Soudan: les violences dans le Nil Bleu «avant tout politiques»
Au Soudan, face à la vague de violence inédite qui a ensanglanté l’État du Nil Bleu la semaine dernière, les organisateurs de l’opposition politique contre les militaires au pouvoir appellent à « l’unité », avec le lancement mardi 19 juillet d’une collecte de fonds pour les victimes. Alors qu’ils ont annoncé envoyer une délégation sur place, ils accusent les militaires à Khartoum d’alimenter le conflit à leurs bénéfices. Selon plusieurs observateurs, il serait « trompeur » de décrire ces tueries comme seulement « intercommunautaires ». Les violences inouïes dans le Nil Bleu sont « avant tout politiques », elles ne sont pas dues « à une haine séculaire entre tribus », explique le journaliste soudanais Mat Nashed, mais sont plutôt « le résultat d’une logique qui a négligé, pillé et militarisé les périphéries du pays depuis l’indépendance ». La chercheuse Kholood Kair approuve et précise : pour elle, le premier responsable du pourrissement de la situation est bien « le régime militaro-islamiste » de Khartoum. Fidèle héritier d’Omar el-Béchir, celui-ci s’appuie, selon elle, sur la tribalisation des États éloignés pour favoriser ses propres intérêts. RFI
Le Mali expulse Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma
La junte au pouvoir au Mali a ordonné mercredi l’expulsion du porte-parole de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma). Olivier Salgado aurait rapporté des « informations inacceptables » sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d’une semaine à Bamako, selon un communiqué officiel. … Le porte-parole de la Minusma, selon Bamako, déclaré « sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil, à l’aéroport international (de Bamako) le dimanche 10 juillet 2022 », selon le communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale. … La Côte d’Ivoire avait demandé le 12 juillet la libération « sans délai » de ses 49 militaires arrêtés « injustement » et accusés par les autorités maliennes d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays. Selon Abidjan, la présence de ses soldats dans le cadre d’opérations de soutien logistique à Minusma était « bien connue des autorités maliennes ». France24
Quel avenir pour le G5 Sahel ?
L’organisation du G5 Sahel, moribonde après le départ du Mali et cinq années d’opérations au bilan très critiqué, cherche un second souffle pour faire face à l’expansion inédite du djihadisme dans la région, disent membres et experts. … Cette force, largement financée par l’Union européenne et dont la planification et la coordination des opérations étaient assurées par la France, représentait aux yeux des partenaires internationaux du Sahel une porte de sortie dans une région en proie à des violences djihadistes. Huit bataillons, environ 5 000 hommes basés dans leur pays à l’exception d’un bataillon tchadien déployé au Niger, devaient opérer ensemble dans les zones frontalières entre Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie. Cinq ans plus tard, les maigres résultats et les opérations peu nombreuses vont de pair avec une dégradation continue de la situation sécuritaire au Sahel. … A Ouagadougou, on s’interroge « sur la survie du G5 », selon une source proche des autorités, mais pas de départ en vue. Les soldats burkinabè du G5 continuaient ces derniers mois, avec les Nigériens, à opérer ensemble. … Mais comment faire subsister une force conjointe sans le Mali, pivot et épicentre du conflit ? « Être membre du G5 apporte de l’argent et un appui logistique des partenaires, les États le savent ! », dit un diplomate africain à Bamako, rappelant que l’ONU fournit aux contingents du G5 carburant et nourriture. Et que les soldats, avec ou sans écusson G5, seront toujours sur le terrain. AfricaNews/AFP
Togo: après les attaques, les populations continuent à quitter les villages du Nord
Après les dernières attaques dans le nord du pays, la situation devient préoccupante : les populations continuent à quitter leurs villages pour les villes ou d’autres endroits qu’ils estiment moins dangereux. La situation est prise au sérieux, les autorités multiplient les initiatives et le président Faure Gnassingbé est retourné dans la région mercredi 20 juillet où il a rencontré les diverses couches de la société à Dapaong, ville située à l’extrême nord du pays. Dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 juillet, un nouvel accrochage a eu lieu entre groupes armés et forces de défense et de sécurité faisant deux morts au sein des forces armées togolaises. Cette information largement reprise par les journaux et les réseaux sociaux n’est encore officiellement ni confirmée ni infirmée. Selon plusieurs sources, les populations continuent de fuir leurs villages notamment dans les localités de Lalabiga et Tiwoli, non loin de la ville de Mandouri. La maire de cette dernière ville a dû lancer un appel dans un communiqué aux populations de retourner chez eux. Pour l’instant indiquent plusieurs sources, les habitants sont toujours sous le choc et vivent la peur au ventre : la situation est tendue. RFI
La RDC menace de militariser le parc des Virunga si d’autres pays ne condamnent pas le Rwanda
« Le pays qui vous reçoit soutient un groupe rebelle M23 qui tue, pille et saccage une aire protégée inscrite sur la liste du patrimoine mondial, le parc des Virunga ». Les autorités congolaises ont invité mercredi les participants à un congrès sur les aires protégées à condamner le Rwanda pour « le soutien » qu’il apporte à une rébellion active dans un parc naturel de l’est de la République démocratique du Congo, inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Le premier congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur les aires protégées d’Afrique réunit depuis lundi à Kigali « les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les populations autochtones et les communautés locales, ainsi que le monde universitaire », lit-on sur le site internet de l’Unesco. … Depuis la fin de l’année dernière, une ancienne rébellion à dominante tutsi, le Mouvement du 23 mars (M23), vaincue en 2013, a repris les armes et pris le contrôle de plusieurs localités à l’intérieur du parc national des Virunga. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. VOA/AFP
RDC: la Céni prend de l’avance sur le recensement pour respecter le calendrier électoral
La RDC s’apprête à lancer l’enrôlement des électeurs pour les élections de 2023 en même temps que le recensement général de la population. Le gouvernement voulait coupler ces opérations pour des raisons économiques. L’Institut national de la statistique (INS), l’Office national de l’identification de la population (Onip) et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) étaient appelées par le gouvernement à mutualiser leurs ressources. Pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la priorité, c’est le respect du calendrier électoral. Les élections doivent se tenir au plus tard en décembre 2023. C’est ce que dit Denis Kadima, président de la centrale électorale. « Personne ne veut un glissement du calendrier. Nous avons pu obtenir que nous puissions avancer sur base de l’enrôlement de la population qui tienne compte du recensement de la population. » RFI
Conflit armé en RDC : le Roi Philippe demande l’implication de la communauté internationale
Le Roi de la Belgique Philippe plaide pour l’implication de la communauté internationale afin d’œuvrer à la résolution du conflit « si meurtrier » qui se déroule dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans son discours prononcé mercredi 20 juillet, à l’occasion de la Fête nationale, il soutient l’idée de travailler ensemble pour aider la RDC à progresser vers plus de sécurité, de justice et de démocratie. « Avec notre coopération au développement, avec notre diplomatie et avec notre armée, qui font un excellent travail. Œuvrons, avec la communauté internationale, à la résolution du conflit si meurtrier qui se déroule à l’Est du Congo », a déclaré le Roi Philippe. Il a aussi rappelé que lors de son voyage en RDC avec la Reine Mathilde, la Belgique a pu tourner une page importante de son histoire commune avec la RDC. « Les choses ont été dites, des gestes forts ont été posés. Avoir un regard apaisé sur notre passé commun permet de construire ensemble des projets pour l’avenir », affirme le Roi des Belges. La RDC est confrontée à des conflits armés dans sa partie Est depuis plus de 25 ans aujourd’hui. Selon le rapport de l’International Rescue Committee (IRC) de 2008, l’insécurité dans cette partie du pays a déjà fait 5,4 millions de morts entre 1997-2008. Radio Okapi
Les violences sexuelles en hausse en Centrafrique
En Centrafrique, de plus en plus de femmes sont victimes de violences sexuelles, selon le gouvernement et le Comité international de la Croix Rouge (CICR) qui s’alarme de l’ampleur du phénomène. Beaucoup de ces femmes souffrent par ailleurs de stigmatisation et sont rejetées par leur communauté. Elles doivent aussi faire face à de lourdes séquelles physiques et psychologiques. Dans ce contexte, les ONG travaillent pour changer cette situation et redonner espoir à ces femmes. C’est le cas de Rolande qui, depuis son viol, bénéficie de l’aide d’une ONG et aussi du soutien moral de son mari. Rolande a été violée par des hommes armés. « Les hommes armés sont arrivés dans notre village. Ils ont d’abord exercé des violences, des coups et blessures. J’en ai moi aussi fait les frais. Ils ont pris tout ce qui est sur nous. Ils n’ont pas de respect pour la femme. Ils veulent même fouiller dans la culotte. Et c’est ainsi qu’ils m’ont violé », se souvient Rolande. Depuis ce drame, elle peut cependant compter sur le soutien de son mari qui ne l’a pas abandonnée et continue de la soutenir. Mais le soutien moral de son mari à lui seul ne suffit pas. Rolande bénéficie d’une aide psychologique grâce au centre d’écoute mis en place par la Fondation Denis Mukwegue qui accompagne les victimes de violences sexuelles. DW
Reprise de l’exportation du pétrole libyen après des mois d’interruption
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le pétrole libyen est au centre de toutes les convoitises: des milices rivales et des puissances étrangères se bousculent pour le contrôle de l’une des plus vastes réserves pétrolières d’Afrique. La Libye a repris ses exportations de pétrole mercredi, mettant fin à une interruption qui durait depuis des mois. Cette reprise intervient après que le pays a relancé la production dans les champs pétroliers suite au limogeage du président de la société pétrolière publique par l’un des deux gouvernements rivaux du pays. Un pétrolier battant pavillon maltais, le Matala, a accosté au terminal al-Sidra pour embarquer un million de barils de pétrole brut, a indiqué la nouvelle direction de la National Oil Corporation (NOC, la société pétrolière publique). Le navire se dirigera ensuite vers l’Italie, a-t-elle précisé.Deux autres pétroliers, le Nissos Sifnos, battant pavillon des îles Marshall, et le Crudemed, battant pavillon du Liberia, devraient expédier 1,6 million de barils depuis les terminaux de Zueitina Ras Lanuf, selon la NOC. VOA/AFP
Des policiers sud-africains arrêtés après la mort d’un prisonnier pendant le confinement
C’est la première avancée dans les enquêtes sur les nombreuses brutalités policières en Afrique du Sud, durant la pandémie de Covid-19. Treize policiers ont été arrêtés, annonce la police des polices sud-africaine, plus de deux ans après la mort d’un civil qui avait été violemment appréhendé pour entorse aux règles du confinement. Il s’agit de l’affaire Ishmael Gama, a confirmé la direction indépendante des enquêtes policières et elle remonte à la fin du mois de mars 2020, au cours de la première semaine de confinement en Afrique du Sud, l’un des plus stricts au monde à l’époque. Le jeune homme, rapporte la police des polices, est « arrêté et agressé » ainsi que trois autres civils par 13 officiers de police et 3 agents de sécurité privée, qui les mènent au commissariat de Lenasia dans la banlieue de Johannesburg, pour infraction aux règles du confinement. Ishmael Gama se plaint de maux de ventre lors d’une ronde de la police dans les cellules. Il meurt dans l’ambulance qui le mène à l’hôpital. RFI
Une ONG pointe la responsabilité du Maroc et de l’Espagne dans la mort de 27 migrants à Melilla
Une ONG marocaine a imputé à Rabat et Madrid, mercredi 20 juillet, la responsabilité du drame ayant eu lieu à Melilla fin juin, quand 27 migrants africains sont morts, selon elle, en tentant de forcer le passage de cette enclave espagnole dans le nord du Maroc. « La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d’une répression sans précédent des autorités marocaines avec la complicité de leurs homologues espagnoles », a dénoncé Omar Naji, de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), lors d’une conférence de presse à Rabat. Selon les autorités marocaines, 23 migrants en situation irrégulière ont péri à la suite de bousculades et de chutes pendant la tentative d’entrée massive dans Melilla. « Il s’agit d’un crime ignoble, résultat de politiques migratoires mortifères », a dénoncé M. Naji, qui présentait un rapport de l’AMDH sur le drame, soulignant que le bilan de l’association « repose sur des sources dignes de confiance ». « La décision d’attaquer violemment les demandeurs d’asile une fois arrivés à la barrière [séparant les territoires marocain et espagnol] est sans doute la cause principale derrière le bilan très lourd », est-il écrit dans le rapport. Le Monde
Fin de la période d’isolement pour 39 Ghanéens liés à au virus de Marburg
Les autorités sanitaires du Ghana ont laissé partir 39 des 98 personnes qui avaient été placées en isolement après avoir été en contact avec l’une des deux personnes récemment décédées après avoir contracté le virus de Marburg. Les personnes qui sont rentrées chez elles avaient terminé la période d’isolement de 21 jours et ne présentaient aucun symptôme. Le pays attendra 42 jours sans nouveau cas avant de déclarer que l’épidémie est terminée. Mais cette période ne commencera que lorsque le deuxième des deux hommes décédés aura été enterré. Des inquiétudes ont été exprimées quant à la manière dont les deux patients ont été pris en charge par le personnel médical en termes de prévention et de contrôle des infections, ce qui aurait pu les exposer, ainsi que d’autres personnes, à la maladie. À la fin du mois dernier, deux hommes se sont présentés à l’hôpital du district d’Adansi North, dans la région d’Ashanti, présentant des symptômes de fièvre hémorragique aiguë. Ils sont décédés peu après leur admission. BBC
Le sommet Etats-Unis d’Amérique-Afrique prévu en décembre 2022 à Washington
Washington va accueillir le sommet Etats-Unis d’Amérique-Afrique prévu du 13 au 15 décembre 2022 prochain. Dans une déclaration publiée mercredi 20 juillet par le département d’Etat américain, Joe Biden affirme que ces assises démontreront « l’engagement durable des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique, ainsi qu’une coopération plus étroite sur les priorités mondiales communes. » « Le sommet des dirigeants États-Unis–Afrique s’appuiera sur nos valeurs communes pour promouvoir davantage un nouvel engagement économique, pour renforcer l’engagement des États-Unis et de l’Afrique en faveur de la démocratie et des droits humains, pour atténuer l’impact de la COVID-19 et des futures pandémies, pour travailler en collaboration afin d’améliorer la santé régionale et mondiale, pour promouvoir la sécurité alimentaire, pour faire progresser la paix et la sécurité, pour répondre à la crise climatique et pour accroitre les liens avec la diaspora », a affirmé Joe Biden. Il dit se réjouir de travailler avec les gouvernements africains, la société civile, les communautés de la diaspora aux États-Unis et le secteur privé pour continuer à renforcer notre vision commune de l’avenir des relations entre les États-Unis et l’Afrique. Radio Okapi