Centrafrique: 9 Chinois tués dans l’attaque d’un site minier près de Bambari
Très tôt dans la matinée, les coups de feu ont été entendus par plusieurs habitants de la ville de Bambari. Mais c’est à 25 kilomètres de là, dans le village de Chingbolo, que le site de l’entreprise chinoise Gold Coast Group a été pris pour cible, alors que selon des sources locales, la société venait de lancer ses activités d’exploitation il y a 5 jours. Un habitant raconte. « C’est à partir de 4h du matin qu’on a entendu les détonations des armes. Ce sont les rebelles de la CPC qui ont attaqué les Chinois venus exploiter la mine. Ils ont pillé les machines des Chinois et leurs maisons. » Le maire de Bambari a confirmé l’attaque. Lui aussi pointe du doigt la Coalition des patriotes pour le changement. « Il n’y a que les rebelles pour faire ce genre d’opération. Les Chinois ont été exécutés d’une balle dans la tête », a affirmé Abel Matchipata. Policiers, gendarmes et mercenaires russes du groupe Wagner se sont rendus sur place, selon des sources locales. Les corps des victimes ont ensuite été transférés à Bambari puis, en fin de journée, jusqu’à l’hôpital de l’Amitié à Bangui, où se sont rendus l’ambassadeur de Chine et la ministre centrafricaine des Affaires étrangères. La CPC « dément catégoriquement » être à l’origine de l’attaque. Les rebelles dénoncent un « acte ignoble et barbare, planifié et préparé par les mercenaires russes Wagner et le ministre de l’Élevage ». RFI
Etats-Unis et UE volent au secours de l’armée nigérienne
Le soutien des Américains a été réitéré ce jeudi (16.03.2023) à Niamey par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. À l’issue de sa rencontre avec le président Mohamed Bazoum, le chef de la diplomatie américaine a annoncé une nouvelle aide humanitaire à la région du Sahel, d’un montant de 150 millions de dollars, ce qui porte le total de cette aide à 233 millions de dollars pour 2023. La coopération avec le Mali et le Burkina Faso est devenue très difficile. C’est pourquoi les Etats-Unis ont décidé d’apporter leur aide au Niger afin de lutter contre l’expansion djihadiste dans la région, souligne Ulf Laessing, directeur du programme Sahel de la fondation allemande Konrad Adenauer, à Bamako. … Il ajoute que l’Allemagne a également promis de former une unité de reconnaissance à Téra (Ouest) vers la frontière avec le Mali et le Burkina Faso. « Elle s’appuie aussi sur l’expérience acquise lors de la formation des forces spéciales à Téra jusqu’à l’année dernière. Une équipe très réduite sera présente sur place. Elle travaillera avec des instructeurs, des formateurs mobiles », précise Ulf Laessing. La mission de partenariat militaire européenne va soutenir la mise en place du Centre de formation des techniciens des forces armées nigériennes et devra également fournir, sur demande, des conseils d’experts et des formations aux spécialistes des forces armées nigériennes. DW
Wagner coûte une fortune aux Etats africains
Dix millions de dollars par mois. L’équivalent d’un peu plus de neuf millions d’euros, soit six milliards de francs CFA : voilà ce que représente la facture du groupe de mercenaires Wagner au Mali. La somme a été évoquée pour la première fois, en septembre 2021, par l’agence Reuters, puis confirmée par le général américain Stephen Townsend, commandant d’Africom, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, établi en Allemagne. Ce montant est d’ailleurs reconnu hors-micro par les autorités qui refusent pourtant toujours d’admettre que les mercenaires russes sont sur leur territoire, préférant parler « d’instructeurs”. Cette somme de neuf millions d’euros sert à payer la solde de 1.000 à 1.400 mercenaires. Soit un salaire mensuel de 7.000 à 9.000 euros par homme. Sur l’année, cela représente plus de cent millions d’euros, soit deux fois le budget du ministère de la Justice et près de la moitié de celui de la Santé, selon les chiffres du Budget 2023 publiés par le ministère malien des Finances. DW
Pillages, exactions et coups d’État : en Afrique, la Russie agit comme une puissance néocoloniale
À la cathédrale orthodoxe Saint-André de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), Mgr Saint Clair Voyémawa [Byzantine Orthodox bishop] no longer pledges allegiance to the Patriarchate of Constantinople but to that of Moscow. La Russie a financé la restauration des fresques et de la façade de sa cathédrale décrépite et offert à Voyémawa un séjour de trois mois à Moscou l’année dernière. Ces largesses en faveur de l’édifice ne relèvent pas seulement d’une opération visant à étendre le rayonnement culturel de la Russie mais témoignent également de l’influence grandissante que Moscou exerce désormais sur la vie politique et économique de la RCA, l’un des États les plus pauvres et les moins puissants du globe. Le rapprochement entre les deux pays est l’une des illustrations les plus manifestes de l’efficacité de la stratégie à bas coût de Moscou en Afrique, mêlant propagande, ventes d’armes, activités minières et déploiements de mercenaires. Courrier international (FT)
L’Égypte et la Russie réaffirment leur proximité
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu dimanche 19 mars une délégation russe conduite par le représentant spécial pour le Moyen-Orient du président russe Valdimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour « crime de guerre ». Mikhaïl Bogdanov, également vice-ministre des Affaires étrangères, était accompagné notamment par le vice-Premier ministre russe Denis Mantourov, a précisé un communiqué du bureau du président égyptien. Les deux parties ont « réaffirmé leur engagement mutuel à renforcer leurs relations » notamment dans les domaines économique et industriel, évoquant notamment Dabaa, la première centrale nucléaire d’Égypte que le russe Rosatom construit depuis plusieurs mois. Dépendantes des céréales ou des armes russes, la plupart des capitales arabes n’ont jusqu’ici pas pris position sur le conflit en Ukraine, soucieuses de ménager Moscou sans toutefois se mettre à dos les États-Unis, qui ont pris fait et cause pour Kiev. Jeune Afrique
Le Nigeria élit ses gouverneurs, puissants « parrains » d’un pays en crise
Ils sont les « parrains » du système fédéral nigérian. Les gouverneurs de 28 des 36 Etats qui composent le pays le plus peuplé d’Afrique doivent être désignés samedi 18 mars, au terme d’un scrutin qui s’annonce délicat pour la majorité. Un premier défi d’ampleur pour Bola Tinubu, le président élu du Nigeria, candidat victorieux du Congrès des progressistes (APC) et lui-même ancien gouverneur de Lagos. A la tête de régions aussi vastes et peuplées que certains pays, ces barons locaux ont la main sur d’énormes ressources et ont une grande influence sur les nominations, tant au niveau local que national. La pratique du « parrainage » est au cœur de la machine politique nigériane et, avant de remporter la présidentielle, Bola Tinubu a été le plus célèbre godfather du pays. … Face aux défis logistiques, la Commission électorale a décidé de repousser les élections des gouverneurs d’une semaine – alors que celles-ci devaient normalement avoir lieu le 11 mars. Un délai nécessaire pour télécharger les données contenues dans les BVAS et les reconfigurer avant le prochain vote. … Les élections générales du 25 février ont été marquées par l’apathie des électeurs, puisque seuls 27 % des inscrits se sont rendus aux urnes – soit 25 millions de personnes sur les plus de 215 millions d’habitants que compte le Nigeria. Le Monde
Est de la RDC : nouvelles tueries de civils et reprise des combats avec le M23
Une vingtaine de civils ont été tués dans deux attaques distinctes dans l’est de la République démocratique du Congo, où des combats ont par ailleurs repris entre l’armée et les rebelles du M23, a-t-on appris de sources locales. Dans la province d’Ituri, la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui affirme protéger la tribu Lendu face à la tribu Hema, est accusée d’avoir attaqué cinq villages du territoire de Mahagi. « Pour l’instant nous avons compté 15 morts, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards », a déclaré à l’AFP Arnold Lokwa, responsable de la « chefferie » (regroupement de villages) de Panduru. Dans la province voisine du Nord-Kivu, ce sont les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), affiliés au groupe jihadiste Etat Islamique (EI), qui sont accusés d’avoir tué au moins neuf personnes dans le village de Nguli, en territoire de Lubero. AFP
Une menace de blocus national pèse sur l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud est lundi matin sur le qui-vive, l’appel à un blocus national par un parti radical de gauche faisant craindre une répétition des émeutes meurtrières de 2021, dans un contexte économique et social toujours en berne. Dans les rues de la capitale Pretoria et Johannesburg, les files de voitures et le bourdonnement familier des débuts de journée ont laissé place à un calme tendu inhabituel. De nombreux commerces ont laissé le rideau baissé, certains ont vidé leurs vitrines. Le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) mené par le trublion au béret rouge, Julius Malema, a exhorté les Sud-Africains à une journée « pacifique » de grève générale et de manifestations pour exiger la démission du président Cyril Ramaphosa, jugé incapable de remédier au chômage endémique (32,9%), une pauvreté grandissante et une grave crise de l’électricité qui ronge le quotidien. AFP
Au Sénégal, la société civile vent debout contre les propos de Kaïs Saïed sur les migrants
Trois semaines après les déclarations incendiaires de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les violences racistes qui ont suivi, la colère ne désenfle pas au Sénégal. Plusieurs associations et organisations de la société civile demandent des excuses publiques du président tunisien. Des appels au boycott des produits de Tunisie ont également été lancés sur les réseaux sociaux. Quinze associations se sont réunies au sein d’un « collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal » pour réclamer des sanctions de la communauté internationale après la ligne rouge franchie par Kaïs Saïed. « Le collectif recommande au président tunisien de prendre de la hauteur, de retirer ses propos, de présenter ses excuses à toute la communauté africaine et de s’engager à respecter et à faire respecter les droits des populations africaines sur son territoire », exige le communiqué du collectif. France24
Mali: blocage des routes dans la région de Kayes par le mouvement «Je suis les routes de Kayes»
Au Mali, le mouvement « Je suis les routes de Kayes » a décidé de « bloquer dès ce lundi matin minuit tous les axes routiers sur toute l’étendue de la région de Kayes », à l’ouest du Mali, et pour 24 heures. En cause, le mauvais état des routes dans la région alors que plusieurs d’entre elles sont des axes stratégiques pour le transport de marchandises. Avec ce blocage, l’objectif est d’interpeller les autorités, explique Modibo Sissoko, porte-parole du mouvement joint par Pauline Le Troquier de la rédaction Afrique. RFI
Au Malawi, la longue marche de villageois frappés par le cyclone Freddy
Au moins 345 000 personnes ont été déplacées par les inondations et les coulées de boue qui ont emporté routes, ponts et maisons. L’épidémie de choléra menace à nouveau. Pilirani Aironi et son épouse Mercy, sur le point d’accoucher, doivent parcourir 15 km à pied dans une zone inondée du sud du Malawi, durement frappé par le cyclone Freddy, pour tenter de parvenir jusqu’à l’établissement médical le plus proche. « Nous trouverons un moyen pour l’amener à l’hôpital aujourd’hui », veut croire Pilirani Aironi, rencontré samedi 18 mars par l’AFP. Leur village, dans la municipalité de Muloza, près de la frontière avec le Mozambique, a été dévasté par le cyclone, qui a fait au moins 438 morts, 918 blessés et plus de 345 000 déplacés, selon le dernier bilan du gouvernement. Les intempéries ont été tellement violentes que de nouveaux cours d’eau sont apparus. L’équivalent de six mois de pluie est tombé en six jours, provoquant coulées de boue et inondations qui ont emporté les maisons, les routes et les ponts. Le Monde avec AFP
Freddy, le cyclone meurtrier qui a duré plus d’un mois
Le Malawi, Madagascar et le Mozambique subissent les effets du cyclone tropical Freddy. Plus de 400 personnes ont été tuées et des milliers de maisons ont été détruites. Freddy a été l’une des tempêtes les plus longues jamais enregistrées dans l’hémisphère sud, voire dans le monde entier. L’Afrique australe est souvent frappée par des cyclones et des tempêtes tropicales en provenance de l’océan Indien, mais Freddy était différent pour plusieurs raisons. Freddy a finalement été déclaré terminé par le service météorologique français. La tempête a été baptisée par le Bureau australien de météorologie le 4 février et s’est finalement terminée le 14 mars. Elle était suffisamment forte pour être officiellement classée comme système tropical pendant au moins 36 jours. Toutefois, nous devons attendre la confirmation de l’Organisation météorologique mondiale avant de pouvoir dire s’il s’agit officiellement de la tempête la plus longue jamais enregistrée. BBC