Vingt et une personnes ont été tuées, quatre autres blessées et des enfants kidnappés par les assaillants dans deux attaques des ADF dans la nuit de mardi 19 à mercredi 20 novembre dans la ville de Beni et dans la commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. La société civile fait état de sept morts dans la ville de Beni. Ce bilan a été confirmé par d’autres sources sécuritaires qui annonce que deux militaires FARDC ont aussi été blessés pendant les affrontements. Ce mercredi, des groupes de jeunes ont manifesté à Boikene en érigeant des barricades sur la route nationale numéro 4 pour demander aux FARDC, à la police et à la MONUSCO d’assurer la sécurité de la population. Toujours cette même nuit, les ADF ont également mené une autre attaque à Mavete dans la commune rurale d’Oicha. Les sources sécuritaires donnent un bilan de trois civils tués, mais la société civile parle d’au moins 14 morts. Cette structure citoyenne dit avoir alerté sur l’infiltration des ADF dans plusieurs agglomérations de Beni pendant que les FARDC sont en offensive contre ce groupe armé. Radio Okapi
Les électeurs doivent choisir entre une jarre et une hutte. La shaféta est une poterie sidama, tandis que la maison traditionnelle godjo figure sur le drapeau de l’actuelle région sud, ce qui est une autre manière de poser la question : voulez-vous rester dans cette dernière ou faire sécession ? Solomon Endrias sait déjà quel bulletin il va glisser dans l’urne. Le sourire aux lèvres, ce chirurgien de 45 ans, confiant sur le résultat du scrutin, est venu récupérer sa carte d’électeur à Hawassa où il a grandi et vit toujours. La ville, située à 300 kilomètres d’Addis-Abeba, au cœur de la zone sidama, est la capitale de l’Etat régional des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS). Cette appellation en dit long sur la diversité de sa population qui rassemble cinquante-six communautés différentes. Pour M. Solomon, il s’agit d’un « fourre-tout » qu’il faut quitter afin de gagner le droit de modifier la langue de travail de l’administration, d’avoir la main sur le budget, l’éducation, la santé, la sécurité et de collecter certaines taxes. Le Monde
Le Burkina Faso accuse l’armée malienne d’avoir mené une incursion sur son territoire et de s’être attaquée à des civils, au cours d’une opération menée sans aucune coordination avec la hiérarchie militaire burkinabè. « Les militaires maliens ont (…) procédé à une répression contre les populations du village de Abaye, occasionnant ainsi trois morts, dont un broyé par les roues de véhicules ; des destructions massives d’infrastructures et de matériels ». Dans une correspondance confidentielle datée du 18 novembre, adressée à son homologue malien, le ministre de la Défense burkinabè Cheriff Sy dénonce une opération des forces armées maliennes sur le territoire burkinabè, qui a « provoqué la consternation (…) au regard de la violence utilisée par une armée amie contre des populations civiles de notre pays ». Jeune Afrique
Tout au long du forum sur la paix et la sécurité de Dakar, les critiques se sont fait entendre contre l’ONU et la Minusma. Les présidents sénégalais et mauritanien ont appelé tour à tour les Nations unies à se réformer et ont réclamé un mandat renforcé pour la mission de l’ONU au Mali. Une demande récurrente ces dernières années alors que la Minusma peut en réalité déjà avoir recours à la force si nécessaire. Ce possible usage de la force est consacré par le chapitre 7 de la charte des Nations unies, accordée à la Minusma dès sa création en 2013. Mais face à une situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader, le Conseil de sécurité de l’ONU va décider de lui accorder trois ans plus tard un mandat « plus robuste » en l’autorisant à utiliser « tous les moyens nécessaires » pour accomplir sa mission. Ainsi, est-il précisé dans le texte de la résolution, la Minusma peut « anticiper et écarter les menaces » et « prendre activement des dispositions musclées pour contrer les attaques asymétriques dirigées contre des civils ». De fait, le mandat de la Minusma est le plus vaste jamais confié à une mission onusienne. RFI
Au Forum de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique, il a beaucoup été question de la Libye. La crise dans ce pays est à l’origine du terrorisme au Sahel s’est ému le président sénégalais Macky Sall. Les représentants africains présents à Dakar assurent qu’il n’y aura pas de solutions pérennes dans la région sans changement à Tripoli. Les orateurs qui se sont succédé à la tribune de ce Forum de Dakar ont eu la Libye comme leitmotiv, indiquant que, tant que le problème libyen ne serait pas réglé, les efforts menés au Sahel resteraient vains. Dans cette bande sahélo-sahélienne, la Libye est devenue un non-État martèle le ministre des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville, Jean-Claude Gakosso. « Vous avez des villes entières comme Misrata, qui est une grande métropole et qui est tenue par des jihadistes de tous bords, des milices qui tiennent la ville et qui sont puissamment armés. Et donc, tant qu’il y a l’anarchie dans ce pays, évidemment, il ne faut pas s’attendre à l’amélioration de la situation dans le Sahel et peut-être même au-delà. » RFI
Fréderic Masudi Alimasi – dit « Koko-di-Koko » – a été condamné à la perpétuité pour de nombreux viols et meurtres commis en 2018 par les Raïa Mutomboki, sa milice, dans l’est de la République démocratique du Congo, jeudi, au terme d’un procès qui comptait parmi les parties civiles la Fondation Panzi du prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege. Fréderic Masudi Alimasi – dit « Koko-di-Koko » – a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité par viol, empoisonnement, torture, meurtre, esclavage sexuel, disparition forcée », a indiqué le président d’un tribunal militaire à Bukavu. Masudi Alimasi est le chef de l’une des dizaines de milices armées qui terrorisent les civils dans les deux Kivus depuis 25 ans. Il s’agit en l’occurrence des Raïa Mutomboki, à l’origine un groupe d’auto-défense contre les hutu rwandais du FDLR. Jeune Afrique avec AFP
Au Tchad, on a appris hier, mardi 19 novembre, l’arrestation des chefs rebelles centrafricains parmi lesquels le général Abdoulaye Miskine, un des hommes clés dans le jeu politico-militaire en République centrafricaine. Que sont-ils venus chercher en territoire tchadien ? C’est la question que se posent tous ceux qui s’intéressent au dossier centrafricain depuis lundi soir quand ils ont appris l’arrivée du chef rebelle dans la capitale tchadienne. De bonnes sources, Aboulaye Miskine et trois autres responsables de mouvements rebelles centrafricains sont entrés en territoire tchadien à partir de Tissi, une ville du sud-est qui borde les frontières du Tchad du Soudan et de la Centrafrique. Manifestement, Abdoulaye Miskine et ses compagnons n’étaient pas attendus. C’est pourquoi ils ont été logés dans les locaux des services de renseignement au lieu d’un hôtel comme d’ordinaire. RFI
Plus de trente après avoir fondé en Ouganda l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), le chef de guerre Joseph Kony, recherché par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, court toujours. Cela fait plus de trente ans que Joseph Kony a fondé en Ouganda son Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui est à ce jour l’une des plus anciennes guérillas d’Afrique. Mais c’est en 2012 qu’une vidéo devenue virale – Kony 2012 – l’a rendu mondialement célèbre. Le chef de guerre demeure pourtant insaisissable. Prophète autoproclamé, il a été chassé de son Ouganda natal par l’armée, soutenue par l’Union africaine et les États-Unis, au début des années 2000. Aujourd’hui, les experts s’accordent à dire que la sanguinaire LRA n’est plus guère composée que d’une centaine de combattants (des enfants-soldats pour la plupart) et que Kony se serait réfugié dans l’enclave de Kafia Kingi. Jeune Afrique
Pour John Dramani Mahama, le Nigeria doit rouvrir ses frontières. L’ancien président ghanéen estime que le jeu en vaut la chandelle pour la redynamisation des échanges entre la première économie africaine et ses voisins. L’appel a été lancé mardi à Lagos, lors d’une conférence-débat axée sur le thème « Au-delà de la politique : un récit économique pour l’Afrique de l’Ouest ». L’occasion tout indiquée pour les participants d’évoquer l’état de santé de l’économie de l’Afrique occidentale. Mais une santé peu ou pas reluisante vu la fermeture par le Nigeria de ses frontières. En août dernier, Abuja décidait unilatéralement de cadenasser toutes les issues menant vers chez ses voisins pour officiellement lutter contre la contrebande. Une décision qui n’a pas été sans conséquence pour les voisins dont le Niger avec lequel il partage quelque 1500 km de frontière. « On estime à une quarantaine de milliards de francs CFA (60 millions d’euros) la baisse des recettes due à la fermeture des frontières du Nigeria », notait Mamadou Diop, ministre nigérien des Finances. Africa News
Samuel Abdulraheem ne se souvient pas du jour où il a été enlevé, à l’âge de sept ans, dans sa maison familiale à Kano, dans le nord du Nigeria. Bien qu’il soit issu d’une famille nombreuse – son père avait 17 enfants et quatre femmes – Samuel était seul avec une nounou ce jour-là. On a dit à sa famille qu’il était sorti pour faire du vélo. Ils ne le reverront pas avant six ans. « Il n’y a rien que nous n’ayons pas fait pour essayer de le retrouver « , se souvient sa sœur aînée, Firdausi Okezie. Alors âgée de 21 ans, elle n’a pas été informée de sa disparition dans un premier temps. Son frère avait toujours aimé se précipiter pour répondre au téléphone et lui parler quand elle l’appelait de l’université. Mais quand d’autres membres de la famille ont commencé à répondre quand elle appelait, elle s’est doutée que quelque chose n’allait pas. Après ses cours un après-midi, Firdausi est rentrée chez elle par surprise et son père, architecte et hôtelier, a été contraint de révéler la triste vérité : son frère préféré avait disparu depuis plus d’un mois. BBC
La Chine a reproché au Zimbabwe, mardi 19 novembre, de sous-estimer l’aide financière qu’elle lui accorde pour maintenir à flots son économie en crise, après la publication de chiffres qui la placent très loin derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. En présentant son projet de budget au Parlement, jeudi dernier, le ministre zimbabwéen des finances, Mthuli Ncube, a affirmé que Pékin avait versé à son pays 3,6 millions de dollars (près de 3,3 millions d’euros) d’aide bilatérale entre janvier et septembre. Un chiffre très modeste comparé aux 50 millions de dollars versés par Washington ou Londres ou aux 41 millions de dollars déboursés par l’Union européenne. La comparaison a visiblement froissé la Chine, dont l’ambassade à Harare s’est fendue d’un communiqué de presse très inhabituel pour rectifier les statistiques du ministre. Le Monde avec AFP
« Connaissez-vous votre statut sérologique ? » La question est pour le moins abrupte et intrusive. Mais dans la banlieue populaire de Kasarani, à 16 kilomètres au nord-est de Nairobi, la capitale du Kenya, il n’est pas rare de se l’entendre poser depuis le lancement d’une campagne de sensibilisation à l’autodépistage du VIH, en mai 2017. Sous l’égide du Programme national de contrôle des infections sexuellement transmissibles et du sida (Nascop), des travailleurs sociaux et des bénévoles de diverses associations sillonnent les quartiers, deux fois par semaine, à la rencontre des habitants pour leur fournir des guides de prévention et leur distribuer des kits d’autotest. Francis Kinyanyi est soudeur au marché de Kasarani. L’homme de 31 ans, à l’embonpoint remarquable, est jovial. Mais interrogé par deux bénévoles de Link Employment Initiative, une petite ONG locale, son visage se crispe. Il refuse d’abord de répondre, hésite, puis finit par murmurer qu’il ne s’est jamais fait dépister. Tout comme une personne sur quatre au Kenya, le plus souvent les hommes, selon les statistiques nationales. Le Monde
Evidemment, l’Afrique est encore loin… Avec 35 chercheurs par million d’habitants, contre près de 2 500 en Europe et plus de 4 000 aux Etats-Unis (selon la Banque africaine de développement), le continent reste une terre de sciences en devenir. Pariant sur les universités et le retour de diasporas formées ailleurs, les 54 pays se battent pourtant pour se faire une place sur la scène mondiale de la connaissance et de l’innovation. Si aujourd’hui seuls 2,6 % des chercheurs de la planète travaillent entre Alger et Le Cap (selon l’Unesco), demain pourrait être différent au vu des quelque 200 000 étudiants africains qui préparent actuellement un doctorat (dont 160 000 dans des établissements africains et 25 000 en Europe). Une donnée qui fait dire à Larissa Kojoué, chercheuse au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM), à Bordeaux, et observatrice de l’émergence de la recherche africaine, que « la courbe est ascendante, certes », mais que « cela tient plus à des dynamiques individuelles que collectives ». Pour celle qui a dirigé l’ouvrage collectif Tu seras docteur.e. mon enfant (éd. L’Harmattan), une petite révolution copernicienne reste à opérer. Le Monde