Double attaque d’Al-Qaïda à Bamako : le Mali face aux limites de sa stratégie sécuritaire
Un lourd bilan se dessine à Bamako, deux jours après la double attaque jihadiste qui a visé, mardi 17 septembre, une école de la gendarmerie et une base militaire. Contactée par l’AFP, une source sécuritaire a fait état de 77 morts et 255 blessés.… Cette attaque, la plus meurtrière jamais commise dans la capitale, est un sérieux coup porté aux autorités de transition, arrivées au pouvoir en 2020 à la faveur d’un coup d’État et qui ont érigé la « montée en puissance de l’armée » et la « reconquête du territoire » en « priorité absolue ». Au-delà de son lourd bilan, la double attaque du Jnim mardi à Bamako est spectaculaire à plus d’un titre : parce qu’elle vise deux symboles du pouvoir militaire mais également en raison de son niveau de planification et de coordination. C’est un événement « inédit pour Bamako », soulignait mardi sur le plateau de France 24 Wassim Nasr, expert des mouvements jihadistes, même si l’on sait que « la capitale est très poreuse pour les jihadistes ».… De nombreux observateurs ont également commenté la portée symbolique de la date de l’attaque, le jour anniversaire de la gendarmerie nationale et au lendemain de la première bougie de l’Alliance des États du Sahel (AES), le pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Burkina et le Niger. « Cette date a été choisie par les jihadistes pour causer un impact moral important sur les forces armées », analyse Wassim Nasr. France24
RDC: au moins onze morts en Ituri dans de nouvelles violences entre milices
La situation reste tendue dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après plusieurs affrontements intercommunautaires en début de semaine. Au moins 11 personnes sont décédées dans le territoire de Djugu dans des attaques lancées par des groupes armés. Ces violences s’inscrivent dans un cycle de représailles entre communautés Hema et Lendu. Jeudi 19 septembre dans la matinée, l’armée congolaise et les soldats de la mission des Nations unies au Congo (Monusco) sont intervenus pour prévenir une des attaques contre des sites de déplacés. Selon la Monusco, ses Casques bleus ont été avertis jeudi matin peu après 8h d’une attaque sur le village de Nglé situé à un kilomètre de deux sites de déplacés. Avec des éléments de l’armée congolaise, les Casques bleus sont intervenus et, après des échanges de tirs, ont réussi à repousser les assaillants. Ces derniers étaient des miliciens de la Codeco et venus en nombre, selon la porte-parole de la mission onusienne, sans plus de précision. L’un des assaillants a été capturé. RFI
RDC : des pêcheurs victimes d’agressions sur le lac Kivu
Depuis huit mois, des pêcheurs subissent de nombreuses agressions alors qu’ils exercent leurs activités sur le lac Kivu. En l’espace de neuf mois, 33 pêcheurs congolais ont été tués sur le lac Kivu et 56 autres blessés. À chaque fois, les attaques ont lieu alors qu’ils étaient en pleine activité de pêche nocturne. Les auteurs présumés de ces faits seraient des militaires soupçonnés d’appartenir à la force navale rwandaise. Face au risque, les associations de pêcheurs du lac Kivu ont demandé la protection des autorités provinciales. « Ils arrivent parfois à neuf dans une pirogue et commencent à nous jeter des pierres. Nous nous jetons à l’eau, et c’est à ce moment-là qu’ils ramassent nos affaires et repartent avec. Si tu ne te jettes pas à l’eau, ils te tuent et emportent tout », confie Salomon, un pêcheur qui a réussi à échapper aux assaillants à quatre reprises. Ses filets de pêche ainsi que sa pirogue ont malheureusement été emportés, l’empêchant de poursuivre son activité. AfricaNews
Tchad : 487 morts suite aux inondations dévastatrices
Le nombre de morts causés par les inondations et les pluies torrentielles qui touchent le Tchad depuis fin juillet a atteint 487, selon les autorités tchadiennes. « A ce jour, nous avons enregistré 487 décès liés aux inondations et près de 1,7 million de personnes affectées… C’est un chiffre alarmant et nous sollicitons l’aide de nos partenaires au Tchad », a déclaré Mahamat Assileck Halata, vice-président du Comité national de prévention et de gestion des inondations, confirmant les informations publiées par les Nations Unies vendredi dernier. Les pluies ont détruit 200 000 maisons et plus de 355 000 hectares de terres agricoles, tandis que 66 000 têtes de bétail ont été perdues dans un phénomène qui a touché 117 des 120 départements du pays, d’après Halata. Les provinces les plus touchées par ces décès sont Logone Oriental et Mayo-Kebbi Ouest, au sud, ainsi qu’Ouaddaï et Wadi Fira, à l’est. La province du Lac (ouest) concentre cependant le plus grand nombre de personnes touchées par cette catastrophe. Cette situation aggrave les conditions d’une population déjà vulnérable en raison de la pauvreté chronique, du sous-développement, des conflits et de l’instabilité politique. Sahel Intelligence
Niger: Au moins 12 militaires tués dans trois attaques séparées
Au moins douze militaires nigériens ont été tués et plus d’une trentaine de blessés au cours de deux attaques séparées et dans l’explosion d’une mine artisanale entre dimanche et mardi, a déclaré l’armée mercredi à la télévision nationale, l’information est rapportée par l’AFP. Selon cette source, dimanche, dans la région de Tillabéri, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey, cinq soldats ont été tués et 25 autres blessés dans leur position par « une horde de criminels venus par centaines », selon les mots de l’armée. Elle affirme avoir en réponse dépêché des renforts terrestres et aériens qui ont permis de tuer « plus de 100 terroristes », sans donner plus de précisions sur l’identité des assaillants. Lundi, dans la région de Difa (sud-est), en proie aux attaques de Boko Haram et de la branche « Afrique de l’ouest » du groupe Etat islamique, une patrouille « à été victime d’un incident lié à un engin explosif improvisé qui a occasionné la mort de cinq braves soldats ». Deux militaires sont morts et six autres blessés « alors qu’ils tentaient de contrôler un véhicule des assaillants », a détaillé le « bulletin des activités opérationnelles » diffusé sur Télé-Sahel. AllAfrica
Éthiopie : les rebelles Amhara battent en retraite
Après deux jours d’intenses combats dans la région d’Amhara, les rebelles connus sous le nom de « forces Fano » se sont retirés de Gondar, une ville importante du nord du pays. Selon les informations parvenues à APA vendredi, les forces Fano de la région Amhara campent désormais dans un rayon de 10 kilomètres autour de la ville de Gondar, s’emparant de positions militaires avantageuses. Les forces conjointes du gouvernement, y compris les forces de défense nationale, les forces anti-émeutes et les milices, ont pris part à ces deux jours de combat au cours desquels plus de 108 combattants ont été tués dans les deux camps. Selon des témoins oculaires, 100 des cadavres portaient des uniformes militaires gouvernementaux. Ils ont également indiqué que les forces gouvernementales avaient utilisé des armes lourdes dans la ville et avaient tué au moins 20 civils, dont des femmes et des enfants. APA
Soudan du Sud : l’ONU déplore la prolongation de la transition
À contrecœur, l’ONU a fini par accepter l’idée d’une prolongation de la période de transition. Selon les experts des Nations unies, le plus jeune pays au monde n’est pas encore prêt pour garantir un scrutin paisible et sûr. Après l’annonce du report des élections présidentielles, le chef de la mission des Nations unies au Soudan du Sud a déploré la situation dans le pays qui n’a pas évolué et s’est même détérioré ces dernières années. « Si les Nations unies approuvent la prolongation de la période de transition, elles le font avec un réel regret et une grande déception. Il y a deux ans, nous nous trouvions dans une situation identique à celle d’aujourd’hui et nous avons apporté notre soutien à la condition expresse qu’il n’y ait plus de prolongation. Aujourd’hui, il est malheureusement évident que le pays n’est pas prêt pour des élections dont nous pourrions espérer en toute confiance qu’elles soient crédibles et pacifiques, ce qui nous oblige à examiner cette proposition de prolongation », indique Nicholas Haysom, chef de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan. AfricaNews
L’afrique centrale face à la criminalité transfrontalière
Les pays d’Afrique centrale peaufinent leur stratégie de lutte contre la criminalité transfrontalière et transnationale. Les huit pays membres du comité des chefs de police de la région sont réunis à Yaoundé pour discuter de la situation et des mesures à prendre pour faire face à une grande menace. Les pays de l’Afrique Centrale font face à de nombreux défis sécuritaires avec des ramifications qui vont au-delà de leurs frontières. Cette situation interpelle le comité de chefs de police d’Afrique centrale, dont la RDC est l’un des huit pays membres. Selon De Gaulle Matangi Mbolo Dego Kaseba, expert Interpol en RDC, « pour résoudre les problèmes de la sécurité, il faut des solutions holistiques, il ne faut pas qu’il y ait des zones qui soient sécurisées et d’autres qui ne le soient pas », dit-il. Il ajoute que « bien que la RDC ne soit pas membre de la Cemac », elle fait « partie du CCPAC pour résoudre les problèmes de sécurité et coopérer avec tous les pays membres dans le but de lutter efficacement contre la criminalité transnationale et transfrontalière ». VOA
Au Maroc, plus de 150 personnes poursuivies pour incitation à l’immigration clandestine
Plus de 150 personnes font l’objet de poursuites de la justice marocaine pour incitation à l’immigration clandestine, a annoncé, jeudi 19 septembre, un porte-parole du gouvernement, quelques jours après la mise en échec d’une large tentative de franchissement de la frontière avec l’enclave espagnole de Ceuta (appelée Sebta au Maroc). Dimanche, environ 3 000 personnes ont tenté d’entrer illégalement à Ceuta après des appels sur les réseaux sociaux, a annoncé Mustapha Baitas, le porte-parole du gouvernement.… Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) a vu dimanche des centaines de migrants, en majorité marocains et d’autres originaires d’Afrique subsaharienne, escalader des collines et tenter de passer à travers des barbelés dans la zone de Fnideq, tandis qu’un fort dispositif sécuritaire était déployé et que des grenades de gaz lacrymogène étaient tirées. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, qui n’ont pas pu être authentifiées par l’AFP, montrent des hommes regroupés et assis par terre, seulement vêtus de ce qui semble être des shorts de bain. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la diffusion de ces images pour en déterminer la véracité. Des médias locaux se sont fait l’écho, ces derniers jours, de critiques contre le gouvernement, incriminé pour l’absence de perspectives offertes aux jeunes Marocains qui souhaitent quitter leur pays. D’après des statistiques officielles, un jeune de 15 à 24 ans sur quatre au Maroc ne se trouve ni sur le marché de l’emploi, ni en formation, ni à l’école. Le Monde
Burundi: des ONG dénoncent «la répression» contre l’ex-directeur d’un grand hôpital de Bujumbura
Au Burundi, Human Rights Watch (HRW) et des associations locales dénoncent depuis quelques jours « la répression » qui frappe l’ancien directeur général de l’un des hôpitaux les plus en vue du pays, le Kira Hospital – Swiss clinic, Christophe Sahabo. Ce dernier est en prison depuis plus deux ans sous l’accusation « d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale ». Depuis, les autorités lui ont refusé à plusieurs reprises l’accès à un médecin alors qu’il souffre de plusieurs pathologies incurables. Dernier incident en date, le Docteur Sahabo s’est mis à vomir et s’est effondré dans la salle d’audience alors qu’il comparaissait devant ses juges il y a quelques jours. Transféré dans un hôpital public de Bujumbura, il en a été tiré manu militari deux jours plus tard par des agents du service national de renseignement qui lui ont arraché ses perfusions, avant de le ramener de force en prison. Et, depuis le week-end dernier, le droit de visite pour sa famille et ses avocats a été supprimé. RFI
La Guinée-Bissau incinère 2,6 tonnes de cocaïne
Saisies il y a près de deux semaines à l’aéroport de Bissau à bord d’un jet privé en provenance du Venezuela, 2,6 tonnes de cocaïne ont été incinérées jeudi 19 septembre par la police judiciaire. Le jeudi 19 septembre 2024, les autorités guinéennes ont procédé à l’incinération de 2,6 tonnes de cocaïne saisies le 8 septembre à l’aéroport international de Bissau. Cette opération s’est déroulée en présence de représentants des forces de l’ordre, d’organisations internationales et de la société civile. Domingos Correia Monteiro, directeur général de la police judiciaire, a souligné la transparence du processus. Selon lui, c’est « un processus qui compte en raison de la nécessité de transparence avec l’implication de l’expertise internationale ». Il a mentionné la présence de « partenaires de coopération traditionnels » tels qu’Interpol, la Drug Enforcement Administration (DEA) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ainsi que des entités diplomatiques basées dans le pays.… Le samedi 8 septembre, les autorités de Guinée-Bissau ont intercepté un avion privé transportant une cargaison importante de cocaïne. L’appareil, en provenance du Venezuela, transportait 2,6 tonnes de cette drogue. Cinq individus d’origine latino-américaine se trouvaient à bord et ont été placés en détention provisoire. APA
Madagascar: à Antananarivo, une exposition et un festival pour permettre aux femmes de se raconter
Comment commémorer les femmes malagasy ? Comment leur permettre de se raconter, de se réapproprier l’histoire à travers leurs propres histoires ? À Antananarivo, une exposition et un festival baptisés tous deux « Vavy » (« femmes » en malgache) se déroulent jusqu’au 21 septembre 2024 dans différents lieux de la capitale. Illustration à l’Hôtel de ville avec l’exposition baptisée « Vavy, les archives de nos vie ». « Femme d’Afrique, enfant du monde, garde tes racines dans tes entrailles. Quiconque osera t’obliger à les montrer pour les prouver, tu les ignoreras. Ainsi tu survivras. » Ici, des vers qui s’échappent d’un moulin à paroles, que le visiteur peut tourner à l’infini. Là, suspendus à un fil, des mots qui semblent s’envoler. La poétesse Na Hassi présente une installation artistique inspirée d’expressions qu’elle a choisi de prendre au mot. Des mots avec lesquels elle joue, dont elle se joue aussi, ceux-là même qui enferment souvent les femmes dans des carcans. « Il y a des histoires qui ne sont pas très propres, mais ce sont des histoires de femmes qu’on essaie d’étouffer au quotidien et moi je les étale-là, explique-t-elle. Pourtant, il y a des vérités qui nous tuent en silence et dont il faudrait peut-être parler. Les moqueries sont plus violentes, plus blessantes que les coups de poing. » RFI