Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’UE et Berlin convoquent l’ambassadeur
Les Etats-Unis ont annoncé, jeudi 20 février, des sanctions financières contre le ministre de l’intégration régionale rwandais, James Kabarebe, accusé d’« orchestrer le soutien » du Rwanda au Mouvement du 23-Mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le même jour, le ministère des affaires étrangères allemand a convoqué l’ambassadeur rwandais à Berlin, condamnant « fermement la violation du droit international » que constitue, selon lui, la présence des troupes rwandaises en RDC…James Kabarebe est une « personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits en RDC ces trois dernières décennies », souligne le ministère des finances américain dans un communiqué. A la tête des forces rwandaises en RDC entre 1996 et 1998, il a été ministre de la défense (2010-2018) puis conseiller à la sécurité du président Paul Kagame. Washington lui reproche d’« orchestrer le soutien de l’armée rwandaise » au M23, une rébellion qui s’est emparée depuis la fin de 2021 de larges pans de territoire de la province du Nord-Kivu…Washington a également sanctionné le porte-parole politique du M23, Lawrence Kanyuka, qui détient une société enregistrée au Royaume-Uni et une autre en France, selon le communiqué. Le Monde avec AFP
Est de la RDC : les combattants du M23 continuent de progresser au Nord-Kivu et au Sud-Kivu
Appuyé par l’armée rwandaise, le groupe armé continue de gagner du terrain dans les deux provinces de l’est de la RDC. Au Sud-Kivu, son avancée a notamment provoqué des scènes de panique et des pillages à Uvira, une localité frontalière du Burundi où les habitants rapportent aussi des accrochages entre soldats congolais et miliciens wazalendo depuis plusieurs jours. Tout au long de la journée du jeudi 20 février, des affrontements ont par ailleurs été signalés sur plusieurs fronts…Au Nord-Kivu d’abord, les combats ont repris dans plusieurs localités du territoire de Lubero où la situation se détériore depuis plusieurs jours. Le groupe armé et ses alliés y poursuivent leur avancée le long de la route nationale numéro 2 en direction de Butembo et de Beni, deux importantes localités du nord de la province…Au Sud-Kivu, deux jours après la prise de Kamanyola, mardi 18 février, par le M23, la confusion régnait, jeudi 20 février, le long de la route nationale numéro 5 également connue sous le nom de plaine de la Ruzizi, une vallée qui suit le tracé de la frontière entre la RDC et le Burundi. A Uvira, la deuxième ville de la province située à 75 kilomètres au sud de Kamanyola, des affrontements ont notamment été signalés entre militaires congolais et miliciens wazalendo, ainsi que des pillages. RFI
Le Soudan rappelle son ambassadeur au Kenya après des réunions des paramilitaires à Nairobi
Le Soudan a rappelé son ambassadeur au Kenya, jeudi 20 février, pour protester contre l’accueil à Nairobi de réunions préparatoires des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire en guerre contre l’armée nationale depuis bientôt deux ans, en vue de proclamer un gouvernement parallèle. Le ministère des affaires étrangères soudanais a rappelé son représentant « pour des consultations en protestation contre le fait que le Kenya accueille les réunions de la milice rebelle et de ses alliés, dans un nouveau geste hostile contre le Soudan », a rapporté l’agence de presse officielle SUNA. Lors d’un événement très médiatisé tenu cette semaine à Nairobi, les FSR ont annoncé leur intention de signer une charte fondatrice qui conduirait à la création d’un « gouvernement de paix et d’unité » au Soudan. Khartoum avait déjà dénoncé une « ingérence » et une « violation de sa souveraineté ». Une source proche des organisateurs a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) que la signature de la charte, initialement prévue mardi, avait été reportée à vendredi. Le Monde avec AFP
Les assises nationales du Niger proposent une transition de cinq ans
Les assises nationales au Niger ont proposé jeudi au terme de leurs travaux « une durée de cinq ans renouvelables » pour conduire la transition en cours depuis le coup d’Etat de 2023, et la « possibilité » pour les dirigeants du régime militaire de se présenter aux prochaines élections…L’évènement a eu lieu en présence du chef du régime militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, qui devra valider cette proposition et a salué un « nouveau départ » pour le pays. Les assises ont réuni du 15 au 19 février 716 participants civils et militaires pour notamment fixer la durée de la transition…Mamoudou Harouna Djingarey, qui a présidé les assises, a mentionné « la possibilité » pour les « dirigeants des organes » de la transition « de se présenter aux futures élections ». Les conclusions des travaux proposent par ailleurs de conférer le « titre de président de la république » au général de brigade Tiani et de « l’élever au grade de général d’armée » en raison de son « leadership » dans la conquête de « la souveraineté » du Niger, ancienne colonie française. Elles proposent également « une amnistie pour les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet 2023 » qui a chassé le président civil élu Mohamed Bazoum. AFP
Mali: dans la région de Tombouctou, le village de Dianké, a été déserté sous la menace du Jnim
Au Mali, les habitants de Dianké, situé entre Léré et Niafunké dans la région de Tombouctou, ont dû quitter leur village sous la menace du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lié à al-Qaïda. Les jihadistes ont sommé, mardi 19 février au soir, les habitants de partir. L’armée malienne s’est ensuite rendue dans le village de Dianké, largement déserté par ses habitants…Selon plusieurs sources locales – habitants et ressortissants de la zone, notabilités de la région de Tombouctou – les jihadistes leur ont ordonné de quitter leur village, sans fournir davantage d’explications. La grande majorité des habitants de Dianké et du hameau voisin de Filiki, par peur, ont immédiatement obtempéré, établissant un vaste campement de fortune à environ deux kilomètres, en brousse. Certains ont ensuite rejoint les villages de Diartou et Sambani. Quelques habitants ont toutefois refusé d’obéir aux jihadistes et sont restés chez eux. Plusieurs sources expliquent que Dianké se trouve dans une zone contrôlée par le Jnim depuis des années, et s’interrogent sur le motif de cet ultimatum. Certains estiment qu’il s’agit de protéger les civils dans la perspective de futurs combats, d’autres jugent au contraire cette explication peu vraisemblable. RFI
En Guinée, un opposant enlevé, « torturé » et retrouvé « dans un état critique »
L’opposant guinéen Abdoul Sacko, enlevé mercredi 19 février à son domicile, en banlieue de Conakry, par des hommes « encagoulés », a été retrouvé « dans un état critique, torturé et abandonné par ses ravisseurs », ont annoncé jeudi ses avocats. L’enlèvement de M. Sacko, un des responsables des Forces vives de Guinée, une coalition de partis, de syndicats et d’ONG qui réclame un retour des civils au pouvoir, a suscité de vives protestations à travers le pays…L’épouse d’Abdoul Sacko a raconté à l’Agence France-Presse (AFP) que des hommes « encagoulés » sont arrivés mercredi à leur domicile, « à 4 heures du matin », pendant sa prière. « Ils ont tout fait pour entrer, sans pouvoir ouvrir la porte. Ils ont défoncé le plafond pour rentrer.[…] On l’a giflé et jeté par terre. On l’a attaché et emporté », a-t-elle poursuivi. Le Monde avec AFP
En Tunisie, la justice ordonne la libération du journaliste Mohamed Boughalleb
La justice tunisienne a décidé jeudi 20 février de remettre en liberté Mohamed Boughalleb, journaliste et figure médiatique poursuivi en vertu d’un décret présidentiel visant officiellement à lutter contre les « fausses informations », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) l’un de ses avocats. Sa libération intervient au lendemain de celle de Sihem Bensedrine, l’une des militantes des droits humains les plus connues du pays. La cour criminelle au sein du tribunal de première instance a accepté la demande de la défense de libérer le journaliste, qui reste poursuivi en vertu du décret-loi 54, selon Me Hamadi Zaafrani. Il lui est interdit de quitter le territoire et son procès a été reporté au 21 avril, selon la même source…Ce journaliste est connu en Tunisie pour ses critiques de la classe politique et du président Kais Saied et son travail d’investigation dans des affaires de corruption. Emprisonné depuis le 22 mars 2024, il avait été condamné un mois plus tard à six mois de prison, peine alourdie à huit mois en appel, pour avoir porté atteinte à l’honneur et la réputation d’une cheffe de service au sein du ministère des affaires religieuses…Dans une publication sur sa page Facebook et à l’antenne d’une radio privée, M. Boughalleb avait demandé des explications sur l’intérêt de déplacements de cette responsable à l’étranger avec le ministre des affaires religieuses. Le Monde avec AFP
Soudan du Sud: des experts de l’ONU alertent sur l’état des droits humains dans le pays
Ce jeudi 20 février, les experts de la Commission sur les droits humains de l’ONU au Soudan du Sud ont achevé une visite de quatre jours dans le pays. Ils se sont adressés à la presse à Juba, et c’est un tableau bien sombre qu’ont dépeint Yasmin Sooka, Barney Afako et Carlos Castresana Fernández, les trois experts membres de cette commission créée en 2016. Alors que le pays entamera le 22 février une nouvelle prolongation de deux ans de sa transition vers des élections, repoussées à décembre 2026, ils ont sonné l’alarme sur l’état des droits humains dans le pays…Yasmin Sooka, présidente de la Commission sur les droits de l’Homme de l’ONU au Soudan du Sud, a mis en garde contre un « effondrement ». « L’impunité est très ancrée et il y a une absence de respect de la loi dans quasiment tout le pays. La violence au Soudan du Sud, alimentée par les acteurs et élites politiques, s’est répandue au-delà des points chauds habituels », dénonce-t-elle…Le seul point positif souligné par les experts est la promulgation en novembre 2024 par le président Salva Kiir de lois pour instaurer deux des trois mécanismes de justice transitionnelle prévus par l’accord de paix, (la Commission vérité et réconciliation, ainsi que l’Autorité pour les indemnisations et réparations). RFI