Après avoir été frappée par des inondations meurtrières, l’Afrique du Sud a commencé, mardi 19 avril, à évaluer les destructions d’une semaine de violentes intempéries dans la région de Durban, sur la côte est. Au moins 448 personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan communiqué dans la soirée, et les premières estimations économiques se montent à plusieurs centaines de millions d’euros. « Cinq nouveaux corps ont été retrouvés aujourd’hui », a déclaré sur le terrain le ministre en chef de la province, Sihle Zikalala. « Les pires inondations que nous ayons jamais vues », a déploré, plus tôt, la ministre chargée de la gestion des catastrophes, Nkosazana Dlamini-Zuma. Les pluies torrentielles et les glissements de terrains ont engendré le chaos dans l’agglomération de la ville portuaire de 3,9 millions d’habitants, épicentre de la catastrophe dans le Kwazulu-Natal : routes défoncées, ponts effondrés, canalisations éventrées. Le président, Cyril Ramaphosa, a déclaré lundi l’état de catastrophe nationale, qui doit permettre le déblocage de ressources exceptionnelles. Des hélicoptères survolent encore la ville à la recherche de dizaines de personnes toujours portées disparues. L’afflux de cadavres a mis les morgues sous pression. Le Monde avec AFP
Un nouveau gouvernement « resserré » a été nommé, mercredi 20 avril, en Côte d’Ivoire dans lequel les principaux ministres sont maintenus, quelques heures après la prestation de serment de Tiemoko Meyliet Koné, nouveau vice-président, poste qui était vacant depuis près de deux ans. Le principal changement dans la nouvelle équipe gouvernementale est la réduction du nombre de ministres, 32 dont 7 femmes, contre 41 dans la précédente. Le président Alassane Ouattara avait souhaité que le premier ministre Patrick Achi, reconduit mardi après avoir démissionné la semaine dernière avec l’ensemble du gouvernement, constitue une équipe « resserrée » pour « tenir compte de la conjoncture économique mondiale » et ainsi réduire « les dépenses de l’Etat ». … Ces nominations au sein de l’exécutif relancent la question de la succession d’Alassane Ouattara, bien qu’il ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un nouveau mandat lors de la prochaine présidentielle de 2025. Le Monde avec AFP
Grâce, Betty, Arthur, puis Hermine : quatre enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba viennent pour la première fois d’être mis en examen par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des « biens mal acquis » gabonais dans l’Hexagone, a fait savoir jeudi une source proche du dossier. Entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55 ans), Arthur (51 ans), puis Hermine Bongo (53 ans), pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d’abus de biens sociaux, selon des éléments obtenus par l’Agence France-Presse (AFP). La justice française soupçonne, en effet, plusieurs membres de la famille Bongo, d’Omar, le défunt père, à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d’avoir « sciemment » bénéficié d’un important patrimoine immobilier « frauduleusement » acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice « à au moins 85 millions d’euros ». Le Monde avec AFP
Image insolite, voire inquiétante dans les rues de la capitale éthiopienne, Addis Abeba, le lundi 18 avril. Des jeunes Éthiopiens ont fait la queue devant les portes de l’ambassade de Russie. Leur but : se porter volontaire pour aller combattre en Ukraine aux côté des troupes russes en tant que mercenaires. Une fausse rumeur, c’est du moins la version du ministère russe des Affaires étrangères… Sauf que la centaine d’homme massée devant les murs de l’ambassade raconte une toute autre histoire. Parmi eux, un ancien caporal de l’armée éthiopienne, ses papiers d’identité sous le bras, affirme avoir entendu qu’une vague de recrutement allait bien avoir lieu, soit pour rejoindre une compagnie de sécurité privée, soit directement l’armée russe, précise-t-il. Le gouvernement éthiopien d’Abiy Ahmed a démenti, lui qui a reçu le soutien du Kremlin dans sa guerre contre le Tigré depuis un an et demi. Au-delà de la relation de proximité russo-éthiopienne, cet engouement dénote d’une autre réalité ; la crise économique et l’inflation en Éthiopie, qui poussent des citoyens à parfois prendre des décisions désespérées. RFI
En République centrafricaine, la détérioration des relations diplomatiques avec la France continue de faire polémique. Ce mercredi 20 avril 2022, les députés ont interpellé la ministre des Affaires étrangère Sylvie Baipo-Temon au sujet de « tracasseries » dont s’estiment victime les officiels lors de leurs séjours en France et des difficultés qu’ils éprouvent à obtenir des visas. Paris de son côté, dénonce des « campagnes antifrançaises » qui seraient alimentées depuis Moscou et dénonce l’emprise croissante du groupe Wagner, accusé par l’ONU de graves violations des droits de l’homme en RCA. RFI
Cela fait quatre ans que la société civile travaille sur le dossier. Le projet de loi initial a été modifié plusieurs fois par les rédacteurs des institutions d’État, jusqu’à ce que la notion même de « lanceur d’alerte » soit finalement supprimée. De quoi pousser la société civile à mettre son veto. Après une nouvelle année de pourparlers, Amnesty International et Transparency International Madagascar ont présenté aux autorités un nouveau texte. Depuis quelques mois sur l’île, la liste des citoyens intimidés voire emprisonnés pour leur prise de position critique vis-à-vis du gouvernement ou pour avoir dénoncé des actions malveillantes, sur les réseaux sociaux, ne cesse de s’allonger. Les organisations de défense des droits de l’homme ont donc redoublé d’efforts pour proposer un nouvel avant-projet de loi, dans l’espoir que le ministère de la Justice le soumette à la primature pour le faire inscrire à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire. RFI
Ville symbole de la révolte contre Muammar Kadhafi, Benghazi a sombré dans la ruine, la violence et la drogue. Elle ploie également sous le pouvoir du maréchal Haftar. “The Economist” revient dans cette ville martyre, qui porte à elle seule toute la tragédie libyenne. … Le général Haftar se présente pourtant comme son protecteur. “D’une main, nous construisons, de l’autre, nous combattons les terroristes”, affirme un prospectus emporté par le vent. Les habitants, eux, ne parlent que de la terreur que font régner les hommes du général et disent qu’il dilapide l’argent dans des expéditions militaires et pour payer ses 127 000 combattants. En 2018, un rapport des Nations unies révélait qu’une unité dirigée par l’un de ses fils avait pillé la banque centrale de la ville, dérobant 300 millions de dollars en monnaie nationale et devises étrangères. “Ses fils sont pires que ceux de Kadhafi”, soupire un homme d’affaires de Benghazi en exil. Dans la ville, les journalistes sont surveillés et muselés. Ceux qui critiquent le général prennent le risque de disparaître. En 2020, le Wall Street Journal a révélé qu’il cachait une montagne d’or, provenant du Venezuela. Depuis qu’il a rouvert le port de Benghazi, en 2018, celui-ci est devenu une réserve de captagon, une amphétamine fabriquée en Syrie. Courrier International (Economist)
Les livres sur celles et ceux qui ont marqué l’histoire de l’Afrique sont légion. Comment se démarquer et répertorier, classer ou sélectionner les acteurs du changement en couvrant 54 pays ? Tèju Baba, le créateur du podcast My African Clichés, s’est affranchi de cette question en allant à la recherche de 50 Africains ayant ouvert la voie dans leur domaine grâce à leurs idées, activisme, découvertes et projets, qu’ils soient récompensés ou non. Arts et spectacles, littérature, santé et médecine, sport, science et technologies, droits humains et société, entrepreneuriat et éducation, et enfin gouvernance et leadership, voilà le fruit de sa classification. Si le résultat a des allures de manuel scolaire agrémenté de fiches synthétiques (écrites en français et en anglais) et illustrées, le projet a le mérite de s’appuyer sur une méthodologie et un travail de documentation sérieux. Jeune Afrique