Le Mali fait face à un afflux massif de réfugiés burkinabè depuis décembre
Chaque jour, plus de 500 Burkinabè entrent au Mali depuis plus de trois mois, selon les chiffres du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Majoritairement des femmes et des enfants, ces réfugiés rejoignent Koro – de l’autre côté de la frontière et où plus de 25 000 réfugiés ont déjà été enregistrés –, mais également Mopti, Bandiagara, San ou d’autres localités du centre du Mali. Certains fuient les attaques terroristes, d’autres les opérations de l’armée burkinabè et de ses supplétifs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), formés par des villageois recrutés par l’armée pour contribuer à la lutte antiterroriste. Le représentant du HCR au Mali, Mohamed Askia Touré, alerte sur les conditions d’accueil des 40 000 réfugiés burkinabè arrivés depuis trois mois…Ces réfugiés burkinabè viennent principalement des provinces du Soum, du Yatenga et de la Léraba, frontalières avec le Mali…Pourtant, ces réfugiés burkinabè ne sont pas à l’abri de recroiser des horreurs : le centre du Mali est lui-même le théâtre d’attaques régulières des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, affilié à al-Qaïda) et d’opérations de l’armée malienne et de ses supplétifs de Wagner. RFI
Les soldats américains priés de quitter le Niger, la Russie avance ses pions
La Russie avance ses pions au Niger, où la junte militaire a jugé samedi la présence américaine « illégale », dernier épisode en date du déclassement stratégique occidental au Sahel au profit notamment de Moscou…Le régime de Niamey a réorienté sa politique étrangère, en commençant par dénoncer des accords de coopération militaire avec la France, jusque là indéfectible allié. Les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre. Deux mois plus tard, Niamey excluait par décret les dépenses militaires de tout contrôle budgétaire. Une façon de donner les coudées franches à l’armée, estime Christopher Faulkner. « Cela augmente les opportunités de conclure avec la Russie des accords plus difficiles à vérifier ». Selon une source militaire européenne, la fin du contrôle des dépenses militaires et la dénonciation de l’accord avec les Américains étaient « les conditions préalables à l’accord à venir » entre Niamey et Moscou. Plusieurs sources ont évoqué à l’AFP de possibles débats à Niamey, jusqu’à encore récemment, sur la pertinence d’une alliance avec Moscou. AFP
RDC : le journaliste Stanis Bujakera est sorti de prison, selon un proche
Le journaliste congolais Stanis Bujakera a été libéré dans la nuit de mardi de la prison centrale de Kinshasa, en République démocratique du Congo, où il était détenu depuis septembre, a annoncé un de ses collègues. Correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters, Stanis Bujakera a été condamné lundi à six mois de prison, une peine déjà effectuée au titre de la détention préventive, et à une amende d’un million de francs congolais (soit 368 euros)…Stanis Bujakera est accusé, entre autres, d’avoir produit un « faux rapport » incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, un opposant retrouvé mort en juillet. Arrêté le 8 septembre et jugé depuis octobre, pour un article, non signé de son nom, incriminant les renseignements militaires dans la mort d’Okende, un ancien ministre et député d’opposition, retrouvé mort dans sa voiture, le corps ensanglanté, le 13 juillet. AFP
RDC: les funérailles de l’opposant Chérubin Okende ont commencé huit mois après sa mort
Les funérailles de l’opposant Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet 2023 à Kinshasa, se tiennent enfin huit mois après et sans hommage officiel. La justice congolaise avait conclu à un suicide, une thèse contestée par ses proches. Chérubin Okende était un fervent catholique. C’est donc le curé de sa paroisse, l’abbé Ephraim, qui a officié la messe de la veillée. Il garde de l’opposant, ex-ministre, l’image d’un modèle…L’opposant Martin Fayulu était présent à la veillée mardi soir, mais aucun membre du gouvernement n’a été aperçu sur les lieux. L’enquête du parquet général sur la mort de Chérubin Okende a conclu fin février à un suicide. Une thèse rejetée par son parti et ses proches. Les premières images après sa mort avaient montré l’opposant, proche de Moïse Katumbi, au volant de sa voiture, le torse ensanglanté et criblé de balles. RFI
RDC : une dizaine d’officiers des FARDC devant la Haute Cour militaire
Pres d’une dizaine d’officiers des Forces armées de la RDC (FARDC) comparaissent depuis mardi 19 mars devant la Haute cour militaire siégeant en chambres foraines au parquet militaire de la ville de Goma (Nord-Kivu). Ces officiers sont poursuivis pour des faits graves. La première audience présidée par le général Nzau Keba Jean Claude, a permis à la Haute cour militaire d’identifier les prévenus appelés à la barre. Certains sont inculpés par le parquet militaire pour des infractions de désertion, coups et blessures ayant entrainé la mort et détournement des effets militaires. D’autres sont poursuivis pour manquement, tentative de détournement, détournement des effets militaires, fuite devant l’ennemi et violation des consignes. Après l’identification des prévenus, le président de la Haute cour militaire a suspendu l’audience et renvoyé la cause à jeudi 21 mars. La prochaine audience va être consacrer à l’examen de fond des infractions pour lesquelles ces officiers sont poursuivis. Radio Okapi
Gabon: «l’envoyé personnel» du président français pour l’Afrique reçu à Libreville
« L’envoyé personnel » du président français pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, était mardi 19 mars à Libreville, au Gabon, où il s’est entretenu avec le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. La visite s’inscrit dans le cadre du renouveau du partenariat militaire de la France avec les pays africains. En visite au Gabon, Jean-Marie Bockel n’a fait aucune annonce majeure durant sa journée de travail à Libreville. « Je suis venu pour étudier, en concertation avec les autorités gabonaises, l’avenir de notre partenariat militaire », a-t-il déclaré à la sortie de l’audience avec le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. L’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique a eu une séance de travail avec le ministre de la Défense, en présence de tous les chefs militaires du Gabon. Il s’est aussi rendu au camp de Gaulle, près de l’aéroport, base des militaires français…Depuis une décennie, la France a progressivement réduit sa présence militaire dans le pays. D’environ 1 000 soldats en temps de paix dans les années 1990, il n’en restait que 400 en 2023…Aujourd’hui, la base de Libreville a été remodelée pour devenir un centre de formation des soldats de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Libreville développe, avec la France, trois écoles militaires à vocation régionale. RFI
Bénin : Promulgué par le président Talon, le nouveau code électoral suscite toujours l’opposition
Le 14 mars, la Cour constitutionnelle a déclaré le code conforme à la loi fondamentale ; le lendemain, Patrice Talon la promulguait. Le jour de la promulgation, la plateforme des OSC exhortait le président de la République à solliciter une deuxième lecture du code, sources potentielles de processus électoraux non inclusifs, selon la société civile. Mais la doléance est restée sans suite. Ce mardi, le parti Les Démocrates tenait sa réunion classique sur l’actualité nationale. Dans la déclaration finale, le code électoral était toujours dans le collimateur avec ce regret : « L’absence de consensus autour de ce texte fondamental. Elle exhorte le peuple béninois à rester mobilisé et engagé contre l’arbitraire et l’exclusion ». Le clergé qui, à la veille de l’examen des recours, s’était associé à d’autres leaders religieux pour dire qu’il s’opposait à ce code, n’a pas réagi officiellement. Des recours de citoyens devant la même Cour constitutionnelle contre le code sont maintenant possibles. Avant cette promulgation, seuls le président de la République et les députés avaient la légitimité pour le faire. RFI
Burundi: le pouvoir ne reconnaît plus Agathon Rwasa comme chef du principal parti d’opposition
L’opposant historique n’est plus officiellement à la tête du parti Congrès national pour la liberté (CNL), aux yeux du pouvoir burundais…Le ministre de l’Intérieur a pris acte dans une correspondance rendue publique lundi 18 mars, des décisions du congrès extraordinaire organisé par un groupe de dissidents du principal parti d’opposition le 10 mars dernier. Réunion qui s’était déroulée sous haute protection du pouvoir, malgré les protestations d’Agathon Rwasa qui dénonce un coup de force orchestré par le parti au pouvoir, à un an des législatives…Les partis politiques d’opposition et la société civile indépendante alertent sur ce qu’ils qualifient d’« un pas de plus vers un verrouillage total de l’espace politique au Burundi par le parti CNDD-FDD », au pouvoir depuis près de vingt ans…Ce n’est pas la première fois qu’Agathon Rwasa est débarqué manu militari de la présidence de son parti. Dans les mêmes conditions, Agathon Rwasa avait déjà perdu la tête de son parti en 2010, à l’époque les Forces nationales de libération (FNL), là aussi au cours d’un congrès organisé par un petit groupe de frondeurs sous la protection du pouvoir. Le gouvernement s’était empressé ensuite de reconnaître ces dissidents comme les dirigeants officiels du principal parti d’opposition de l’époque. RFI
La Libye ferme son poste-frontière avec la Tunisie après des affrontements
La Libye a fermé mardi son principal poste frontalier avec la Tunisie après des affrontements entre groupes armés et forces de sécurité du côté libyen de la frontière, a annoncé le ministère de l’Intérieur à Tripoli. Le ministère a indiqué dans un communiqué avoir ordonné la « fermeture immédiate » du poste-frontière de Ras Jedir « à la suite d’une attaque menée par des groupes hors-la-loi » impliqués notamment dans des activités de contrebande « qu’ils considèrent comme un droit acquis ». Cette fermeture vise à permettre la « mise en place de dispositions sécuritaires » et à assurer son bon fonctionnement « sous l’autorité de l’État », selon le communiqué…Selon des médias locaux, des affrontements armés avaient éclaté lundi entre les groupes qui contrôlaient de facto ce poste frontalier et les forces de sécurité envoyées par Tripoli. Situé dans le nord-ouest de la Libye, à quelque 170 kilomètres à l’ouest de Tripoli, Ras Jedir est le principal point de passage entre l’ouest de la Libye et le sud-est de la Tunisie, un territoire qui vit en grande partie du commerce transfrontalier, y compris de contrebande…La fermeture de ce poste interrompt le passage des marchandises dans les deux sens mais également le déplacement de nombreux ouvriers tunisiens qui travaillent en Libye et celui des Libyens se rendant en Tunisie, notamment pour s’y faire soigner. AFP
Francophonie dans le sport en Afrique: préserver et enrichir la langue française
Le sport est un terrain de jeu formidable pour faire évoluer la langue française. En Afrique, le français s’enrichit de nouvelles expressions et de termes issus des langues locales. À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, ce mercredi 20 mars, florilège de certaines expressions utilisées dans le foot africain. La chanson « Coup du marteau » de l’artiste ivoirien Tam Sir est devenu l’hymne officieux de la dernière Coupe d’Afrique des nations. Mais le « coup du marteau » est aussi une expression : pour les amateurs de football ivoiriens, elle désigne l’art de renverser un match plutôt mal embarqué. Pour célébrer leurs buts, les joueurs congolais ont dansé le « fimbu ». Le terme qui signifie « chicote » en lingala est aujourd’hui synonyme de battre sèchement un adversaire. Thierno Diallo est commentateur de match de foot pour la télévision sénégalaise. Il utilise le français et le wolof dans ses directs. La traduction d’expressions littérales en wolof lui permet d’enrichir le français…Chaque pays enrichit le français avec ses mots. Au Mali, par exemple, pour mettre fin à une dispute, on demande aux personnes concernées de « mettre la balle à terre ». Et lorsqu’elles sont quitte, c’est « zéro-zéro », une expression qui découle du bambara. RFI