Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest ciblent les autoroutes du Nigeria (Infographie)
Une augmentation des embuscades perpétrées par Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest risque d’isoler de plus en plus les 4 millions d’habitants de l’État de Borno. Sur les autoroutes de l’État de Borno, les évènements violents liés à Boko Haram et son groupe dissident, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) ont été multipliés presque par six (pour atteindre 67 épisodes) au cours de l’année écoulée. Les décès recensés liés à ces attaques sur les autoroutes ont quant à eux quadruplé sur cette période (pour atteindre 59 morts). Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les Nations Unies ont condamné une attaque terroriste meurtrière perpétrée vendredi dans la ville de Galkayo, dans le centre de la Somalie. Selon des informations rapportées par la presse, des centaines de personnes étaient rassemblées vendredi dans un stade de la ville de Galkayo, dans la région de Mugdu, et attendaient la visite du Premier Ministre somalien, Mohamed Hussein Rolbe, lorsqu’une attaque-suicide a été déclenchée. Cette dernière a été revendiquée par le groupe terroriste shebab. De nombreuses personnes ont été tuées et blessées dans cette attaque. Trois hauts responsables de la sécurité somalienne font partie des victimes. ONU Info
Dimanche 20 décembre au soir, le porte-parole de la force de l’ONU en Centrafrique a assuré à l’AFP que la situation était « sous contrôle » après le début d’une offensive de rebelles, une semaine avant les élections présidentielle et législatives. Vendredi soir, trois des plus puissants groupes armés qui occupent plus des deux-tiers du pays avaient commencé à progresser sur des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale Bangui. Ils avaient en outre annoncé leur fusion. Dans la foulée, le gouvernement avait accusé l’ex-chef de l’État François Bozizé de « tentative de coup d’État » avec une « intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui » en cette période électorale. Le parti de François Bozizé a démenti ces accusations. Les élections présidentielle, avec pour favori le président sortant Faustin-Archange Touadéra, et législatives sont prévues le 27 décembre. France24 avec AFP
Le Rwanda a envoyé des troupes en Centrafrique, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère rwandais de la Défense. Bangui a également annoncé le déploiement de « plusieurs centaines » de soldats russes. « La Russie a envoyé plusieurs centaines d’hommes des forces régulières et des équipements lourds » dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, a déclaré Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée. Le Kremlin a exprimé lundi sa « sérieuse inquiétude » face aux vives tensions préélectorales, sans toutefois s’exprimer sur la présence de troupes en Centrafrique, où des sociétés de sécurité russes assurent déjà la protection du président, Faustin-Archange Touadéra. Jeune Afrique avec AFP
C’est une des manifestations les plus spectaculaires de la présence russe en République centrafricaine. Nous sommes ce 15 octobre 2020 sur l’une des artères les plus fréquentées de Bangui. Des centaines de taxi-motos et une foule curieuse accompagnent au son des klaxons l’arrivée de six blindés sur lesquels flottent drapeau russe et centrafricain. Ces vénérables BRDM-2, véhicules de transports de troupes conçus sous l’ère soviétique dans les années 60, doivent désormais équiper une armée centrafricaine toujours soumise à un embargo sur les armes depuis 2014 et dépourvue d’équipement lourd. Dix autres blindés supplémentaires sont attendus. Cette livraison est intervenue à quelques mois de l’élection présidentielle du 27 décembre, alors que les trois quarts du territoire centrafricain sont occupés par des groupes armés qui terrorisent la population civile. Le président Faustin-Archange Touadera, élu en 2016, brigue un second mandat. Cette livraison russe d’armes, présentée comme un don, n’est pas une première. TV5Monde
Les attaques sanglantes se multiplient, qu’elles soient le fait des jihadistes affiliés à Boko Haram à l’est du pays, ou des bandits lourdement armés à l’ouest. Le kidnapping de 344 lycéens par ces gangs criminels, avant leur libération six jours plus tard, a mis en lumière le rapprochement entre ces réseaux et souligné la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Ce week-end, une série d’attaques a encore secoué le nord du Nigeria. À l’est, 35 personnes ont été capturées vendredi sur l’axe Damaturu – Maiduguri, l’un des routes les plus dangereuses du pays. Une action revendiquée par l’Iswap, la faction de Boko Haram ayant fait allégeance à l’État islamique. Le lendemain, les combattants de la même organisation ont ouvert le feu sur un convoi militaire à proximité de la ville de Mafa, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Maiduguri. Cinq militaires ont été tués. Le même jour, la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau a revendiqué un attentat suicide qui a fait trois morts et deux blessés graves dans l’État de Borno. RFI
Des dizaines d’écoliers ont été kidnappés samedi soir par des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria avant d’être libérés, dimanche 20 décembre au matin, grâce à l’intervention armée d’un groupe d’auto-défense. Ce fait survient 48 heures après la libération de 344 adolescents, dont l’enlèvement avait été revendiqué par le groupe terroriste Boko Haram. Samedi soir, « 80 écoliers qui rentraient dans leur village de Mahuta, dans l’État de Katsina […] ont été enlevés par des bandits qui avaient déjà kidnappé quatre personnes et volé 12 vaches », a déclaré le porte-parole, précisant que les « 84 personnes enlevées ont été récupérées » dimanche matin. Selon des sources locales, le nombre de ces écoliers s’élève à 113. France24 avec AFP
Après le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud annonce à son tour avoir détecté une nouvelle variante du coronavirus sur son territoire. Cette mutation a été annoncée, ce week-end, par le ministre de la Santé sud-africain qui s’appuie sur les recherches de scientifiques nationaux. Cette nouvelle variante du Covid-19 semble se propager plus rapidement. Le pays compte au total plus de 900 000 cas positifs et près de 25 000 morts. Depuis le mois dernier, l’Afrique du Sud connaît une deuxième vague et le Covid-19 est davantage transmis par les populations les plus jeunes. Les mutations des virus sont une chose tout à fait normale et courante et les autorités indiquent qu’il n’y a pas lieu, pour l’instant, de paniquer. Elles précisent néanmoins que cette variante semble se propager plus rapidement. RFI
Entre le manque de moyens et l’absence de mesures plus strictes, les autorités maliennes n’avaient pas d’autres choix que la fermeté alors que le nombre de cas de Covid-19 augmente depuis plusieurs semaines. Alors, vendredi 18 décembre, le couperet est tombé : fermeture des écoles, bars, restaurants et de certains commerces du samedi 19 décembre jusqu’au 10 janvier. C’est le porte-parole du gouvernement, Harouna Mahamadoun Toureh qui l’a annoncé à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire. Pour aller plus loin, le Mali a décidé d’un « état d’alerte sanitaire » pour six mois et un état d’urgence pour dix jours. « Il s’agit d’une question de vie ou de mort », s’alarmait-il un peu plus tôt. Au tout début de la pandémie, le Mali a adopté des mesures contraignantes, comme le couvre-feu et la fermeture des lieux publics pour limiter la propagation du virus. Le Point
Face à une fin d’année particulièrement agitée dans la Corne de l’Afrique, l’autorité régionale de l’Igad a tenu une réunion extraordinaire dimanche à Djibouti, en présence du président de la commission de l’Union africaine, pour discuter des défis sécuritaires à venir. La tension était palpable entre les leaders d’Afrique de l’Est, notamment les dirigeants éthiopien et soudanais, dont les forces s’affrontent depuis quelques jours à la frontière. « La Corne de l’Afrique se trouve aujourd’hui dans une situation particulière, elle fait face à plus d’une menace sérieuse ». Des mots signés Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine (UA) qui ouvrait le sommet à Djibouti. RFI
Alors que les gouvernements de la sous-région continuent de souffrir des attaques de groupes armés, l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) publie ce lundi les résultats d’une nouvelle saisie d’armes légères, de munitions et de produits de contrebande. Du 30 novembre au 6 décembre, l’opération transfrontalière de contrôle des trafics illicites d’armes à feu « KAFO II » a permis la saisie (entre autres) de plus de 40 000 bâtons de dynamite, de 6 000 cartouches, d’une tonne et demie de drogue et de quelques soixante mille litres de carburants de contrebande. Répartis entre le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Mali, les agents d’INTERPOL et de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC),en coopération avec les services nationaux des Douanes, de Police et de Gendarmerie affirment s’être livré à plus de 12 000 opérations de contrôle. Africa News
Une montée en puissance sans cesse reportée et des résultats en deçà des attentes: la force conjointe du G5 Sahel, coalition militaire régionale mise sur pied pour combattre les groupes jihadistes au sud du Sahara peine à convaincre de son efficacité, trois ans après sa création. Composée de sept bataillons fournis par les cinq pays du Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie), cette force a pour mission de faire évoluer ensemble les soldats sahéliens, toutes nationalités confondues, contre une menace jihadiste transfrontalière. Trois couloirs, ou « fuseaux » de 200 km de large de part et d’autre des frontières communes, « constituent (le) domaine d’opérations » de ces bataillons, installés dans leur pays respectifs, selon l’état-major de la force, qui programme leurs opérations. AFP
L’ONU poursuit sa mission de paix en RD Congo. Une résolution rédigée en ce sens par la France a été adoptée, vendredi 18 décembre, par 14 membres du Conseil de sécurité sur 15, la Russie s’abstenant. Elle prévoit « d’étendre jusqu’au 20 décembre 2021 le mandat de la Monusco en RD Congo », avec des effectifs maximum autorisés d’environ 16 300 militaires et policiers. Le texte demande au secrétariat de l’ONU « d’envisager de réduire encore le niveau de déploiement militaire et la zone d’opérations de la Monusco en fonction de l’évolution positive de la situation sur le terrain, notamment dans les régions où la menace posée par les groupes armés n’est plus significative ». À cet égard, le Conseil de sécurité « approuve » le plan conjoint ONU-RDC présenté en octobre sur un « retrait progressif de la Monusco et les grands paramètres de la transition [visant à confier les responsabilités assurées par les Casques bleus aux forces congolaises] », précise la résolution. France24 avec AFP
Un calme précaire est observé à Pinga. Les habitants qui avaient fui les affrontements sont de retour. L’armée, la police et les autorités locales s’en réjouissent, mais la situation aux alentours de la cité du Nord-Kivu reste inquiétante. Des hommes armés sévissent toujours. Conséquences, des milliers de personnes habitant dans les villages de la zone se rapprochent davantage de Pinga où se trouve une base de la mission de l’ONU déployée dans le pays, la Monusco. Parmi ces déplacés, il y a Pierre, un habitant de la région, qui témoigne : « Si tu te rapproche de Basirua, tu vas trouver des miliciens fidèles à Gilbert Bwira. À environ cinq kilomètres de la cité de Pinga, il y a des combattants de l’APCLS (Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain, une milice maï-maï, NDLR). Un peu plus loin, il y a aussi les miliciens qui sont sous les ordres de Guidon Shimiray. Il n’y a pas la paix. » RFI
Les discussions seront menées par le Premier ministre Hamed Bakayoko qui invite les adversaires du président Alassane Ouattara à discuter. La réélection de ce dernier le 31 octobre dernier à un troisième mandat est toujours contestée par ses adversaires. Ce dialogue doit se tenir alors que le secrétaire exécutif du PDCI Maurice Kakou Guikahué vient d’être évacué en France pour raisons de santé. Son état s’est détérioré alors qu’il était toujours emprisonné à la maison d’arrêt d’Abidjan. RFI
Au Gabon, un projet de Constitution a été adopté la semaine dernière par le gouvernement. La principale modification, largement commentée consiste en l’instauration d’un intérim assuré par trois personnalités en cas de vacance du pouvoir. La présence du ministre de la Défense, aux côtés des présidents des deux chambres du Parlement, dans ce nouveau dispositif, suscite beaucoup d’interrogations. « Un triumvirat pour assurer l’intérim du président de la République en cas de vacance du pouvoir », alerte Gabon Média Time, un des principaux médias en ligne du pays. « Le plus grand commun diviseur », titre pour sa part le quotidien Gabon Review qui soutient qu’en « accordant une place de choix au ministre de la Défense », la Constitution « élaborée en catimini est l’expression d’une volonté de conserver le pouvoir, y compris par le recours à la force ». RFI
Deux ans après le début de la révolte qui a conduit à la chute d’Omar el-Béchir, des milliers de manifestants ont défilé, samedi 19 décembre, dans plusieurs villes du Soudan, frustrés par l’absence de changement dans leur vie quotidienne. Après après avoir brûlé des pneus provoquant des volutes de fumée noire à El Sahafa, un quartier du sud de la capitale Khartoum, des manifestants se sont dirigés vers le palais présidentiel en scandant « Justice, Justice », et « Taskout Bass » (« La chute, point final »), alors que d’autres arboraient le drapeau soudanais ou des photos de « martyrs » tués durant les manifestations de 2019. Ils reprenaient les mots d’ordre de la révolution et certains scandaient « le peuple veut la chute du régime », un cri présent dans les manifestations durant le Printemps arabe. Les manifestants étaient plusieurs milliers dans le pays, selon des estimations de journalistes et correspondants de l’AFP. France24 avec AFP
Les militants du Hirak ont suspendu leurs manifestations pour cause de Covid-19, mais le mouvement ne s’est pas essoufflé, l’esprit de la révolte est toujours là. Il est moins visible, moins présent dans la rue, néanmoins, le Hirak survit et les hommes et femmes qui ont créé ce mouvement populaire, en février 2019, réclament toujours le changement. La contestation aujourd’hui s’organise, explique Nadia Salem, du collectif Free Algeria : « Les gens travaillent pour s’organiser en corporations professionnelles, les étudiants, les artistes, les avocats, et pour ce qui me concerne, au sein de la diaspora à l’étranger, puisque la diaspora est active. Aujourd’hui, moi à Paris, je communique avec les Algériens du monde entier, aux USA, au Canada, en Italie, en Belgique, partout nous sommes aujourd’hui connectés, nous nous organisons, et nous préparons la suite. » RFI
Enfin du concret sur la question des migrations en Afrique. Deux ans après l’adoption du pacte de Marrakech, pour une meilleure coopération internationale pour une « migration sûre », lors de l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 2018, les États africains ne sont pas restés les bras croisés. Par la voix du roi Mohammed VI, qui est responsable au sein de l’Union africaine du dossier des migrations, l’organisation panafricaine a établi un agenda avec comme points essentiels la création d’un observatoire africain des migrations (OAM ). Son objectif : contribuer à prendre les décisions, à instaurer des stratégies migratoires et à donner une vision claire sur la migration africaine, tout en réfutant les mythes qui se tissent autour de cette question. Le Maroc vient d’inaugurer le siège de cette structure portée par l’Union africaine, à Rabat, vendredi 18 décembre, Journée internationale des migrants. En effet, cet observatoire est parti du constat qu’il n’y a pas que l’Europe qui est impactée par les migrations, l’Afrique aussi, ne serait-ce que par les drames humains vécus par les familles et les pertes sur les plans économiques. Le Point