Terrorisme: opération militaire conjointe nigérienne, française et américaine
L’armée nigérienne et ses partenaires français et américains remportent des victoires sur les jihadistes à la frontière nigéro-malienne. Selon les autorités nigériennes, un grand ratissage a permis d’éliminer 18 jihadistes et de faire des prisonniers. Une opération conjointe tripartite qui va se poursuivre selon des sources officielles. Un mois après avoir perdu vingt-sept de ses frères d’armes à Baley Beri, près de Tongo Tongo, l’armée nigérienne avec l’appui de ses partenaires a pris sa revanche sur les jihadistes et récupéré son matériel perdu. Dix-huit terroristes ont été tués et cinq fait prisonniers. Pendant une dizaine de jours, la zone de Tongo Tongo, non loin de la frontière malienne, a été méthodiquement nettoyée. Après avoir beaucoup contribué à réduire la capacité de nuisance des jihadistes en territoire malien, la force Barkhane a, pour la première fois, mené des opérations conjointes avec l’armée nigérienne et l’appui technique américain. RFI
« On a fui pour échapper à la mort » : plus de 1 500 déplacés débarquent à Ouagadougou
Des baluchons poussiéreux, des marmites vides et quelques nattes s’entassent désormais dans la cour de l’école. Et dans les petites classes, un étrange silence a remplacé le chahut des enfants et la voix des professeurs. « Ça fait dix jours que l’on vit ici, on cuisine là et on dort à côté par terre, il n’y a pas assez de place dans les salles », indique en langue moré Zacharia Ouedraogo*, en montrant un petit terrain de sable ocre, transformé en dortoir à ciel ouvert. Comme lui, 220 déplacés originaires du village de Silgadji, dans le nord du Burkina Faso, ont trouvé refuge sur la parcelle de cet établissement, vide en ce début de vacances scolaires, situé à Pazani, un quartier périphérique de la capitale. « On a fui pour échapper à la mort », explique ce père de cinq enfants, qui a dû parcourir plus de 200 km à l’arrière d’un camion de marchandises avec sa famille pour rejoindre Ouagadougou. Il y a trois semaines environ, douze personnes de son village ont été exécutées par des « hommes enturbannés et armés de kalachnikovs ». Pour ce rescapé, c’était l’attaque de « trop ». Le Monde
Plus de 70 millions de réfugiés et de déplacés internes dans le monde
Le nombre de personnes fuyant la guerre, la persécution et les conflits a dépassé les 70 millions dans le monde, l’année dernière – le nombre le plus élevé en près de 70 ans d’activité du HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés. Les quelque 70,8 millions de personnes déplacées de force sont 2,3 millions de plus que l’année précédente, selon le rapport annuel de l’agence. Le HCR estime que le terrorisme, les effets du climat et les conflits sont les principales causes de ces déplacements.Ce chiffre est également le double du niveau enregistré il y a 20 ans. Le nombre moyen de nouveaux déplacements journaliers s’élèverait à 37 000. BBC
Migrants: un nouveau drame au large du Maroc
Les naufrages ou les appels de détresse d’embarcations de fortune continuent en Méditerranée. Mercredi 19 juin, ce sont au moins 22 passagers d’un canot pneumatique parti du Maroc qui ont été portés disparus après avoir chaviré au large du Maroc, alors qu’ils étaient en route vers l’Espagne. Et en même temps, des migrants fuyant la Libye et secourus en mer sont toujours bloqués en mer à bord du navire d’une ONG au large de l’île de Lampedusa. Ils étaient 49 entassés à bord d’un Zodiac parti lundi de Nador, dans le nord du Maroc. Au bout de quelques heures de mer, l’embarcation a chaviré, selon les témoignages des survivants. Moteur et téléphones noyés, 27 personnes ont été secourues mardi par la marine espagnole après avoir été aperçues par un ferry. Mais 22 ont disparu au large. RFI
Au Soudan et en Algérie, la protestation ne faiblit pas
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et son homologue soudanais Omar Hassan el-Béchir ont été chassés du pouvoir en avril dernier par la rue. Depuis, les populations de ces deux pays maintiennent la pression. En Algérie, le mouvement de contestation populaire, débuté le 22 février, se poursuit en dépit des avertissements formulés mardi (18 juin) par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Une mise en garde qui ne rassure pas Maati Kabbal, le chargé d’actions culturelles à l’Institut du monde arabe à Paris. « Je crains qu’un jour, les militaires fassent la même chose que leurs homologues soudanais. Mais les manifestants algériens essayent vraiment de ne pas arriver à ce scénario, » explique Maati Kabbal. En revanche, au Soudan, la mobilisation populaire en faveur du transfert du pouvoir aux civils a considérablement diminué depuis la sanglante répression de début juin par les Forces de soutien rapide (RSF). DW
Algérie: plusieurs arrestations au 18e vendredi de manifestations
Plusieurs arrestations ont été effectuées par la police vendredi 21 juin à Alger, aux abords de la Grande Poste, point de ralliement de la grande manifestation hebdomadaire contre le régime. Une vingtaine d’hommes, essentiellement des jeunes, ont été interpellés par les nombreux policiers en civil ou en tenue, déployés dans les rues autour de la Grande Poste, dans le centre de la capitale algérienne. Les personnes interpellées ne portaient ni drapeaux ni pancartes. Les policiers ont récupéré les pièces d’identité et les portables, avant de les fouiller et de les faire monter dans des fourgons. Des témoins ont fait état d’interpellations dans les rues adjacentes dès 6h du matin. Deux fourgons pleins ont déjà quitté les lieux en début de matinée en direction de postes de police et d’autres véhicules les ont remplacés. RFI
Soudan: Le procureur général débarqué par la junte militaire au pouvoir
Le procureur général a été démis de ses fonctions par la junte militaire au pouvoir , a rapporté l’agence officielle Suna. Le procureur général Al-Walid Sayyed Ahmed a été relevé de ses fonctions et remplacé dans l’ immédiat par Abdallah Ahmed suite à une décision prise par le chef du Conseil militaire de transition, Abdel Fattah al-Burhane. Les raisons de son limogeage n’ont pas été précisées mais il intervient quelques jours seulement après l’inculpation de M. Béchir pour des faits de corruption. D’après l’agence Suna, le nouveau procureur se retrouve de facto à la tête d’une commission d’investigation formée par son prédécesseur pour enquêter sur la dispersion dans le sang le 3 juin par des hommes armés. 128 personnes ont été tuées dans la dispersion devant le QG de l’armée, selon le comité des médecins, mais les autorités évoquent un bilan de 61 morts. Koaci
Soudan: les manifestants tentent de reprendre leur mouvement
Au Soudan, deux semaines après la répression sanglante qui a fait plus de 100 morts, des marches sont organisées quasiment tous les soirs dans différents quartiers en périphérie de Khartoum. Des petits rassemblements nocturnes, organisés par des comités de quartier qui prennent des risques en défiant les forces de sécurité. C’est un véritable mouvement de résistance qui s’organise dans les quartiers. Ici à Barhi, une centaine de personnes sont rassemblées sur une petite place à l’écart de la rue principale pour écouter un leader de la contestation. RFI
Cameroun: la situation des déplacés internes reste préoccupante
Selon les Nations unies, plus de 35.000 Camerounais se sont réfugiés au Nigeria et environ 500.000 déplacés internes vivent dans des communautés d’accueil ou sur des sites improvisés. Au Cameroun, des milliers de personnes ont dû fuir de chez elles à cause de la guerre dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans ce contexte, le Comité international de la Croix Rouge leur vient financièrement en aide. « Nous devons notre gratitude à ceux qui nous aident à survivre jusqu’à présent. En ce moment, nous devons trois mois d’arriérés de loyer, soit 50.000 francs par mois que nous devons au bailleur pour les deux chambres que nous louons. Nous ne savons pas où aller pour trouver cet argent. » Ce témoignage d’un déplacé interne à Yaoundé, chef d’une famille de huit personnes arrivées du Nord-Ouest du Cameroun depuis plus d’un an, remet en cause l’efficacité de l’aide humanitaire apportée aux victimes de la guerre. DW
Bénin: La justice accuse Boni Yayi d’être impliqué dans les violences post-électorales
L’ancien Président Béninois Boni Yayi est accusé d’être impliqué dans les violences post-électorales survenues en mai dernier. La justice béninoise accuse l’ex Président d’ être responsable des violences qui ont suivi les législatives boycottées par l’opposition, les 1er et 2 mai. Le procureur de tribunal de première instance de Cotonou, Mario Metonou, a, lors d’une conférence de presse , expliqué que des preuves démontraient l’implication de Boni Yayi Search Boni Yayi dans les violences post-electorales, et lui reproche également d’avoir refusé d’être auditionné par un juge dépêché à son domicile. Les avocats de Yayi Boni avaient opposé une fin de non-recevoir, brandissant un certificat qui précise que l’ancien président souffrait d’une maladie. Pour eux, il est clair que la justice est instrumentalisé à des fins politiques. L’ex Président Boni Yayi, se retrouve depuis plus d’un mois assigné à domicile empêché de sortir de chez lui par un important dispositif sécuritaire déployé dans son quartier. Koaci
Mauritanie: le sentiment d’abandon chez les populations des zones désertiques
La campagne présidentielle touche à sa fin en Mauritanie. Les six candidats doivent observer le silence électoral jusqu’au jour du vote, samedi 22 juin. Le développement économique au service de la paix et de la sécurité a été l’un des grands thèmes de la campagne. Malgré une croissance solide, le taux de pauvreté de la Mauritanie dépasse les 30% selon la Banque mondiale. Dans les régions désertiques de l’est du pays, il augmente de manière exponentielle. Et les populations de ces régions reculées se sentent abandonnées. Non loin de la frontière malienne, dans la région l’Hodh Chargui, Tagouraret se trouve dans une grande plaine rocailleuse, entourée de dunes. Cette ville de plusieurs centaines d’habitants vit de sa sebkha, une mine de sel à ciel ouvert. RFI
Le principal candidat d’opposition mauritanien convaincu d’une volonté d’alternance
Le principal candidat d’opposition à l’élection présidentielle en Mauritanie, Sidi Mohamed Ould Boubacar, a affirmé que la majorité de la population voulait « tourner la page » des 10 ans de pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, accusé de « s’immiscer » dans la campagne. Au dernier jour de campagne jeudi, avant le premier tour de l’élection qui met aux prises samedi six candidats, dont Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ould Ghazouani, compagnon d’armes et dauphin du président sortant, Nouakchott, la capitale, était pavoisée pour quelque heures encore des tentes électorales dressées par leurs partisans. « Le message que les Mauritaniens ont donné à travers ces regroupements électoraux, c’est que la majorité a envie de tourner la page de ces 10 dernières années », a déclaré M. Ould Boubacar, deux fois Premier ministre, en 1992-1996, puis chef de l’exécutif de transition (2005-2007). Ce candidat indépendant soutenu par une large coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale formation d’opposition, ainsi que par le puissant homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou, s’exprimait à son retour d’une tournée à travers le pays. VOA
RDC: tollé général après l’acquittement de mineurs, proches de Kabila, accusés de viol
La faible condamnation de deux mineurs et l’acquittement controversé de cinq autres enfants des personnalités proches de l’ancien président Joseph Kabila accusés de viol collectif de leur condisciple de treize ans a provoqué l’organisation d’une manifestation jeudi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a rapporté une équipe de l’AFP. Une centaine de militants prodémocratie et quelques acteurs politiques ont manifesté devant une école réputée du nord de Kinshasa où étudiaient la victime et les auteurs du viol, scandant des slogans contre le verdict du tribunal pour enfants qui a acquitté cinq enfants de plusieurs personnalités qui étaient poursuivis comme coauteurs du viol. RTBF
RDC: la Ligue des électeurs insiste sur l’importance des élections locales
En République démocratique du Congo, la société civile insiste sur l’organisation des élections locales, municipales et communales. Après la présidentielle, les législatives nationales, provinciales et les sénatoriales, le calendrier électoral prévoyait la tenue de ces scrutins pour la première fois depuis l’adoption de l’actuelle Constitution à partir de septembre 2019. Mais en ce mois de juin, la Céni n’a toujours rien organisé, notamment en raison, dit-on d’un manque de moyens. Les élections municipales et provinciales, gages d’une démocratie locale, ont toujours été sacrifiées. En République démocratique du Congo, l’organisation des élections locales était prévue par la Constitution de 2006. Et pourtant, le régime de Joseph Kabila a utilisé le décret-loi du 2 juillet 1998 pour nommer directement les maires, les bourgmestres, les conseillers communaux et autres chefs de secteur. Des désignations sur proposition du ministre de l’Intérieur et entérinées par le chef de l’Etat, régulièrement décriées par l’opposition et la société civile. RFI
Burundi : Le dialogue de sortie de crise est dans l’impasse selon l’International Crisis Group
Le groupe de réflexion International Crisis Group a déploré jeudi l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions de sortie de la crise au Burundi, notamment en raison d’un manque de mobilisation des dirigeants est-africains, et mis en garde contre des violences lors des élections de 2020. La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), chargée de la médiation, « n’était pas préparée à cette tâche », estime l’ICG dans un rapport intitulé « A court d’options », décrivant cette organisation comme « avant tout une plateforme d’intégration économique » qui « n’avait pas d’expérience ni d’expertise en matière de médiation politique complexe ». L’ICG a également identifié comme obstacles au dialogue des « antagonismes politiques historiques » et des « rivalités économiques » entre pays de la CAE, ainsi que de « vives animosités personnelles » entre leurs dirigeants. VOA
Guinée : « Le jour que M. Alpha Condé se prononcera en faveur d’une nouvelle constitution… », menace Fodé Oussou
Le vice-président, chargé des affaires sociales de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) lance de nouveau des menaces contre le chef de l’Etat concernant le changement de la constitution pour permettre Alpha Condé de continuer au pouvoir après son second mandat. Malgré toutes les manifestations de certains citoyens contre tout projet de modification de la constitution guinéenne, le silence continu a perduré chez le président de la République concernant sa position. Des critiques ne cessent de pleuvoir du côté des leaders politiques d’opposition et certaines structures de la société civile. Aminata
En RCA, entre 50 et 70 violations de l’accord de paix sont rapportées chaque semaine (ONU)
Malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires à mettre en œuvre l’accord de paix, les violences persistent en République centrafricaine (RCA), a indiqué jeudi l’envoyé de l’ONU dans le pays. En dépit d’avancées probantes, « la population centrafricaine et la communauté humanitaire continuent de subir au quotidien des actes de violences attribués en grande partie à des groupes armés pourtant signataires de l’accord », a déclaré Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial du Secrétaire général en RCA, lors d’un exposé jeudi devant le Conseil de sécurité. Le 21 mai, des éléments du groupe armé Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) ont assassiné 39 civils dans la préfecture de Ouham-Pendé, dans le nord-ouest du pays et provoqué le déplacement forcé de plus de 12.000 personnes. ONU
La présidentielle fixée au 27 décembre en Centrafrique
Le calendrier électoral du double scrutin présidentiel et législatif a été dévoilé mercredi par l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 27 décembre 2020 et le second tour, si nécessaire, est prévu le 14 février 2021. Le budget pour l’organisation de ce double scrutin est estimé à 24 milliards de FCFA. Seule l’Union Européenne s’est engagée à supporter la moitié de ce budget. « Le compte séquestre dont la mise en place est prévue par la loi électorale pour financer les opérations électorales n’est pas fonctionnel », selon Julius Rufin Ngouade-Baba, rapporteur et porte-parole de l’ANE. La loi des finances 2019 a prévu un montant de 500 millions de FCFA pour ce compte qui n’est toujours pas alimenté. BBC
Sénégal: la défense d’Aliou Sall contredite par une nouvelle révélation
Le frère du président sénégalais n’a donc pas fini de faire parler de lui après une nouvelle révélation dans l’affaire des contrats pétroliers impliquant Aliou Sall. Dans un entretien à la chaîne TV5 Monde mercredi 19 juin, El Hadj Hamidou Kassé, ministre et conseiller du chef de l’État, a confirmé l’existence d’un versement de 250 000 dollars sur le compte d’Agritrans, la société dirigée par le frère du président. Le conseiller précise que ce versement a été effectué dans le cadre d’une « mission agricole ». Une nouvelle révélation donc qui contredit une partie de la défense d’Aliou Sall. RFI
Dockers du Sénégal : une histoire africaine au XXe siècle
Au-delà de l’apogée commercial atteint dans les années 1970, Dakar a profité de sa position stratégique pour faire de son port un haut lieu d’évolution du statut de son personnel logistique, dont les dockers sont l’emblématique illustration. Plus de 90 % du commerce international se fait actuellement par voie maritime. Le rôle des ports dans la structure économique des pays est un des éléments stratégiques, expliquant l’attention accordée à la communauté portuaire (travailleurs, entreprises, institutions) par les autorités. Malgré la sophistication croissante du secteur – avec les processus de numérisation et de standardisation des cargaisons (conteneurs) –, induite par les transformations de la navigation internationale, le rôle des travailleurs portuaires (les dockers) demeure un facteur essentiel pour le développement du commerce et de l’activité générale du pays. Le Point