Niger: le discours du général Tiani n’a pas été applaudi au sein de la Cédéao
Au Niger, presque un mois après le coup d’État, une délégation de la Cédéao était présente, samedi 19 août, à Niamey, dans l’espoir d’une solution diplomatique avec la junte. Mais dimanche soir, le leader du CNSP s’est exprimé à la télévision nationale. Le général Abdourahamane Tiani a fermé la porte à tout retour en arrière. Pour le moment, pas de réaction officielle de la Cédéao dont la délégation doit quitter Niamey, ce dimanche 20 août, mais officieusement, on sait que les propos du général Tiani ont fortement déplu. Le chef de la junte, dans une allocution télévision, a présenté sa feuille de route : une transition de trois ans maximum et un dialogue national inclusif. Il a également affirmé que son pays se défendrait en cas d’intervention militaire. « Incompréhensible », « discours inapproprié » ou encore « un défi lancé à la Cédéao »… Dans des couloirs de palais présidentiel de la sous-région, l’intervention télévisée du général Abdourahamane Tiani n’a pas été applaudie. RFI
Au moins 28 civils tués dans des violences dans l’ouest du Niger
Au moins 28 civils ont été tués en début de semaine dans des violences dans plusieurs villages du sud-ouest du Niger, près du Mali, a indiqué vendredi une source officielle locale, un bilan qui pourrait être plus lourd selon une source sécuritaire. … Sous la présidence de Mohamed Bazoum, les autorités nigériennes menaient régulièrement des campagnes de sensibilisation auprès des villageois contre les groupes jihadistes armés qui tentent d’attiser les conflits entre communautés. AFP
Au Zimbabwe, une élection présidentielle dans un contexte politique et économique tendu
Si les villes sont plus favorables à l’opposition et la plupart des campagnes contrôlées par la Zanu-PF au pouvoir depuis l’indépendance, Mbare, plus vieux township jouxtant la capitale, est un champ de bataille pour les élections nationales. « Les routes ne sont pas bonnes, les écoles ne sont pas bonnes, notre économie n’est pas bonne, nous attendons que tout cela change », affirme à l’AFP Tendai Kativhu, charpentier venu au marché avec ses deux enfants. Peu le disent ouvertement, mais le changement qu’ici beaucoup attendent s’appelle Nelson Chamisa, chef de l’opposition dont le portrait est peint sur de petites affiches jaunes placardées un peu partout. Mais à l’issue d’une campagne marquée par des meetings interdits et des arrestations au sein de l’opposition, dans un pays déjà accablé par une longue histoire d’élections entachées d’irrégularités, rares sont ceux qui croient que l’avocat et pasteur de 45 ans sortira vainqueur du scrutin. Human Rights Watch a prédit un « processus électoral gravement défectueux » incompatible avec un vote libre ou équitable. La Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de M. Chamisa, le « Triple C » comme dit la rue, se plaint d’être maltraitée par les autorités : intimidation, événements entravés et invisibilité à la télévision publique. Et de sérieuses irrégularités ont été constatées sur les listes électorales, qui font redouter un scrutin joué d’avance. Le Monde avec AFP
Avant le sommet des Brics, Cyril Ramaphosa vante l’intérêt de cette alliance pour l’Afrique du Sud
Johannesburg accueille à partir de ce mardi et jusqu’à jeudi les chefs d’État du Brésil, de la Chine, de l’Inde, et le chef de la diplomatie russe, aux côtés d’autres leaders des pays du sud, dont une trentaine d’Africains. Le président Cyril Ramaphosa s’est adressé dimanche à la nation, lors d’un discours télévisé, pour clarifier la stratégie de son gouvernement en termes de relations internationales. Le président sud-africain est revenu sur l’un des principaux dossiers qui sera à l’ordre du jour de ce 15e sommet des Brics, à savoir la question de l’élargissement du groupe, avec une possible ouverture à d’autres pays : « Plus de vingt pays du monde entier ont formellement postulé pour rejoindre les Brics. Et l’Afrique du Sud soutient l’augmentation du nombre de membres. Une version élargie pourra représenter un groupe plus divers de nations, qui ont différents systèmes politiques, et qui partagent un désir commun d’établir un ordre mondial plus équilibré. » RFI
Xi Jinping s’envole pour le sommet des BRICS en Afrique du Sud
Le président chinois Xi Jinping est parti lundi pour l’Afrique du Sud, où il doit effectuer une visite d’Etat et participer au sommet des BRICS, a indiqué un média officiel. Son séjour dans le pays africain sera son deuxième voyage à l’étranger de l’année, après une visite en Russie en mars. « Le président chinois Xi Jinping a quitté Pékin lundi pour le 15e sommet des Brics qui se tiendra à Johannesburg, en Afrique du Sud, et pour une visite d’Etat en Afrique du Sud », a indiqué l’agence de presse Chine nouvelle. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), un groupe de pays qui entend constituer un contrepoids à l’influence occidentale, se déroulera cette semaine de mardi à jeudi. Les chefs d’Etat du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, et de Chine, Xi Jinping, seront présents. L’Inde sera représentée par son Premier ministre, Narendra Modi, et la Russie par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Rédaction Africanews avec AFP
La RDC au centre du 43e sommet annuel de la SADC à Luanda
La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo était au cœur des discussions lors du 43e sommet annuel de la CDAA, la Communauté de développement de l’Afrique australe, aussi connue comme la SADC. Il s’est tenu jeudi en Angola. VOA
En Libye, réunification des deux branches rivales de la Banque centrale
La Banque centrale de Libye, séparée en deux branches, a annoncé, dimanche 20 août, sa réunification dans ce pays miné par les divisions et un chaos sécuritaire depuis plus d’une décennie. La Banque centrale de Libye (CBL) est « redevenue une institution souveraine unifiée », ont annoncé dans un communiqué le gouverneur et son adjoint, affirmant qu’ils « poursuivent les efforts pour venir à bout des conséquences de la division » en deux branches. … La Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) s’est félicitée de la réunification de la CBL, exprimant le « souhait qu’elle contribuera à créer un élan vers l’unification de toutes les institutions politiques, sécuritaires et militaires du pays », selon un communiqué sur son site. Le Monde avec AFP
Des « centaines » de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, selon Human Rights Watch
Les garde-frontières saoudiens ont tué depuis 2022 des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du golfe Persique passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé, lundi 21 août, l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW). Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW. Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Le Monde avec AFP
Dans sa lutte contre les « terroristes », la Somalie interdit TikTok et Telegram
Le gouvernement somalien a décrété, dimanche 20 août, l’interdiction de TikTok, Telegram et d’un site de paris en ligne 1XBET, affirmant que ces plates-formes étaient utilisées par des « terroristes » à des fins de propagande. Cette décision a été prise à l’approche de la deuxième phase de l’offensive militaire contre les islamistes radicaux Chabab, qui mènent depuis plus de quinze ans une sanglante insurrection contre le gouvernement central de Mogadiscio. Dans son communiqué, le ministère des communications et de la technologie dit avoir ordonné aux fournisseurs Internet de couper l’accès aux trois plates-formes d’ici au 24 août, sous peine d’actions judiciaires dont la nature n’a pas été précisée. Selon le ministère, elles sont utilisées par des « terroristes » et des « groupes répandant l’immoralité » afin de « diffuser des images et vidéos violentes et tromper l’opinion ». Leur interdiction doit permettre, selon le ministère, « d’accélérer la guerre (…) contre les terroristes qui ont fait couler le sang du peuple de Somalie ». Le Monde avec AFP
Mali. Les djihadistes brandissent la menace d’une “guerre totale” et mettent Tombouctou sous blocus
Une mauvaise nouvelle qui ne manquera certainement pas de troubler le sommeil des habitants de Tombouctou. La “perle du désert”, comme on la surnomme, est désormais sous blocus, lequel a été imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM, selon son acronyme arabe), affilié à Al-Qaida. Dans les faits, y sont interdits d’entrée les camions de marchandises en provenance de l’Algérie, de la Mauritanie et de la région malienne de Mema, plus au sud. Et ce n’est qu’une étape, qui pourrait, hélas, franchir un palier : celui du casus belli. Du moins si la menace du commandant du JNIM pour la région de Tombouctou de mobiliser ses troupes autour de la ville pour une “guerre totale” contre l’État malien venait à être mise à exécution. C’est que ce combattant ne décolère pas contre ce qu’il considère être l’“appel” de Bamako au groupe paramilitaire russe Wagner, “comme elle avait fait appel à Barkhane et à Takuba”, des forces militaires française et européenne qui ont depuis quitté le Mali. Courrier international
Tchad: Un an après le lancement du dialogue national inclusif, quel bilan?
Au Tchad, les assises du dialogue national inclusif et souverain ont débuté, il y a un an. Elles avaient pour objectif de conduire le pays à un retour à l’ordre constitutionnel, après la mort d’Idriss Déby Itno, en avril 2021, et sa succession par son fils Mahamat Idriss Déby. À l’issue de ce dialogue, plusieurs recommandations et résolutions ont été formulées. Ce dialogue devait permettre de définir les ébauches d’une nouvelle Constitution, organiser des élections et d’aborder des questions politiques litigieuses, juste deux mois avant la fin prévue de la transition. Ces discussions qui devraient durer 21 jours, ont finalement pris fin le 8 octobre, après l’examen et l’adoption des recommandations et des résolutions. Pourtant, rien n’a bougé, estime le Dr Keleypette Dono, président national du parti Libéral du Tchad : « Les gens nous diront peut-être que nous sommes en train de travailler pour mettre en oeuvre le référendum mais ce n’est pas ce qui a été décidé au dialogue national. Le pourcentage-là, c’est zéro, il n’y a rien, sauf qu’on est en train de travailler pour que ce régime se pérennise et que la dynastie se renforce ». RFI
Le Ghanéen Paa Kwesi Asare lauréat du Prix Komla Dumor 2023
Le présentateur de télévision et journaliste ghanéen Paa Kwesi Asare a remporté le prix Komla Dumor 2023 de BBC News. Âgé de 36 ans, il est le huitième lauréat de ce prix et le premier à venir du Ghana, comme feu Komla Dumor. M. Asare est actuellement responsable de l’information économique sur la chaîne privée ghanéenne TV3, dont il est l’un des principaux présentateurs depuis sept ans. Le prix a été créé en l’honneur de Komla Dumor, présentateur de BBC World News, décédé subitement à l’âge de 41 ans en 2014. Il avait travaillé sans relâche pour présenter au monde un récit africain plus nuancé, représentant un côté confiant, avisé et entrepreneurial de l’Afrique. Les jurés ont été impressionnés par les qualités journalistiques de M. Asare et par sa capacité à expliquer des sujets complexes de manière claire et convaincante. « Il s’agit pour moi d’un moment décisif dans ma carrière et d’une opportunité que je saisirai à deux mains », a déclaré M. Asare, qui passera trois mois à travailler avec les équipes de BBC News à Londres, à la télévision, à la radio et en ligne. BBC
A Juba, la Baobab House, l’atelier-bar « où l’on peut être qui on veut » au Soudan du Sud
Sous le grand toit en chaume, une partie de dominos bat son plein à l’extrémité du bar. Engoncés dans des canapés usés aux accoudoirs de bois tout en courbes, des habitués sirotent des verres de vin au son d’un ventilateur grinçant et de Bob Marley. En ce samedi pluvieux, la nuit tombe sur la Baobab House, établissement unique en son genre à Juba, la capitale du Soudan du Sud. Des guirlandes lumineuses scintillent dans les arbres aux quatre coins de l’espace extérieur dont des tableaux d’artistes locaux habillent les murs. On ne compte plus les concerts, expos, performances et ateliers artistiques en tout genre qui se sont tenus dans cette petite maison-atelier en briques rouges adossée à un baobab feuillu, l’arbre qui a donné son nom au lieu depuis son ouverture en 2019. A l’époque, sa fondatrice, la peintre et militante sud-soudanaise Abul Oyay, soucieuse de voir s’arrêter les conflits qui déchirent son pays, tient à accueillir « des artistes conscients », qu’ils soient poètes, musiciens, peintres ou photographes, sud-soudanais ou originaires d’autres pays de la région. Une communauté bouillonnante gravite autour de ce lieu culturel. Le Monde