Revue de presse du 20 septembre 2022

Tchad : 19 morts lors de combats entre éleveurs et cultivateurs
Dix-neuf personnes ont été tuées mi-septembre en deux jours d’affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le sud du Tchad, selon un nouveau bilan du parquet local communiqué mardi. Le pays est régulièrement en proie à des conflits meurtriers entre ces communautés nomades et sédentaires. Ces violences entre communautés se produisent dans le centre et le sud du Tchad, où nombre d’habitants sont armés. Elles opposent généralement des éleveurs nomades arabes aux cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux. Une altercation entre deux membres de ces groupes dans la localité de Marabe, petit village à 500 km au sud-est de la capitale N’Djamena, a dégénéré en deux jours de combats qui ont débordé dans deux localités voisines, les 13 et 14 septembre. Un premier bilan de 10 morts avait été dressé. Il a donc été revu à la hausse. « Dix-neuf personnes ont été tuées, 22 blessées et 18 arrêtées », a déclaré Lamane Nguessangar, procureur général à la cour d’appel de Sahr, chef-lieu de la province du Moyen-Chari. AfricaNews/AFP

Somalie : 70 terroristes du groupe Al Shabab tués dans le centre du pays
Au moins 70 terroristes du groupe Al Shebab ont été éliminés par les forces de l’Armée nationale somalienne (SNA) durant le weekend end dernier, lors d’une opération menée dans la ville d’Aborey, située dans la région d’Hiran, au centre du pays, selon des sources locales. Le ministère somalien de l’Information, de la Culture et du Tourisme a affirmé dans un communiqué que la SNA a affronté les membres d’Al-Shabab qui préparaient des attaques dans la région. «Les forces armées ont mené avec succès une attaque intensive après avoir reçu des détails concernant le complot des terroristes. Toutefois, cinq soldats de la SNA ont été blessés au cours de l’attaque », précise le communiqué. Lundi, le chef des Forces de la défense Odowaa Yusuf Rageh. a confirmé l’information. De son côté, Mohamed Tahlil Bihi, commandant des troupes d’infanterie de la SNA, a fait savoir que plus de 30 villages avaient été repris par l’armée somalienne lors d’opérations conduites au cours des dernières semaines. L’opération était toujours en cours pour débusquer les terroristes qui affrontaient les forces gouvernementales dans des combats quasi quotidiens. Sahel-Intelligence

Éreintés par la faim, les enfants somaliens n’ont plus la force de pleurer
Après quatre saisons de pluies défaillantes depuis fin 2020, la Somalie s’enfonce inexorablement dans la famine. Selon l’Unicef, 730 enfants sont morts dans des centres de nutrition entre janvier et juillet. Plus d’un demi-million, âgés de six mois à cinq ans, souffrent de malnutrition sévère. Allongé sur son lit d’hôpital à Mogadiscio, Sadak Ibrahim a les yeux dans le vague. Des mouches se promènent sur son visage, mais il peine à les chasser avec son bras famélique. Le garçonnet est tellement faible qu’il a même du mal à pleurer. À bout de forces, en manque de nourriture, ses pleurs, de plus en plus rares, ne sont qu’un gémissement ténu. « C’est le seul enfant que j’ai et il est très malade », confie sa mère Fadumo Daoud, en contemplant les jambes squelettiques de son fils et la perfusion alimentaire scotchée à son nez. Pour le sauver, elle a voyagé trois jours depuis la région de Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie, pays le plus durement frappé par la sécheresse historique qui affame la Corne de l’Afrique. VOA

Ethiopie : trois experts de l’ONU soupçonnent des « crimes contre l’humanité » au Tigré
Dans un rapport destiné au Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), une commission de trois experts alerte, lundi 19 septembre, sur le conflit qui déchire l’Ethiopie depuis la fin de 2020. La commission « a des motifs raisonnables de penser que, dans plusieurs cas, les violations » des droits fondamentaux « correspondent à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». « La commission est profondément troublée par ce qu’elle a découvert, parce que cela reflète une profonde polarisation et haine entre ethnies en Ethiopie », selon les conclusions du texte. « Cela a créé un cycle inquiétant de violence extrême à laquelle répondent des représailles, ce qui augmente encore le risque imminent de nouvelles atrocités, encore plus graves », s’inquiètent les experts. Le conflit a éclaté au début de novembre 2020, quand le gouvernement fédéral d’Abiy Ahmed a lancé une offensive contre les rebelles tigréens du Front populaire de libération du Tigré (FPLT) contrôlant cette région du nord de l’Ethiopie. Les autorités du Tigré « ont toujours assuré » que le gouvernement fédéral était responsable de crimes contre l’humanité, a déclaré un porte-parole du FPLT, interrogé par l’Agence France-presse lundi. Sollicité, le gouvernement fédéral n’a pas réagi. La reprise des combats dans le nord du pays, le 24 août, a fait voler en éclats cinq mois de trêve. Le Monde

Cameroun: l’enlèvement de religieux dans le Sud-Ouest inquiète la conférence épiscopale
La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) exprime son inquiétude après l’attaque perpétrée vendredi 16 septembre contre une église de la région du Sud-Ouest anglophone. L’attaque a eu lieu près de la commune de Mamfé, là où l’hôpital de référence avait déjà été incendié en juin. Lors de l’attaque de vendredi, les assaillants, qui n’ont pas revendiqué leur appartenance à un groupe séparatiste anglophone, ont enlevé neuf personnes. Elles sont toujours détenues à cette heure. Les ravisseurs demandent de l’argent pour les libérer. Le révérend Humphrey Tatah Mbuy, porte-parole de la conférence épiscopale, revient sur les événements : « C’était vendredi. Près de 50 hommes armés, inconnus, non identifiés, sont arrivés dans le petit village de Nchang dans les environs de la ville de Mamfé. Ils ont pris cinq prêtres, trois qui enseignent à l’école et deux qui travaillent pour la paroisse. Et ils ont aussi enlevé une religieuse nigériane. Ensuite, sur leur route, ils ont pris trois habitants. Donc, en tout, neuf personnes ont été kidnappées. En quittant les lieux, ils ont mis le feu. L’église a complétement brûlé, sauf l’autel. L’évêque de Mamfé est allé sur place le samedi matin. Il a réussi à sauver les saints sacrements. » RFI

Le M23, une armée moderne dans l’est de la RDC ?
Dans une interview, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies a affirmé que la mission de l’Onu en RDC n’est pas capables de battre le M23. Des propos similaires ont valu l’expulsion du porte-parole de la Monusco, il y a quelques mois, et ont contribué à entretenir une réaction de rejet de la part de la population du Nord-Kivu avec des manifestations hostiles à la Monusco. Pierre Boisselet, coordinateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, estime que les propos d’Antonio Guterres sont très surprenants : “On voit qu’il passe le relais probablement à l’Union africaine ou peut-être à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, mais en tout cas il estime lui-même qu’il y a d’autres institutions, d’autres configurations et d’autres armées qui sont mieux équipées pour faire face à cette menace du M23.” Pourtant, au sein de la Monusco se trouve, depuis plusieurs années, une brigade spéciale ayant la mission robuste d’intervenir militairement en cas d’attaque contre la population. C’est la même brigade qui avait chassé en 2013, aux côtés de l’armée congolaise, les rebelles du M23 qui avaient pris la ville de Goma. DW

Saisie record de cocaïne au Nigeria
La National Drug Law Enforcement Agency (NDLEA), a démantelé un important entrepôt dans une propriété isolée de la région d’Ikorodu à Lagos. Ce que l’agence qualifie de la « plus grande » saisie de cocaïne de l’histoire de l’agence anti-stupéfiants du Nigeria. Les agents disent avoir saisi 1,8 tonne (1 855 kilogrammes) de drogue illicite d’une valeur supérieure à deux cent soixante-dix-huit millions deux Cent cinquante mille dollars (278 250 000 $) équivalent à environ cent quatre-vingt-deux milliards six cent soixante et onze millions cent vingt-cinq mille (182 671 125 000 f cfa) franc cfa. Les autorités ont arrêté au moins quatre barons de la drogue dont un Jamaïcain et un responsable d’entrepôt dans le cadre d’une opération bien coordonnée et dirigée par les services de renseignement qui a duré deux jours dans différents endroits de l’État de Lagos. Les autorités affirment qu’ils sont tous membres d’un syndicat international de la drogue depuis 2018. BBC

Pas de preuves que les soldats ivoiriens arrêtés au Mali soient des mercenaires, selon le chef de la diplomatie du Nigeria
[Audio] C’est confirmé. Il y aura ce jeudi un sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao à l’occasion de la 77e Assemblée générale des Nations unies qui s’est ouverte ce lundi 19 septembre à New York. Et la question des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet sera à l’ordre du jour. Geoffrey Onyeama est le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI et de Marc Perelman de France 24. RFI

Les avocats en grève en Centrafrique
En République centrafricaine, les tribunaux sont à l’arrêt à la suite d’un appel à la grève d’une semaine lancé par les avocats pour protester contre la tentative du gouvernement, selon eux, de porter atteinte à l’indépendance de la justice. Au premier jour de ce mouvement, les avocats, notaires, huissiers et greffiers ont tenu à soutenir la Cour Constitutionnelle qui doit statuer sur une réforme controversée de la loi fondamentale. Cette grève est un fait inédit dans l’histoire politique de la Centrafrique. Les avocats, réunis dans leur robe noire à l’appel du bâtonnier Emile Bizon, étaient nombreux dès ce matin [19.09.22] au palais de la Cour constitutionnelle pour le début de leur protestation contre ce qu’ils considèrent comme de la persécution de la part du gouvernement. Pour Emile Bizon, l’objectif est clair : « Dénoncer cette atteinte à l’institution judicaire ». Ces derniers jours, la Cour constitutionnelle a été la cible des partisans du président Faustin-Archange Touadéra. Les juges doivent en effet rendre un avis sur une réforme de la Constitution qui permettrait à celui-ci de réaliser un troisième mandat. DW

Tunisie: le leader d’Ennahdha à nouveau confronté au pôle antiterroriste
Deux hauts cadres du parti islamiste Ennahdha, le président du mouvement, Rached Ghannouchi, ont été entendus par la justice, lundi 19 septembre. Ils sont soupçonnés d’avoir été mêlés à des filières de recrutement de jihadistes tunisiens vers la Syrie. Eux dénoncent des règlements politiques sous couvert de justice. C’est dans une cohue faite de militants et de journalistes que Rached Ghannouchi est arrivé aux abords du pôle antiterroriste de Tunis, lundi 19 septembre. Le leader du parti islamiste Ennahdha était accompagné d’Ali Larayedh, secrétaire général du parti et ancien ministre de l’Intérieur. Les deux hommes étaient convoqués dans le cadre d’une enquête en lien avec l’envoi de jeunes Tunisiens sur des zones de combat au Proche-Orient. On estime à 6 000 le nombre de Tunisiens s’étant rendus en Syrie et en Irak ces dix dernières années. La justice tunisienne soupçonne les cadres d’Ennahdha d’être mêlés à ces départs. RFI

Sous l’effet de sanctions, des avions russes opérant en Afrique pour les Nations unies sont cloués au sol
C’est une conséquence inattendue de la guerre en Ukraine. Dans quatre pays africains, à des milliers de kilomètres du théâtre des opérations, notamment au Soudan et au Burkina Faso, des agences ou des missions des Nations unies (ONU), mais aussi, par ricochet, des organisations humanitaires, voient leurs déplacements entravés, depuis le jeudi 15 septembre, faute d’avions et d’hélicoptères, cloués au sol par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en raison de leur immatriculation russe. Tout commence début mars avec les premières sanctions internationales infligées à la Russie, qui vient d’attaquer l’Ukraine. Une des mesures s’applique à l’aviation civile, accordant un délai jusqu’au 28 mars aux sociétés de location d’aéronefs pour résilier tous les contrats signés avec leurs clients russes, compagnies aériennes utilisant leurs appareils en leasing. Sur les 980 avions de transport de passagers exploités par la Russie, 750 étaient alors en location-vente à des sociétés principalement enregistrées en Irlande ou aux Bermudes. Le Monde

L’Ouganda annonce un premier décès causé par Ebola depuis 2019
Le ministre ougandais de la Santé a annoncé mardi la présence d’une « épidémie » de virus Ebola en Ouganda, qui a provoqué la mort d’un homme dans le centre du pays, trois ans après le dernier décès recensé. « L’Ouganda confirme une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) dans le district de Mubende. Le cas confirmé est un homme de 24 ans (…) qui a présenté des symptômes de la MVE et a ensuite succombé », a déclaré le ministère sur son compte Twitter officiel. Ce cas provient d’une souche rare venant du Soudan, qui n’avait plus été signalée en Ouganda depuis 2012, a précisé l’OMS Afrique, qui a annoncé déployer « une équipe et des équipements pour aider dans les investigations et la riposte ». L’Ouganda a déjà connu des épidémies d’Ebola, dont la plus récente qui remonte en 2019 avait fait au moins cinq morts. En 2000, 200 personnes avaient trouvé la mort au cours d’une épidémie dans le nord du pays. RTBF

Soudan: la présence du général al-Burhan aux funérailles d’Elizabeth II passe mal
Le président du Conseil souverain du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, était présent parmi les centaines de dignitaires du monde entier ayant fait le déplacement pour les funérailles d’Elizabeth II. Il est le chef de la junte soudanaise qui a mené, il y a près d’un an, un coup d’État évinçant du pouvoir les représentants civils de la transition amorcée à la chute d’Omar el-Béchir. Contrairement à son prédécesseur, persona non grata à Londres pendant 30 ans, le général al-Burhan a foulé la nef de l’abbaye de Westminster. Selon l’agence de presse officielle Suna, le déplacement à Londres du général al-Burhan était justifié par les « liens forts qui unissent le Soudan au Royaume-Uni, profondément ancrés dans l’histoire ». De nombreux Soudanais ne l’entendent pas de cette oreille et dénoncent l’hypocrisie du chef de la junte militaire. Lui-même qui, dans un discours enflammé prononcé la veille de la mort de la reine Elizabeth, avait fustigé le Royaume-Uni pour des crimes commis lors de la colonisation. Emboîtant le pas d’Omar al-Bachir avant lui, le général al-Burhan avait demandé des excuses publiques au Royaume-Uni et dénoncé des crimes assimilables selon lui « à un génocide et un nettoyage ethnique ». RFI

La fuite des capitaux, un fléau qui saigne le continent africain
Chaque année, des dizaines de milliards de dollars sont détournés en Afrique, estiment les spécialistes. Selon eux, fraudes, détournements de fonds et autres formes de corruption privent le continent de financements indispensables à la santé, à l’agriculture, à l’éducation et aux infrastructures. Au Kenya, la Commission chargée de l’éthique et de la lutte contre la corruption a déclaré le 20 juillet sur Twitter qu’elle enquêtait sur quatre employés du Trésor soupçonnés d’avoir détourné des fonds publics. Selon la presse locale, ces employés étaient accusés d’avoir détourné quelque 37 millions de shillings kenyans, soit près de 307 700 dollars. Ailleurs, Glencore, une multinationale d’exploitation minière et de négoce de matières premières, a plaidé coupable au début de l’année – devant des tribunaux britanniques, américains et brésiliens – de corruption et de manipulation de marchés, dont certains cas concernaient l’Afrique. Le bureau des fraudes britannique, dans une déclaration datant du 21 juin, a estimé que le personnel de Glencore avait « versé des pots-de-vin d’un montant supérieur à 28 millions de dollars » dans le cadre d’opérations pétrolières au Nigeria, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée équatoriale et au Soudan du Sud. Un mois plus tôt, le ministère américain de la Justice annonçait que Glencore avait plaidé coupable dans deux affaires pénales connexes et que la multinationale paierait environ 700 millions de dollars de pénalités pour corruption et 485 millions de dollars pour manipulation des prix du pétrole. VOA

L’agenda africain lors de la 77ème Assemblée générale des Nations unies
La 77ème Assemblée générale de l’ONU, réunion annuelle des chefs d’Etat et de gouvernement au siège des Nations unies, s’ouvre ce mardi 20 septembre à New York. Guerre en Ukraine, dérèglement climatique, sécurité alimentaire vont dominer cet événement pendant près d’une semaine, avec quelques rendez-vous africains importants. Ce mardi 20 septembre, dans l’immense salle vert et or de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), le président sénégalais Macky Sall sera le premier chef d’État africain à monter la tribune, juste derrière le président brésilien, Jair Bolsonaro, qui ouvre traditionnellement les travaux chaque année. L’après-midi, Macky Sall sera suivi par le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, puis par le Congolais Félix Tshisekedi et le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, l’un après l’autre, et ensuite le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. RFI