Revue de Presse du 21 janvier 2020

Comment les groupes extrémistes violents exploitent les conflits intercommunautaires au Sahel
L’escalade de la violence provoquée par les groupes extrémistes violents a entraîné une instabilité chronique au Sahel. Les événements violents et les morts liés aux groupes extrémistes violents ont doublé chaque année depuis 2015. Les communautés sahéliennes ont subi environ 2,000 morts liées aux groupes extrémistes violents pour la seule année 2019. Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, environ 500.000 personnes ont été déplacées au Burkina Faso depuis 2018 à cause des violences. Le rôle des groupes extrémistes violents dans l’incitation à la violence intercommunautaire dans certaines zones du Sahel est moins connu. Considéré comme un outil pour stimuler les recrutements, les groupes extrémistes violents cherchent les moyens d’accentuer l’instabilité à leur profit. L’escalade des affrontements intercommunautaires risque d’intensifier l’ampleur et la complexité de la violence dans la région. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Burkina Faso: une vingtaine de personnes tués dans une attaque armée
Une vingtaine de personnes ont été tuées par des assaillants armés dans la localité de Pissila, province du Sanmatenga, au nord du Burkina Faso, pays du Sahel, selon des sources locales. Cette information a été relayée par le quotidien « L’Observateur Paalga », citant des sources concordantes, a révélé qu’ »une vingtaine de civils ont été assassinés » par des « individus armés non identifiés » sur une quarantaine de motos dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 janvier à Rofènéga, un village de la commune rurale de Pissila. L’école primaire publique du village a également été incendiée par les assaillants, selon les mêmes sources. Sahel-Intelligence

Terrorisme: Quel avenir pour la coalition pour le Sahel?
Au Sahel, les initiatives de la communauté internationale pour contrer le terrorisme se multiplient. La crise sécuritaire, elle, s’amplifie. De Serval au partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel (P3S) en passant par Barkhane, le G5 Sahel, Takouba, du chemin a été parcouru mais les résultats sont mitigés ; sinon décevants. Annoncée dans le sillage du sommet de Pau du 13 janvier dernier, la « coalition pour le Sahel » connaitra-t-elle un meilleur destin ? Le sommet de Pau a décidé de créer une coalition pour le Sahel sous le commandement intégré de Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) est la cible principale de cette coalition. Selon le président Roch Kaboré, cette coalition est née dans l’optique d’intensifier les actions opérationnelles dans la zone des 03 frontières. Dans cette zone, l’État islamique au Grand Sahara d’Abou Walid Al Saharaoui est l’un des mouvements les plus radicaux. Les dernières attaques les plus sanglantes tant au Burkina Faso, au Mali qu’au Niger sont à mettre à son actif. FazoZine

Nouvel attentat mortel attribué à Boko Haram dans la province du lac Tchad
Un nouvel attentat-suicide portant la marque de Boko Haram a fait plusieurs morts, dans la nuit de dimanche à lundi, dans la province du lac Tchad. Une jeune femme munie d’une ceinture s’est introduite dans une concession dans le village de Kaïga-Kindjiria où elle s’est faite exploser. Neufs civils ont été tués dans un attentat perpétré, dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 janvier, par une kamikaze dans l’ouest du Tchad, à Kaïga Kindjiria, un village régulièrement ciblé par le groupe jihadiste Boko Haram. « Une kamikaze s’est fait exploser hier (dans la nuit) à Kaiga Kindjiria » et a « provoqué la mort de 9 personnes, dont 2 femmes et 7 hommes », a indiqué à l’AFP un responsable de la sécurité dans la région sous couvert d’anonymat. … Kaïga-Kindjiria est un village d’environ 7 000 habitants situé dans la province du lac Tchad. Il est régulièrement pris pour cible par le groupe jihadiste. Le 14 août dernier, une kamikaze avait déjà fait exploser sa ceinture dans la même localité, tuant cinq civils et un militaire. France24

Nigeria: attaque « extrêmement violente » contre un centre de coordination humanitaire
Des jihadistes ont mené une « attaque extrêmement violente » contre le centre de coordination humanitaire géré par l’ONU dans le nord-est du Nigeria, près du Cameroun, région en proie aux insurrections jihadistes de Boko Haram et de l’ISWAP, branche ouest-africaine du groupe Etat islamique, selon des sources sécuritaires et de l’ONU. Les jihadistes ont incendié des bâtiments et pillé de l’aide humanitaire, ont indiqué ces sources. Des combattants islamistes sont arrivés samedi vers 20H00 à Ngala, à bord de camions équipés de mitrailleuses lourdes et ont attaqué le centre de coordination humanitaire, proche d’un camp de déplacés où 55.000 personnes ont trouvé refuge et dépendent de l’aide humanitaire. « Les assaillants ont tiré avec des mitrailleuses (…) et utilisé des lance-roquettes RPG. Les soldats qui protègent les lieux ont réussi à évacuer le personnel humanitaire vers leur base à proximité pendant que les combats se poursuivaient », a indiqué un employé humanitaire. « Aucun membre du personnel humanitaire n’a été blessé ». Sahel-Intelligence

Nigeria: Des combattants de Boko Haram s’entretuent pour une affaire de «femmes »
Des affrontements ont opposé deux factions rivales de Boko Haram dans le nord est du Nigeria , faisant de nombreux morts dont le nombre exact n’ a pas été précisé. Selon des sources bien informées, les islamistes de Boko Haram ont attaqué le camp du village de Sunnawa, dans le district d’Abadam district, près de la frontière du Niger, pour obtenir le retour de leurs femmes enlevées par les combattants de l’ISWAP, proche de l’ Etat islamique. « Ce fut un combat qui a provoqué la mort de plusieurs combattants dans les deux camps », a indiqué la première source. »Les combats ont été intenses et les pertes de deux côtés ont été très importantes », a rapporté la seconde source. L’opération n’a pas réussi et les femmes sont toujours sous le contrôle de leurs ravisseurs ». Koaci

Somalie : Au moins quatre morts dans un attentat à la voiture piégée à l’ouest de Mogadiscio (source policière)
Au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, dont des citoyens turcs, dans un attentat à la voiture piégée perpétrée samedi à l’ouest de la capitale somalienne Mogadiscio, ont indiqué des sources policières locales. Le véhicule piégé a explosé près d’un barrage routier à l’entrée de la ville d’Afgoye, située à 30 km de Mogadiscio, précisent les mêmes sources. «Il y a eu une voiture piégée (…) L’enquête est en cours, mais nos informations font état de quatre personnes tuées ainsi que de plusieurs blessés, parmi lesquels des citoyens turcs» qui ont été transférés à Mogadiscio pour être soignés, selon une source policière citée par des médias internationaux. L’attaque a été revendiquée par le groupe islamiste somalien shabab, affiliés à Al-Qaïda. Sahel-Intelligence

Kidal: Le retour de l’armée reconstituée annoncé pour fin janvier
C’était l’un des points saillants du Comité de suivi de l’accord de paix d’Alger qui s’est tenue ce week-end à Bamako. Le retour de l’armée reconstituée à Kidal sera une réalité à partir du 24 janvier 2020 selon l’agenda. L’armée malienne reconstituée est composée des Forces armées maliennes (FAMA) et des ex-combattants. Les modalités mises en place pour le bon fonctionnement de cette armée vont être fixées ce mardi par la Commission technique de sécurité (CTS). Au sortir de cette rencontre, nous seront certainement fixés sur la présence effective de l’armée reconstituée à Kidal. Journal du Mali

La ministre française des armées promet de nouvelles opérations dans le Sahel
La ministre française des Armées Florence Parly a annoncé lundi à Bamako de nouvelles opérations militaires à venir dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger) où la France et ses alliés entendent concentrer leurs efforts contre l’expansion jihadiste. “De nouvelles opérations vont se développer dans les prochaines semaines dans cette zone très particulière des trois frontières”, a dit Mme Parly à des journalistes après avoir été reçue avec ses homologues suédois, estonien et portugais par le président Ibrahim Boubacar Keita. Elle n’a pas fourni plus de précisions. AFP

Tanganyika : 2 000 déplacés en détresse à Nyunzu
Environ deux mille personnes fuyant l’attaque attribuée à la milice Twa dans leurs villages sont signalées aux environs du centre de Nyunzu. Au lendemain de la mort du chef de groupement Kamania Mukimbo, la situation sécuritaire reste préoccupante dans cette zone située à 200 km à l’ouest de Kalemie (Tanganyika). « Moi-même, j’étais à 60 km de Nyunzu, l’axe menant vers Kabalo, où je ne pouvais pas accéder à Nyunzu parce qu’il y avait une bande armée – mais opérant au nom des Twas – qui menace certains Twas qui ne comprennent pas, pourquoi chasser les Bantous dans les villages », a témoigné Emmanuel Mukundi, député élu de ce territoire. Selon lui, les FARDC interviennent dans la zone pour y assurer la paix ; « mais on se rend compte que ce ne sont pas de Twas ; les Twas n’ont pas d’armes à feu. L’axe Manono également, il y a même deux militaires qui sont blessés, qui sont aujourd’hui à l’hôpital général de Nyunzu ». Radio Okapi

Libye : les engagements incertains de la communauté internationale
Onze États se sont engagés à ne plus interférer dans les affaires libyennes et à respecter l’embargo sur les livraisons d’armes, mais sans prévoir de sanctions en cas de violations. Aucun calendrier n’a été fixé pour transformer la trêve en cessez-le-feu. Tout y est. La déclaration commune en 55 points, adoptée par onze États et quatre organisations internationales, dimanche 19 janvier, au sommet de Berlin, prévoit un « cessez-le-feu permanent », le « respect et l’application » de l’embargo sur les armes, la reprise du « processus politique » sous l’égide de l’ONU, la réforme du secteur de sécurité, des réformes économique et financière et le respect du droit humanitaire et des droits de l’homme. La Croix

L’empire de la “princesse” angolaise Isabel Dos Santos mis à nu
Une fuite inédite de documents, les “Luanda Leaks”, exploitée par 36 journaux à travers le monde, révèle les rouages de l’empire de la femme la plus riche d’Afrique. Isabel Dos Santos, fille de l’ancien président angolais José Eduardo Dos Santos, dénonce “une chasse aux sorcières”. 715 000 documents sur 400 sociétés dans 41 pays… Les “Luanda Leaks”, du nom de la capitale angolaise, révèlent l’ampleur du système d’Isabel Dos Santos. Les articles sur “la femme la plus riche d’Afrique”, comme est surnommée la fille aînée de l’ancien président José Eduardo Dos Santos, et l’origine de sa fortune remplissent les colonnes de dizaines de titres, du Jornal de Angola au Guardian, un des 36 journaux membres de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), qui a mené l’enquête. Courrier International

RDC: un agent de santé, pourtant vacciné, infecté par le virus Ebola
Un agent de santé congolais, pourtant vacciné contre la maladie à virus Ebola, a été contaminé par le virus de la fièvre hémorragique dans l’est de la République démocratique du Congo, ont indiqué mardi les autorités sanitaires. L’agent de santé a été contaminé à Beni, l’un des épicentres de l’épidémie déclarée le 1er août 2018, selon le bulletin quotidien des autorités sanitaires. Au total, 167 agents de santé ont contacté la maladie et 41 sont morts, ajoute cette source. Ebola a tué en tout 2237 personnes depuis la déclaration de l’épidémie. L’agent avait reçu une dose du premier vaccin utilisé depuis août 2018, le rVSV-ZEBOV fabriqué par le groupe américain Merck Sharp and Dohme. « Il faut attendre 8 à 10 jours pour qu’il produise des anticorps pour être efficace », ont expliqué les autorités sanitaires, ajoutant qu’une contamination est possible pendant ce délai. RTBF

L’Egypte bouclera une troisième année sous état d’urgence
Le président Abdel Fattah al-Sissi a renouvelé l’état d’urgence en Egypte pour trois mois, complétant ainsi une troisième année sous cette législation d’exception instaurée en avril 2017 à la suite d’attentats contre des églises coptes. Le décret annonçant la mesure est paru dans le journal officiel dimanche, à quelques jours du neuvième anniversaire de la révolution égyptienne, le 25 janvier. L’état d’urgence sera prolongé pour trois mois à compter du « 27 janvier à 01H00 du matin » (le 26 janvier à 23H00 GMT), stipule le décret. Cette mesure avait été promulguée en avril 2017 après deux attentats contre des églises coptes, à Tanta et Alexandrie (nord), qui ont fait 45 morts et ont été revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). L’état d’urgence élargit considérablement les pouvoirs de la police en matière d’arrestation, de surveillance, et peut imposer des restrictions à la liberté de mouvement. Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement des atteintes aux libertés individuelles en Egypte, où le président Sissi poursuit depuis son arrivée au pouvoir, en 2014, une répression féroce contre toute forme d’opposition islamiste ou libérale. AFP

Au Maroc, un lycéen jugé pour un post Facebook
Remuant nerveusement la jambe, Ayoub Mahfoud, 18 ans, attend son tour sur le banc de bois de la grande salle froide de la cour d’appel de Meknès, éclairée de néons. Quelques affaires sont expédiées par trois juges portant écharpe verte, sous le portrait officiel du roi Mohammed VI. Puis son nom est prononcé. Lundi 20 janvier, Ayoub Mahfoud se présente à la barre, sweat-shirt à capuche rouge et veste en jean foncée. Le lycéen avait été condamné à trois ans de prison ferme en première instance le 17 décembre 2019 pour « outrage à la personne du roi » et « injures à des hauts fonctionnaires ». Il avait publié sur Facebook les paroles de la chanson de rap « 3acha cha3b » (« vive le peuple »), critique du pouvoir, accompagnées d’une photo. La condamnation « d’un gamin de 18 ans » avait ému les réseaux sociaux et il est vite devenu l’une des figures du combat pour la liberté d’expression. Le Monde

Yahya Jammeh risque d’être arrêté s’il retourne en Gambie (officiel)
L’ancien président gambien Yahya Jammeh sera arrêté s’il tente de retourner dans son pays, a déclaré le ministre gambien de la Justice, Aboubacarr Tambadou. M. Tambadou, a déclaré qu’il souhaitait poursuivre lui-même M. Jammeh pour sa gestion marquée par de nombreux crimes et exactions. M. Jammeh a exprimé son désir de rentrer chez lui et ses partisans affirment que son arrestation entraînera un « bain de sang ». L’ancien dirigeant est en exil en Guinée équatoriale depuis qu’il a perdu le pouvoir en 2017. Il a refusé d’accepter sa défaite aux élections de décembre 2016 et la CEDEAO a envoyé des troupes pour le forcer à partir. Les propos du ministre de la justice interviennent quelques jours après que les partisans de M. Jammeh ont organisé une grande manifestation pour exiger le retour de leur ancien dirigeant sain et sauf dans le pays. BBC

L’enquête sur les journalistes russes tués en Centrafrique en 2018 au point mort
S’achemine-t-on vers un enterrement de l’enquête sur le meurtre de trois journalistes russes en Centrafrique il y a plus d’un an et demi ? Le n° 2 du Comité d’enquête de la Fédération de Russie a annoncé en début de semaine au journal russe Kommersant les conclusions provisoires de son enquête sur ce triple meurtre commis dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018. Tout comme le gouvernement centrafricain, il parle d’un « crime crapuleux commis par des inconnus armés ». Le vice-président du Comité d’enquête russe, un organisme d’enquête qui dépend directement du président Vladimir Poutine, est formel : les trois journalistes ont été tués pour un motif purement « crapuleux ». Ils auraient refusé de remettre de leur plein gré « leurs effets personnels et leur matériel » à un groupe d’hommes armés non identifiés, qui les ont tout simplement fusillés. C’est pratiquement mot pour mot les conclusions rendues publiques par le gouvernement centrafricain en août 2018, une version diamétralement opposée à l’enquête très fouillée du Centre de gestion des investigations. RFI

En Tunisie, un nouveau chef de gouvernement pour sortir de l’impasse politique
A 48 ans, Elyes Fakhfakh se retrouve propulsé sur le devant de la scène politique tunisienne. Lundi 20 janvier, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a nommé premier ministre cet ingénieur de formation et ancien ministre des finances (2012-2014). Le voilà ainsi chargé de négocier avec les forces politiques du pays pour former un nouveau gouvernement et obtenir l’assentiment du Parlement. Une mission difficile dans un paysage politique morcelé, alors qu’un premier cabinet formé sous la houlette du parti islamo-conservateur Ennahdha a été nettement rejeté par les députés le 10 janvier, trois mois après les élections législatives. Le Monde

Afrique de l’est: les infestations de criquets menacent la sécurité alimentaire
Les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme lundi sur des infestations « de grande ampleur » de criquets en Afrique de l’est, d’Addis Abeba à Nairobi en passant par Mogadiscio, qui « menacent la sécurité alimentaire » de toute la région. Devant la prolifération d’essaims « particulièrement destructeurs » de criquets pèlerins en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui ravagent les cultures et menacent les récoltes, il est « nécessaire de lancer une campagne de grande ampleur et transfrontalière pour combattre les infestations », a indiqué l’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) dans un communiqué lundi. La FAO recherche de manière urgente 70 millions de dollars afin de renforcer la lutte antiparasitaire et de protéger les moyens d’existence dans les trois pays les plus touchés. VOA