Revue de presse du 21 juillet 2023

Au Togo, au moins douze soldats tués dans une nouvelle attaque dans le Nord
Le nord du Togo a été une nouvelle fois endeuillé suite à une attaque ayant provoqué la mort d’au moins douze militaires, lundi 17 juillet. Selon plusieurs médias, celle-ci serait survenue alors que les soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS) circulaient vers midi à bord de six Jeep dans le village de Sankortchagou, situé dans la préfecture de Kpendjal, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. Les militaires auraient été pris en embuscade par des combattants lourdement armés. Des blessés graves, sans que leur nombre ne soit précisé, ont été évacués vers le centre hospitalier régional de Dapaong. L’offensive n’a pas été revendiquée, mais tous les regards se tournent vers les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Depuis janvier, ce groupe, filiale d’Al-Qaïda au Sahel, a reconnu être à l’origine de dix attaques sur les quatorze qui ont été menées au Togo, les quatre dernières n’ayant pas été revendiquées et leurs auteurs jamais identifiés. Elles se sont toutes produites dans la région des Savanes et ont entraîné la mort de 64 personnes, selon Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), une ONG spécialisée dans le recueil d’informations et l’analyse de données dans les zones de conflit. Le Monde

Mali: libération de détenus de la CMA après la visite à Kidal du chef des renseignements
Les dix membres de la CMA arrêtés à Chimam, près de Tidermène dans la région de Ménaka fin avril par l’armée malienne et ses supplétifs russes de Wagner étaient accusés par Bamako d’être des « terroristes ». Les ex-rebelles indépendantistes dénonçaient une détention illégale de leurs combattants. Selon plusieurs sources sécuritaires maliennes, ils ont été libérés mardi soir, conformément à l’engagement pris à Kidal dimanche par le colonel Modibo Koné, directeur de la Sécurité d’État. Une libération que les cadres de la CMA, joints par RFI, n’ont pas souhaité commenter. … L’objectif est d’obtenir le retour des groupes armés signataires dans les instances de suivi de l’accord de paix de 2015, qu’ils ont quitté en décembre 2022 pour protester contre le manque d’implication, selon eux, des autorités de transition dans l’application de l’accord. Après des mois de tension et de provocations qui ont laissé craindre une reprise des hostilités, une dynamique nouvelle semble donc enclenchée, mais les groupes signataires attendent encore d’autres « mesures de confiance ». RFI

Au Mali, Assimi Goïta déjà en précampagne ?
Peu enclin à quitter Bamako, le chef de la junte au pouvoir est annoncé à Kayes le 23 juillet puis à Saint-Pétersbourg, la semaine suivante. De quoi peaufiner sa stature de chef d’État en vue de la présidentielle de 2024. … Après sa visite à Kayes, Assimi Goïta est annoncé à Saint-Pétersbourg, les 27 et 28 juillet, pour le sommet Russie-Afrique, où il compte peaufiner sa stature internationale en s’affichant aux côtés de son puissant allié russe Vladimir Poutine. Une première visite hors du Mali depuis qu’il s’est autodésigné président de la transition, après son deuxième coup d’État, en mai 2021. Jeune Afrique

Influences russes en Afrique : des influenceurs francophones très actifs
Ce lien que Moscou a noué avec Kemi Seba comme avec d’autres influenceurs, n’est pas le fruit du hasard. En Afrique, la stratégie de la conquête russe repose sur deux piliers portés par Evgueni Prigojine, la sécurité avec la milice armée Wagner et l’information, ou plutôt la désinformation. C’est là qu’interviennent ces influenceurs. En une dizaine d’années, ils ont réussi à convertir une partie de l’opinion africaine au bien-fondé de l’arrivée de Moscou dans le pré carré français. « En Afrique de l’Ouest, les gens avaient cette image extrêmement péjorative de la Russie comme un pays où lorsqu’on a la peau noire, on risque sa vie. Et en l’espace de quelques années, l’image de la Russie a complètement changé », explique Kevin Limonier, spécialiste du cyberespace russophone. « Les Russes sont venus se fixer sur un certain nombre de malaises de mal-être des sociétés africaines qu’ils ont réussi de manière strictement opportuniste à amplifier. Et c’est à partir de ce moment-là que l’on va avoir un certain nombre de personnes, des gens comme Kemi Seba qui vont surfer sur cette image positive que la Russie avait réussi à se construire sur les réseaux sociaux pour y rajouter du récit géopolitique, c’est-à-dire l’idée de dire que la Russie est la dernière grande puissance anticoloniale. C’est ça le récit tel qu’il a été construit. » RFI

Russie-Afrique, les réseaux d’influence
En France, les influenceurs panafricains comptent de plus en plus d’adeptes sur les réseaux sociaux. Prônant une idéologie radicale anti-occidentale et souverainiste, certains d’entre eux revendiquent la paternité des changements de régime au Mali et au Burkina Faso. Un narratif proche de celui du Kremlin qui tente d’avancer ses pions sur le continent. France 24 dresse le portrait de deux influenceurs français qui semblent avoir pris fait et cause pour le président russe Vladimir Poutine. France24

En RDC, l’armée annonce la neutralisation de plusieurs chefs ADF dans l’est du pays
Cette zone de Mwalika, située à plus d’une vingtaine de kilomètres à l’est de Beni, c’est un fief historique des ADF. « C’est là qu’ils se sont installés quand ils sont arrivés en RDC », confirme un chercheur spécialiste du groupe islamiste. « Pendant longtemps, ils n’y ont pas mené d’actions contre les civils, mais désormais, c’est l’une des zones les plus touchées par les violences », détaille notre source. Au mois de juin, la zone de Beni est effectivement celle qui a enregistré le plus de victimes de violences à cause des groupes armés devant le territoire Djugu en Ituri, où sévit la Codeco. Après l’attaque meurtrière l’un lycée côté ougandais, à Mpondwe, à la mi-juin, les armées des deux pays ont très vite accusé la cellule de Mwalika d’avoir perpétré cet attentat qui a couté la vie à plus de 40 personnes. Elles ont alors intensifié les opérations contre le groupe armé : bombardements, fouilles et ratissages de la vallée afin de neutraliser les assaillants et de tenter de retrouver, sans succès, les lycéens enlevés. RFI

La parlement sénégalais vote la suppression d’un tribunal anti-corruption décrié
Les députés sénégalais ont adopté jeudi 20 juillet une loi supprimant un tribunal spécial anti-corruption qui n’a pas, selon le gouvernement, « permis d’endiguer la criminalité économique et financière » et était décrié par les opposants comme une juridiction créée pour les « mater ». La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) sera remplacée par un pool judiciaire financier (PJF) comprenant notamment un parquet « spécialement compétent » sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés. Le projet de loi a été approuvé par plus de 120 députés sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. … Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a déclaré début juillet n’être pas candidat à la présidentielle de 2024. Il a aussi annoncé une prochaine saisie de l’Assemblée nationale pour des réformes électorales devant permettre à Karim Wade et Khalifa Sall de pouvoir se présenter au scrutin présidentiel de 2024. La Crei avait été instituée par l’ancien président Abdou Diouf (1981-2000) en 1981. Elle est restée pendant de nombreuses années en dormance avant d’être réactivée par le président Macky Sall à son arrivée au pouvoir en 2012. La juridiction a été critiquée par des défenseurs des droits humains qui lui reprochaient notamment l’impossibilité de faire appel de ses décisions. AFP

Côte d’Ivoire : Coup de filet dans les milieux d’affaires libanais
Les autorités ivoiriennes ont interpellé plus d’une dizaine d’hommes d’affaires d’origine libanaise, suspectés de naturalisation frauduleuse et de trac de passeports. A Abidjan, ce dossier alimente les conversations dans les salons feutrés et les milieux d’affaires. Selon Jeune Afrique, l’influent entrepreneur d’origine libanaise Abbas Badreddine, DG de la société Plastica, a été placé en détention le 17 juillet dernier. Son entreprise est souvent présentée comme un modèle du «Made in Côte d’Ivoire» auprès des investisseurs par les autorités. Le patron de Plastica, très introduit dans les cercles de pouvoir à Abidjan, est suspecté d’avoir acquis frauduleusement la nationalité ivoirienne, sur la base d’un décret présidentiel de naturalisation obtenu par son père dans les années 2000 sous Laurent Gbagbo. Son nom a été «balancé» aux enquêteurs par l’un des cerveaux du trafic, lui aussi aux arrêts. AFRIMAG

«Rwanda, assassins sans frontières»: «Kagame voit vraiment ces dissidents comme des menaces à son régime»
RFI : Michela Wrong, dans ce voyage à l’intérieur du Front patriotique rwandais (FPR), vous enquêtez sur tous les dissidents qui ont été assassinés à l’étranger : Seth Sendashonga au Kenya en mai 1998, Patrick Karegeya en Afrique du Sud en janvier 2014. Pourquoi faites-vous la comparaison avec l’assassinat de Trotski sur ordre de Staline (en août 1940 à Mexico) ? … Michela Wrong : Effectivement, mon livre parle d’une campagne d’assassinats et d’intimidations des dissidents rwandais à l’étranger. Et beaucoup d’entre eux étaient des anciens copains, des anciens dirigeants du FPR. J’ai fait la comparaison avec Trotski parce que Kagame est un peu comme Staline, il est vraiment obsédé par ce groupe d’anciens dirigeants du FPR qu’il a connus depuis longtemps, depuis son enfance. Ils ont lutté ensemble en Ouganda et après au Rwanda. Et il regarde ces gens vraiment comme des menaces à son régime, parce que ce sont des gens qui le connaissent mieux que tout le monde. Et comme Staline, il a utilisé les amis pour entrer dans l’intimité de ces gens-là. Alors par exemple, [Patrick] Karegeya s’est fait piéger par Apollo [Kiririsi Ismael], c’était un homme d’affaires rwandais que Patrick Karegeya considérait comme un ami. Alors il a été invité dans une chambre d’hôtel par Apollo et, là-bas, il y a eu un escadron de la mort qui lui a sauté dessus, qui l’a étranglé. RFI

Netflix sort sa première série d’animation africaine
La plateforme de streaming Netflix a sorti jeudi sa première série d’animation africaine, un lancement qui fait espérer à sa scénariste, la Zambienne Malenga Mulendema, davantage de productions originales issues de ce continent. La série « Supa Team 4 » se déroule dans une version futuriste de la capitale zambienne Lusaka et raconte l’histoire de quatre adolescentes recrutées par un ancien agent secret pour sauver le monde. « Je suis ravie que le monde puisse enfin voir la fantastique série que la très talentueuse équipe, d’Afrique et au-delà, a réalisée », a déclaré à l’AFP Malenga Mulendema. « Nous espérons que ‘Supa Team 4’ entraînera d’autres investissements et collaborations pour que nous puissions continuer à faire croître l’industrie », a-t-elle ajouté. Malenga Mulendema a créé la série après avoir fait partie des huit lauréats de l’initiative Triggerfish Story Lab en 2015, un concours de talents à l’échelle du continent africain. Lorsque la série avait été annoncée en 2019, la scénariste avait indiqué avoir voulu situer l’histoire dans son pays, la Zambie, pour « montrer que n’importe qui, venant de n’importe où, peut être un super-héros ». « Les séries (d’animation) ont façonné notre enfance et savoir que de jeunes Zambiens vont pouvoir voir ce qu’ils n’ont jamais vu à la télé avant est formidable! », s’est récemment enthousiasmée sur Instagram la rappeuse zambienne Sampa the Great, qui a travaillé sur le thème musical principal. AFP

Football : les Africaines à suivre pendant la Coupe du monde féminine
Il ne faut pas chercher de comparaison entre Asisat Oshoala, 28 ans, et son compatriote Victor Osimhen, le buteur des Super Eagles. La star de la sélection féminine – les Super Falcons – a vécu une enfance aisée, ses parents ayant réussi dans les secteurs de l’or et de la mode, quand Victor Osimhen a connu la misère à Lagos. Après avoir connu des débuts difficiles en Angleterre, à Liverpool puis Arsenal, Asisat Oshoala (41 sélections, 30 buts) joue aujourd’hui à Barcelone, où elle s’est imposée comme l’une des meilleures attaquantes d’Europe. La Coupe du monde sera l’occasion de confirmer ce statut, alors que le Nigeria sera opposé au premier tour à l’Australie, au Canada et à l’Irlande. Trois fois championne d’Afrique avec son pays (2014, 2016, 2018), Asisat Oshoala est impliquée dans le quotidien des joueuses africaines. Sa fondation, qui porte son nom, est entièrement dévolue à leur autonomisation. Le Monde