Revue de presse du 20 mai 2025

RDC : l’Ordre supérieur épiscopal du Congo plaide pour une meilleure implication des chefs religieux dans le processus de paix
Le président général de l’Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC), Léonard Matebwe, a exprimé, lundi 19 mai, son inquiétude face au statu quo observé dans la recherche de la paix dans l’Est du pays, toujours en proie aux conflits armés. Lors d’une déclaration faite ce lundi devant les médias kinois, ce pasteur a plaidé pour une plus grande inclusivité des chefs religieux dans le processus de paix et a recommandé la création d’un ministère des Affaires religieuses afin de piloter efficacement cette initiative. Selon Léonard Matebwe, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) n’ont pas reçu de mandat officiel du Chef de l’État pour conduire une mission de pacification…Face à cette situation, Léonard Matebwe insiste sur l’urgence d’une action concrète et structurée : « Nous avons besoin de paix et nous sommes fatigués de la guerre. Ceux qui vivent loin des zones de conflit ne mesurent pas la souffrance des populations de l’Est. Il faut aller sur place pour voir à quel point la situation est critique. C’est pourquoi nous plaidons pour la création d’un ministère des Affaires religieuses. Si une telle institution existait, toutes ces initiatives ne seraient pas dispersées »…L’OSEC espère que cette revendication sera entendue par les autorités afin que les leaders religieux puissent apporter leur contribution dans la résolution du conflit à l’Est du pays. Radio Okapi

RDC : Désignation des 40 membres de la commission chargée d’examiner la levée des immunités de Joseph Kabila au Sénat
Le bureau du Sénat a désigné, lundi 19 mai 2025, les membres composant la commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire de l’Auditeur général près la Haute Cour militaire relatif à la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila, sénateur à vie et ancien président de la République démocratique du Congo (RDC). Cette commission est constituée de 40 membres, dont 13 issus des groupes politiques et 27 des groupes provinciaux. Parmi eux figurent notamment Christophe Lutundula, Françoise Bemba, Carole Agito, Justin Kalumba, Yvan Kazadi et Jean Tshisekedi…La commission procédera à l’audition de l’Auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC), mais elle a également pour mandat d’entendre le président honoraire Joseph Kabila avant de statuer sur la levée ou non de ses immunités. La demande de levée des immunités de Joseph Kabila fait suite aux accusations du président Félix Tshisekedi, qui l’accuse d’être l’instigateur du M23, groupe rebelle déstabilisant l’Est de la RDC, notamment par l’occupation depuis plusieurs mois des villes de Goma et Bukavu, ainsi que de plusieurs localités stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces accusations ont toujours été rejetées par le camp Kabila, qui dénonce un acharnement politique de Félix Tshisekedi et une situation de crise politique. Radio Okapi

Tchad: l’audition de l’ex-Premier ministre Succès Masra reportée, ses avocats refoulés
Au Tchad, la procédure judiciaire concernant Succès Masra a commencé lundi 19 mai 2025, mais par un cafouillage. L’ancien Premier ministre et président du parti les Transformateurs, en garde à vue depuis vendredi matin, est accusé notamment d’incitation à la haine et d’avoir provoqué le massacre de 42 éleveurs par des cultivateurs de sa région natale la semaine dernière. Il devait être entendu lundi matin par les enquêteurs, mais ses avocats expliquent ne pas avoir pu l’assister. Les avocats de Succès Masra expliquent ce soir avoir été éconduits de l’entrée de la Coordination de la Police judiciaire, ou leur client était entendu par les enquêteurs…Pendant ce temps, à l’intérieur, le président des Transformateurs refuse de répondre aux questions des officiers de la police judiciaire en l’absence de ses avocats. Une plainte a été déposée pour injure et menace publique, explique les représentants de Succès Masra qui racontent tout de même que l’agent a été sanctionné par sa hiérarchie. Mais face à ce qu’ils qualifient « d’incident majeur » les avocats ont demandé le report de l’audition à demain matin…La procédure judiciaire devrait pouvoir commencer ce mardi le président des Transformateurs devra notamment justifier d’un audio enregistré en mai 2023 dans lequel il appelle à l’autodéfense des populations chrétiennes du sud du pays. Un appel que les autorités qualifie aujourd’hui « d’incitation à la haine » et désigne comme responsable des violences intercommunautaires de la semaine dernière. RFI

Tchad: «Si Robert Gam est vivant, le gouvernement n’a qu’à le prouver», exige le parti de l’opposant disparu il y 8 mois
Au Tchad, le 20 septembre 2024, l’opposant Robert Gam, secrétaire général du Parti socialiste sans frontières (PSF), disparaissait. Huit mois plus tard, le PSF assure être toujours sans nouvelles de celui qui avait succédé à Yaya Dillo, tué dans un assaut de l’armée. « Nous sommes très inquiets, car nous n’avons reçu aucun signe de vie », explique un cadre de cette formation. Au Tchad, cela fait huit mois ce 20 mai 2025 que le secrétaire général de la formation d’opposition, le Parti socialiste sans frontières (PSF), est porté disparu. Le 20 septembre 2024, Robert Gam montait sur une mototaxi à l’issue d’une réunion politique pour rentrer chez lui. Mais il n’est jamais arrivé à destination. Il était régulièrement victime d’intimidations depuis qu’il avait pris la suite de Yaya Dillo, tué dans un assaut de l’armée sept mois plus tôt. Les proches de Robert Gam sont convaincus qu’il est détenu au secret par les services de renseignement, l’Agence nationale de la sécurité d’État (Anse), ce qui n’a jamais pu être confirmé. Régulièrement, des publications sur les réseaux sociaux évoquent son décès. Aussi, sa famille et ses camarades demandent au gouvernement une preuve de vie de Robert Gam et une procédure judiciaire s’il y a lieu. RFI

Mali: enlèvement du président de la société civile de Ménaka
Au Mali, le président de la société civile de Ménaka, région du nord-est du pays frontalière avec le Niger, a été enlevé le 19 mai 2025. Sidi Barka a été kidnappé en pleine ville par des assaillants non identifiés. Plusieurs pistes sont envisagées : celle des jihadistes de l’État islamique au Sahel ou celle de bandits locaux menant des activités purement crapuleuses…Président de la société civile de Ménaka, Sidi Barka est une figure locale connue de tous. Ces dernières années, il a notamment plaidé la cause des dizaines de milliers de déplacés internes qui ont quitté les localités de la région pour trouver refuge dans la ville de Ménaka, fuyant les violences de l’État islamique au Sahel (EIS), principalement, mais aussi celles de l’armée malienne et de ses partenaires de Wagner. La branche sahélienne de l’État islamique contrôle la quasi-totalité de la région, et a récemment pris des otages au Niger voisin, qui seraient détenus dans la région de Ménaka. La piste jihadiste est donc envisagée. L’enlèvement de Sidi Barka pourrait également être l’œuvre de bandits locaux aux motivations purement crapuleuses. RFI

Mali: les militants pro-démocratie enlevés par la Sécurité d’État accusés de «déstabilisation»
Au Mali, les proches sont toujours sans nouvelles des trois militants politiques pro-démocratie enlevés il y a une dizaine de jours par la Sécurité d’État. Alhassane Abba, du parti Codem et de la coalition Jigiya Kura, et El Bachir Thiam, du parti Yelema, ont été enlevés le 8 mai. Abdoul Karim Traoré, également de la Codem, a disparu le 11 mai. Selon les informations de RFI, les trois hommes sont prisonniers des services maliens de renseignement qui les soupçonnent de tentative de « déstabilisation »…Des accusations balayées par leurs camarades de parti, qui estiment qu’il s’agit essentiellement de réprimer et d’intimider tous les militants pro-démocratie, et qui rappellent que la contestation de la Transition s’est toujours inscrite dans le cadre de la légalité. Contrairement à ces détentions par la Sécurité d’État, réalisées en dehors de toute procédure judiciaire et au sujet desquelles ni les autorités de transition, ni la Justice malienne, n’ont fait la moindre déclaration. Selon plusieurs responsables politiques, les enlèvements des militants de la Codem et de Yelema sont également des messages adressés aux leaders de ces partis, l’ancien ministre Housseini Amion Guindo et l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Le premier est un opposant acerbe des autorités de transition, qui évite depuis longtemps toute apparition publique, le second se présente plutôt comme un « accompagnateur » de la Transition, mais il est l’une des dernières personnalités maliennes restées au pays et qui assume ouvertement des positions parfois très critiques. RFI

Au Nigeria, les djihadistes investissent TikTok, nouvel outil de propaganda
Les groupes djihadistes au Nigeria gagnent à nouveau du terrain dans le nord-est du pays, mais aussi sur les réseaux sociaux, en particulier TikTok, utilisés pour diffuser leur idéologie violente et recruter de nouveaux membres…L’AFP a identifié plusieurs comptes TikTok où des hommes et des femmes, parfois très jeunes, exhibent armes et liasses de billets, glorifiant la violence…D’après plusieurs experts, ces contenus servent à intimider et à faire de la propagande, mais ils jouent aussi un rôle-clé dans le recrutement de nouveaux combattants. L’AFP a observé un schéma récurrent dans les publications de 19 comptes. Derrière ces comptes se cachent des personnes se présentant comme des prédicateurs prônant le djihad, reprenant les messages fondateurs de Boko Haram selon lesquels l’éducation occidentale serait contraire à l’islam…Les djihadistes diffusent fréquemment des vidéos en direct sur TikTok, dialoguent avec leurs abonnés, répondent à leurs questions et reçoivent des « cadeaux numériques », monétisables en argent réel. Le Monde avec AFP

Fin des investigations visant Agathe Habyarimana, sans mise en examen, dans le génocide des Tutsi au Rwanda
Les investigations contre Agathe Habyarimana pour son rôle éventuel lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 sont closes, sans que la veuve de l’ancien président rwandais ait été mise en examen. Les juges ont conclu que les témoignages à charge étaient « contradictoires, incohérents, voire mensongers ». Selon des sources proches du dossier, la juge d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris a rendu sa décision de fin d’information vendredi 16 mai. Placée depuis 2016 sous le statut intermédiaire de témoin assisté, Agathe Habyarimana, 82 ans, échappe donc à ce stade à un procès. Cette décision pourrait augurer d’un non-lieu, d’ici à quelques mois. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a saisi en septembre la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris pour demander la mise en examen de Mme Habyarimana pour entente en vue de commettre un génocide. Une audience à huis clos doit se tenir mercredi 21 mai…Rejetant des demandes du PNAT, la juge chargée du dossier, en cosaisine avec une autre juge spécialisée, conclut, dans une ordonnance datée de vendredi, qu’il « n’existe pas à ce stade d’indices graves et concordants contre Agathe Kanziga (Habyarimana) qu’elle ait pu être complice d’acte de génocide » ou pu « participer à une entente en vue de commettre le génocide ». Le Monde avec AFP

Au Sénégal, une ministre de l’ex-président Sall inculpée pour des irrégularités liées à un fonds anti-Covid
Une ministre de l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a été inculpée pour « complicité de détournement » d’un fonds anti-Covid et placée sous contrôle judiciaire, lundi 19 mai, par une cour spéciale après son dépôt d’une caution de 87 000 euros, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’une source proche du dossier. Mme Salimata Diop, ancienne ministre de la femme, est l’une des cinq ministres de l’ex-président Sall (2012-2024), mis en accusation pour malversations présumées le 8 mai par l’Assemblée nationale, qui les a ensuite renvoyés devant la Haute Cour de justice, une juridiction spéciale, pour notamment des détournements liés à un fonds anti-Covid…La ministre, élue députée en novembre 2024, après le départ du pouvoir du président Sall, doit justifier de dépenses de même montant que cette caution. Son immunité parlementaire a été levée le 2 mai pour permettre des poursuites à son encontre. Les quatre autres anciens ministres renvoyés devant la Haute Cour sont Amadou Mansour Faye (développement communautaire), également beau-frère de l’ex-président, Aïssatou Sophie Gladima (mines), Moustapha Diop (développement industriel) et Ismaïla Madior Fall (justice). Le Monde avec AFP

L’Algérie suspend l’exemption de visa pour les Français titulaires de passeports diplomatiques
L’Algérie répondra « par une application stricte de la réciprocité » à la suspension par Paris de l’exemption de visas pour les Algériens disposant de passeports diplomatiques, a annoncé lundi 19 mai le ministère des affaires étrangères algérien…Alger et Paris avaient conclu en 2007, « à l’initiative de la France », un accord portant sur l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, élargi en 2013 aux titulaires de passeports de service, selon le ministère. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a annoncé le 14 mai « le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa ». La France réagissait à une décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, a-t-il dit. Cette mesure a commencé à être mise en œuvre vendredi 16 mai…Les deux pays traversent depuis plus de neuf mois une crise diplomatique sans précédent, marquée récemment par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre. Le Monde avec AFP