Dans cette ville fantôme parcourue de ruines, la fumée a laissé place à la désolation. A Ataye, commune de 70 000 habitants à 270 kilomètres au nord de la capitale éthiopienne Addis-Abeba, les combats à la mi-avril ont ravagé la moitié des habitations, commerces, banques. Dans les rues presque vides, il faut tout de même se frayer un chemin entre les carcasses de véhicules calcinés. Ici, les membres des deux plus importantes communautés du pays, Amhara et Oromo, se sont affrontés trois jours durant à propos d’un différend territorial, laissant la ville exsangue. Paralysée depuis deux mois et entamant tout juste sa reconstruction, la bourgade ne votera pas le 21 juin, date des élections législatives éthiopiennes. Ataye ne sera d’ailleurs pas une exception. Plusieurs millions d’Ethiopiens manqueront le scrutin ce lundi, pourtant présenté comme « la première tentative d’élections libres et démocratiques » par le premier ministre et favori, Abiy Ahmed. Sur 547 circonscriptions, 110 sont privées de vote en raison de l’insécurité grandissante dans le pays. La commission électorale éthiopienne, incapable de mener à bien l’inscription des électeurs dans ces districts, a annoncé que le scrutin s’y tiendrait finalement le 6 septembre. Quant à la province du Tigré, dévastée par la guerre qui oppose, depuis novembre, les forces gouvernementales et les partisans du Front populaire de libération du Tigré, elle est exclue du processus électoral. Le Monde
Le nombre de cas continue d’augmenter en Afrique avec une troisième vague en pleine accélération. La semaine dernière, 122 280 nouvelles contaminations ont été recensées, soit une hausse de 29 % par rapport à la semaine précédente. Un chiffre qui s’approche du pic atteint pendant la première vague à l’été 2020. Le nombre de décès a progressé de 19 %. Cette évolution est en partie liée à la propagation des variants, beaucoup plus contagieux, sur l’ensemble du continent. Le variant Delta, détecté en Inde, est désormais présent dans 14 pays, tandis que les variants Alpha et Bêta (identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud) circulent respectivement dans 30 et 29 pays sur 55. Selon l’OMS, cette hausse s’explique également par une météorologie saisonnière plus froide en Afrique australe, qui favorise les contaminations, mais aussi au respect insuffisant des mesures sanitaires. Plus de 40 % des nouveaux cas ont ainsi été déclarés en Afrique du Sud. « Cette tendance devrait pousser tout le monde à l’action (…). Les mesures de santé publique doivent être renforcées rapidement pour identifier, isoler et prendre en charge les patients. Leurs contacts doivent être recherchés », a insisté la directrice de l’OMS en Afrique, la docteure Matshidiso Moeti, lors de sa conférence de presse hebdomadaire jeudi. Seule 0,79 % de la population du continent a été totalement vaccinée. Le Monde
La présence en Ouganda des cinq variants est une des raisons de la flambée épidémique que connaît le pays de la région des Grands Lacs actuellement, alors qu’il avait été relativement épargné lors de la première vague. Un confinement strict avait empêché la propagation de l’épidémie lors de la première vague de Covid en Ouganda, mais depuis il y a eu un relâchement des gestes barrières, or la propagation s’accélère aujourd’hui. Le pays a la malchance de cumuler cinq variants, explique Jane Acheng, la ministre ougandaise de la Santé. « Nous avons celui d’Afrique du Sud, celui d’Angleterre, celui de l’Inde, celui du Brésil et en plus un variant proprement ougandais. Le fait d’avoir les cinq variants dans le pays nous met dans une situation très difficile et la transmission est très forte », a déclaré la ministre. Dans les hôpitaux ougandais, on manque de soignants, mais aussi d’oxygène pour les malades, souligne Jane Acheng. « Nous avons aussi le problème de la disponibilité de l’oxygène pour la population malade avec une source limitée. Cela veut dire que nous aurons plus de décès. » RFI
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a salué samedi des « évolutions positives » au Mali vers la restauration d’un pouvoir civil après un nouveau putsch en mai mais a exigé davantage de progrès pour réintégrer le pays dans ses instances. Les chefs d’État de la Cedeao réunis en sommet à Accra, la capitale du Ghana, ont décidé de maintenir la suspension du Mali, décidée après le deuxième coup d’État en moins de neuf mois du colonel Assimi Goïta, le 24 mai. « À ce stade, bien qu’ils aient constaté des évolutions positives, ils ont estimé devoir maintenir la suspension, car ils veulent vérifier la solidité des progrès accomplis », a déclaré aux journalistes le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Brou. « Les chefs d’État veulent davantage d’assurances sur ces progrès », a-t-il insisté. Lors de son investiture en tant que nouveau président de transition, le 7 juin, le colonel Goïta, qui avait déjà renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu deux ans auparavant, a réitéré son engagement à organiser des élections en février 2022. Jeune Afrique avec AFP
Une attaque à la voiture piégée visant les forces de l’opération Barkhane a fait plusieurs blessés, lundi à Gossi, dans le centre du Mali, selon les informations rapportées par des sources locales à France 24. Les forces françaises de l’opération Barkhane ont été frappées, lundi 21 juin au matin, par une attaque à la voiture piégée dans le quartier de Kaigourou, à Gossi (centre du Mali), selon les informations de France 24. Selon des sources locales, l’importante déflagration a fait plusieurs blessés. Un témoin a rapporté que plusieurs hélicoptères étaient dépêchés depuis Gao pour évacuer les blessés. … Samedi dernier, la force Takuba (les forces spéciales franco-européennes, NDLR) avaient elles-mêmes été ciblées, rapporte notre journaliste Wassim Nasr. L’unité tchèque a été ciblée par un engin explosif improvisé, à Ménaka. France24
L’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) issu du processus de d’Alger a été signé il y a six ans entre le gouvernement malien et les groupes armés impliqués dans le processus de paix. A l’occasion de cet anniversaire, la CMA (ex-rébellion) a organisé dimanche à Bamako une conférence de presse. Pour elle si les hostilités ont cessé sur le terrain entre les signataires de l’accord, il faut déplorer l’absence de véritables avancées dans son application. Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), l’application sur le terrain de l’accord de paix d’Alger est poussive. « Six ans après la signature de cet accord, les résultats ne sont pas satisfaisants, estime Maouloud Ould Ramadane, porte-parole de la CMA. Pour nous, la faute incombe au gouvernement. » Il insiste ensuite sur un des piliers de l’accord qui est selon lui est en panne, le processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). « Pour aller au désarmement, il faut les modalités. On arrive pas à déterminer un quota d’ex-combattants qui vont intégrer ces forces armées. Il faut qu’on arrive à se comprendre sur l’aspect armée reconstituée dont l’accord parle. » RFI
Le président Félix Tshisekedi a dénoncé samedi des pratiques mafieuses et de « magouille » au sein des forces armées et des institutions de la RDC lors d’une visite dans le Nord-Est du pays en proie aux violences. « Il y a beaucoup de magouilles qui minent nos forces de sécurité. Il y a la mafia, cette loi de l’omerta, cette loi du silence, c’est à ça qu’il faut s’attaquer », a déclaré le président Tshisekedi à Bunia, capitale de l’Ituri, lors d’un échange avec les représentants de la population de la province. « Il s’est développé la mafia dans l’armée, dans nos institutions, on l’a vu récemment au Sénat (…) Il faut détricoter cela, patiemment », a insisté le chef de l’État, en visite depuis une semaine dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. À la frontière de l’Ouganda, les deux provinces ont été placées en état de siège depuis le 6 mai par Félix Tshisekedi qui y a aussi remplacé les autorités civiles par des officiers de l’armée et de la police. En évoquant le Sénat, il faisait notamment allusion aux sénateurs ayant refusé de statuer sur l’immunité parlementaire de leur collègue, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo (2012-2016), mis en cause dans une affaire de détournements de fonds publics. Jeune Afrique avec AFP
L’ex-commandant rebelle libérien, Alieu Kosiah, a été condamné, vendredi 18 juin, à 20 ans de prison par un tribunal suisse, devenant ainsi le premier Libérien à être condamné pour des crimes de guerre commis pendant le conflit dans son pays. La Cour des affaires pénales du Tribunal pénal fédéral suisse a déclaré Alieu Kosiah, 46 ans, coupable de multiples atrocités, notamment de meurtres, de viol et d’utilisation d’enfants-soldats, pendant la première des deux guerres civiles qui se sont succédées au Liberia et qui ont fait quelque 250 000 morts, entre 1989 et 2003. Le verdict du Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, dans le sud de la Suisse, marque la première condamnation d’un Libérien, que ce soit dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ou ailleurs, pour des crimes de guerre commis pendant le conflit. « C’est complètement historique », a déclaré à l’AFP l’avocat Alain Werner, représentant sept des victimes. « En Suisse, c’est le premier verdict pour crime de guerre devant un tribunal fédéral, et au Liberia c’est la première fois, il n’y a jamais eu de jugement, de condamnation ou d’acquittement contre un Libérien pour crime de guerre, alors qu’il y a eu deux guerres civiles sur plus de 15 ans, 300 000 morts », a-t-il fait valoir. France24 avec AFP
Abubakar Shekau a trouvé la mort aux alentours du 18 mai, après avoir fait sauter sa ceinture d’explosif afin d’échapper au groupe jihadiste rival, qui l’avait encerclé dans son bastion de la forêt de Sambisa. Difficile à ce stade de savoir si Abubakar Shekau aura réellement un successeur, ni même si Boko Haram survivra réellement à la mort de son chef. Dans la vidéo diffusée mercredi dernier 16 juin par la faction Bakura de Boko Haram, aucune mention n’est faite d’un nouvel imam qui aurait pris la tête du JAS (Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’adati wal-Jihad), jusque-là dirigé par Shekau. Le chercheur Vincent Foucher indique que les informations émanant de la région de la Sambisa laissent entendre que de nombreux lieutenants d’Abubakar Shekau se seraient d’ores et déjà ralliés à l’Iswap. Le groupe État islamique semble assez sûr d’avoir repris le contrôle de ce bastion et aucune information sur de possibles résistances ne remonte pour l’instant des autres régions contrôlées jusque-là par les hommes de Shekau, selon l’analyste. Seule la faction Bakura, implantée sur les rives du lac Tchad, semble pour l’instant faire de la résistance. Pas de quoi faire basculer le rapport de forces, depuis longtemps favorable à l’Iswap dans la région. RFI
Après deux ans de fermeture, la route côtière entre l’Est et l’Ouest de la Libye a été rouverte ce dimanche 20 juin. Réouverture sur la ligne de front, à quelque 370 kilomètres de la capitale Tripoli, en présence du Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah et plusieurs de ces ministres. La route relie l’ouest de la Libye, de sa frontière avec la Tunisie, à l’Est jusqu’en Égypte. Un pas important vers la pacification du pays. … Il s’agit en effet d’un pas important, bien qu’en face, du côté des troupes du maréchal Haftar, la route est toujours fermée. La réouverture de cet axe route est une des conditions du cessez-le-feu signé en octobre dernier entre le gouvernement de Tripoli et le maréchal Haftar. Elle intervient alors que la communauté internationale s’apprête à se réunir à Berlin cette semaine. Il s’agit de la 2e conférence internationale, chargée d’examiner les progrès atteint en vue de rétablir la paix, unifier le pays et organiser des élections à la fin de l’année. RFI
L’esclavage sexuel, pour Aïcha, ça n’arrivait qu’aux autres, dans les reportages télévisés. Mais quand elle s’est retrouvée en Libye, enfermée dans une chambre après avoir fui une vie difficile en Guinée, elle s’est crue « foutue » : « J’avais quitté un cauchemar pour tomber en enfer. » Pour beaucoup de migrants, la Libye, devenue depuis 2014 une plaque tournante vers l’Europe, est synonyme de racket et de violences, voire de tortures. Mais pour les femmes, c’est aussi un risque majeur de sévices sexuels, viols ou prostitution forcée dans un contexte d’impunité totale. Aïcha a fui la Guinée en 2019 après cinq fausses couches : pour sa belle-famille et le voisinage, elle était stérile ou sorcière. En fait, la jeune femme était diabétique. Désespérée face aux médisances et conflits familiaux, cette jeune diplômée en hôtellerie a voulu « juste disparaître » de son pays. Elle a pris contact avec une ancienne amie ayant visiblement réussi en Libye, qui lui a fait miroiter un succès similaire et lui a avancé de l’argent pour la rejoindre. « Je n’ai même pas vu le pays : dès mon arrivée, on m’a enfermée, j’étais esclave » Le Monde avec AFP
Réapparue en février en Guinée, l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola a été éradiquée du pays, ont annoncésamedi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le ministère guinéen de la Santé. Le bilan de cette dernière épidémie est de 12 morts et 16 cas avérés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités guinéennes ont officiellement annoncé, samedi 19 juin, la fin de la deuxième épidémie d’Ebola dans ce pays, quelques mois après la réapparition de cette maladie. « Grâce aux leçons tirées de l’épidémie de 2014-2016 et grâce aux efforts rapides et coordonnés, la Guinée est parvenue à maîtriser l’épidémie et à empêcher sa propagation au-delà de ses frontières », s’est réjoui dans un communiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. France24 avec AFP et Reuters
Les quinze pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont mis d’accord pour le lancement, en 2027, de leur monnaie commune, l’Éco, a annoncé samedi le président de la commission, Jean-Claude Kassi Brou. Les chefs d’État des quinze pays membres de la Cédéao ont adopté une feuille de route en vue du lancement d’une monnaie commune en 2027, a annoncé le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, à l’issue d’un sommet samedi au Ghana. « En raison du choc de la pandémie (de COVID-19), les chefs d’État avaient décidé de suspendre la mise en œuvre du pacte de convergence en 2020-2021 », a-t-il rappelé. « Nous avons une nouvelle feuille de route et un nouveau pacte de convergence qui couvrira la période entre 2022 et 2026, et 2027 sera l’année de lancement de l’Éco », a-t-il ajouté, en référence au nom de cette nouvelle monnaie. Le naïra, la monnaie du Nigeria, première économie d’Afrique de l’Ouest, a un taux de change flottant tandis que huit autres pays de la région utilisent le franc CFA, arrimé à l’euro. France24 avec Reuters
Le premier président de la République de Zambie, Kenneth Kaunda, père de l’indépendance de l’ancien protectorat britannique qu’il dirigea pendant vingt-sept ans, est mort jeudi 17 juin à 97 ans, a annoncé le gouvernement. Il est « mort paisiblement » à 14 h 30 (12 h 30 GMT) à l’hôpital, a déclaré le secrétaire du gouvernement, Simon Miti, à la télévision nationale. Un deuil national de vingt et un jours a été décrété. L’ancien chef de l’Etat, surnommé « KK », avait été hospitalisé lundi dans un hôpital militaire de la capitale Lusaka, pour une pneumonie. La nouvelle du décès a circulé dans l’après-midi sur les réseaux sociaux, avant l’annonce officielle. Dans les lieux publics, des Zambiens à la mine grave gardaient les yeux rivés sur les écrans de télévision. « C’est un jour sombre pour la Zambie », a déclaré à l’AFP un habitant de Lusaka, Herbert Simbeye, 50 ans, qui fréquentait la même église que M. Kaunda. Appelé aussi « le Gandhi africain » pour son militantisme non violent, Kenneth Kaunda avait conduit l’ancienne Rhodésie du Nord à l’indépendance sans effusion de sang, en octobre 1964. Le Monde avec AFP