Au Soudan du Sud, les forces gouvernementales reprennent la ville de Nasir
Les forces gouvernementales du Soudan du Sud ont repris la ville de Nasir (nord-est), point clé dans la crise politique qui s’aggrave dans le pays et menace de dégénérer en guerre civile, a déclaré dimanche 20 avril un porte-parole de l’armée. Les affrontements autour de Nasir, dans l’Etat du Nil supérieur, ont contribué à faire échouer l’accord de partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival de longue date, le vice-président Riek Machar…L’armée a déclaré cette semaine qu’elle avait également repris la ville voisine d’Ulang, longtemps contrôlée par les forces de Riek Machar. Le Monde avec AFP
RDC: Le M23 accusé de pillages lors de son retrait de Kalehe
Les rebelles du M23 sont accusés d’avoir commis des actes de pillage, dimanche 20 avril, lors de leur retrait des hauts plateaux de Kalehe, dans le Sud-Kivu. Des témoins rapportent que, lors de leur passage, ils ont systématiquement dévalisé des kiosques et des boutiques du centre commercial de Kasheke. Selon des sources locales, des mouvements massifs de combattants du M23 ont été observés depuis les hauts plateaux de Kalehe, notamment à Bushaku 1, Bushaku 2 et Kayeye. Lors de ces mouvements, les rebelles se sont livrés aux actes de pillages et extorsion. Des passants se sont fait voler leurs téléphones et leur argent, tandis que d’autres, en particulier des jeunes, ont été forcés de transporter les bagages des rebelles. Par ailleurs, des habitations situées le long de la route nationale numéro 2 (RN2) ont été pillées. Certains témoins affirment que les rebelles auraient largué des bombes et tiré des coups de feu nourris, contraignant les habitants à rester cloîtrés chez eux. Des sources concordantes indiquent que les combattants Wazalendo ont riposté en engageant des affrontements avec le M23 pendant au moins une heure dans la localité d’Irambo. Radio Okapi
En RDC, le gouvernement suspend les activités du parti de l’ex-président Joseph Kabila
Le gouvernement congolais a ordonné la suspension des activités du parti de l’ex-président Joseph Kabila. Cette décision, jugée « arbitraire » par le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a été publiée par le ministère de l’intérieur dans un communiqué, le samedi 19 avril, et s’applique « sur toute l’étendue du territoire national ». Le gouvernement accuse M. Kabila d’« activisme avéré », et son parti de garder un « silence coupable voire complice » face au groupe armé du Mouvement du 23 mars (M23) soutenu par le Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu entre le pouvoir du président Félix Tshisekedi et le camp de son prédécesseur Joseph Kabila, qui a récemment annoncé son retour dans l’est de la RDC, en partie contrôlé par le M23. Joseph Kabila avait dirigé la RDC pendant dix-huit ans (2001-2019) avant de transmettre le pouvoir à Félix Tshisekedi au prix d’un accord de coalition qui a éclaté au bout de deux ans. Le Monde avec AFP
Au Tchad, signature d’un accord de paix dans une zone aurifère du nord du pays
Le pouvoir tchadien a conclu dimanche 20 avril un accord de paix avec une milice du Tibesti (nord du Tchad), mettant ainsi un terme à plusieurs années d’instabilité dans la localité aurifère de Miski, a constaté un correspondant l’Agence France-Presse (AFP). L’accord signé par le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, prévoit une amnistie générale pour les membres des forces tchadiennes de défense et de sécurité et pour ceux du comité d’autodéfense de Miski qui ont participé aux affrontements pendant la période 2019-2020. Autre point important de l’accord : tous les permis d’exploitation minière sont annulés et toutes les activités minières dans la zone de Miski et ses environs sont suspendus en attendant les conclusions des études cartographiques. Miski, situé à quelque 200 kilomètres de Bardaï, chef-lieu de la province du Tibesti dans l’extrême nord du Tchad est une localité dont le sous-sol regorge d’importants gisements d’or. Depuis plusieurs années, cette zone aurifère est défendue par un comité d’autodéfense qui empêche l’Etat d’y accéder aux fins d’exploitation des ressources du sous-sol. Plusieurs revendications majeures des locaux n’avaient pas alors trouvé satisfaction dont la question de l’exploitation de gisement d’or, à l’origine de leur révolte. Le Monde avec AFP
Au Nigeria, des hommes armés tuent 56 personnes dans l’Etat de Benue
Des hommes armés ont tué au moins 56 personnes dans la nuit de jeudi 17 avril à vendredi 18 dans l’Etat de Benue, situé dans l’est du Nigeria, a déclaré Solomon Iorpev, le conseiller média du bureau du gouverneur, à l’Agence France-Presse (AFP) samedi 19, révisant un précédent bilan de 17 morts…Les affrontements entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires au sujet de l’utilisation des terres sont fréquents et souvent violents dans le pays. Le gouverneur Hyacinth Alia avait précédemment attribué les attaques dans les zones gouvernementales locales d’Ukum et de Logo à des « bergers présumés ». De nombreux éleveurs appartenant à l’ethnie musulmane des Fulanis et de nombreux agriculteurs étant chrétiens, les affrontements dans le centre et l’est du pays prennent souvent une dimension religieuse ou ethnique. Deux attaques menées par des hommes armés non identifiés au début du mois dans l’état voisin du Plateau ont fait plus de cent morts. L’accaparement des terres, les tensions politiques et économiques entre les sédentaires et ceux qui sont considérés comme des étrangers, ainsi que l’afflux de prédicateurs musulmans et chrétiens extrémistes qui soufflent sur les braises, ont accentué les divisions dans la région du Plateau au cours des dernières décennies. Le Monde avec AFP
En Tunisie, des peines de prison allant jusqu’à soixante-six ans pour complot contre la sûreté de l’Etat
A l’issue d’un procès sans précédent pour complot contre le président tunisien, Kaïs Saïed, le tribunal a prononcé de lourdes peines de prison allant jusqu’à soixante-six ans, d’après des médias locaux et un avocat à l’Agence France-Presse (AFP), samedi 19 avril. Quelque quarante accusés étaient jugés, dont des figures de l’opposition. Dans un premier temps, un responsable du parquet antiterroriste, cité par les médias locaux, avait annoncé des peines allant de treize à soixante-six ans pour les prévenus, jugés coupables à divers degrés de complot contre la sûreté de l’Etat et d’adhésion à un groupe terroriste. Mais une liste communiquée à l’AFP par plusieurs avocats, « sous réserve de confirmation officielle », fait état d’au moins une peine minimale de quatre ans. Les condamnés peuvent faire appel de ces peines prononcées en première instance. Parmi les condamnés se trouvent des personnalités connues de l’opposition, des avocats, des hommes d’affaires, dont certains sont emprisonnés depuis leur arrestation il y a deux ans, d’autres sont en liberté et une partie vit en exil à l’étranger…Depuis l’ouverture du procès, le 4 mars, les avocats de la défense ont exigé, lors d’interventions houleuses, la comparution au tribunal de tous les accusés, dont au moins six ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ». La défense a dénoncé un dossier « vide », tandis que l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif » où le président « instrumentalise le système judiciaire pour s’en prendre aux opposants et aux dissidents ». Le Monde avec AFP
Au Sénégal, un militaire blessé et un autre porté disparu lors d’une opération en Casamance
Un militaire a été blessé, et un autre est « porté disparu », depuis mercredi 16 avril, lorsqu’un détachement militaire sénégalais a été « pris à partie par un groupe armé » lors d’une « opération » en Casamance (Sud), a affirmé jeudi l’armée dans un communiqué. Selon plusieurs médias locaux, des hommes armés non identifiés ont attaqué pendant la nuit de lundi à mardi plusieurs boutiques dans le village de Djinaki, emportant avec eux une importante somme d’argent et plusieurs téléphones portables. « Suite aux exactions commises dans la localité de Djinaki par des individus armés », un détachement a « lancé une vaste opération dans le secteur pour traquer les assaillants », écrit la direction des relations publiques des armées (Dirpa)…La Casamance, séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes y ont pris le maquis, avec un armement rudimentaire, après la répression d’une marche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), en décembre 1982. A la fin de février, les autorités sénégalaises et la rébellion indépendantiste ont signé à Bissau un « accord important » visant à installer une paix définitive dans cette région. Ces pourparlers étaient les premiers rendus publics entre les indépendantistes et les nouvelles autorités, élues en mars 2024. Le Monde avec AFP
En Guinée équatoriale, la présence de mercenaires russes suscite des critiques
La présence de mercenaires russes en Guinée équatoriale suscite critiques et questions dans ce pays frappé par la pauvreté et le chômage. Des Blancs portant des treillis militaires, parfois ornés d’insignes russes, sont apparus en août 2024. On les voit notamment à proximité du palais de Malabo, en bord de mer, à l’heure de la relève. La colère s’exprime dans les discussions en cercle privé, ce pays d’Afrique centrale étant dirigé depuis quarante-cinq ans par un autocrate, Teodoro Obiang Nguema, peu enclin à la liberté d’expression…Pour l’avocat équato-guinéen Tutu Alicante, de l’association de défense des droits humains EG-Justice, établie aux Etats-Unis, la présence de mercenaires est « extrêmement inquiétante ». « Le gouvernement a l’obligation d’informer le peuple de la présence de militaires étrangers ou de mercenaires sur le territoire équato-guinéen : pourquoi ils sont là, combien de temps ils resteront, comment ou combien ils sont payés… », dit-il, joint au téléphone par l’Agence France-Presse (AFP). Pour l’instant, les informations officielles se sont limitées à quelques communiqués elliptiques après les trois visites du président Obiang en Russie (en 2023 et en 2024) et les deux audiences à Malabo du vice-ministre russe de la défense, Iounous-bek Evkourov, le 1er décembre 2024 et le 3 mars 2025. Le Monde avec AFP
Côte d’Ivoire: à six mois de la présidentielle, l’ONU appelle à y consolider paix et démocratie
En Côte d’Ivoire, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a achevé ce 19 avril 2025 une visite de 48 heures à Abidjan. Leonardo Santos Simão a rencontré les acteurs clés du processus électoral à six mois de la présidentielle. Il a d’abord eu un entretien avec le président du pays Alassane Ouattara, puis une rencontre avec les responsables de la Commission électorale indépendante (CEI), et enfin avec les principales forces d’opposition. En deux jours, Leonardo Santos Simão a échangé avec les partis politiques engagés dans la course à la présidentielle, prévue pour le 25 octobre. Dans le camp de l’opposition, des préoccupations persistent : appel à une nouvelle révision de la liste électorale, refonte de la CEI, ou encore reprise du dialogue politique. Des revendications exprimées notamment par le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, et la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’lvoire (Cap-Côte d’Ivoire). Cette dernière regroupe notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), le Front populaire ivoirien (FPI) et le Mouvement des générations capables (MGC). Leonardo Santos Simão, lui, a lancé un appel à l’apaisement. Il a exhorté les Ivoiriens à œuvrer ensemble pour l’intérêt national. Objectif affiché : des élections pacifiques et transparentes. RFI