Revue de presse du 20 novembre 2023

Liberia: George Weah concède sa défaite face à l’opposant Boakai
Le président sortant du Liberia, George Weah, a concédé vendredi soir sa défaite à l’élection présidentielle de mardi face à l’opposant Joseph Boakai, alors que le pays est dans l’attente de la publication des résultats totaux du scrutin. « Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l’élection mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la victoire », a déclaré M. Weah, ancienne gloire du foot élue en 2017, dans un discours sur la radio publique…Les résultats publiés vendredi par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à M. Boakai, 78 ans, et 49,11% à M. Weah. M. Boakai bénéficiait d’un peu plus de 28.000 voix d’avance après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi, mais aucune indication n’a été fournie jusqu’alors sur la participation. AFP

32 morts dans des attaques dans l’Abiyé contestée entre Soudan et Soudan du Sud
Une série d’attaques dans l’Abiyé, région disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud, a fait au moins 32 morts dont des femmes, des enfants et un Casque bleu, ont indiqué des responsables locaux. Ces attaques, perpétrées dimanche dans deux comtés par des milices armées et des soldats portant des uniformes de l’armée sud-soudanaise, ont été condamnées par un représentant gouvernemental de l’Abiyé, un territoire riche en pétrole à la frontière des deux pays…Située entre le Soudan et le Soudan du Sud, la région d’Abiyé est un point de tension depuis l’indépendance du Sud en 2011. Plus tôt ce mois-ci, une envoyée régionale de l’ONU avait exprimé ses craintes que les combats entre les factions rivales se disputant le pouvoir au Soudan se rapprochent de la frontière du Soudan du Sud et de l’Abiyé. La proximité des combats avec l’Abiyé risque de déstabiliser cette région déjà fragile, alors que la crise en cours au Soudan a « effectivement suspendu » les discussions entre les deux pays sur ce territoire disputé de longue date, a averti Hanna Tetteh, envoyée spéciale de l’ONU pour la Corne de l’Afrique. Africanews avec AFP

L’Algérien Ramtane Lamamra nommé envoyé spécial de l’ONU au Soudan
Pour Ramtane Lamamra, le départ à la retraite n’aura duré que huit mois. Limogé en mars 2023 de son poste de ministre des Affaires étrangères, il reprend du service à l’international comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan…Plusieurs fois ambassadeur, titulaire à deux reprises du portefeuille des Affaires étrangères (sous Abdelaziz Bouteflika et Abdelmadjid Tebboune), Lamamra est réputé pour être un fin connaisseur de l’Afrique et a joué un rôle de premier plan dans le règlement de plusieurs conflits et contentieux entre pays du continent. L’homme entretient de solides amitiés personnelles avec de nombreux dirigeants africains, en activité ou à la retraite. Sa nomination comme envoyé personnel au Soudan tombe sous le sens tant Lamamra connait le dossier, pour avoir été membre du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine (AUHIP) pour le Soudan, le Soudan du Sud et la Corne de l’Afrique, entre janvier 2018 et juillet 2021. Auparavant, ce diplomate, qui cultive la discrétion, a assumé plusieurs autres missions notamment comme envoyé spécial de l’Union Africaine (UA) pour le Libéria (2003-2005), médiateur de l’Union Africaine en Mauritanie, en Côte d’Ivoire, aux Comores et à Madagascar, chef de l’équipe de médiation internationale pour la résolution de la crise au Mali (2014-2015) ou encore comme haut représentant de l’Union Africaine « pour faire taire les armes en Afrique », de 2017 à 2021. Jeune Afrique

Mali: la Minusma a quitté le camp d’Ansongo
Au Mali, la Minusma a quitté pendant le week-end du 18 et 19 novembre 2023 son camp d’Ansongo, région de Gao, dans le nord du pays. Le départ des casques bleus s’est déroulé sans difficulté…Ansongo est la neuvième des douze bases dont la Minusma rend les clefs aux autorités maliennes de transition. La rétrocession s’est faite auprès du préfet de cercle. Contrairement à ce qui s’est passé à Kidal, la semaine dernière, le redéploiement de l’armée malienne dans l’ex-camp onusien d’Ansongo n’a jamais été un enjeu : les forces maliennes étaient déjà présentes dans cette localité que les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) ne contrôlaient pas lors de la signature de l’accord de paix de 2015… Selon les chiffres fournis par la Minusma, plus de 8 817 militaires, policiers et civils de la Mission ont quitté le Mali à ce jour…Prochaine étape du retrait : la fermeture de la base de Mopti-Sévaré, dans le centre du pays, « dans les premières semaines de décembre ». Les sites de Gao et Tombouctou, ainsi que le quartier général de Bamako, seront en phase de « liquidation » à partir du 1er janvier. RFI

Tchad: l’opposant Succès Masra prône le dialogue lors de son premier meeting depuis son retour
Au Tchad, l’opposant Succès Masra, rentré à Ndjamena le 3 novembre dernier après la signature d’un accord de réconciliation à Kinshasa avec le gouvernement, a tenu son 1er meeting dimanche 19 novembre à la capitale. Au « Balcon de l’espoir », siège de son parti les Transformateurs, il s’est exprimé devant des milliers de militants à un mois du referendum constitutionnel…Le leader des Transformateurs a rendu hommage aux victimes du 20 octobre 2022 avant de brièvement faire référence à la question du référendum prévu dans un mois. Sur cette question, sur laquelle il était attendu, il a esquivé affirmant simplement que Les Transformateurs seront présents dans l’arène politique…À l’endroit des militants, Succès Masra a déclaré que la justice n’est pas la vengeance malgré les douleurs subies. Et il a annoncé une tournée nationale dans les jours à venir pour expliquer sa nouvelle démarche politique. RFI

Crise électorale à Madagascar : les observateurs internationaux appellent au dialogue
[L]es trois groupes d’observateurs internationaux, Union Africaine, Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC en anglais) et Organisation internationale de la francophonie (OIF), ont présenté samedi 18 novembre les premiers résultats de leur mission et appelé – de manière plus ou moins directe – le gouvernement à ouvrir une concertation afin de sortir de la crise dans laquelle Madagascar s’enfonce depuis plusieurs mois. L’Union africaine a envoyé le message le plus clair : « Nous prenons acte de la tenue du scrutin présidentiel jeudi 16 novembre », a déclaré la cheffe de la mission d’observation électorale, la centrafricaine Catherine Samba-Panza avant d’« exhorter fortement le gouvernement à mettre en place un cadre de dialogue (…) réunissant toutes les forces vives afin de trouver une issue à la crise politique ». L’OIF a souhaité pour sa part « le rétablissement de la confiance et de l’Etat de droit » afin de préserver la stabilité du pays. La SADC s’est exprimée avec davantage de retenue…Le collectif des 10 candidats de l’opposition, qui a lancé un appel au boycott pour ne pas cautionner cette « mascarade électorale », se dit déçu par les déclarations des observateurs internationaux. « Cela fait des semaines que nous les avons alertées sur la situation, aucune (organisation internationale) n’a réagi, rappelle Hajo Andrianainarivelo, président du parti MMM (Malagasy Miara Miainga) »…A ce stade, aucune des missions internationales ne s’est avancée sur la validation ou non du scrutin. Celle-ci ne pourra intervenir qu’à l’issue du traitement de toutes les données recueillies par les observateurs, c’est-à-dire d’ici un mois. Le Monde

RDC: Seth Kikuni renonce à sa candidature en faveur de Moïse Katumbi
Le candidat Seth Kikuni a annoncé, ce lundi 20 novembre, son désistement à l’élection présidentielle de décembre 2023 en faveur de la candidature de Moïse Katumbi. Dans une déclaration publiée le même jour sur son compte twitter, le candidat numéro 11 a justifié sa décision par « le souci de faire suite à l’appel et à l’exemple montré par le candidat Président Matata Ponyo sur la nécessité de transcender les égos politiciens et demeurer dans la quête de l’intérêt supérieur de la Nation ». Pour lui, son ralliement et celui de son parti « Piste pour l’émergence » à la candidature de Moïse Katumbi « comme candidat unique de l’opposition à la présidentielle du 20 décembre 2023 est la meilleure façon de barrer la route à la fraude et obtenir le changement ». Par ailleurs, Seth Kikuni a invité tous les autres candidats de « l’opposition et de la résistance à rejoindre cette dynamique ». Ce nouveau désistement parmi les candidats Président de la République intervient moins de 24 heures après celui d’Augustin Matata Ponyo. Radio Okapi

RDC : craignant des fraudes, des militants lancent une mission d’observation électorale
Des militants de la société civile congolaise ont annoncé vendredi à Kinshasa une mission d’observation électorale autofinancée, disant craindre des fraudes lors de la présidentielle du 20 décembre prochain. Des élections législatives, provinciales et municipales sont prévues le même jour que la présidentielle, à laquelle le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, est candidat à un second mandat de cinq ans. Au cours d’une conférence de presse, Mino Bopomi, le chef de cette nouvelle mission électorale citoyenne baptisée « Kapita », a précisé qu’au moins 1.300 observateurs seraient déployés pour surveiller 19.000 bureaux de vote à travers le pays. Ce nombre représente 26% du nombre total de bureaux. L’objectif est d’avoir un « décompte parallèle » le jour du scrutin, a-t-il expliqué, en raison des craintes de fraude…Cela va, entre autres, des noms dupliqués sur les listes électorales jusqu’aux électeurs obligés de payer pour s’inscrire sur ces listes, a-t-il dit. Le jour des élections, les bénévoles de Kapita prendront des photos des résultats affichés dans les bureaux de vote et les centraliseront dans une application. Maud-Salomé Ekila, une autre organisatrice de Kapita, a souligné que cette initiative serait autofinancée, les observateurs citoyens n’ayant besoin que d’un téléphone pour prendre des photos des résultats. AFP

Sénégal, Présidentielle 2024 : quatre personnalités proches d’Ousmane Sonko investissent Bassirou Diomaye Faye
Quatre personnalités proches d’Ousmane Sonko, dont le député Guy Marius Sagna, ont déclaré dimanche avoir désigné Bassirou Diomaye Faye candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et demandé aux Sénégalais de parrainer sa candidature. Les députés Birame Souleye Diop et Abass Fall, et El Malick Ndiaye, chargé de la communication du parti politique de M. Sonko dissous par le président de la République, font partie des auteurs de cette décision… »Faire parrainer le candidat Bassirou Diomaye Faye, c’est faire échec à la stratégie de pourrissement’’ adoptée, selon eux, par la majorité présidentielle contre la candidature d’Ousmane Sonko. Les auteurs de la déclaration ont tenu toutefois à préciser que ‘’la candidature du président Ousmane Sonko n’est toujours pas écartée »…Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général et numéro 2 de Pastef-Les patriotes, le parti de M. Sonko dissous le 31 juillet dernier, est placé en détention depuis avril dernier. M. Faye, âgé d’une quarantaine d’années, est un inspecteur des impôts et des domaines…La Cour suprême du Sénégal a déclaré vendredi avoir cassé et annulé la décision du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) ordonnant la réintégration d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral…Vendredi dernier également, la Cour de justice de la CEDEAO a rejeté le recours déposé par les avocats d’Ousmane Sonko en vue de l’annulation de la dissolution du parti politique de l’opposant par l’État sénégalais.  Agence de Presse Sénégalaise

Rejetées par l’océan, des tongs usagées retrouvent une nouvelle vie grâce à un artiste ivoirien
Le combat d’Aristide Kouamé, qui est aussi enseignant en art plastique, est de débarrasser les océans de ces tongs et sandales en plastique qui jonchent les rives de l’océan Atlantique dans son pays la Côte d’Ivoire…Il collectionne régulièrement des centaines de sandales en plastique échouées sur la côte à Abidjan. Une fois dans son atelier, il désinfecte les tongs et les sandales qu’il a récupérées. Il les lave et les trie par couleur, puis il passe au découpage. Il les coupe, les colle, dessine sur un tissu en jean dès qu’il arrive dans son atelier pour créer de véritables œuvres recyclées. Ces tas de déchets sont un trésor pour l’artiste. II leur redonne une nouvelle vie. C’est une manière de faire face à la pollution de l’environnement…Les lettres qu’il utilise forment des mots dans sa langue maternelle ou encore en noussi qui est l’argot ivoirien ou dans d’autres langues. « C’est une manière pour moi aussi de porter un regard sur l’écriture », dit-il…Ses œuvres sont régulièrement exposées en Afrique occidentale et très souvent en Europe dans des galeries d’art…Une certitude pour le futur, les matériaux qu’Aristide Kouamé a choisi de travailler ne manqueront probablement pas. Parce qu’environ 13 millions de déchets plastiques sont jetés dans les océans de la planète chaque année, selon l’ONU. En Afrique, le Ghana et le Nigéria, ces deux pays qui sont parmi les principaux pollueurs en Afrique de l’ouest, partagent le même littoral que la Côte d’Ivoire. ONU Info