Recadrer la réponse de l’Afrique de l’Ouest côtière à l’extrémisme violent
L’escalade des attaques de groupes islamistes militants dans les régions côtières d’Afrique de l’Ouest valide les craintes, tenues de longue date, de voir la violence incontrôlée des extrémistes au Sahel se propager aux régions côtières voisines. Le Bénin est le plus durement touché, avec un doublement du nombre de décès enregistrés (173 morts) au cours de l’année écoulée. Le Togo est également confronté à une augmentation de la violence des islamistes militants, celle-ci ayant fait 69 morts au cours de la même période. Les zones frontalières du Ghana, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal et de la Mauritanie sont toutes sujettes à des pressions accrues de la part de divers groupes militants qui, afin d’y gagner accès et influence, tentent d’y attiser les tensions, à la fois entre et au sein des communautés…L’activité des groupes islamistes militants, initialement centrée sur le Mali, s’est progressivement déplacée vers l’ouest et le sud du Burkina Faso, traversant les frontières des pays côtiers voisins. Le Sahel a vu le nombre d’événements attribuables aux extrémistes violents doubler et le nombre de morts qui y sont liés presque tripler depuis 2021…La violence s’est rapidement accélérée à la suite des putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger, déstabilisant la sous-région sahélienne. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Soudan : des camions transportant l’aide du PAM ont franchi le poste-frontière d’Adré
Alors que le Soudan avait annoncé le semaine dernière rouvrir le poste-frontière d’Adré pour acheminer l’aide humanitaire depuis le Tchad, les premiers camions du Programme alimentaire mondial (PAM) ont finalement franchi ce mercredi Adré, transportant une aide alimentaire essentielle pour les personnes menacées par la famine au Darfour. Cette bouffée d’oxygène pour les populations vulnérables de cette région intervient alors que la communauté humanitaire s’est engagée ces dernières semaines dans une course contre la montre pour lutter contre la famine dans certaines parties du Darfour et d’autres régions touchées par le conflit soudanais. L’Agence onusienne basée à Rome indique avoir mobilisé dans ce convoi, une aide alimentaire et nutritionnelle pour la région du Darfour, en quelques jours seulement depuis la réouverture de la frontière. « Les personnes exposées au risque de famine recevront une aide vitale », a dit le PAM dans un message posté sur le réseau social X. C’est également sur X que la Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan a réagi à l’acheminement de camions transportant des « fournitures humanitaires vitales », du Tchad vers le Soudan. ONU Info
Soudan : l’épidémie de choléra a fait au moins 22 morts
Le Soudan a été frappé par une épidémie de choléra qui a tué près de deux douzaines de personnes et en a rendu malades des centaines d’autres ces dernières semaines, ont indiqué les autorités sanitaires. La nation africaine est secouée par un conflit de 16 mois et des inondations dévastatrices. Ali Adam, ministre de la Santé par intérim de l’État de Kassala, a déclaré mardi à l’Associated Press qu’au moins 22 personnes étaient mortes de la maladie et que les cas confirmés de choléra dans le pays avaient atteint plus de 300. Ibrahim n’a pas donné de délai pour les décès ni le décompte depuis le début de l’année. L’Organisation mondiale de la Santé a cependant déclaré que 78 décès avaient été enregistrés cette année à cause du choléra au Soudan au 28 juillet. La maladie a également rendu malades plus de 2 400 autres personnes entre le 1er janvier et le 28 juillet, a-t-elle indiqué…L’épidémie actuelle est la dernière calamité en date pour le Soudan, qui a plongé dans le chaos en avril de l’année dernière lorsque les tensions latentes entre l’armée et un puissant groupe paramilitaire ont explosé en guerre ouverte à travers le pays. Le conflit a transformé la capitale, Khartoum, et d’autres zones urbaines en champs de bataille, détruisant les infrastructures civiles et un système de santé déjà malmené. Dépourvus des éléments de base, de nombreux hôpitaux et établissements médicaux ont fermé leurs portes. Africanews
Togo: nomination d’un nouveau gouvernement, toujours dirigé par Victoire Tomegah-Dogbé
Le Togo a un nouveau gouvernement depuis ce 20 août 2024. Ce gouvernement, qui fait suite aux législatives du 29 avril dernier, est de nouveau dirigé par Victoire Tomegah-Dogbé. Le cabinet est composé de 35 membres et sera notamment chargé d’accompagner la transition vers la nouvelle constitution. Treize nouvelles entrées et 11 sorties, tandis que 17 ministres gardent leurs portefeuilles dans ce nouveau gouvernement du Togo. Parmi les ministres qui restent : Robert Dussey aux Affaires étrangères, Gilbert Bawara à la Réforme des services publics, du Travail et du Dialogue social, Cina Lawson à l’Économie numérique et la transformation digitale, tandis que Florence Yawoa Kouigan poursuit ses fonctions au poste de ministre de la Communication, des médias, de la Culture et en tant que porte-parole du gouvernement…Selon les autorités, ce gouvernement de 35 membres – le premier depuis le changement contesté de la Constitution – conduira la transition pendant 8 à 9 mois encore, le temps de mettre en place toutes les institutions de la Vème République. RFI
Bénin: le cyberactiviste Steve Amoussou alias «Frère Hounvi» sera jugé le 7 octobre
Au Bénin, le cyberactiviste béninois Steve Amoussou alias « Frère Hounvi », interpellé à Lomé il y a une semaine, sera jugé le 7 octobre prochain à Cotonou. Présenté ce mardi 20 août 2024 au parquet spécial de la Criet, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, il est poursuivi pour trois infractions. Depuis plusieurs années, le cyberactiviste pourfendait tous les vendredis via des audios sur les réseaux sociaux le chef de l’État béninois et son gouvernement. C’est un peu avant 14 heures ce mardi que le parquet spécial a notifié au cyberactiviste qu’il le poursuivait pour « provocation directe à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et harcèlement par voie électronique »…Dans un communiqué, l’ordre des avocats invite les autorités de poursuites judiciaires à se montrer « professionnelles » et « à respecter rigoureusement les lois » dans le dossier pour « la garantie de la démocratie et de l’État de droit ». RFI
Burundi: le président Ndayishimiye continue de mener une «implacable répression», pointe Amnesty
Le président Évariste Ndayishimiye continue de mener une « implacable répression » contre les voix critiques au Burundi, avec arrestations et « procès iniques », a affirmé Amnesty International dans un rapport publié mercredi. Cela douche le « fragile espoir » suscité par son arrivée au pouvoir en 2020, selon l’ONG, qui dénonce les actes « d’intimidation, de harcèlement, d’arrestations et de détentions arbitraires » visant les activistes, les journalistes et autres…Ancien secrétaire général du parti au pouvoir (le CNDD-FDD), M. Ndayishimiye a succédé à Pierre Nkurunziza, mort en juin 2020, qui avait dirigé d’une main de fer ce petit pays de la région des Grands lacs durant une quinzaine d’années…Son arrivée au pouvoir avait notamment vu quelques signes d’ouverture démocratique salués par la communauté internationale, comme la libération en décembre 2020 de plusieurs journalistes emprisonnés. Mais, quatre ans après le début du mandat du président, « malgré l’espoir fragile, quoique fondé, de voir la présidence et le gouvernement d’Évariste Ndayishimiye mettre fin à la période de répression, le Burundi assiste à l’implacable répression visant des membres actuels et passés de la société civile, ainsi que les personnes qui remettent en cause le discours du gouvernement en matière de droits humains », affirme Amnesty International. À quelques mois des élections législatives et locales de 2025, l’ONG dénonce une « implacable répression » contre les voix critiques du pouvoir. Elle pointe notamment « les actes d’intimidation et de harcèlement, les arrestations, les placements en détention et les procès iniques visant les défenseurs des droits humains, les militants, les journalistes et les membres de l’opposition ». RFI
Libye: les forces de Khalifa Haftar investissent des zones dans le sud près de l’Algérie
En Libye, « l’opération globale » annoncée le 7 août 2024 par les forces terrestres de l’armée nationale libyenne (ANL) dirigées par Saddam Haftar, fils de l’homme fort de l’est libyen, se poursuit dans le sud et l’ouest libyen. Les combattants de l’ANL progressent dans cette vaste zone désertique qui jouxte le Tchad, le Niger, et l’Algérie. Le maréchal Haftar, qui a renforcé ses relations avec les juntes militaires au pouvoir dans plusieurs pays du Sahel, voudrait peser plus fort dans l’équation libyenne, mais aussi régionale. Avec le soutien militaire et moral d’alliés étrangers, comme la Russie, l’Égypte et les Émirats arabes unis, il cherche en réalité, selon plusieurs observateurs, à contrôler toutes les richesses de ces vastes zones qui abondent de mines d’or, de pétrole et de gaz. Ses réelles intentions pourraient s’avérer « moins nobles », selon les experts, alors qu’officiellement l’opération vise à « sécuriser les frontières sud du pays et à renforcer la stabilité de la Libye dans des zones stratégiques »…Ces mouvements de troupes près de la frontière avec l’Algérie, au sud-ouest de la Libye, mettent Alger dans une situation délicate et l’obligent à réévaluer son rapport au dossier libyen, en fonction de ces derniers développements. Dans des déclarations récentes le président Tebboune a mis en garde l’ANL sans la nommer directement, affirmant que l’Algérie « n’allait pas rester les bras croisés si ses intérêts et sa sécurité nationale sont menacées ». Autres raisons d’inquiétude pour Alger : les alliés de l’homme fort de l’est libyen. Elle est au bord de la rupture diplomatique avec les Émirats arabes unis, grand allié du militaire. RFI
« Le statu quo n’est pas viable » dans une Libye de plus en plus instable, affirme l’ONU au Conseil de sécurité
Les récents « actes unilatéraux » des parties rivales en Libye ont conduit à une détérioration rapide de la stabilité politique et économique couplée à une insécurité croissante, a déclaré mardi au Conseil de sécurité une haute responsable de l’ONU dans le pays. Stephanie Koury, la Représentante spéciale adjointe et responsable de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a déclaré que ces développements « ont accru les tensions, renforcé les divisions institutionnelles et politiques et compliqué les efforts en vue d’une solution politique négociée ». La MANUL s’efforce de promouvoir la désescalade, et elle a souligné la nécessité du soutien du Conseil. « Le statu quo n’est pas viable », s’est alarmée Mmr Koury, précisant qu’« en l’absence de nouveaux pourparlers politiques menant à un gouvernement unifié et à des élections, vous voyez où cela nous mène : une plus grande instabilité politique, financière et sécuritaire, des divisions politiques et territoriales bien ancrées, et une plus grande instabilité nationale et régionale ». ONU Info
Luanda : discussion de la proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif dans l’Est de la RDC
La proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif pour le conflit à l’Est de la RDC, présentée par le Président angolais João Lourenço, en tant que médiateur nommé par l’Union Africaine, continue d’être discutée et négociée ce mercredi 21 août à Luanda, rapporte le ministère angolais des Relations extérieures. Cette discussion a débuté mardi 20 août, où prennent part les ministres des Affaires étrangères de la RDC, du Rwanda et de l’Angola, à la troisième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo. La réunion a été présidée par le ministre angolais des Relations Extérieures, Téte António, en tant que médiateur, et a connu la participation de la ministre d’État, des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale du Rwanda, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe. Les ministres des Relations Extérieures de l’Angola (médiateur), des Affaires Etrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo se sont réunis mardi après-midi, à Luanda, pour analyser la proposition définitive de paix dans l’est de la RDC. La réunion fait suite à l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août, résultant d’un accord entre les parties impliquées dans le conflit, signé le 30 juillet à Luanda, supervisé par le Mécanisme de vérification ad-hoc. L’Angola, le Rwanda et la République démocratique du Congo déploient des efforts importants et coordonnés pour trouver une solution définitive en matière de sécurité et de paix dans l’est de la RDC. Radio Okapi
Le nombre de cas de mpox continue d’augmenter en Afrique centrale
Plus de 1 000 nouvelles infections du mpox, longtemps appelé variole du singe, ont été recensées en l’espace d’une semaine en République démocratique du Congo (RDC) selon le dernier bilan de l’Africa CDC communiqué aujourd’hui. L’agence de santé de l’Union africaine (UA) s’inquiète également de la forte circulation du virus au Burundi voisin et en République centrafricaine. La République démocratique du Congo (RDC) reste le pays le plus affecté par l’épidémie avec près de 18 000 cas recensés depuis le début de l’année 2024, dont plus de 1 000 nouveaux cas au cours de la semaine écoulée. Le pays a élaboré un plan de 49 millions de dollars pour la riposte, dont les premiers fonds ont été annoncés mardi 20 août au soir à l’issue d’une réunion d’urgence. De quoi rassurer les autorités sur le contrôle rapide du virus…Au Burundi, les nouveaux cas ont plus que doublé en une semaine pour atteindre 572 infections, tandis que la République centrafricaine enregistre 57 nouveaux malades pour un total de 263 cas…En revanche, l’Ouganda, le Rwanda et le Kenya, qui avaient détecté de premiers cas en juillet, n’ont pas rapporté de nouvelles transmissions. RFI
L’armée ougandaise dit avoir détruit des camps du chef de la LRA Joseph Kony
L’armée ougandaise a annoncé mardi avoir détruit en Centrafrique trois camps « appartenant à Joseph Kony », chef fondateur de la guérilla de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) recherché depuis 2005 par la justice internationale. La LRA, fondée dans les années 1980 par cet ancien enfant de choeur, a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d’Afrique centrale. Elle est accusée d’être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles. Chassée d’Ouganda, elle s’est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan. Des commandos de l’armée ougandaise (UPDF), accompagnés de militaires sud-soudanais et centrafricains, « ont lancé une opération contre trois camps appartenant à Joseph Kony en République centrafricaine », près de la frontière avec le Soudan, a annoncé l’UPDF dans un communiqué publié sur X. « Les camps ont été détruits et du matériel saisi », ajoute l’armée, qui diffuse également une photo d’une habitation en flammes. AFP