L’Afrique, où le premier cas de Covid-19 est apparu en Egypte en février, doit se « préparer au pire », prévient Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans les trente-trois pays touchés par la pandémie, près de 640 personnes atteintes du coronavirus ont été identifiées et 17 sont mortes, en date du 19 mars. La propagation du virus a été plus lente et plus tardive, amorcée par des voyageurs rentrés de Chine ou d’Europe avant d’entamer sa transmission localement. L’agence onusienne s’inquiète du risque élevé de saturation des centres de santé qui devraient rapidement être submergés en cas de propagation massive du virus. « Même en Afrique du Sud, où les systèmes de santé public et privé sont parmi les plus développés du continent, ce sera un défi. Car il y a trop peu de lits dans les hôpitaux d’Afrique », constate Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. C’est la raison pour laquelle la stratégie est d’éviter au maximum la multiplication des cas. « Nous mettons en place des mécanismes préventifs pour éviter une destruction de ces dispositifs de santé », insiste cette dernière. Le Monde
Une « trentaine » de soldats maliens ont été tués jeudi dans une « attaque terroriste » à Tarkint, dans le nord du Mali. Cette attaque est la plus meurtrière essuyée par l’armée malienne depuis quatre mois. « Une trentaine » de soldats maliens ont été tués et cinq blessés, jeudi 19 mars, dans une attaque attribuée aux jihadistes dans le nord du Mali, a indiqué l’armée malienne. Les assaillants ont donné l’assaut tôt dans la journée à un poste militaire à Tarkint, au nord de Gao, principale ville du nord du Mali, a indiqué à l’AFP un responsable militaire sous couvert de l’anonymat. « Le bilan de l’attaque de #Tarkint ( #Gao) a lourdement évolué dans la journée: une trentaine de morts et 5 blessés », ont indiqué sur Twitter les Forces armées maliennes. Dans l’après-midi, l’armée avait annoncé que sa position de Tarkint avait fait l’objet d’une « attaque terroriste », terme utilisé par les autorités maliennes pour désigner les attaques des groupes jihadistes. Cette attaque est la plus meurtrière essuyée par l’armée malienne depuis quatre mois. Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire à travers le Sahel, les opérations imputées aux jihadistes ont fait des dizaines de morts dans les rangs des forces de sécurité maliennes. France24
La propagation du Covid-19 a été invoquée par le ministre nigérien des affaires étrangères pour justifier l’annulation par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’une visite de haut niveau, celle de la dernière chance avant ce week-end que l’opposition qualifie, non sans emphase, d’« assaut final » contre le pouvoir. La délégation ouest-africaine devait être conduite par trois poids lourds de la région : le chef de l’Etat nigérien et président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, et ses homologues ivoirien, Alassane Ouattara, et nigérian, Muhammadu Buhari. L’annulation de la visite laisse le champ libre au président guinéen, Alpha Condé, pour organiser dans un quasi-huis clos un double scrutin empoisonné. En privé, une source proche de la présidence nigérienne reconnaît que le coronavirus est « un prétexte » : « Certes, l’épidémie préoccupe et mobilise l’attention de tous les présidents, mais au fond, vu l’état d’esprit et la détermination d’Alpha Condé, nous nous sommes dit que cette médiation était inutile. » … Evoquant les cas de la Guinée et du Togo, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, à Washington, dénonce, dans un texte publié mercredi, « la passivité de la Cédéao face au recul démocratique qui peut conduire à une plus grande instabilité dans la région ». Le Monde
Au Mali, les élections législatives seront maintenues a annoncé le Premier ministre. Le premier tour est prévu le 29 mars. Aujourd’hui, le Mali n’est pas encore touché par la pandémie, contrairement à 6 des 7 pays frontaliers du pays. Mais malgré l’épidémie mondiale de Covid-19, la vie de la nation doit continuer, déclarait ce jeudi 19 mars au matin Boubou Cissé en conférence de presse. Les législatives au Mali sont « à ce jour » maintenues fin mars et en avril malgré la pandémie du coronavirus, a indiqué jeudi le Premier ministre Boubou Cissé. « Pour des questions de survie de la nation et de continuité de l’État, à ce jour nous avons décidé de maintenir la tenue des élections législatives », a-t-il déclaré en conférence de presse. … Le premier tour des législatives est prévu le 29 mars et le second le 19 avril. Ces élections ont été repoussées à différentes reprises, en raison notamment de la profonde crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. Elles sont considérées comme une part importante de l’effort politique devant accompagner l’action militaire face à la dégradation sécuritaire et aux attaques jihadistes. RFI
Dans la cour familiale, Ousmane s’ennuie ferme. Bloqué chez lui depuis le 16 mars et la fermeture de tous les établissements scolaires ivoiriens pour trente jours, le jeune homme semble paralysé par la menace du Covid-19. Il ne sort quasiment plus et dit respecter scrupuleusement toutes les mesures décrétées par le gouvernement, dont celle particulièrement difficile à tenir du maintien d’au moins un mètre entre chaque personne dans les lieux publics. « Je fais très attention, cette maladie me fait peur. J’essaie de m’écarter des autres mais, une fois chez moi, dans la cour, c’est impossible. Le soir, on est plus de cent à vivre ici : les Compaoré, les Kouanda, les Zangré », énumère le jeune Abidjanais en pointant chacune des vingt-deux petites habitations plantées autour de cette courette. Autant de maisonnettes bien trop chaudes et trop mal aérées pour y passer la journée. A Abidjan, la vie se passe dehors. Les lieux de rassemblement y sont nombreux et la promiscuité permanente : dans les centaines de wôrô-wôrô – les taxis collectifs -, mais aussi et surtout dans les milliers de gbaka, ces petits utilitaires convertis en bus, où les passagers s’entassent encore chaque jour pour se déplacer. Le Monde
Quelques jours après l’annonce des premiers cas de coronavirus au Ghana, les autorités ont décidé de fermer les frontières aux ressortissants des pays qui comptent plus de 200 cas. « Tous les voyages au Ghana sont fortement déconseillés », a déclaré dimanche le ministre de l’Information. Quelque 9 cas ont d’ores et déjà été recensés dans le pays. Pour éviter la propagation de l’épidémie, le président avait déjà interdit aux ministres de se rendre à l’étranger. Les autorités avaient initialement misé sur le même dispositif mis en place pour juguler la progression de l’épidémie d’Ebola, notamment avec la prise de température à l’aéroport. Mais le développement du Covid-19 dans le pays a forcé le gouvernement à prendre d’autres mesures. Les écoles, mosquées et églises du pays sont fermées pour au moins quatre semaines. Tous les ressortissants ghanéens et les titulaires d’un permis de résidence de retour d’un séjour à l’étranger sont appelés à se mettre d’eux-mêmes à l’isolement pendant une durée de deux semaines. Le service ghanéen de santé a également annoncé que des officiers seraient chargés d’appeler ou de rendre visite aux personnes soumises à la mise en quarantaine pour s’assurer que les directives sont bien respectées. RTBF
En Côte d’Ivoire, la loi sur la révision constitutionnelle a été promulguée ce jeudi 19 mars par Alassane Ouattara. Aujourd’hui vendredi devaient démarrer les travaux parlementaires concernant la modification du Code électoral, sujet éminemment sensible. Mais, compte tenu de la situation sanitaire et de la crise liée au Covid-19, les choses ne se passeront pas comme prévu. La réforme du code électoral se fera par ordonnance a-t-on appris hier soir. Ce vendredi députés et sénateurs devaient une nouvelle fois se réunir en Congrès à Yamoussoukro pour démarrer l’examen de la modification du Code électoral. Mais finalement dans un communiqué publié jeudi soir, la présidence annonce qu’en raison de l’épidémie, qui rend « difficile la tenue des réunions parlementaires, le président de la République, vu l’urgence, procèdera à la modification du Code électoral par voie d’ordonnance. » Le communiqué ajoute que la modification « prendra en compte les points d’accord de la deuxième phase du dialogue politique ». Au terme de plusieurs semaines de négociations entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile en début d’année, l’opposition avait claqué la porte dénonçant une tentative de passage en force du gouvernement. RFI
Le ministère nigérien de la défense annoncé, jeudi 19 mars au soir, avoir tué une « figure de proue » du groupe djihadiste Boko Haram, Ibrahim Fakoura, lors d’une opération dans les îles du lac Tchad (sud-est), repaire d’islamistes nigérians. « Les éléments des forces armées nigériennes déployés dans la région de Diffa ont mené une opération sur les îles nigériennes du lac Tchad du 10 au 16 mars, [qui] a permis d’éliminer Ibrahim Fakoura, un des chefs de faction de Boko Haram, et plusieurs de ses compagnons », selon un communiqué du ministère de la défense lu à la télévision publique. Ibrahim Fakoura est une « figure de proue de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest » – Boko Haram ayant prêté allégeance à l’Etat islamique en 2015 – et est « impliqué dans plusieurs attaques horribles contre les civils et les forces de défense et de sécurité », ajoute le ministère, qui l’accuse aussi d’avoir participé à des « enlèvements contre paiement de rançons », fréquents dans cette région. Le Monde avec AFP
Cinq femmes ont été tuées mercredi et cinq autres civils blessés dans des bombardements attribués aux forces du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne et sa banlieue, a indiqué jeudi le Gouvernement d’union nationale (GNA). « Des roquettes et obus ont touché des maisons dans les quartiers de Ain Zara et Bab Ben Ghachir », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Amine Al-Hachemi. Les bombardements ont tué cinq femmes, blessé cinq autres civils et provoqué des dégâts matériels, selon lui. Le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, a dénoncé des « bombardements à l’aveugle », les imputant aux forces du maréchal Haftar –homme fort de l’est du pays–, qui mènent depuis avril une offensive pour s’emparer de la capitale. Une trêve avait été décrétée le 12 janvier, mais des combats continuent d’opposer régulièrement les forces pro-Haftar et leurs rivales du GNA, qui s’accusent mutuellement de violations. AFP
La justice égyptienne a ordonné jeudi la libération de 15 dissidents politiques, au moment où les familles de détenus craignent la contagion de leurs proches par le nouveau coronavirus en prison, a-t-on appris de sources judiciaires. Parmi les détenus concernés figure notamment Hassan Nafaa, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, arrêté en septembre pour avoir soutenu quelques rares manifestations antigouvernementales, à l’appel d’un homme d’affaires égyptien exilé en Espagne. Selon les organisations de défense des droits humains, environ 4.000 personnes avaient été arrêtées le même mois dans le pays. Des centaines avaient ensuite été relâchées. Ancien directeur de campagne du président Abdel Fattah al-Sissi, Hazem Abdel-Azim, qui avait ensuite critiqué la politique du chef de l’Etat, figure également sur la liste des 15 personnes libérées sur ordre du parquet de la sécurité d’Etat. Les autres détenus sont des responsables de partis d’opposition. Le parquet n’a toutefois pas précisé si leur remise en liberté était une réponse aux inquiétudes des familles de détenus concernant la pandémie de nouveau coronavirus. AFP
Le premier ministre éthiopien et Prix Nobel de la paix 2019, Abiy Ahmed, a appelé ses concitoyens à la tolérance, jeudi 19 mars, après que des incidents liés à la propagation du coronavirus et visant des étrangers ont été rapportés ces derniers jours. « Tandis que les efforts de sensibilisation au Covid-19 se poursuivent à l’échelle nationale, il est important de noter que le virus n’est ni lié à un pays ni à une nationalité, a déclaré M. Abiy dans un communiqué. Tout le monde est égal devant le risque […] Ne laissons pas la peur nous voler notre humanité. » Cette prise de parole du premier ministre intervient alors qu’un certain nombre d’incidents visant des étrangers ont été rapportés en Ethiopie, qui compte officiellement six cas de coronavirus (trois Japonais, un diplomate britannique et deux Ethiopiens). Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec quelque 100 millions d’habitants, l’Ethiopie a suspendu lundi pour quinze jours l’enseignement dans les universités, les grands rassemblements et les compétitions sportives pour tenter d’enrayer la propagation du virus. Le Monde avec AFP
Coups de filet en Éthiopie contre des chefs de réseaux de passeurs de migrants vers la Libye. La semaine dernière, c’est un célèbre trafiquant d’origine érythréenne qui a été arrêté avec des complices. Et cela fait suite à l’arrestation, le mois dernier, d’une autre tête de réseau, dans une vague d’arrestations de grande ampleur. C’est l’une de ses victimes qui a alerté la police après l’avoir reconnu dans la rue. Car l’Érythréen Tewelde Goitom, surnommé « Walid », circulait librement en Éthiopie, continuant d’organiser le trafic qui a fait de lui un millionnaire. Bientôt, d’autres victimes se sont manifestées. « Walid » a été arrêté vendredi, avec son frère et quatre complices, alors qu’il buvait un café dans un lieu public. « Walid » est un caïd à la sinistre réputation parmi les migrants de la Corne de l’Afrique. Il se plaisait à parader avec des armes de guerre et se vantait de violer toutes les femmes qui passaient par ses réseaux, raconte la journaliste érythréenne Meron Estefanos. RFI
Sur le papier, le projet Inga 3 à tout pour convaincre : l’idée est d’utiliser l’eau du fleuve Congo pour produire de l’électricité. Un projet audacieux qui promet d’importants bénéfices économiques et l’amélioration du quotidien de 80 millions de Congolais. La majorité d’entre eux n’ont en effet pas accès à l’électricité. Mais le barrage Inga 3 fait aussi l’objet de nombreuses critiques. Les investisseurs sont frileux ou quittent le navire et on murmure désormais que même l’Afrique du Sud pourrait jeter l’éponge. Pour comprendre, il faut revenir en arrière. À peine le projet Inga 3 avait commencé à éclore que Pretoria signalait son intérêt. Pays sujet à de fréquentes coupures de courant, l’Afrique du Sud promet d’acheter une grande partie de l’électricité produite par le futur barrage. Pour la République démocratique du Congo, cet engagement vaut de l’or, surtout depuis que l’entreprise espagnole ACS, l’un des principaux investisseurs, a claqué la porte du projet en janvier dernier. En février, le gouvernement sud-africain réitère publiquement son soutien à Inga 3. Sauf que, selon un rapport du Groupe d’étude sur le Congo et Phuzomoya Consulting, cet engagement n’a aucun sens, ni sur le plan financier, ni sur le plan énergétique. Ces deux instituts de recherche affirment que Pretoria cherche en réalité une stratégie de sortie. DW
Voilà 70 ans que l’Afrique de l’Est n’avait pas été touchée par une telle invasion d’insectes, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, dans un reportage publié en début de semaine. Somalie, Ethiopie, Kenya et désormais aussi Ouganda et Soudan du Sud : hormis le Kenya qui, comparativement, dispose d’infrastructures solides et d’une situation sécuritaire relativement stable, les autres pays cités font parties des plus pauvres de la planète, rappelle le quotidien. Une situation qui inquiète beaucoup Tobias Takavarasha, un Zimbabwéen de 62 ans, nommé en fin d’année dernière représentant national de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, au Kenya. Celui-ci explique qu’un criquet pèlerin pèse environ 2 grammes – et mange exactement autant par jour. Cela signifierait, toujours selon Tobias Takavarasha cité par la FAZ, qu’un mètre carré de criquets pèlerins engloutirait quotidiennement autant de nourriture que 35.000 personnes ! Malgré tous les efforts consentis rien ne dit que l’Afrique de l’Est parvienne à vaincre cette invasion. La longue saison des pluies est imminente et constitue un terrain favorable à la multiplication des insectes. DW
Au Sénégal, des mouvements de la société civile relaient à leur manière les messages de prévention : savoir reconnaître les symptômes, se laver régulièrement les mains, prendre garde aux fake news… Comme le collectif de rappeurs Y’en a Marre, qui a sorti jeudi soir une chanson et un clip, « Fagaru Ci Corona » (« Prévenir le corona », en wolof). « Prépare-toi, prépare tes proches », « Prenez des précautions »… La chanson a été écrite en une seule nuit. Pour le rappeur Malal Talla, alias Fou Malade, il faut insister encore et encore sur la prévention. « Il y a beaucoup de gens qui disent que ça n’existe pas. C’est parfois lié aux croyances religieuses. Il faut dire aux gens les mesures d’hygiène qu’ils doivent prendre, dans un refrain facile à comprendre. » Le clip vient d’être tourné à l’hôpital Fann de Dakar. Avant cela, les musiciens ont présenté le titre au ministère de la Santé. D’habitude très critique envers les autorités, le rappeur Simon parle cette fois « d’union sacrée ». « On a rencontré le ministre de la Santé, parce qu’on ne voulait pas communiquer à contre-courant du ministère. Ils ont validé les messages du morceau. Aujourd’hui, il faut faire taire les querelles politiques. » RFI