Le « Guānxì » (关系) est une caractéristique déterminante de la façon dont la Chine cultive ses partenariats diplomatiques. Le « Guānxì » est un système de pensée appartenant à la culture chinoise, qui élabore une réciprocité construite à travers des liens personnels et des obligations mutuelles. Un individu qui bénéficie du « guānxì » d’un autre est obligé de rendre la pareille pour faciliter la pérennité de la relation et faire en sorte de sécuriser ses objectifs. C’est ce qu’on appelle des « solutions gagnant-gagnant » (« liǎng quán qí měi » ; 两全其美) où les deux parties « tirent le meilleur des deux mondes ». … Alors que le « guānxì » devrait théoriquement donner aux pays africains un certain poids dans leurs rapports avec la Chine, les dirigeants africains ont tendance à utiliser cette réciprocité pour inciter leurs partenaires chinois à investir dans leurs projets personnels. Une étude de la géographie de l’aide étrangère chinoise en Afrique a révélé que les projets financés par la Chine dans 49 pays entre 2000 et 2012 étaient nettement plus susceptibles d’être alloués aux régions de naissance des présidents africains. Le résultat final du « guānxì » instrumentalisé est que les élites africaines en tirent des avantages pécuniaires et renforcent leurs réseaux d’influence, tandis que les entreprises chinoises en bénéficient en profitent pour augmenter leur poids politique, qu’elles utilisent pour promouvoir encore plus leurs intérêts. En bref, il s’agit d’un arrangement « gagnant-gagnant » — pour les personnes concernées. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les rebelles éthiopiens du Tigré, qui avaient avancé ces derniers mois dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, sont en train de se replier afin d’« ouvrir la porte » à l’aide humanitaire, a annoncé à l’AFP leur porte-parole, lundi 20 décembre. Cette annonce ouvre une nouvelle phase de ce conflit meurtrier qui oppose depuis plus d’un an les forces progouvernementales aux rebelles tigréens et a déclenché une profonde crise humanitaire. « Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré », a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Jusqu’ici, le TPLF qualifiait d’« absolument pas envisageable » le retrait de ces deux régions, réclamé par le gouvernement comme préalable à des négociations. De leur côté, les rebelles exigeaient des autorités fédérales qu’elles mettent fin au « siège » humanitaire du Tigré. … Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures, mais les communications sont coupées dans les zones de combat et l’accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain. Pendant un temps, les rebelles affirmaient se trouver à environ 200 km de la capitale, Addis-Abeba. Fin novembre, les médias d’Etat avaient annoncé l’arrivée sur le front du premier ministre Abiy Ahmed pour y mener une « contre-offensive ». Le gouvernement a ensuite revendiqué plusieurs victoires. Le Monde avec AFP
Alaa Abdel Fattah, figure centrale de la révolte de 2011 en Egypte, déjà en détention provisoire, a été condamné à cinq ans de prison par un tribunal d’exception du Caire pour « diffusion de fausses informations », a annoncé sa sœur, Mona Seif, sur Twitter, lundi 20 décembre. Le verdict ne peut faire l’objet d’appels. Deux autres militants ont été condamnés à quatre ans de prison pour les mêmes charges : Mohamed Al-Baqer, l’ancien avocat de M. Abdel Fattah, et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias Oxygen. Surnommé « l’icône de la révolution » de 2011 qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir, M. Abdel Fattah a déjà fait l’objet de plusieurs condamnations. Il a été emprisonné sous les régimes de l’autocrate Hosni Moubarak, de son successeur islamiste Mohamed Morsi (2012-2013) et de l’actuel chef de l’Etat, Abdel Fattah Al-Sissi. En détention provisoire depuis plus de deux ans, il a passé au total sept ans en prison depuis 2013. En octobre, un recueil des articles de M. Abdel Fattah parus depuis 2011 avait été publié, sous le titre Vous n’avez pas encore été vaincu. … Les Etats-Unis, qui ont déjà gelé 10 % de leur aide en raison des violations répétées des droits humains qu’ils reprochent à ce pays allié, ont exprimé leur « déception » au sujet de ces condamnations. « Les journalistes, les défenseurs des droits humains et tous ceux qui veulent exercer pacifiquement leur liberté d’expression devraient pouvoir le faire sans risquer » des « représailles », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, affirmant que les relations américano-égyptiennes sortiraient « renforcées » d’une amélioration sur ce front en Egypte. Le Monde avec AFP
Alors que des milliers d’opposants contre le coup d’État militaire du 25 octobre continuent de manifester au Soudan, plusieurs femmes auraient été agressées sexuellement, a déploré mardi le Bureau des droits de l’homme de l’ONU. « Nous avons reçu des informations profondément troublantes faisant état de violences sexuelles et de harcèlement par les forces de sécurité, lors des manifestations qui ont eu lieu à Khartoum le dimanche 19 décembre 2021 », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH). Les services de la Haut-Commissaire Michelle Bachelet ont reçu « des allégations selon lesquelles 13 femmes et filles ont été victimes de viols ou de viols collectifs ». « Notre Bureau conjoint des droits de l’homme au Soudan a également reçu des allégations de harcèlement sexuel par les forces de sécurité à l’encontre de femmes qui tentaient de fuir la zone autour du palais présidentiel dans la soirée du 19 décembre 2021 », a ajouté Mme Throssell, plaidant pour « une enquête rapide, indépendante et approfondie sur ces allégations de viol et de harcèlement sexuel ». ONU Info
Abdallah Hamdok avait été arrêté le 25 octobre dernier, date du coup d’État mené par le général Abdel Fattah al-Burhan, dont les hommes avaient également détenu la quasi-totalité des représentants civils de la transition soudanaise. Placé en résidence surveillée pendant plusieurs semaines, cet ancien économiste de la Commission africaine des Nations unies, était alors largement plébiscité par la rue qui réclamait sa libération. Une vague de popularité qui s’est finalement fracassée après son retour et la signature le 21 novembre d’un accord controversé avec la junte. Le général Burhan a ramené Abdallah Hamdok à son poste en lui donnant pour mission de former un gouvernement de technocrates en attendant des élections promises par les militaires en juillet 2023. Cet accord a été perçu comme une trahison par de larges pans du camp pro-démocratie et de nombreux partis politiques et d’organisations de la société civile. Conformément à l’accord qu’il a signé avec la junte, Abdallah Hamdok doit d’abord mener une concertation politique avec différents représentants de partis avant de former un gouvernement. Mais le Premier ministre est isolé. Seule une équipe restreinte d’universitaires ou d’anciens ministres lui est restée fidèle. « Il a fait une grave erreur politique », commente Yassir Arman, un ancien conseiller qui lui a tourné le dos. Il estime qu’Abdallah Hamdok n’a pas le pouvoir de renverser les décisions prises par le général Burhan, notamment les centaines de nominations de proches de l’armée à des postes clés dans les administrations. RFI
Le Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Johnatan, est attendu à Bamako, ce mardi 21 décembre, rapportent lundi des médias maliens. Goodluck Jonathan effectuera cette visite officielle accompagné du président de la commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi BROU, selon des médias. Ladite visite intervient dans le cadre de la mise en application des dernières recommandations de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sur le Mali et fait suite aux missions de suivi antérieures. Le président Goodluck est porteur d’un message des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO au président de la Transiton, Assimi Goita. La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est réuni le 12 décembre dernier, à Abuja, au Nigeria, veut la tenue des élections comme prévues le 28 février 2022. Les dirigeants de la transition, eux, optent pour une rallonge, le temps d’examiner les problèmes à l’origine des crise au Mali. APS
Le président du parti Sadi, figure de l’opposition, est détenu depuis deux semaines. Il doit être jugé le 15 février pour des faits d’injures contre le Premier ministre de la transition Choguel Maïga. Ce Collectif de défense des acquis démocratiques (Codef-AD) se fixe aussi pour objectif de « veiller sur les acquis démocratiques de la révolution de mars 1991 », date à laquelle une insurrection populaire a conduit à la chute du régime de Moussa Traoré. “C’est vraiment la première réaction d’envergure que nous entreprenons, prendre contact avec des personnalités pour dire que c’est un excès du pouvoir qui a emmené Mariko en prison. Parce qu’Oumar Mariko est un acteur majeur de la révolution du 26 mars et il a tenu des propos en entretien privé, et ces propos se sont retrouvés, par qui ne sait, sur les réseaux sociaux. Et c’est sur cette base qu’il s’est retrouvé en prison.” RFI
L’état-major français a annoncé, mardi 21 décembre, avoir « neutralisé » au Niger l’un des auteurs de l’assassinat de six humanitaires français, de leur guide et de leur chauffeur nigériens en août 2020 dans le parc de Kouré, revendiqué par le groupe Etat islamique au Sahel (EIGS). « Le 20 décembre 2021, au Niger, les forces françaises de l’opération Barkhane ont conduit une opération visant un chef de groupe de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Au cours de cette opération, en étroite coordination avec les autorités nigériennes, la Force Barkhane a neutralisé Soumana Boura », peut-on lire dans ce communiqué. « Après l’avoir localisé dans une zone sanctuaire de l’EIGS au nord de la ville de Tillabéri, puis formellement identifié, il a été neutralisé par une frappe aérienne. Un groupe commando a ensuite été héliporté pour reconnaître et fouiller la zone de la frappe ». Soumana Boura, présenté comme un chef de groupe de l’EIGS, dirigeait un groupe de plusieurs dizaines de combattants actifs de l’EIGS dans la zone de Gober Gourou et de Firo, dans l’ouest du Niger. Il faisait partie « du commando qui, sur ordre Abou Walid Sahraoui, neutralisé par la Force Barkhane en août 2020, a exécuté froidement 8 personnes, 6 Français et leurs 2 accompagnateurs nigériens, dans le parc de Kouré, au sud-est de Niamey. Il avait filmé l’exécution et en avait assuré la médiatisation », précise l’armée française dans son communiqué. France24 avec AFP
L’armée mozambicaine, appuyée par des soldats de forces africaines alliées, a attaqué une base rebelle et tué dix insurgés dans le nord du Mozambique, a indiqué le ministère de la Défense. La province à majorité musulmane du Cabo Delgado (nord-est), riche en gaz, est le théâtre depuis 2017 d’un insurrection jihadiste qui a tué au moins 3.500 personnes et contraint près de 820.000 habitants à fuir leurs foyers. Depuis juillet, plus de 3.000 soldats africains – notamment sud-africains et rwandais – et des instructeurs européens et américains appuient et forment l’armée mozambicaine, débordée par les insurgés. Dimanche, les forces mozambicaines et alliées « ont attaqué une base terroriste dans (le district de) Macomia et abattu dix terroristes », a déclaré lundi soir le ministre mozambicain de la Défense, Cristovao Chume. Depuis début décembre, les jihadistes ont attaqué plusieurs villages du district de Macomia, dans la province du Cabo Delgado. « La situation est inquiétante », mais « nos forces sont sur le terrain et dans les semaines qui viennent nous obtiendrons des résultats positifs », a assuré le ministre. AFP
Accentuer leurs efforts et leur présence là où il y en a le plus besoin, et mieux se coordonner. C’est ce que le Conseil de sécurité de l’ONU demande à la Monusco, après avoir renouvelé son mandat en RDC pour un an, à l’unanimité. Avec des exigences détaillées, puisqu’il réclame tout d’abord à la force de se retirer d’ici juin prochain de la province du Tanganyika, dans le Sud-Est, et de redéployer ses hommes sur l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Les conflits persistent dans ces trois provinces effectivement – le Nord-Kivu et l’Ituri sont depuis début mai sous état de siège, les militaires ont les pleins pouvoirs, mais cela n’a pas permis de stopper les exactions des groupes armés pour l’instant. C’est aussi dans ces trois provinces que des soldats ougandais tentent d’affaiblir les positions des rebelles du groupe des Forces démocratiques alliées depuis trois semaines. Le Conseil demande enfin à la Monusco, composée de 14 000 militaires et 2 000 policiers, d’augmenter ses opérations conjointes avec les forces congolaises. Une demande alignée avec la signature il y a deux semaines de Directives des opérations conjointes entre l’armée congolaise et la Monusco. RFI