Revue de presse du 21 décembre 2023

En RDC, les élections continueront jeudi pour les bureaux qui n’ont pu ouvrir
Les élections générales vont continuer jeudi en République démocratique du Congo pour les bureaux de vote qui n’ont pu ouvrir mercredi, a annoncé dans la soirée à la télévision officielle Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Des problèmes pratiques ont entraîné de nombreux retards dans les opérations électorales et empêché certains bureaux d’ouvrir, lors d’un scrutin qualifié de « chaos total » par des opposants. « Les bureaux qui n’ont pas du tout ouvert vont le faire jeudi », a déclaré M. Kadima, sans préciser le nombre de bureaux concernés. La Céni avait auparavant annoncé que les bureaux ayant ouvert avec retard fonctionneraient « durant 11 heures, comme le prévoit la loi, pour permettre à chaque électeur de voter ». Les horaires théoriques d’ouverture des quelque 75.000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire étaient de 06H00 à 17H00 locales, les bureaux de l’est devant voter avant ceux de l’ouest de l’immense pays couvrant deux fuseaux horaires. Mais la plupart des centres de vote ont ouvert avec des retards plus ou moins importants. Près de 44 millions d’électeurs inscrits, sur un total d’environ 100 millions d’habitants, étaient appelés à élire leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers communaux. Plus de 100.000 candidats étaient sur les rangs pour les quatre scrutins. AFP

RDC : 5 candidats à la présidentielle exigent la réorganisation des élections
Dans une déclaration commune, publie ce mercredi 20 décembre, cinq des dix-neuf candidats à la présidentielle exigent la réorganisation des élections générales en RDC. Ils affirment leur opposition a toute prolongation du vote. Selon ce document, les élections générales prévues pour le 20 décembre 2023 ne devraient pas être poursuivies jusqu’au jeudi 21 décembre 2023. Les signataires soutiennent que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est dans l’impossibilité constitutionnelle et légale de prendre une telle décision. C’est pourquoi, Floribert Anzuluni, Nkema Lilo, Théodore Ngoyi, Denis Mukwege et Martin Fayulu appellent le peuple congolais, le Gouvernement, la SADC, l’Union Africaine et la communauté internationale à exiger la réorganisation de nouveaux scrutins dans des conditions garantissant l’égalité des compétiteurs. Dans un communiqué, la CENI a en effet reconnu le retard enregistré dans le démarrage des opérations de vote dans certains bureaux de vote à travers le pays : « Les bureaux de vote qui ont ouvert en retard fonctionneront durant 11 heures, tel que prévu par la loi, pour permettre à chaque électeur de voter ». Radio Okapi

Comment Poutine reprend en main Wagner en Afrique
Le coup d’éclat n’est pas passé inaperçu. Le 22 novembre, une semaine après leur reprise de Kidal aux côtés de l’armée malienne, quelques mercenaires de Wagner hissent leur drapeau noir à tête de mort au sommet du fort de la ville. La scène, filmée et relayée sur la chaine Telegram du groupe, est autant un symbole de victoire qu’un message adressé à leurs détracteurs. C’est aussi un clin d’œil aux Forces armées maliennes (Fama), qui ont tout fait pour occulter le rôle des Russes dans la reconquête du fief des rebelles touaregs. Wagner est indispensable et entend le montrer. Si la junte d’Assimi Goïta a réussi à reprendre pied dans cette cité perdue au milieu du désert, qui échappait depuis dix ans au contrôle de l’État et qui suscitait tant de crispations dans les cercles souverainistes de Bamako, c’est en grande partie grâce à ses compagnons d’armes russes. Environ deux cents d’entre eux se trouvaient aux avant-postes de la colonne qui a mené l’offensive sur Kidal, entre octobre et novembre. « Plusieurs unités des Fama ont été impliquées dans cette opération, mais elles étaient sous la supervision directe des hommes de Wagner », confie un officier malien. Jeune Afrique

Ce qu’il faut retenir du Forum arabo-russe au Maroc
La grand-messe a finalement eu lieu après un report décidé en octobre 2021. Réunissant les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe autour de leur homologue russe, Sergueï Lavrov, le Forum de coopération arabo-russe s’était tenu la dernière fois à Moscou, en avril 2019. Un rendez-vous au cours duquel il avait été convenu que le Maroc organiserait la 6e édition de ce cadre de dialogue, instauré en 2009. D’ailleurs, c’est le royaume qui préside cette année le conseil ministériel de l’organisation régionale. À l’ordre du jour des rencontres de haut niveau à Marrakech, un bilan du partenariat conclu en 2009 entre la Russie et les pays de la région, mais également des discussions sur les moyens de les renforcer. Dans ses grandes lignes, la 6e édition a été frappée du sceau de la réussite. Une conclusion partagée par les chefs de diplomatie signataires du communiqué final baptisé « Déclaration de Marrakech ». Jeune Afrique

Sénégal, Maroc, RDC… La diaspora n’a jamais envoyé autant d’argent vers l’Afrique
Six cent soixante neuf milliards de dollars. C’est la somme, colossale, en progression de 3,8 % par rapport à l’année dernière, envoyée par les immigrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire en 2023, selon des estimations de la Banque mondiale. Dans un rapport publié le 18 décembre, l’institution basée à Washington explique cette progression par « les marchés du travail résilients des économies avancées et des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ». Jeune Afrique

Mali: les rebelles du CSP instaurent un blocus dans le Nord
Les rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent) instaurent un blocus. Les principales villes du nord du pays sont concernées. Un peu plus d’un mois avoir été délogés de leur fief de Kidal par l’armée malienne et ses supplétifs de Wagner, c’est leur premier acte posé par les groupes rebelles qui avaient juré de ne pas déposer les armes. Mais cette stratégie pourrait s’avérer risquée. Le document interne, destiné aux forces combattantes du CSP et qui n’a pas vocation à être rendu public, date du 8 décembre. Signé par le président du CSP, Alghabass Ag Intalla, il « instaure un blocus total sur les axes allant de la frontière algérienne vers les villes de Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudeni » et « concerne tous les produits et tous les moyens de transport. » La décision est à effet immédiat, mais pas encore complètement effective, précise un cadre du CSP. Les routes reliant ces villes au sud du Mali ne sont pas concernées, ce qui devrait limiter les conséquences du blocus. Selon plusieurs cadres du CSP, l’embargo cible prioritairement l’armée malienne. Il vise également à « asphyxier l’économie de l’ennemi ». Cette décision, qui ne fait pas l’unanimité au sein des rebelles, risque cependant de pénaliser en premier lieu les populations du Nord. « Beaucoup sont partis à cause de l’armée et de Wagner », répond un dirigeant du CSP. « Bamako ou la Cédéao prennent aussi des mesures impopulaires, c’est une stratégie de guerre », plaide un autre. RFI

Le Niger suspendu des instances de l’Organisation internationale de la francophonie
L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a annoncé mercredi 20 décembre la suspension du Niger, où un régime militaire a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum. Le conseil permanent de l’OIF, réuni mardi en session extraordinaire par visioconférence, « a prononcé la suspension de la République du Niger » avec effet immédiat, à l’exception des programmes « bénéficiant directement aux populations civiles et ceux concourant au rétablissement de la démocratie », selon un communiqué envoyé mercredi à l’AFP. L’OIF a également appelé à la « libération immédiate et sans conditions du président Mohamed Bazoum » et de sa famille, toujours séquestrés dans sa résidence présidentielle avec sa femme Haziza et leur fils Salem. L’organisation a par ailleurs exigé le « rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et de la démocratie au Niger » et a appelé les autorités de transition à établir « un chronogramme de sortie de transition avec une durée limitée dans le temps ». Basée à Paris, l’OIF compte 88 Etats et gouvernements avec pour mission de promouvoir la « langue française et la diversité culturelle et linguistique », « la paix, la démocratie et les droits de l’homme », ou encore « d’appuyer l’éducation ».  Le Monde avec AFP

Méga-barrage sur le Nil : Éthiopie et Égypte s’accusent de l’échec des négociations
L’Éthiopie et l’Egypte se rejettent la responsabilité de l’échec des négociations tripartites, avec le Soudan, au sujet du méga-barrage construit sur le Nil par Addis Abeba, dont un quatrième round s’est achevé mardi sur une nouvelle impasse. Le Grand barrage de la renaissance (Gerd), qui a coûté environ 3,5 milliards d’euros, est au cœur de vives tensions régionales depuis que l’Éthiopie a commencé sa construction en 2011. L’Égypte et le Soudan, situés en aval, considèrent ce projet comme une menace pour leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé à plusieurs reprises à Addis Abeba de cesser de le remplir jusqu’à ce qu’un accord soit conclu sur ses modalités de fonctionnement. Mais l’Éthiopie poursuit les opérations de remplissage, la dernière le 10 septembre…Les négociations précédentes sur le remplissage et l’exploitation du barrage n’ont jusqu’à présent pas permis d’aboutir à un accord. Ce méga-barrage hydroélectrique (1,8 kilomètre de long, 145 mètres de haut) est jugé vital par Addis Abeba, car il doit produire à terme plus de 5.000 mégawatts. Cela doublerait la production d’électricité de l’Éthiopie, à laquelle seule la moitié des 120 millions d’habitants du pays a actuellement accès. L’Égypte le considère comme une menace existentielle, car elle dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau. La position du Soudan, actuellement en proie à une guerre civile, a fluctué ces dernières années. AFP

En Guinée-Bissau, le Premier ministre limogé huit jours après sa reconduction
Le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo a limogé mercredi le Premier ministre qu’il avait reconduit dans ses fonctions il y a huit jours après la dissolution de l’Assemblée nationale et des heurts qu’il avait qualifiés de « tentative de coup d’Etat », selon un décret présidentiel. M. Martins est un responsable de la coalition de l’opposition qui avait remporté les élections législatives de juin autour du parti historique PAIGC, qui a mené la lutte de libération de la Guinée-Bissau et a longtemps dominé la vie politique de ce pays en proie à une instabilité chronique. Il avait été reconduit à la tête du gouvernement le 12 décembre malgré la dissolution de l’Assemblée nationale opérée par le président Embalo en raison d’affrontements qui avaient opposé le 1er décembre la Garde nationale et l’armée, faisant au moins deux morts dans la capitale Bissau. Le chef de l’Etat bissau-guinéen avait qualifié ces évènements de « tentative de coup d’Etat » alors que le président du Parlement et adversaire de longue de M. Embalo, avait dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel » de la part de ce dernier. Les heurts du 1er décembre ont commencé lorsque des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances et le secrétaire d’Etat au Trésor public qui y étaient interrogés à propos d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’Etat. Ces affrontements sont considérés comme une nouvelle illustration des fractures politiques profondes au cœur de l’Etat, qui traversent aussi les forces de sécurité. La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d’Etat ou de tentatives de coup d’Etat. AFP

Cameroun: plusieurs morts après des incidents dans une ville de l’Extrême-Nord
Au Cameroun, la ville de Tokombéré, dans le département du Mayo Sawa dans l’Extrême-Nord du pays a été l’objet lundi et mardi d’affrontements entre population et forces de l’ordre. Des émeutes consécutives à une grogne des résidents de la ville contre leur maire. Depuis, cette petite commune a vu affluer gendarmes et policiers en renfort et vit sous une certaine tension. Selon diverses sources à Tokombéré, cette irruption soudaine de colère est consécutive à un chapelet de griefs des résidents de la commune à l’encontre du maire. Il lui serait reproché de s’accaparer indûment les terres des villageois, de détourner les projets de développement au profit de son seul village ou encore de prioriser les entrepreneurs étrangers à la commune dans l’exécution des marchés publics. Le point culminant de ce ras-le-bol a été la journée de mardi. Des centaines de jeunes de la commune ont tenté de prendre d’assaut le bâtiment abritant les services de la mairie. Et la réponse des autorités de la ville a été énergique. Selon plusieurs témoins, les gendarmes, après avoir vainement essayé de repousser les manifestants avec l’usage des gaz lacrymogènes, ont ouvert le feu. Le bilan, non clairement certifié, fait état d’au moins deux morts. Selon d’autres sources, il pourrait être de six, voire huit victimes, et de nombreux blessés. RFI

Sénégal : refus de délivrer les fiches de parrainage à Sonko
Le représentant de l’opposant sénégalais emprisonné Ousmane Sonko a été empêché mardi de récupérer les documents nécessaires à sa candidature à la présidentielle de 2024, malgré sa réintégration par la justice sur les listes électorales. Un juge sénégalais a ordonné jeudi la réintégration sur les listes électorales de M. Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers. Le temps est compté pour l’opposant qui doit recueillir ses parrainages et déposer sa candidature à la présidentielle de février, dont il serait l’un des favoris, d’ici le 26 décembre. Le mandataire Ayib Daffé, accompagné de son avocat Me Clédor Ly, s’est présenté mardi à la Direction générale des élections (DGE) et à la Direction de l’automatisation du fichier, des organismes sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, pour obtenir notamment les formulaires de recueil de parrainages. Mais ils ont été empêchés de voir les responsables de ces services et donc de recevoir les documents, ont-ils raconté à la presse…M. Sonko, 49 ans, a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, il a été condamné par contumace. Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Il dénonce dans toutes ces affaires un complot pour l’empêcher de participer à la présidentielle, ce que le pouvoir dément. Africanews avec AFP

Deux Rwandais reconnus coupables de «crimes de génocide» par la justice belge
La cour d’assises de Bruxelles a suivi la majorité des réquisitions du ministère public, mardi 19 décembre. Derrière les condamnations pour génocide et crimes de guerre, il y a des dizaines de meurtres et d’attaques commis à Kigali contre la minorité Tutsi entre avril et juin 1994, et dans le cas de Séraphin Twahirwa, une douzaine de viols « commis avec la volonté » de « blesser » et « d’humilier » et qui ont porté « atteinte à la fécondité des femmes Tutsi et à leurs liens sociaux », estiment les jurés. Ils présentent par ailleurs Séraphin Twahirwa comme un important chef interahamwe de Kigali ayant enrôlé et entraîné les miliciens qui ont ensuite tué sous des ordres, mais aussi à ses côtés dans le quartier de Gikondo. Pierre Basabose était quant à lui « au cœur de la machine génocidaire », selon la cour. L’arrêt précise qu’il a cautionné et encouragé ces massacres en apportant une aide financière et logistique aux interahamwe de Gikondo, mais aussi au média de la haine, la radio des Mille Collines, en tant qu’actionnaire. Le jury l’a déclaré coupable tout en notant que son état de santé altère sa capacité de discernement. Plusieurs experts ont en effet déclaré qu’à 76 ans, il souffre de démence sénile. Conformément au système de la cour d’assises belge, les réquisitions et le verdict sur les peines auront lieu dans un deuxième temps, dans les prochains jours. RFI

Au Ghana, l’exploitation minière illégale menace la filière cacao
Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, est confronté à des risques croissants pour sa récolte de fèves en raison des mineurs illégaux et des contrebandiers, selon des responsables de l’industrie, des agriculteurs et des écologistes. Alors que le Ghana traverse l’une des pires crises économiques de son histoire avec une inflation à 26,4% en novembre, l’exploitation minière illégale, connue localement sous le nom de « galamsey », pose un problème majeur pour la culture du cacao, l’un des piliers de l’économie nationale aux côtés de l’or et du pétrole…Selon le COCOBOD, le Ghana a récolté 1 million de tonnes de cacao entre 2020 et 2021. Mais ce chiffre tombe à 750.000 tonnes pour la récolte de 2022-2023 et sa prévision pour 2023-2024 oscille entre 650.000 et 700.000 tonnes en raison de l’impact des activités illicites. Outre la perte de terres agricoles, les activités minières contribuent également à la pollution des cours d’eau et nappes phréatiques en raison de l’utilisation de produits chimiques pour l’extraction. Obed Owusu-Addai, chargé de campagne à EcoCare Ghana, une organisation qui milite pour le bien être des agriculteurs, estime que le gouvernement doit encore améliorer les prix et le niveau de vie des agriculteurs. TV5