Revue de Presse du 20 octobre 2020

Présidentielle en Guinée : tensions dans l’attente des résultats officiels
Alors que les résultats officiels du scrutin présidentiel du 18 octobre ne sont pas encore connus, plusieurs quartiers de Conakry ont été le théâtre d’affrontements, lundi, après que Cellou Dalein Diallo a revendiqué la victoire. La Cedeao, l’UA et l’ONU, qui jugent « regrettable » cette proclamation anticipée, appellent au calme et à la retenue. La journée de vote de dimanche avait été calme, aucun incident majeur n’ayant été répertorié. Mais lundi, la tension est montée d’un cran, à Conakry, alors que les résultats officiels du premier tour de la présidentielle n’étaient toujours pas connus. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a en effet 72 heures, à compter de la réception du dernier procès-verbal de résultat, pour les proclamer. … « Nous invitons les acteurs politiques au respect des dispositions légales et réglementaires » et « à user des voies légales de recours pour toute contestation éventuelle », insistent de concert la Cedeao, l’UA et l’ONU. Jeune Afrique

Présidentielle en Côte d’Ivoire : un nouveau mort lors de manifestations
Une personne est morte et plusieurs ont été blessées lors de manifestations de l’opposition à deux semaines de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, où une mission diplomatique ouest-africaine a appelé pouvoir et opposants à faire des « efforts considérables ». « Il y a eu un mort (…) et une dizaine de blessés graves » à Bounoua (60 km à l’est d’Abidjan), ancien fief de l’ex-première dame Simone Gbagbo, a affirmé à l’AFP Jean-Paul Améthier, maire (opposition) de cette ville, accusant les forces de l’ordre d’en être responsable. … Une mission diplomatique de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a rencontré dimanche et lundi le pouvoir et l’opposition, « a exhorté candidats et les partis politiques à faire des efforts considérables pour parvenir à un accord concernant l’élection ». Le Monde avec AFP

RDC : évasion d’environ 1300 détenus de la prison centrale de Beni
La prison centrale de Kangbayi a été attaquée tôt ce mardi 20 octobre matin en ville de Beni (Nord-Kivu). L’attaque a occasionné l’évasion d’environ mille trois cents détenus. Selon des sources sécuritaires, les assaillants lourdement armés et jusque-là non identifiés ont d’abord attaqué une position des FARDC sur la colline de « LAO », donnant la vue sur la maison carcérale avant d’attaquer cette dernière. D’après la même source, plus de mille détenus, dont des combattants des groupes ADF et Maï-Maï, se sont évadés au cours de cette attaque. Le maire adjoint de la ville, Modeste Bakwanamah, a indiqué sur une radio locale que seule une centaine de prisonniers étaient restés dans leurs cellules, sur les 1456 recensés la veille. Radio Okapi

Soudan: «visite historique» de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, est en visite officielle au Soudan depuis samedi 17 octobre. C’est le premier contact officiel entre les autorités issues de la révolution de 2018 et la CPI et c’est l’occasion, pour Khartoum et la procureure, d’évoquer concrètement le jugement des crimes commis sous le régime de l’ancien chef de l’État Omar el-Béchir. « Cette visite historique est une preuve de la réforme totale du nouveau Soudan ». C’est ainsi que le Premier ministre Abdallah Hamdok a résumé sa rencontre dimanche à Khartoum avec Fatou Bensouda. Plus tard, dans un communiqué, il a rappelé que « l’engagement » de son pays « pour la réalisation de la justice » ne faisait « pas seulement partie de ses obligations internationales » mais répondait aussi « à des revendications populaires », c’est-à-dire l’une des revendications essentielles de la révolution de 2018. RFI

Libye: début d’une réunion de la commission militaire conjointe
La commission militaire libyenne conjointe, représentant les deux parties en conflit dans ce pays, a débuté lundi à Genève sa quatrième réunion sous les auspices des Nations unies, a annoncé l’ONU. … Confirmée lors du sommet international du 19 janvier 2020 à Berlin, la commission militaire conjointe doit définir les conditions d’un cessez-le-feu durable, avec retrait de positions militaires. C’est l’une des trois voies poursuivies en parallèle par la Manul, avec le volet économique et le volet politique. La réunion, qui a débuté avec l’hymne Libyen ainsi qu’une prise de parole de Mme Williams et des chefs des deux délégations, doit se terminer le 24 octobre. L’ONU n’a donné aucun détail sur les déclarations des participants à cette réunion, qui se tient à huis-clos. AFP

ONU: dialogue possible avec certains groupes extrémistes au Sahel
Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le dialogue est possible avec certains groupes jihadistes au Sahel mais pas avec les plus « radicaux » comme l’Etat islamique (EI), alors qu’une telle question se pose avec de plus en plus d’insistance, notamment au Mali. « Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler, et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur », relève-t-il dans une interview au quotidien français Le Monde daté de mardi. « Mais il reste ceux dont le radicalisme terroriste est tel qu’il n’y aura rien à faire avec eux », ajoute-t-il en citant l’exemple de l’EI, absent des discussions de paix en Afghanistan. Sahel Intelligence

Nigeria : la contestation gronde toujours, Lagos paralysée par les manifestants
Au Nigeria, les manifestations de la jeunesse, qui réclame désormais « une meilleure gouvernance », se poursuivent dans un climat tendu et se propagent à travers le pays, particulièrement à Lagos, où les protestataires ont mis la capitale économique de 20 millions d’habitants quasiment à l’arrêt. De violents incidents ont éclaté, mardi 20 octobre au matin, en marge des manifestations. A Lagos, un couvre-feu de vingt-quatre heures a été imposé. « Les manifestations pacifiques ont dégénéré en un monstre qui menace le bien-être de notre société (…). J’impose un couvre-feu de vingt-quatre heures dans tout l’Etat à partir de 16 heures aujourd’hui », a déclaré, mardi midi, le gouverneur de l’Etat de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, sur Twitter. L’immense capitale économique était totalement paralysée depuis le matin, ses principales routes bloquées et les écoles fermées par les autorités la veille. Depuis vendredi, les marches ont continué à rassembler des milliers de personnes dans les principales grandes villes du sud. Le Monde avec AFP

RCA : l’ONU signale des progrès significatifs à l’approche des élections
Vingt mois après la signature de l’Accord pour la paix en République centrafricaine, le Représentant spécial des Nations Unies en RCA et chef de la MINUSCA s’est félicité, lundi, des « progrès notables » en matière de « de réforme politique, de restauration de l’autorité de l’Etat et de justice transitionnelle ». En présentant devant le Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans le pays, Mankeur Ndiaye a souligné l’importance des élections présidentielles et législatives prévues en le 27 décembre prochain.  « Il s’agit là d’une occasion unique pour capitaliser sur les acquis démocratiques des élections de 2015, consolider l’ordre constitutionnel et poursuivre l’œuvre de stabilisation du pays », a affirmé M. Ndiaye. ONU Info

Tunisie : en finir avec ces patronymes, héritage de l’esclavage
C’est une victoire symbolique, obtenu de longue lutte, pour Hamdane Dali, 81 ans. Le tribunal de première instance de Médenine, dans le Sud tunisien, a accepté la semaine dernière que le terme atig, qui signifie affranchi – et pour le cas de ce vieil homme noir, « ancien esclave de la famille Dali » –, soit retiré de ses documents d’identité, une décision valable pour toute la famille, près de deux siècles après l’abolition, en 1846, de l’esclavage en Tunisie. Aujourd’hui encore, dans certaines villes certaines villes du Sud, comme Médenine ou Djerba, des habitants noirs descendants d’esclaves portent encore sur leurs papiers d’identité la mention atig (« affranchi par ») ou chouchane (« esclave ») accolée à leur prénom. Le Point

Kenya : à Kibera, « nous ne sommes pas morts du Covid-19 mais nous risquons de mourir de famine »
La pandémie liée au coronavirus est venue bouleverser une vie quotidienne déjà éprouvante dans ce Kibera où le revenu mensuel moyen par habitant était estimé à moins de 43 euros avant la crise. Le bidonville illustre jusqu’à l’extrême les disparités économiques qui minent Nairobi, capitale moderne et affairée, mais dont plus de la moitié des 4,3 millions d’habitants vivent dans des zones à faible revenu. D’après les chiffres publiés en juillet par Trends and Insights for Africa, une maison d’études de marché, 54 % des résidents de ces zones sont sans emploi et la moitié a perdu son gagne-pain récemment du fait de la crise sanitaire et de ses restrictions. Une situation à peu près similaire s’observe à l’échelle nationale, dans un pays où plus de 80 % de la population active travaille dans le secteur informel. En trois mois, d’avril à juin, 1,7 million de Kényans ont perdu leur travail, selon le Bureau national des statistiques. Le Monde

Au Sénégal, miser sur l’agroécologie pour un développement plus durable
Diatta Diouf remonte son seau du puits. D’un geste précis, le père de famille arrose ses plants de piment, soucieux que chaque pied en reçoive suffisamment pour que le fruit grossisse. L’agriculteur aime cette juste mesure autant que l’harmonie qu’il a créée avec sa terre depuis qu’il n’utilise plus aucun engrais ou pesticide chimiques. Son voisin, Pape Dione, 53 ans, a, lui aussi, complètement changé les modes de culture. Sous un arbre au milieu de son champ d’un demi-hectare, il a installé une pépinière sur pilotis pour faciliter la levée des semences de piment vert et réduire son taux de perte. En moins de deux ans, ses rendements ont suffisamment augmenté pour lui permettre d’acheter un nouveau terrain. Et pour poursuivre sur sa lancée, il a même posé les bases d’un poulailler, qui lui permettra bientôt de diversifier ses revenus. Le Monde