Niger: Niamey et Washington trouvent un accord pour un retrait américain d’ici mi-septembre
L’armée américaine s’engage à retirer son millier de soldats et leurs matériels du Niger au plus tard le 15 septembre 2024. C’est ce qui ressort de plusieurs jours de négociations entre les armées nigériennes et américaines à Niamey. Le communiqué conjoint signé par les deux parties précise que le retrait se fera dans le respect mutuel et la transparence. Dans un communiqué conjoint, les deux pays indiquent dimanche 19 mai avoir « trouvé un accord de désengagement pour effectuer le retrait des forces américaines qui a déjà commencé ». Et donnent une date butoir : il devra être terminé « au plus tard le 15 septembre 2024 », selon le communiqué signé du ministre nigérien de la Défense, Salifou Modi et du sous-secrétaire américain à la Défense chargé des Opérations spéciales et des conflits de faible intensité, Christopher Maier…Face aux exigences de Niamey, Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses soldats déployés dans le cadre de la lutte antijihadiste. Leur nombre est estimé à 650 auxquels s’ajoutent quelques centaines de contractuels. Au Niger, les États-Unis disposent notamment d’une importante base de drone près d’Agadez construite pour 100 millions de dollars. RFI
RDC : confusion après que les autorités affirment avoir déjoué une « tentative de coup d’Etat » à Kinshasa
A Kinshasa, le calme était revenu, dimanche 20 mai dans la journée, mais la confusion continuait à régner après que le palais de la Nation, un des palais présidentiels de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), et le domicile du ministre de l’économie ont été attaqués par un commando de plusieurs dizaines d’hommes lourdement armés au petit matin. Les autorités ont annoncé qu’« une tentative de coup d’Etat » avait été « étouffée dans l’œuf », selon les termes de Sylvain Ekenge, le porte-parole des Forces armées de RDC (FARDC). Cette « tentative » a impliqué une quarantaine d’hommes, des Congolais et « des étrangers », « trois Américains et un Britannique », ont-elles affirmé, qui sont parvenus à brandir le drapeau du Zaïre, l’ancien nom de la RDC, dans l’enceinte du palais de la Nation. Alors que l’incertitude demeure sur les objectifs de ce commando, dont le chef présumé, Christian Malenga, et trois autres hommes ont été tués, ces évènements fragilisent un pouvoir déjà sous tension à cause d’une guerre dans l’est de son territoire et de fortes incertitudes politiques…[Malenga] s’était présenté aux élections législatives en 2011 et deux ans plus tard avait fondé un parti politique appelé United Congolese Party, sans ancrage ni poids, mais à la tête duquel il ambitionnait depuis 2015 de renverser le régime congolais, d’abord de Joseph Kabila, puis de Félix Tshisekedi. Le Monde
Soudan: la ville d’El Fasher, encerclée par les paramilitaires d’Hemedti, tient bon
Un calme précaire règne à El Fasher, capitale du Darfour du Nord. Les Forces de soutien rapide du général Hamdan Daglo ont lancé une offensive vendredi 10 mai 2024 sur cette ville, attaquant à plusieurs reprises les positions de l’armée du général Al-Burhan. Et contrairement aux autres villes du Darfour, Nyala, El Geneina, El Fasher a réussi à résister aux attaques des paramilitaires…L’armée soudanaise – qui a été chassée de ses autres positions au Darfour – a regroupé ses effectifs dans cette dernière grande ville encore sous son contrôle. Les rangs de l’armée ont également été renforcés par deux importants groupes armés du Darfour basés à El Fasher : le SLM de Minni Minawi et le Jem de Gibril Ibrahim, qui ont tous deux renoncé à leur neutralité, pour se battre du côté de l’armée…La capitale de la province du Darfour du Nord compte plus de 1,5 million d’habitants, dont environ 800 000 réfugiés, encerclés par les paramilitaires. RFI
Kenya: première visite d’État du président Ruto aux États-Unis sur fond de crise en Haïti
Le président du Kenya, William Ruto, arrive ce 20 mai et jusqu’au 24 aux États-Unis pour sa première visite d’État dans le pays. Cela fait plus de quinze ans qu’un leader africain n’a pas été reçu en visite d’État par Washington. William Ruto va d’abord passer deux jours à Atlanta puis se rendra ensuite à Washington où il sera reçu par son homologue, Joe Biden, à la Maison Blanche, jeudi. Une visite qui marque une « consolidation » de la relation entre les États-Unis et le Kenya, d’après Nairobi. Plusieurs sujets seront évoqués : les relations commerciales entre les deux pays, les investissements économiques, mais aussi différents dossiers sécuritaires. Parmi les sujets qui devraient être au cœur des discussions à Washington : la crise en Haïti. Le Kenya s’était engagé l’année dernière à prendre la tête d’une mission multinationale pour lutter contre les gangs sur l’île des Caraïbes, et à y envoyer 1 000 policiers. RFI
Tchad: des réactions internationales à l’élection de Mahamat Idriss Déby diversement appréciées
À Ndjamena, le silence du président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ne passe pas inaperçu auprès des partisans de Mahamat Idriss Déby, dont les relations sont notoirement délicates avec celui que les autorités accusent de se comporter en « acteur politique tchadien ». Au sein de la coalition pour un Tchad Uni, on a apprécié les félicitations envoyées par la Hongrie, la Russie, plusieurs pays africains, Marine Le Pen, mais on est plus réservé sur celles de la France. « On a tout en commun, mais il va falloir plus de transparence entre nous » dit un cadre de la campagne, qui relaie le discours selon lequel Paris, les États-Unis et l’Union européenne auraient montré un appui peu discret au candidat Succès Masra, ce que balaient les Transformateurs. RFI
Au large de la Tunisie, vingt-trois personnes portées disparues en mer
Vingt-trois Tunisiens sont portés disparus en mer après avoir tenté de rallier clandestinement l’Europe depuis la ville de Nabeul, dans le nord de la Tunisie, a fait savoir la garde nationale du pays, samedi 18 mai, dans un communiqué. La garde nationale, dont dépendent les gardes-côtes, a précisé que les recherches étaient toujours en cours, car le groupe avait pris la mer au début du mois de mai. « Ils ont embarqué sur un bateau dans la nuit du 3 au 4 mai », lit-on dans le communiqué, ajoutant que les familles des disparus n’en avaient informé les autorités que dix jours plus tard. Sur ordre du procureur de la ville, la garde nationale a annoncé l’arrestation de cinq personnes qui avaient pris part à l’organisation de la traversée. Deux des personnes portées disparues étaient des proches de certains des organisateurs, précise le communiqué. La garde nationale a, par ailleurs, annoncé samedi avoir déjoué deux tentatives de traversée clandestine vers l’Europe, « secouru cinquante-deux migrants » et « repêché quatre corps », au large de Sfax, dans le centre de la Tunisie. Le Monde avec AFP
Tunisie: la Ligue des droits de l’homme appelle à la libération de Saadia Mosbah
Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a dénoncé vendredi « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes en Tunisie des avocats et des membres de médias critiques du pouvoir. Parmi eux, Saadia Mosbah, figure de la lutte contre le racisme. La LDH proteste contre son arrestation. « L’État de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées », exige le Haut-Commissariat, alors que des voix s’élèvent pour protester contre l’arrestation le 7 mai de Saadia Mosbah, figure de la lutte contre le racisme. Avec son association Mnemty, Saadia Mosbah est fortement engagée pour la défense des droits des migrants subsahariens qui ont été l’objet de violences racistes ces derniers mois en Tunisie. RFI
En Tunisie, les partisans de Kaïs Saïed à leur tour dans la rue
Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 19 mai à Tunis pour soutenir le président Kaïs Saïed, après des récentes arrestations de journalistes, d’avocats et d’autres personnalités publiques dissidentes, dénoncées par la communauté internationale. L’ONU et l’Union européenne ont qualifié il y a quelques jours d’illégale cette vague d’arrestations, et Paris ou Washington ont publiquement fait part de leur inquiétude. Mais le président Saïed a qualifié jeudi toute critique internationale d’« ingérence » étrangère et a ordonné au ministère des Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs de plusieurs pays concernés…La société civile tunisienne a condamné la récente série d’arrestations alors que le pays se prépare à l’élection présidentielle prévue en octobre. Plusieurs experts, journalistes, avocats et personnalités de la société civile ont été arrêtés ces derniers jours, et nombre de dirigeants politiques parmi les plus importants du pays sont en détention depuis plusieurs mois. Jeune Afrique avec AFP
En Algérie, Louisa Hanoune se porte candidate à la présidentielle
Le Parti des travailleurs (PT, trotskiste) a accordé son investiture à Louisa Hanoune, déjà candidate en 2004, 2009 et 2014, à l’issue d’une réunion vendredi et samedi du conseil national du parti, selon la télévision publique…Une élection présidentielle anticipée doit se tenir le 7 septembre en Algérie, soit trois mois avant la date initialement prévue…Figure de l’opposition algérienne, Louisa Hanoune, avait été incarcérée en mai 2019, en plein Hirak, après avoir été inculpée de « complots » contre l’État et l’armée, dans un dossier visant Saïd Bouteflika, l’influent frère de l’ex-chef de l’État et deux ex-hauts responsables des services de renseignement. La militante trotskiste et ses co-accusés avaient été ensuite condamnés en septembre de la même année à 15 ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair devant le tribunal militaire de Blida (sud d’Alger). Ils étaient accusés de s’être réunis en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée, qui demandait alors publiquement le départ d’Abdelaziz Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, soulèvement populaire qui a contraint l’ancien chef de l’État à la démission en avril 2019. En appel, Louisa Hanoune avait vu sa peine réduite de 15 ans à trois ans de prison, dont neuf mois ferme. Elle a été libérée en février 2020. Lors d’un nouveau procès tenu en janvier 2021, la cheffe du PT et ses co-accusés ont été acquittés. Jeune Afrique avec AFP
La coalition guinéenne Anad appelle la junte pour rendre le pouvoir aux civils avant la fin de l’année
Une coalition de l’opposition a demandé samedi à la junte au pouvoir en Guinée d’organiser des élections en vue de rendre le pouvoir aux civils d’ici la fin 2024, en appelant à des manifestations pour faire pression sur les militaires. Le Premier ministre Amadou Oury Bah avait reconnu mi-mars que l’engagement des militaires au pouvoir depuis 2021, sous la pression internationale, de céder leur place à des civils avant la fin de l’année 2024 ne pourrait pas être tenu, et qu’ils devraient rester à la tête du pays au moins jusqu’en 2025…Cette coalition de partis et d’organisations l' »invite à prendre toutes les dispositions pour le strict respect de l’engagement d’organiser en 2024 toutes les élections devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel », selon un communiqué. Elle « prévient que le report du retour à l’ordre constitutionnel aura pour conséquence la perte de toute légitimité à la junte de diriger la transition et exposera notre pays à des risques majeurs ». En conséquence, la coalition « demande solennellement au peuple de Guinée à se mobiliser et d’user de tous les moyens légaux y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques pour exiger la satisfaction de cette revendication légitime ». En cas de refus de la junte, l’ANAD « exigera la mise en place d’une transition civile pour organiser le retour à l’ordre constitutionnel ». AFP
L’ex-président sud-africain Jacob Zuma déclaré inéligible
La plus haute juridiction d’Afrique du Sud a déclaré qu’en raison d’une condamnation à de la prison ferme en 2021, Jacob Zuma était inéligible. La Cour constitutionnelle a également prononcé son exclusion des élections générales prévues le 29 mai. L’ancien président, 82 ans, avait en effet été condamné par cette même cour à quinze mois de prison pour outrage à la justice après avoir refusé à plusieurs reprises de se présenter devant une commission d’enquête sur la corruption d’État pendant ses neuf années passées au pouvoir (2009-2018)…Lors des dix heures de débats plus tôt en mai, Me Dali Mpofu, représentant Jacob Zuma, avait tenté de faire valoir que l’ancien président ne pouvait être considéré inéligible puisque sa peine de prison a été écourtée. Incarcéré en juillet 2021, le sulfureux leader n’a passé qu’un peu plus de deux mois derrière les barreaux, bénéficiant d’abord d’une libération conditionnelle pour raison de santé, puis d’une remise de peine. Mais la haute juridiction a estimé que seule la durée de la peine prononcée est pertinente et non la durée de la peine purgée. Jeune Afrique avec AFP
Au Sénégal, les nominations du nouveau pouvoir entraînent un début de fronde au sein du Pastef
Pour la première fois en six ans de vie militante, Mabinta Djiba ose dire ouvertement que ses « chefs » font fausse route. L’enseignante de formation, fidèle du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), le parti fondé par le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko, s’alarme du peu de place faite aux femmes par le nouvel exécutif sénégalais. Parmi les 25 ministres nommés le 5 avril, elles ne sont que quatre. « Comme si nous n’avions pas de femmes aussi compétentes que les hommes ! », se désole cette élue du Pastef à Bignona (sud), incarcérée à deux reprises dans les dernières années de mandat de Macky Sall ; une première fois à Dakar, en 2021, avec 17 autres militantes, et la seconde en mars 2023, après avoir pris la défense des enfants d’Ousmane Sonko, interdits d’école du fait de l’emprisonnement de leur père. A peine 18 % des postes de hauts fonctionnaires et de dirigeants de sociétés étatiques annoncés au cours de trois vagues de nominations sont occupés par des femmes. « Il y a un déséquilibre qui s’accentue », déplore une responsable du Mojip, le mouvement des femmes du Pastef. Les mots sont mesurés, mais la colère exprimée marque une rupture dans un parti réputé soudé autour de ses chefs. Le Monde