenya et la Tanzanie sur fond de coronavirus
Samedi, le président Uhuru Kenyatta a fermé la frontière kényane au trafic passager avec la Tanzanie pour éviter de répandre l’épidémie. Les routiers eux doivent tous être dépistés avant d’entrer dans le pays. Dar es Salam se plaint des conséquences économiques de cette décision et le président tanzanien John Magufuli a réagi en interdisant les camions venus du Kenya. C’est clairement une mesure de représailles prise par les Tanzaniens. Tous les camions en provenance du Kenya sont interdits d’entrée de territoire jusqu’à nouvel ordre. Le commissaire de la région frontalière de Tanga a demandé aux Tanzaniens de ne pas traverser la frontière pour aller faire leurs courses. Martin Shigella a ajouté que les marchandises destinées au Kenya devaient d’abord être déchargées pour que leurs propriétaires kényans viennent les chercher. RFI

Coronavirus : des équipes de santé agressées par des habitants à Kinshasa
Des équipes luttant contre la propagation du coronavirus à Kinshasa ont été agressées par des habitants qui résistent au message de prévention, ont déploré mercredi les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC). « Des séquestrations et agressions des équipes de riposte contre la Covid-19 se sont multipliées à Kinshasa », a affirmé le Comité chargé de la riposte dans son bulletin journalier sur la situation épidémiologique. « Ce mouvement de résistance entraîne la paralysie des activités de surveillance, notamment la recherche active des cas », a-t-il ajouté. Trois personnels de santé ont été séquestrés par une famille dans le quartier populaire de Kimbanseke, dans l’est de la capitale, où treize cas ont été enregistrés, selon le bulletin épidémiologique. RTBF

Ethiopie: grandes manœuvres autour du barrage de la Renaissance
Le début du remplissage, en juillet prochain, d’un méga-barrage hydroélectrique sur le Nil, annoncé la semaine dernière par l’Ethiopie, continue à provoquer des réactions dans les pays voisins. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé mardi à l’Ethiopie, au Soudan et à l’Egypte de « persévérer » dans leurs efforts pour trouver un accord, alors que les pourparlers de Washington sont suspendus depuis février. C’est la petite phrase préférée des diplomates éthiopiens, ces derniers temps : « les problèmes africains doivent avoir des solutions africaines ». S’agissant du barrage de la Renaissance, ce principe serait d’ailleurs soutenu par les ambassadeurs africains réunis mardi par le gouvernement éthiopien, si l’on en croit un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. RFI

Entre la Chine et le Zimbabwe, la diplomatie du coronavirus
Depuis le début de la crise sanitaire, la Chine, déjà bien implantée au Zimbabwe, est venue prêter main-forte à ce pays du sud de l’Afrique dans sa lutte contre le Covid-19. Le soft power chinois n’a jamais été aussi présent. Depuis le début de la pandémie, Pékin investit des millions de dollars dans le système de santé du Zimbabwe. C’est ce que l’on nomme la diplomatie du coronavirus. La Chine, déjà bien implantée dans le pays, n’a jamais été aussi efficace présente au Zimbabwe. Des équipes de médecins sont déployées dans le pays, des centres d’isolations sont construits, et Pékin ramène dans ses bagages le matériel médical dont le Zimbabwe a besoin pour faire face à l’épidémie. La santé devient un marché très prometteur pour Pékin sur le continent. France24

Coronavirus : le vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, testé positif au Covid-19
Le vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a déclaré que plusieurs autres membres de la task force affectée à la lutte contre le coronavirus, avaient été infectés et qu’une nouvelle équipe prenait la relève. Angelina Teny, son épouse, qui est par ailleurs ministre de la défense, certains gardes du corps et d’autres membres du personnel ont également contracté le virus. Les experts s’inquiètent du fait que des décennies de conflit ont laissé le Soudan du Sud incapable de faire face à une recrudescence des nouvelles infections. Jusqu’à présent, le pays a enregistré 236 cas de Covid-19 et quatre décès. BBC

Covid-19 : l’Afrique subsaharienne lutte contre la stigmatisation des malades et des soignants
Dans les pays d’Afrique subsaharienne, les autorités n’agissent plus seulement sur le plan sanitaire face au Covid-19. Pour combattre efficacement la pandémie, elles doivent également lutter contre la stigmatisation des personnes suspectées d’être malades et des soignants. Du Sénégal au Kenya, l’urgence n’est plus seulement au confinement et à la recherche d’un traitement contre le Covid-19. À travers l’Afrique subsaharienne, les autorités se sont engagées contre la stigmatisation des personnes suspectées d’être malades et des soignants. « Le coronavirus n’est pas une maladie honteuse », répètent-elles. France24

La France officialise la fin du franc CFA, qui devient l’«eco»
C’est une page d’histoire qui se tourne, soixante ans après les indépendances africaines. Un projet de loi, adopté mercredi en Conseil des ministres, entérine la décision prise en décembre dernier de mettre fin au franc CFA. Créé à la Libération, en 1945, il signifiait «le franc des colonies françaises d’Afrique». Tout un symbole. Le franc CFA «était perçu comme l’un des vestiges de la Françafrique», avait justifié Emmanuel Macron le 21 décembre, à Abidjan, lors de la signature de l’accord entre la France et les États membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Les six pays de la zone Cemac d’Afrique centrale, qui utilisent aussi le franc CFA mais constituent une autre zone monétaire spécifique, ne sont pas concernés par la réforme. Le Figaro