Le Soudan connaît l’une des « pires crises » humanitaires depuis des décennies, selon Médecins sans frontières
La guerre au Soudan a provoqué l’« une des pires crises » humanitaires au monde depuis des décennies, a déclaré jeudi 20 juin le président international de l’ONG Médecins sans frontières, Christos Christou…Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de neuf millions de personnes, selon l’ONU. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, pour avoir notamment visé délibérément des civils, bombardé des zones habitées et bloqué l’aide humanitaire, malgré la menace de famine qui pèse sur des millions de Soudanais. Des groupes de défense des droits humains ainsi que les Etats-unis ont aussi accusé les paramilitaires de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité…Plusieurs pays étrangers ont apporté leur soutien de part et d’autre. Le Soudan a expulsé des diplomates des Emirats arabes unis soupçonnés d’avoir soutenu les FSR, tandis que l’Egypte, la Turquie et l’Iran ont dit appuyer l’armée. Selon MSF, de récents combats à El-Fasher, la dernière ville du Darfour qui échappe au contrôle des paramilitaires, ont fait plus de 220 morts. Le Monde avec AFP
Tchad : un incendie dans un dépôt de munitions militaires fait plusieurs morts
A N’Djamena, capitale du Tchad, un gigantesque incendie et deux heures de puissantes explosions en chaîne dans un dépôt de munitions de l’armée ont tué un nombre indéterminé de personnes pendant la nuit de mardi 18 à mercredi 19 juin. Le ciel de la ville a paru s’embraser littéralement au-dessus du quartier de Goudji et de sa « poudrière », le nom communément donné au plus important dépôt de munitions de tous calibres et d’armes lourdes de l’armée, ont rapporté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). De très nombreuses et très puissantes détonations ont résonné deux heures durant, faisant trembler des bâtiments situés parfois jusqu’à six ou sept kilomètres du sinistre, avant de s’espacer puis de cesser en milieu de nuit. Une épaisse fumée rougeâtre s’élevait encore dans le ciel, visible à plusieurs kilomètres. De nombreux projectiles de tous calibres ont été propulsés dans le ciel, explosant à intervalles réguliers, selon des journalistes de l’AFP. Il était impossible de s’approcher du sinistre en raison d’un imposant cordon de sécurité dressé par les militaires, a fait savoir l’un de ces journalistes…L’arsenal de Goudji est situé près d’importantes garnisons et de l’état-major de l’armée, ainsi que de la base militaire Adji Kosseï, qui abrite des éléments des Forces françaises au Sahel (FFS). Le Monde avec AFP
Au Niger, RSF craint « l’utilisation abusive » d’une loi réprimant la diffusion numérique de données
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) dit craindre « l’utilisation abusive » au Niger d’une loi réprimant la diffusion numérique de « données de nature à troubler l’ordre public » qui pourrait faire « emprisonner et censurer » des journalistes, dans un communiqué transmis mercredi 19 juin à l’Agence France-Presse. Adoptée en 2019, cette loi a été durcie il y a une semaine par une ordonnance du général Abdourahamane Tiani, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 28 juillet 2023. Elle réprimait déjà la « diffusion » numérique « de données de nature à troubler l’ordre public », la « diffamation » et les « injures » commises par voie « électronique ». Mais le général Tiani a rétabli des peines de prison, supprimées par le pouvoir civil en 2022, qui les avait remplacées par des amendes. L’organisation RSF « alerte sur la possibilité d’une utilisation abusive de cette législation pour emprisonner et censurer les journalistes exerçant en ligne et demande son abrogation ». Selon l’ONG, la loi « permettra d’attaquer un journaliste comme un simple citoyen à partir du moment où ce qu’il dit est publié en ligne ». Elle ajoute que « la diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine sera punie “même lorsque les données produites et diffusées sont avérées” ». Le Monde avec AFP
Deux officiels écroués après avoir accusé la junte guinéenne d’acheter la presse
Deux officiels guinéens ont été écroués après avoir déclaré que les patrons de médias très suivis avaient été achetés par la junte pour se montrer conciliants envers elle, a indiqué mercredi un de leurs collègues. Djènè Diaby et Tawel Camara, deux des 13 commissaires de la Haute autorité de la communication (HAC), régulatrice des médias, ont passé la nuit à la prison centrale de Conakry après avoir été inculpés pour diffamation contre le chef de l’État et placés sous mandat de dépôt, a dit à un correspondant de l’AFP un autre commissaire, Amadou Touré. Djènè Diaby et Tawel Camara ont fait scandale en expliquant le 12 juin lors d’une rencontre publique comment quatre radios et deux télévisions privées à forte audience s’étaient retrouvées interdites fin mai. Djènè Diaby et Tawel Camara ont reproché aux patrons d’avoir ignoré les avertissements de la HAC et de n’avoir pas mis en sourdine les critiques à l’encontre de la junte au pouvoir alors qu’ils avaient, selon eux, touché de l’argent de la présidence du général Mamadi Doumbouya…Les deux commissaires ont décrit les membres de la junte comme indifférents à la légalité et capables de tout pour conserver le pouvoir, y compris « égorger » leur mère selon le mot de Djènè Diaby. La HAC a suspendu les deux commissaires pour « faute lourde » le 13 juin. Les directeurs des groupes Hadafo Médias, Djoma Média et Fréquence Médias ont annoncé porter plainte contre les deux officiels. Leurs médias font partie des six radios et télévisions auxquelles les autorités ont retiré leur agrément le 22 mai. AFP
Au Mali, le premier ministre assume un document critique à l’égard de la junte
Le premier ministre installé par les militaires au Mali, Choguel Kokalla Maïga, a endossé le contenu d’un texte ouvertement critique envers la junte, qui vaut à l’un de ses proches d’être en prison. M. Maïga affirme cependant la nécessité de soutenir le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et dénonce les tentatives de le dresser contre les militaires, dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la chaîne de télé Joliba. Un proche de M. Maïga, Boubacar Traoré, a été placé en détention le 28 mai après la publication d’un communiqué s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires…« Le mémorandum pour lequel [Boubacar Traoré] est détenu, personne ne peut dire qu’il y a un point là-dedans qui est faux », déclare Choguel Kokalla Maïga dans la vidéo enregistrée mardi. Boubacar Traoré est le signataire du communiqué critique publié fin mai et émanant de la faction du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques) restée fidèle au premier ministre. M. Maïga passe pour isolé, avec une capacité d’action limitée vis-à-vis des militaires. C’est la première fois qu’il s’exprime publiquement sur ce document, dont la publication a renforcé les spéculations en cours depuis des mois sur son remplacement. Un autre fidèle du premier ministre, Abdelkader Maïga, a été condamné en avril à deux ans de prison, dont un an ferme pour diffamation. Le premier ministre affirme néanmoins son soutien au processus dit de « transition » censé stabiliser la sécurité au Mali et générer de profondes réformes, avant une rétrocession du pouvoir à des civils élus. Le retour des civils est aujourd’hui renvoyé à un horizon inconnu après que les militaires ont failli à différentes reprises à leurs engagements en la matière. Le Monde avec AFP
Au Burkina Faso, la chaîne TV5 Monde est suspendue pour six mois
Les autorités du Burkina Faso ont annoncé, mardi 18 juin, suspendre pour six mois la chaîne francophone TV5 Monde, l’accusant de diffuser des « propos tendancieux », après une émission abordant la situation sécuritaire dans le pays, dont l’armée a démenti des « rumeurs » de « mutinerie » dans des casernes, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière. La suspension de TV5 Monde, également condamnée à une amende de 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros), suit celle d’une longue liste de médias étrangers, principalement français, suspendus de manière temporaire ou définitive depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, lors d’un coup d’État en octobre 2022. Dans un communiqué publié mardi soir, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) met en cause une édition du journal télévisé de lundi, qui avait « pour invité Newton Ahmed Barry », un journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina Faso entre 2014 et 2021, critique du régime militaire actuellement au pouvoir. Dans cette émission, Newton Ahmed Barry était notamment interrogé sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière contre soldats et civils à Mansila (nord-est, près du Niger), revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda)…TV5 avait déjà été suspendue pour deux semaines le 28 avril, pour avoir diffusé un rapport de Human Rights Watch accusant l’armée « d’exactions » contre des civils. Son site internet ainsi que six sites d’informations avaient été interrompus pour les mêmes raisons « jusqu’à nouvel ordre ». France 24 avec AFP
Au Burkina Faso, la grogne des soldats s’amplifie contre le régime militaire
Derrière le calme apparent constaté dans les rues de Ouagadougou mardi 18 et mercredi 19 juin au matin, la contestation monte dans les casernes du Burkina Faso contre l’autorité du capitaine Ibrahim Traoré. Selon des sources concordantes, mercredi 19 juin au matin, le chef de la junte restait caché dans un endroit inconnu et des pourparlers entre soldats sont en cours pour décider de l’avenir du régime. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 30 septembre 2022, « IB », comme le surnomment les Burkinabés, aurait été exfiltré in extremis après l’explosion d’une roquette, il y a une semaine, aux abords de la présidence. Dans un communiqué non signé, diffusé mardi 18 juin dans la soirée, l’état-major des armées a démenti l’existence de « mouvements d’humeur et de mutinerie dans certaines casernes militaires », dénonçant des « informations infondées et mensongères » lancées dans l’objectif de « créer la psychose dans l’opinion publique ». Dans le même temps, un document intitulé « Appel à tous les soldats » a circulé sur les réseaux sociaux. Rédigé par un groupe se présentant comme « les patriotes combattants militaires, VDP [Volontaires pour la défense de la patrie, les supplétifs de l’armée], policiers, gendarmes », le texte appelle « tous les soldats à rester mobilisés pour finir avec ce régime »…Selon nos informations, pour éviter de subir le même sort, le capitaine Traoré a tenté d’envoyer des unités militaires en renfort à Mansila afin de récupérer les corps des soldats et de reconquérir la base militaire, passée sous contrôle du GSIM. Plusieurs sources affirment toutefois que les militaires ont refusé de s’y rendre, symptôme de la défiance qui, selon elles, a gagné plusieurs casernes, au nord, au centre comme au sud du pays ces derniers jours. A Ouagadougou, c’est une altercation entre éléments de la garde rapprochée du capitaine Traoré, au sein du palais qui aurait mis le feu aux poudres, le 12 juin. Alors qu’à l’intérieur du bâtiment officiel situé au centre-ville de la capitale le chef de la junte présidait un conseil des ministres, des dissensions auraient éclaté entre soldats en poste dans la cour, entraînant un tir de roquette. Si les médias d’Etat s’étaient empressés de minimiser l’événement, le qualifiant de simple « incident de tir », nos sources soutiennent qu’une partie de ces jeunes militaires se sont en réalité rebellés contre l’autorité du capitaine Traoré. Le Monde
Burkina Faso: la CNDH dénonce la situation des droits de l’homme dans le pays
Dans un Burkina Faso où règne le silence et la terreur, c’est une des rares instances burkinabè qui a encore voix au chapitre. La Commission nationale des droits humains (CNDH), est une autorité publique indépendante. Une institution nationale de promotion, de protection et de défense des droits qui a publié, mardi 18 juin, une déclaration soulignant certaines difficultés constatées dans le pays. Exprimant tout d’abord sa solidarité et sa compassion pour les soldats et les Volontaires pour la défense de la patrie qui meurent dans la lutte antiterroriste, la CNDH s’appesantit sur un point qui a été de nouveau affirmé lors de la nouvelle charte de la transition adoptée aux assises nationales du 25 mai, en l’occurrence, « consolider l’État de droit » au Burkina Faso. Or, sur ce point, la commission nationale se montre inquiète et constate une montée via les réseaux sociaux et lors de manifestations publiques d’un discours qualifié de haineux chez beaucoup de Burkinabè. En outre, la CNDH se montre particulièrement préoccupée par les arrestations et enlèvements de citoyens par des individus non identifiés et en dehors de toutes procédures adéquates. Dans ce même document, il est également évoqué et déploré les non-exécutions de décisions de justices. Autre aspect abordé, l’accroissement de la dette intérieure du pays qui entraîne un ralentissement de l’activité économique, sans oublier la remise en cause des droits acquis de certains travailleurs, regrette la CNDH. Aussi la Commission invite le gouvernement à résoudre l’ensemble des travers évoqués et demande au président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, d’assurer son rôle de garant de l’indépendance de la Justice. RFI
Pour la jeunesse rurale de Côte d’Ivoire, s’insérer pour éviter les groupes armés
Comment prévenir contre l’extrémisme violent et attirer les jeunes vers des projets viables ? Les autorités ivoiriennes ont mis en place, depuis deux ans, le programme de lutte contre la fragilité. Il s’adresse aux personnes âgées de 18 à 40 ans, vivant dans six régions des zones frontalières avec le Mali et le Burkina. Des régions touchées par le chômage dans lesquelles les populations deviennent de potentielles cibles du recrutement des groupes armés…Ce programme vise à ancrer les jeunes dans des activités professionnelles. « Si ces jeunes qui sont à la frontière ne sont pas occupés, s’ils ne sont pas sensibilisés, ils deviennent une cible facile, un appât, pour ces jihadistes, explique Anselme Gauze, est le chef de l’Agence Emploi Jeunes de Korhogo, donc il faut les occuper. Lorsque nous sommes allés à Kafolo –Kafolo a été une zone prioritaire du projet, parce qu’il y a eu des attaques jihadistes dans ces zones-là – il y a des jeunes qui ont pu bénéficier de ces subventions, et il y en a qui ont pu bénéficier de formation en apprentissage : électricité, mécanique-auto et à la soudure. » RFI
Sénégal-France : le président Bassirou Diomaye Faye à Paris « pour faire connaissance » avec Emmanuel Macron
Pour son premier déplacement hors du continent, Bassirou Diomaye Faye a choisi Paris. Elu en mars à l’issue d’une présidentielle mouvementée, le chef de l’Etat sénégalais doit rencontrer Emmanuel Macron jeudi 20 juin à l’issue du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Plusieurs présidents africains sont attendus lors de cette conférence de donateurs, tels le Rwandais Paul Kagame ou le Ghanéen Nana Akufo-Addo. « Il ne s’agit pas d’une visite officielle, mais d’un déjeuner pour faire connaissance », tempère son entourage soucieux de ne pas alimenter les accusations de vassalité qui accompagnent chaque passage à l’Elysée d’un président issu des anciennes colonies françaises en Afrique. Bien que « non officielle », la rencontre entre MM. Faye et Macron revêt un caractère symbolique fort tant les relations entre le nouveau parti au pouvoir au Sénégal, le Pastef, et les autorités françaises sont empreintes de méfiance…L’heure n’est donc plus au ressentiment mais à l’apprivoisement mutuel. Ce « déjeuner opportun » sera l’occasion pour les chefs d’Etats d’apprendre « à se découvrir », affirme-t-on des deux côtés. Pour l’Elysée, cette première entrevue, préparée avec l’ambassadrice à Dakar qui a au préalable rencontré une quinzaine de ministres sénégalais, l’enjeu sera d’être « à l’écoute » pour mieux engager la redéfinition de la relation bilatérale. Le Monde
Paris accueille un sommet mondial pour accélérer la fabrication de vaccins en Afrique
Paris reçoit ce jeudi le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Organisé à l’initiative de Gavi (l’Alliance des vaccins), de l’Union africaine et de la France – au nom de l’Europe – il doit réunir au siège du ministère des Affaires étrangères des représentants des États africains, des donateurs, de l’industrie pharmaceutique, de la société civile et des organisations internationales. Les présidents du Sénégal, du Ghana, du Rwanda, du Botswana font le déplacement…L’objectif est de permettre à l’Afrique de disposer de plus de vaccins et plus vite, quitte à ce qu’elle en produise davantage sur son sol. Mais il s’agit d’abord pour l’Alliance des vaccins (Gavi) de rassembler des fonds pour les cinq années qui viennent. Cette alliance d’États, d’industriels, d’organisations internationales et de fondations, a permis grâce à son pouvoir de négociation avec les fabricants d’éviter 17 millions de morts en vingt ans, en aidant les États africains à vacciner à prix abordable un milliard d’enfants, contre la rougeole, le pneumocoque, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche ou la poliomyélite. Désormais, Gavi souhaite en vacciner un milliard de plus en deux fois moins de temps et déployer les nouveaux vaccins qui ont été développés contre le paludisme, ou le cancer du col de l’utérus, principale cause de mortalité chez les femmes en Afrique désormais. Tout en reconstituant ses réserves de vaccins contre la fièvre jaune, le choléra ou Ebola…L’Afrique ne produit qu’1 à 2% des vaccins dont elle a besoin. RFI
RDC: des civils morts après des affrontements entre milices maï-maï dans la province de la Tshopo
En RDC, un affrontement entre deux milices maï-maï dans la province de la Tshopo a causé mort de plusieurs civils la semaine dernière, dans le territoire de Bafwasende. Selon les élus locaux et la société civile, ce sont une conséquence du conflit qui oppose les forces gouvernementales au M23, soutenu par le Rwanda, dans cette zone minière située à la frontière des provinces de la Tshopo et du Nord-Kivu. Selon les autorités locales, au moins quatre morts ont été enregistré dans le camp d’une milice pro-gouvernementale, Maï-Maï Maradona attaquée par les hommes de Sengo Shokoro, chef d’un groupe armé. La société civile évoque un autre bilan, beaucoup plus lourd…Le territoire de Bafawasende est une zone minière. C’est un enjeu pour les différentes milices et pour Tryphon Saidi, député provincial, des liens sont même possibles entre le M23 et le groupe de Sengo Shokoro. RFI
Des assises africaines pour faire émerger une « démocratie substantive » sur le continent noir
Du 26 au 29 juin 2024 à Praia au Cap-Vert, divers leaders africains, responsables politiques et associatifs, écrivains, activistes, artistes, blogueurs se réunissent pour réfléchir sur l’avenir de la démocratie en Afrique. Un évènement organisé par la fondation de l’innovation pour la démocratie du Professeur Achille Mbembe. Mali, Burkina Faso, Niger, Gabon. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont été le théâtre de coups d’Etat ayant porté des militaires au pouvoir. Des putschs parfois soutenus par des populations civiles. L’Afrique « fait l’expérience de transformations multiples et simultanées » indique la fondation de l’innovation pour la démocratie qui organise les premières assises africaines de la démocratie. « L’arrivée dans l’espace civique de celles et ceux qui sont nés dans les années 1990 en particulier (…) coïncide avec un réveil technologique de l’Afrique » ajoute la fondation qui va réunir divers leaders et intellectuels pour les assises. « Ces premières Assises veulent rendre visible un continent jeune et qui, misant sur son intelligence et ses atouts, deviendra une force de transformation du monde. La démocratie substantive prônée par la fondation est l’un des moyens pour atteindre cet objectif » ajoute la fondation. Pour Achille Mbembe, un élément important du nouveau système politique à instaurer en Afrique proviendrait d’une démocratie faisant des peuples ses véritables bénéficiaires et non pas seulement ses nouvelles élites propulsées sur le devant de la scène par le népotisme, l’affairisme, les dynasties implicites ou les coups d’État. Créée en 2022, la fondation de l’innovation pour la démocratie est une organisation panafricaine à but non-lucratif dont l’objectif est de contribuer à faire émerger des modèles de démocratie. L’idée de créer cette fondation a émergé au cours d’un processus de consultation qui a commencé en amont du nouveau sommet Afrique-France de Montpellier en 2021. Un sommet dont Achille Mbembe avait été l’architecte. VOA
Des milliers de jeunes kényans manifestent contre les projets de nouvelles taxes
Des milliers de Kényans, jeunes pour la plupart, manifestaient jeudi à travers le pays pour demander le retrait du projet de budget du gouvernement actuellement débattu au Parlement et qui prévoit l’instauration de nouvelles taxes. Dans la capitale Nairobi, où le cortège a rassemblé au moins plusieurs centaines de personnes selon un journaliste de l’AFP, la manifestation a donné lieu à quelques échauffourées avec des manifestants lançant des pierres sur les forces de police, qui ont riposté avec des gaz lacrymogène. Cette journée de mobilisation nationale s’inscrit dans le cadre d’un mouvement de contestation baptisé « Occupy Parliament » (« Occuper le Parlement »), lancé la semaine dernière sur les réseaux sociaux contre le projet de gouvernement de créer de nouvelles taxes, notamment une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers, pour financer le budget 2024-25. Autour du hashtag #RejectFinanceBill2024, il a fortement mobilisé dans la jeunesse. Face au mécontentement croissant, le gouvernement du président William Ruto avait annoncé mardi retirer du projet de budget la plupart des mesures fiscales prévues. Mais les manifestants demandent le retrait du texte dans son intégralité…Pour compenser le retrait des taxes annoncé mardi, le gouvernement envisage désormais d’augmenter les taxes sur les carburants et les produits exportés. Selon les opposants, cela risque de renchérir le coût de la vie, déjà grevé par les hausses l’an dernier de l’impôt sur le revenu et des cotisations santé et le doublement de la TVA sur l’essence. AFP