Le 30 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’apparition d’un nouveau coronavirus (désigné comme 2019-nCoV) constituait une urgence de santé publique de portée internationale. Les coronavirus sont des virus qui provoquent le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et des maladies similaires au rhume. Ce nouveau virus est apparu pour la première fois à Wuhan, dans la province chinoise de Hubei. La déclaration de situation d’urgence de l’OMS a été fortement motivée par la crainte de voir le virus se propager dans des pays ayant des systèmes de santé faibles, en particulier en Afrique, qui a des liens importants avec la Chine. … Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont intensifié leurs partenariats avec les ministères africains de la santé, et la Fondation Bill et Melinda Gates a versé 10 millions de dollars pour combattre l’épidémie. La Chine recevra la moitié de la somme et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) recevront l’autre moitié, soulignant l’importance de l’Afrique dans l’endiguement de l’épidémie au niveau mondial. Bien que vulnérable, l’Afrique dispose de l’expérience et de l’expertise nécessaires en matière d’épidémies. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
En Somalie, deux attaques commandos, dont on ignore encore le bilan, ont visé bases militaires. Une embuscade meurtrière a également eu lieu au Kenya, contre un autobus transportant des civils. Le mode opératoire des attaques des bases de l’armée somalienne est connu. Les shebabs lancent d’abord une voiture piégée contre le portail puis tentent d’investir les lieux les armes à la main. C’est ce qui s’est passé mercredi à Qoryoley, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Mogadiscio. Un kamikaze s’est élancé sur un pont menant à l’enceinte militaire et s’est fait exploser. Des groupes en armes ont ensuite harcelé les troupes réduites à se défendre. Selon plusieurs sources, de l’armement aurait été volé avant le retrait des assaillants. Cette attaque survenait quelques heures après un premier assaut contre une autre base dans des circonstances similaires, à Ceel-Salini, à une trentaine de kilomètres de là. Un gradé de l’armée somalienne a affirmé à l’AFP qu’elles avaient toutes les deux été repoussées avec l’aide de la force de l’Union africaine, l’Amisom. RFI
Le parti d’inspiration islamiste Ennahda a décidé, mercredi soir, de participer au gouvernement formé par le Premier ministre Elyes Fakhfakh. Il s’est engagé à soutenir cet exécutif lors du vote de confiance au Parlement, ce qui devrait permettre d’éviter sa dissolution. Après quatre mois d’âpres négociations, le bras de fer a pris fin en Tunisie. Le parti d’inspiration islamiste Ennahda, majoritaire au Parlement, a accepté, mercredi 19 février, de participer au gouvernement formé par le Premier ministre désigné Elyes Fakhfakh. « Nous soutiendrons » cet exécutif lors du vote de confiance, a précisé le mouvement de Rached Ghannouchi dans un communiqué. Un appui qui ouvre la voie à son approbation par le Parlement dans les jours à venir. Après l’échec d’un premier gouvernement en janvier, un nouveau rejet pourrait entraîner une dissolution de l’Assemblée élue il y a quatre mois, et des élections anticipées. Le gouvernement amendé, obtenu après d’intenses négociations avec Ennahda, comprend 32 ministres, dont sept appartenant au parti islamiste. Il confie les ministères régaliens à des personnalités n’ayant aucun lien direct avec des partis. France24
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a imprimé sa marque sur la haute magistrature en assistant mercredi à la prestation de serment de hauts magistrats qu’il vient de nommer pour réformer la justice, avec pour priorité la lutte anti-corruption. « Nul doute qu’une nouvelle ère pointe à l’horizon dans la gestion de l’appareil judiciaire pour une meilleure justice, équitable pour tous », a proclamé la présidence de la République dans un communiqué. Ces nominations ont suscité beaucoup d’espoirs chez les défenseurs des droits humains qui accusent la justice d’être corrompue, lente et de se prononcer à la tête du client. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) attend une « lutte concrète et rapide contre, notamment, la corruption et les crimes graves ». La RDC occupe la 168e place sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency international, dans un rapport rendu public fin janvier. AFP
Paul Kagame et Yoweri Museveni se rencontrent ce vendredi à la frontière, sous la médiation de Félix Tshisekedi et Joao Lourenço. Objectif : normaliser les relations. La rencontre est prévue à la frontière entre les deux pays, où la circulation est au point mort depuis près d’un an. Le but : normaliser les relations entre Kampala et Kigali, qui s’accusent mutuellement de déstabilisation. Ces derniers jours, le dialogue semble cependant avoir repris, alors que les deux voisins ont échangé des prisonniers dès janvier 2020. Treize ressortissants rwandais ont été libérés par l’Ouganda mardi. Kampala a également transféré deux hommes suspectés par Kigali d’avoir participé à l’attaque de Kinigi, qui avait coûté la vie à 14 civils en octobre dans le nord du Rwanda. Le geste a été salué par les autorités rwandaises qui assurent de leur côté avoir relâché vingt ressortissants ougandais. Ils auraient été transférés vers Kampala la semaine dernière. RFI
Aux yeux de l’armée, le mouvement dit hirak, qui balaie l’Algérie depuis maintenant près d’un an, exprime avant tout la colère du peuple à l’encontre du système Bouteflika – un système caractérisé par la présence au gouvernement de nombreux civils, souvent accusés de corruption. La réponse politique des militaires, qui tiennent les rênes du pays depuis la démission de Bouteflika en avril 2019, a donc été de mettre en place un gouvernement de technocrates présentés comme compétents et intègres. L’armée ne souhaite pas démocratiser le régime, mais seulement d’améliorer la gouvernance afin de pouvoir répondre aux besoins socio-économiques de la population. L’armée se considère historiquement comme la colonne vertébrale de l’État algérien. Elle s’engage à garantir « la sécurité du pays » et à « préserver son caractère républicain ». Le Point
Le contexte est tendu en Guinée, où le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) condamne l’arrestation de plusieurs personnes et demande leur libération immédiate et sans condition suite à des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé. Des faits qui suscitent l’inquiétude de plusieurs organisations de la société civile. « C’est devenu quasiment systématique : la veille des jours de manifestations, on voit les forces de sécurité débarquer dans nos quartiers et procéder à des fouilles », affirme avec inquiétude, Awa, une habitante de Conakry, dont le mari a été interpellé de nuit à son domicile. Comme Awa, plusieurs familles sont désorientées, et troublées par la disparition de leurs proches. L’organisation guinéenne des droits de l’homme dénonce ce qu’elle appelle des « arrestations préventives », souvent menées par des « hommes portant des cagoules », explique Abdoul Gadiri Diallo, le président de l’OGDH. RFI
Rappel des dates-clés depuis l’indépendance du Togo, gouverné depuis plus d’un demi-siècle par la famille Gnassingbé. … En 2017 et 2018, le Togo connaît des manifestations massives réprimées, qui se soldent par une quinzaine de morts. Les protestataires réclament la limitation des mandats présidentiels et le départ du président. En mai 2019, une révision constitutionnelle limite à deux les mandats présidentiels, mais permet à Faure Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025. Elle accorde également une immunité à vie aux anciens présidents. Selon la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), cinq personnes ont été tuées dont trois par balles pendant de nouvelles manifestations de l’opposition entre août 2018 au avril 2019. La LTDH dénonce également l’arrestation et l’incarcération de dizaines d’opposants et manifestants. En juin, le pays organise ses premières élections municipales depuis 32 ans, remportées par le parti au pouvoir. En août, une loi restreint sévèrement la liberté de manifestation, officiellement pour des raisons de « sécurité » dans un contexte de « menace terroriste ». AFP
L’épineuse question de l’identification et la réinsertion sociale des anciens membres du groupe islamiste Boko Haram était au centre des discussions mardi à N’Djamena, à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, en partenariat avec le comité interministériel des Etats membres de la Commission du bassin du lac Tchad. Le rapport fait l’état des lieux sur l’identification, le profilage et l’enregistrement des désengagés de Boko Haram dans la province du Lac Tchad, frontalière du Cameroun, du Niger et du Nigeria. Il a pour objectif d’établir une base de données fiable sur les personnes qui sont sorties des rangs de Boko Haram dans la sous-région en vue de leur réinsertion sociale. Selon des données datant de 2019, on estime à plus de 4.000 le nombre de personnes qui ont tourné le dos au groupe islamiste dans la province. A ce jour, 2.544 d’entre elles ont été répertoriées et profilées, selon le rapport. Pour le président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, Ahmat Yacoub, les enfants et les femmes sont les plus nombreux dans ce groupe. VOA
L’ONU parle d’un bilan de 23 villageois dont 15 enfants tués dans la localité de Ngarbuh, au nord-ouest du pays, tandis que le gouvernement camerounais ne reconnait que cinq victimes. Le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a laissé entendre qu’une enquête a été ouverte lundi (17.02.20) pour clarifier ce que Yaoundé qualifie « d’incident malheureux ». Pour les autorités camerounaises, il n’est pas question que cette enquête demandée par les Nations unies ait lieu. Le Social democratic front (SDF), un parti d’opposition au Cameroun, n’est pas favorable à une enquête indépendante sur cette tuerie. Selon Joshua Osi, vice-président de ce parti bien implanté dans la zone anglophone, cette enquête demandée par l’ONU n’aboutira à rien : « Le gouvernement camerounais fait partie de l’Onu. On ne s’attend pas à grand-chose de l’Onu qui regarde comment le Cameroun se déchire depuis quatre ans sans apporter un début de solution. La solution n’est pas violente, la solution ne peut que venir d’un point de vue politique. » Le SDF attend plutôt un accompagnement des Nations unies. Pour sa part, l’armée voit dans cette demande des Nations unies une tentative de déstabilisation. DW
Le gouverneur de l’une des régions les plus touchées par les attaques de Boko Haram a déclaré que l’armée nigériane aurait besoin de plus d’effectifs pour neutraliser les militants de Boko Haram. Le gouverneur de l’Etat de Borno au Nigeria, Babagana Zulum, a déclaré que le pays avait besoin de 100 000 soldats supplémentaires, ajoutant que la moitié de ce nombre devrait être recrutée dans son Etat. M. Zulum a demandé au président de la commission de la défense de la Chambre des représentants, Babajimi Benson, de conseiller au président de discuter du recrutement massif de soldats. Le gouverneur a également déclaré le 24 février journée de jeûne et de prière pour le « rétablissement de la paix » dans l’État. La semaine dernière, les habitants de l’État de Borno ont hué le président Muhammadu Buhari lors de sa visite pour présenter ses condoléances aux familles des 30 personnes qui ont été brûlées dans leur sommeil par des militants islamistes. Le président a reproché aux dirigeants de Borno de ne pas coopérer avec l’armée pour mettre fin aux attaques. BBC
Des civils armés peuvent-ils riposter face aux terroristes ? Pour le gouvernement et les députés burkinabés, oui. Le 21 janvier, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une loi permettant le recrutement de « volontaires pour la défense de la patrie ». Objectif : former et armer la population, dans certaines localités, pour lutter contre le terrorisme au Burkina Faso, où les massacres de civils ne cessent de se multiplier depuis 2015. En un mois, une centaine de personnes ont été tuées. Sur le terrain, les forces de défense et de sécurité, sous-équipées, mal formées et trop peu nombreuses, semblent incapables d’enrayer le cycle des violences. Et à dix mois de la présidentielle, le temps presse. « Seule une mobilisation générale des fils et filles de la nation, sans considération de région, d’ethnie, d’opinion politique et de confession religieuse, est à même de vaincre ces meurtriers », soutient le président Roch Marc Christian Kaboré, qui, selon nos informations, mûrissait ce projet de « défense populaire » depuis près d’un an, avant d’en faire l’annonce officielle à la télévision nationale, le 7 novembre, après une attaque d’envergure contre un convoi minier dans l’est du pays. Le Monde