Le président tchadien est mort. Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans, est décédé, mardi 20 avril, des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord, a annoncé le porte-parole sur la télévision d’État. … L’un de ses fils, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la garde présidentielle, Mahamat Idriss Déby Itno, dirigera un conseil militaire chargé de remplacer le défunt président, a annoncé l’armée à la radio d’État. »Un conseil militaire a été en mis en place dirigé par son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno », a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de la Radio nationale. « Le conseil s’est aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition », a-t-il ajouté. L’armée a par ailleurs annoncé la mise en place d’un couvre-feu et la fermeture des frontières. … Le FACT avait donné lundi une liste des officiers supérieurs tués, portés disparus, blessés et en fuite, dans laquelle figurait Idriss Déby. Dans le massif du Tibesti, frontalier avec la Libye, mais aussi dans le Nord-Est qui borde le Soudan, des rebelles tchadiens affrontent régulièrement l’armée, depuis leurs bases arrières dans ces pays. France24 avec AFP
La peur s’est emparée de N’Djamena, la capitale tchadienne, au lendemain de violents combats entre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (FACT), venus du sud de la Libye, et l’armée nationale tchadienne. Alors que le gouvernement affirme avoir repoussé samedi les insurgés qu’il qualifie de « terroristes » et de « mercenaires », plusieurs véhicules blindés ont été déployés ce matin sur les principales artères de N’Djamena et à sa sortie nord. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) est un groupe politico-militaire tchadien composé pour la plupart de membres de l’ethnie gorane, à laquelle appartient l’ancien président Hissène Habré. Créé en avril 2016 par Mahamat Mahdi Ali après scission de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), un autre groupe rebelle fondé par l’ancien ministre de la Défense d’Idriss Déby Itno, le général Mahamat Nouri, le FACT s’est installé dans le sud de la Libye et s’est militairement engagée aux côtés des forces de Misrata, à la fois contre l’Etat islamique et l’Armée nationale Libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar. DW
Des organisations des droits de l’homme et des partis d’opposition s’inquiètent de la vague d’arrestations en cours dans le pays. Elles sont consécutives aux manifestations meurtrières de la période préélectorale qui ont fait au moins 2 morts civils et des blessés côté forces de l’ordre et manifestants. Chaque jour, la presse, les réseaux sociaux, les organisations des droits de l’homme alertent sur des cas de personnes arrêtées. L’Organisation pour la défense des droits de l’homme, les opposants de l’intérieur et surtout ceux en exil dénoncent « des arrestations massives arbitraires ». Les premiers déferrements ont commencé deux jours après les manifestations du 6 avril. Une vingtaine de personnes ont défilé devant le procureur spécial de la Criet. Aujourd’hui, il s’agirait d’une centaine de personnes, selon plusieurs sources. Selon les dénonciateurs, parmi ces personnes se trouveraient des activistes, des femmes, des membres des forces de l’ordre et surtout les opposants Joël Aïvo, Alexandre Hountondji, Joseph Tamégnon, l’ancien ministre Ali Houdou arrêté dimanche à Parakou et le fils d’un opposant en exil de passage à Cotonou. RFI
Une quarantaine de personnes ont été tuées depuis une semaine dans le centre du Mali, dans des affrontements entre de présumés jihadistes et des chasseurs traditionnels, des combats qui ont également fait un millier de déplacés, a indiqué lundi le gouvernorat de la capitale régionale Mopti. Les affrontements, qui ont eu lieu dans les communes rurales de Soye et Femaye, à mi-chemin entre Mopti et Djenné, les principales villes de la zone, ont fait « environ une vingtaine de morts » dans chaque camp, ont affirmé les services du gouverneur dans un communiqué. « Tout est parti d’un antagonisme entre deux frères, dont l’un est chasseur et l’autre évoluant avec les présumés groupes jihadistes », selon le gouvernorat. Une source sécuritaire a pour sa part affirmé à l’AFP que les affrontements ont éclaté après que les chasseurs traditionnels ont décidé de « reprendre » et de rendre aux populations une partie du riz prélevé au titre de l’impôt islamique (zakat) par les jihadistes. AFP
Les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles dans le nord de la République centrafricaine (RCA) ont forcé la semaine dernière plus de 2.000 Centrafricains à passer de l’autre côté de la frontière et se réfugier au Tchad voisin, a annoncé mardi 20 avril le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « Les nouveaux arrivants de la région de Kaga-Bandoro en RCA ont dit aux équipes de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés au Tchad qu’ils fuyaient les affrontements », a déclaré lors d’un point de presse virtuelle depuis Genève, Babar Baloch, porte-parole du HCR. Ils ont également justifié leurs fuites par les actes de violence, de pillage ou d’extorsion des groupes rebelles alors que les forces gouvernementales se rapprochaient des bases rebelles. « Alors que les gens se dirigeaient vers la frontière, d’autres personnes de Batangafo et de Kabo, sur la route menant au Tchad, leur ont emboîté le pas par peur des attaques », a ajouté M. Baloch. Et pour atteindre le Tchad, les gens ont dû patauger et traverser la rivière de Grande Sido, certains portant leurs quelques biens sur leur tête. ONU Info
Trente-trois terroristes ont été capturés par le 8ème bataillon de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5 S) et des dizaines de motos ont été détruits avait annoncé le 15 avril un communiqué de presse. Ce bataillon est formé surtout par des soldats tchadiens. Le bilan fait suite au démantèlement d’un camp d’entrainement de terroristes, aux environs de la localité de Torela, à quelques kilomètres de la frontière nord du Burkina Faso. La Force conjointe du G5 Sahel est créée en 2017 par les 5 États de la région du Sahel (le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) avec l’appui et le soutien de la France. Sahel Intelligence
Alors que des manifestations se sont multipliées dans l’est de la République démocratique du Congo pour protester contre les massacres et l’insécurité et pour demander le départ de la Monusco, dans les Kasaï, la mission des Nations unies pliera bagage en juin. Une délégation de l’ONU est arrivée ce lundi pour évaluer le respect de ce calendrier de retrait. Dans les Kasaï, la Monusco est déjà presque de l’histoire ancienne. Actuellement, il n’y a déjà plus de casques bleus, ne sont déployés que des policiers chargés d’assurer la sécurité des installations de l’ONU. Les bureaux se vident doucement. Une situation qui inquiète la société civile qui l’a fait savoir à la nouvelle patronne de la Monusco lors de son récent passage. RFI
Ce mardi 20 avril, il est prévu que les députés nationaux se penchent sur une nouvelle proposition de loi qui modifie et complète la loi portant sur l’organisation et le fonctionnement de la Céni. Selon Christophe Lutundula, son initiateur, cette loi est appelée à contribuer à l’amélioration du cadre légal qui gère le processus électoral. Le député, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, dit avoir constaté que les trois précédents cycles électoraux ont été émaillés de violences. Bien plus, les recours sont passés de de 300 en 2006 à 1040 en 2018. Il propose donc des changements. Le projet de loi Lutundula suggère que la désignation du président de la Céni s’effectue par consensus de la société civile, de la majorité et de l’opposition. Il propose que ces trois entités désignent aussi, à parts égales pour chacune, les 15 membres de la Commission, en tenant compte de la parité hommes-femmes. RFI
Avec les attaques jihadistes, les habitants de Palma, au Mozambique, fuient et s’entassent dans des camps de réfugiés. Ils craignent les enlèvements de jeunes filles et de jeunes garçons. Depuis la chute de Palma aux mains des jihadistes le 24 mars, 20 000 personnes l’ont abandonnée. Même si cette ville située dans le nord-est du Mozambique est désormais sous le contrôle de l’armée, la peur est toujours présente. Les habitants craignent les enlèvements. « Je n’ai pas vu les insurgés, mais il y avait beaucoup de mouvements, beaucoup d’agitation. Dans les villes alentours, le bruit courait que les insurgés étaient très près de la ville. On est partis », explique Anfate Ansumani, l’un de ces déplacés. L’homme est sans nouvelles de son fils de 16 ans depuis les combats du mois de mars. Il craint que l’adolescent n’ait été enrôlé de force dans les rangs des jihadistes. France24
Un journaliste algérien a été inculpé lundi 19 avril et écroué pour diffusion de fausses informations pouvant porter « atteinte à la sécurité publique » après un article sur un mouvement de protestation des Touareg dans le grand sud de l’Algérie, selon une association de solidarité avec les détenus d’opinion. Rabah Karèche, correspondant du quotidien francophone Liberté à Tamanrasset, a été « placé sous mandat de dépôt » après son audition par un juge d’instruction du tribunal de cette ville du Sahara algérien, a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le Monde avec AFP
Deux ministres algériens, Sabri Boukadoum, des Affaires étrangères et Kamel Beldjoud de l’Intérieur se sont rendus lundi19 avril à Tripoli à la tête d’une délégation de haut niveau. C’est une visite de travail qui s’inscrit dans le cadre de « la promotion des relations bilatérales et du soutien des parties libyennes face aux défis actuels » a affirmé un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. L’occasion pour Alger de rappeler sa position face à la crise libyenne.’est la deuxième visite de Sabri Boukadoum à Tripoli depuis le début de l’année. Comme lors de la première fois, il a affirmé que son pays était prêt à jouer un rôle « positif » pour soutenir la réconciliation en Libye. … L’Algérie cherche à reprendre son rôle en Libye pour peser à nouveau dans ce dossier où elle est concurrencée par le Maroc. Elle craint également pour sa sécurité et considère que sa stabilité dépend de celle de la Libye. RFI
Au cours de sa vie, Amadou Koné a livré beaucoup de batailles. L’ancien militaire se bat aujourd’hui quotidiennement contre de « nouveaux ennemis ». Ceux qui attaquent ses cultures sans pesticides en périphérie de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire. « Les criquets, c’est une unité très spécialisée, ils décapitent tout ce que tu plantes. Il faut sans cesse trouver des astuces pour mener la lutte », souligne cet Ivoirien de 57 ans, devenu premier maraîcher labellisé bio du pays en 2019. Amadou Koné a conservé le vocabulaire et les valeurs de « discipline et de persévérance » du métier des armes auquel il a consacré trente-quatre ans. Une carrière qu’il n’a abandonnée qu’en 2018 et pendant laquelle il a opéré des choix radicaux. Alors que le pays était divisé en deux dans les années 2000, il a rejoint l’armée rebelle dont le siège se trouvait à Bouaké. Une période dont il parle peu, mais qu’il assume : « Toute nation traverse des périodes difficiles. J’étais militaire, je devais forcément être quelque part. » En 2011, après la crise post-électorale, il retrouve l’armée régulière et prépare sa reconversion. Le Monde