Que peut-on attendre des relations afro-chinoises en 2025 ?
Les relations Afrique-Chine en 2025 ont débuté par un voyage du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, sur le continent du 5 au 11 janvier. Depuis 1991, le ministre chinois des Affaires étrangères fait de l’Afrique la destination de son premier voyage diplomatique de l’année. Ce voyage marque la 57e visite de M. Wang en Afrique depuis 2013. Wang se rendra au Tchad, en République du Congo, en Namibie et au Nigeria…Cette tournée fait suite au neuvième sommet du FOCAC, qui s’est tenu en septembre 2024, et renforce les mesures politiques annoncées en juin lors du conclave ou plénum régulier à huis clos de la Chine, qui fixe les objectifs politiques. Le plan à moyen terme de la Chine, qui s’étend jusqu’en 2029, vise à développer ce qu’elle appelle la « diplomatie de grand pays », un terme que la Chine utilise pour décrire le statut de grande puissance qu’elle s’attribue. Entre autres priorités ce plan vise également à stimuler les chaînes d’approvisionnement mondiales de la Chine et à achever la modernisation militaire en cours. Les pays africains jouent un rôle central dans la réalisation de ces objectifs. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Arrestation de l’ancien ministre du Pétrole du Niger
L’ancien ministre nigérien du Pétrole Mahaman Moustapha Barké, nommé par le régime militaire puis limogé en août, a été arrêté en début de semaine à son domicile à Niamey, pour des raisons encore inconnues, ont indiqué des sources locales et un média. Plusieurs acteurs de la société civile nigérienne ont annoncé vendredi à l’AFP « l’arrestation lundi » de Mahaman Moustapha Barké, précisant toutefois « ne pas connaître les raisons ». Le journal L’Enquêteur, un important quotidien privé du pays, confirme que l’ancien ministre a été arrêté lundi « 13 janvier à son domicile » à Niamey. Les autorités nigériennes n’ont pas communiqué sur cette affaire, abondamment relayée sur les réseaux sociaux. Moustapha Barké avait été nommé le 9 août 2023 à la tête du ministère de l’Energie, des Mines et du Pétrole par le régime militaire arrivé au pouvoir quelques semaines avant. Le coup d’Etat avait renversé le président élu Mohamed Bazoum, toujours détenu avec son épouse Hadiza. Le ministère a ensuite été scindé en trois entités. Moustapha Barké n’a gardé que le portefeuille du Pétrole, jusqu’à ce qu’il soit limogé le 17 août 2024, pour des raisons jusqu’ici inconnues. Il a été remplacé par Sahabi Oumarou. AFP
Niger : levée de la suspension d’un journaliste et d’une chaîne de télévision
Le ministère de la communication du régime militaire du Niger a levé la suspension d’une importante chaîne de télévision privée et de son rédacteur en chef, libéré de garde à vue lundi 20 janvier au soir, a-t-il annoncé dans un communiqué. Vendredi, le ministre Sidi Mohamed Raliou avait suspendu le rédacteur en chef Seyni Amadou pour trois mois et les programmes de la chaîne Canal 3 TV pour un mois, sans motifs formulés, après la diffusion d’un sujet sur l’efficacité du gouvernement. Le lendemain, M. Amadou avait été interpellé et placé en garde à vue…A 18 h 30 lundi 20 janvier, la diffusion des programmes de la chaîne avait repris, a constaté un journaliste de l’AFP. Reporters sans frontières (RSF) s’est « réjouit de cette rétractation », après avoir appelé plus tôt dans la journée à la « libération immédiate » de Seyni Amadou et « dénoncé les suspensions illégales » du journaliste et de la chaîne…Le Réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger (R/RTIN) et l’Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante (Anepi) ont aussi jugé ces sanctions « non fondées » et défendu « le droit à la critique des médias sur l’action publique », dans un communiqué consulté lundi par l’AFP. Le Monde avec AFP
Mali : les réseaux sociaux exacerbent la propagation de la désinformation
La désinformation a connu une tendance vertigineuse ces dernières années au Mali. Dans ce pays confronté à une crise multidimensionnelle depuis plus d’une décennie, les réseaux sociaux ont fortement contribué à la propagation de fausses informations au sein des différentes communautés. Selon le journaliste malien Aliou Diallo, les réseaux sociaux au Mali sont utilisés depuis quelques années comme des moyens de propagation de « fausses informations » et de « messages de haine ». Le chef de projet à BenbereVerif, média en ligne spécialisé dans la vérification de l’information, a souligné que de nombreuses informations sont créées sur des bases communautaires, favorisant ainsi un « repli identitaire » au sein des plateformes numériques où des groupes ethniques se regroupent, notamment sur WhatsApp. Aliou Diallo intervenait au forum de la plateforme Fact’Africa, organisé le 14 janvier 2025 à Dakar. Fact’Africa qui regroupe des journalistes, blogueurs, documentaristes et d’autres acteurs des médias s’est assigné comme mission de répondre aux besoins d’information des nouvelles générations africaines, en particulier des jeunes âgées de 15 à 35 ans…Pour sa part, Malick Konaté, journaliste malien exilé en France, les médias sociaux, en particulier les chaînes Facebook et Web TV qui ont gagné en popularité au Mali, sont souvent utilisés pour « influencer » et « diviser l’opinion publique ». Ouestaf
De Wagner à Africa Corps : au Mali, les putschistes jouent à la roulette russe
Depuis quelques mois, Wagner n’est plus l’unique partenaire russe des putschistes à Bamako. Une nouvelle entité a fait son apparition : Africa Corps. Une structure aux contours encore flous, qui se présente comme le successeur en Afrique de l’empire politico-sécuritaire bâti par Evgueni Prigojine. Les émissaires d’Africa Corps, qui sont appelés les « précurseurs », sont désormais au nombre de 80 dans la capitale malienne. Ils ont commencé à mener des audits au sein de l’armée et des ministères, afin de préparer le déploiement de plusieurs centaines d’opérateurs civils et militaires. Leur objectif : remplacer intégralement Wagner et ses 2 000 hommes déployés au Mali…En septembre 2023, le projet prend forme. Africa Corps ambitionne de recruter 20 000 hommes pour récupérer le tentaculaire réseau d’influence bâti par Prigojine en Afrique, tout en conservant la formule qui a fait son succès : proposer aux dirigeants du continent une offre intégrale composée de volets sécuritaire, informationnel, économique et politique. Cinq pays prioritaires sont retenus : la Centrafrique, le Burkina Faso, la Libye, le Niger et le Mali. Le premier, dont le gouvernement est profondément noyauté par la compagnie Wagner, est jugé trop complexe pour un démembrement rapide. Dans les trois suivants, la présence des mercenaires se limite à de la logistique et de la formation. Les efforts se concentrent donc sur le Mali…Si la reprise des contrats de Wagner débouche sur une hybridation du partenariat russe, il est probable que l’appareil de défense malien s’internationalise davantage. Estimée à dix millions de dollars par mois, l’offre russe est coûteuse pour un gouvernement affaibli par les sanctions, ce qui pousse les Maliens à envisager d’autres propositions. Jeune Afrique
Centrafrique: les partis de Touadéra et de Poutine signent un accord de coopération
Il a une portée symbolique, mais elle ne vous échappera pas : un accord a été signé, hier lundi, entre le Mouvement cœurs unis (MCU), le parti du président centrafricain Faustin-Archange Touadera, et Russie unie, la formation de Vladimir Poutine. Un accord signé à distance entre Bangui et Moscou, d’où est rentré ce week-end le chef de l’État après une visite officielle de trois jours. À l’époque soviétique, on aurait appelé cela des « partis frères ». D’un côté de l’écran, à Moscou, on retrouve Andreï Klimov. Ce membre du bureau de Russie unie est un sénateur sous sanctions occidentales pour son soutien à l’invasion de l’Ukraine. De l’autre, à Bangui, il y a Simplice Mathieu Sarandji, allié du premier jour du président Touadéra, président de l’Assemblée nationale et secrétaire exécutif du MCU. Écharpe à l’effigie du chef de l’État sur les épaules, il appose sa signature, sous l’œil de l’ambassadeur Alexandre Bikantov, du consul Vladislav Ilin, et du directeur de la Maison russe, Dimitri Sityi, chef des opérations économiques et informationnelles de la galaxie Wagner dans le pays. RFI
Au Gabon, le Parlement approuve le nouveau code électoral
Le Parlement de transition au Gabon a adopté lundi soir 20 janvier le nouveau code électoral, étape clé vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé du pouvoir la dynastie Bongo…Les 168 députés et sénateurs convoqués en session extraordinaire ont approuvé le texte au terme de dix jours d’examen de ses 383 articles, rédigés par une commission nationale désignée début décembre 2024 par le président de la transition, Brice Oligui Nguema. Le nouveau texte octroie notamment deux sièges de député aux représentants des Gabonais de l’étranger et permet aux binationaux de se porter candidat à toutes les élections, à l’exception de la présidentielle, sans renoncer à leur autre nationalité. Il autorise également, selon les médias locaux, les magistrats et militaires à se présenter sous conditions aux élections, une disposition vivement critiquée par certains opposants, qui craignent qu’elle ne permette à ces professions de s’ingérer dans le processus politique via les armes ou des décisions judiciaires. Ils dénoncent également une disposition taillée sur mesure pour permettre au général Oligui de se maintenir au pouvoir après la transition. Porté au pouvoir par la junte qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023, Brice Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme du processus de transition, mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, selon les médias locaux. Le Monde avec AFP
Au Bénin, report du procès des proches du président, Patrice Talon, poursuivis pour « tentative de coup d’Etat »
Le procès de deux anciens alliés du président béninois, Patrice Talon, accusés de « complot contre l’autorité de l’Etat », s’est ouvert mardi 21 janvier au matin à Cotonou avant d’être reporté au lendemain. Olivier Boko, homme d’affaires influent et ami intime du président du Bénin, et Oswald Homéky, ancien ministre des sports, ont été arrêtés à la fin de septembre dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest aux 13 millions d’habitants pour « complot contre l’autorité de l’Etat, corruption d’agent public et faux certificat ». Trois autres accusés figuraient à leurs côtés. Ils ont tous plaidé non coupables à l’ouverture de l’audience mardi matin à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet)… l’ouverture du procès, les avocats de la défense se sont opposés à la constitution du tribunal, composé de trois membres au lieu des cinq habituellement requis. « La loi permet, lorsqu’on n’a pas suffisamment de magistrats, de statuer à trois juges », a soutenu le procureur spécial. En signe de protestation, les avocats de la défense se sont tous dessaisis du dossier. La cour a alors demandé aux accusés de trouver de nouveaux avocats pour assurer leur défense et le procès a été reporté à mercredi….Ces derniers mois, Olivier Boko avait commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Il était soutenu dans cette démarche par l’ancien ministre des sports, Oswald Homéky. Le Monde avec AFP
Sénégal: les représentants de la presse privée dénoncent la pression des autorités
Au Sénégal, les représentants de la presse privée dénoncent une pression multiforme de la part des nouvelles autorités et une série de mesures destinées à couper la presse privée de ses ressources. RFI a contacté Mamaudou Ibra Kane, président du patronat de la presse sénégalaise. « Depuis plus de dix mois maintenant, il y a une politique, une stratégie pour liquider la presse privée au Sénégal. Au niveau fiscal, il y a le refus d’effacement fiscal octroyé aux entreprises de presse qui avaient subi de plein fouet la crise du Covid-19 et qui ne s’en sont toujours pas relevés. De la même manière, le nouveau régime a refusé les moratoires pour les entreprises de presse et s’en sont ensuivi des poursuites judiciaires qui ont abouti au blocage des comptes des entreprises de presse », estime Mamaudou Ibra Kane, président du patronat de la presse sénégalaise. « Au niveau économique, on veut tuer les entreprises de presse privées. Le gouvernement a pris la décision de résilier de manière unilatérale les contrats de publicité. Il y a également le fait que même la subvention à la presse, qu’on appelle communément aide à la presse n’a pas été distribuée pour l’année 2024 », juge estime Mamaudou Ibra Kane. RFI
Liberia : des milliers de personnes aux funérailles de l’ex-chef de guerre Prince Johnson
Prince Johnson, rendu célèbre par une vidéo le montrant en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990, était toujours un sénateur influent dans son pays. Il n’a jamais exprimé de regret sur son passé et n’a jamais été jugé. La mort du président Doe fut l’un des premiers épisodes sanglants qui allaient faire basculer le Liberia dans des guerres civiles qui, jusqu’en 2003, ont été marquées par une litanie d’atrocités (massacres de civils, tortures, viols, enrôlement d’enfants soldats à grande échelle et cannibalisme) imputables à toutes les parties…Il est l’un des huit chefs de guerre dont une commission « Vérité et réconciliation », installée en 2006, préconisait en 2009 qu’ils soient jugés par un tribunal spécial. La commission l’avait alors identifié comme étant l’individu ayant le plus de victimes à son actif pendant les guerres civiles libériennes, l’accusant de meurtres, extorsion, massacres, destructions de propriétés, recrutement forcé, enlèvements, torture, travail forcé et viols. AFP
RDC : les cités de Bweremana et Minova passent sous occupation des rebelles du M23
La cité de Bweremena, territoire de Masisi (Nord-Kivu) et celle de Minova, territoire de Kalehe (Sud-Kivu) sont passées, entre lundi 20 et mardi 21 janvier, sous occupation des rebelles du M23. Plusieurs sources rapportent que ces assaillants occupent ces agglomérations après de violents combats ayant perduré presque toute la journée de ce lundi dans les montagnes autour des chefferies de Bahunde, Nord-Kivu, et Buhavu, Sud-Kivu. Ce mardi, vers 6 heures du matin, ils sont parvenus à occuper le centre de Minova, après un échange de tirs d’environ une heure contre l’armée congolaise et les alliés, indiquent des sources diverses dans la zone. Lesdites sources parlent d’actes de représailles perpétrés par les rebelles dans leur opération de ratissage des deux agglomérations de Bweremana et Minova. Quelques personnes, estimées à une dizaine, assimilées aux combattants Wazalendo, ont été tuées ce matin à Bweremana, tout comme à Minova, ajoutent des sources sur place. Par ailleurs, des détonations de tirs d’artillerie sont entendues depuis 4 heures locales entre le quartier Mugunga, dans l’Ouest de Goma, et les collines surplombant la cité de Sake. Radio Okapi
Les artistes tchadiens commencent à percevoir leur redevance sur le droit d’auteur
Au Tchad, après des mois de retard, les artistes commencent enfin à recevoir leurs redevances sur les droits d’auteurs ce week-end, mettant fin à une grogne croissante. L’ONAMA, le plus gros utilisateur de leurs œuvres, n’avait pas jusque-là honoré ses engagements. Les artistes menaçaient de manifester devant l’Office national des médias audiovisuels. Instituée par la loi 005 de 2003, portant protection du droit d’auteur, des droits voisins et des expressions du folklore, ce droit conféré aux artistes tchadiens n’est pas régulier. Les associations regroupant les artistes disent qu’elles sont obligées de hausser le ton pour attirer l’attention des autorités…Le financement des droits d’auteur repose essentiellement sur les cotisations forfaitaires de 50.000 Fcfa par an prélevées auprès des petits usagers, tels que les bars, restaurants, discothèques et autres lieux diffusant des œuvres artistiques. L’ONAMA qui devait consacrer 6% de son budget annuel au droit d’auteur pour son rôle majeur dans la diffusion de la musique et des créations des artistes, n’a pas honoré ses engagements…Les plateformes d’artistes n’entendent pas s’arrêter là. Elles menacent de se tourner dans les jours à venir vers les radios privées pour exiger le versement de leur cotisation forfaitaire annuelle de 50000 Fcfa au bureau du droit d’auteur. VOA