Revue de Presse du 20 avril 2020

Au Mali, le second tour des législatives perturbé dans le Centre et le Nord
Le second tour des élections législatives au Mali a été perturbé dimanche par une série d’incidents dans le Centre et le Nord du pays. Dans plusieurs communes, les électeurs n’ont pas pu voter. Le second tour des élections législatives dimanche 19 avril au Mali a été perturbé par des incidents dans le Centre et le Nord qui ont empêché des électeurs de voter, dans un contexte marqué par les violences jihadistes et le Covid-19. Les premiers résultats provisoires de ce second tour, après un premier tenu le 29 mars, sont attendus en début de semaine. Le taux moyen de participation était d’un peu plus de 16% deux heures avant la clôture du scrutin, a indiqué dans un communiqué la Synergie, une plateforme d’organisations qui a déployé des observateurs pour ces législatives. Le scrutin a été assombri par des incidents. A Ouro-Mody (région de Mopti, Centre), un président d’un bureau de vote a été enlevé alors que les autres membres et des représentants de la commission électorale étaient « chassés par des hommes armés », ont affirmé à l’AFP un représentant local de la commission électorale et des sources militaires. France24

Tchad : des combattants de Boko Haram « meurent par empoisonnement »
Quarante-quatre membres présumés du groupe djihadiste ont été retrouvés morts jeudi matin, a déclaré le procureur général du Tchad, Youssouf Tom. Ils étaient détenus dans le cadre d’une enquête antiterroriste. « Quarante d’entre eux ont été enterrés, et les quatre autres ont été emmenés chez un médecin, dont le rapport d’autopsie révèle qu’ils avaient consommé une substance mortelle, qui a entraîné des problèmes cardiaques chez certains et une asphyxie sévère chez d’autres », a déclaré samedi M. Tom à la télévision publique tchadienne. Ils faisaient partie d’un groupe de 58 personnes capturées lors d’une récente opération militaire contre le groupe djihadiste autour du lac Tchad. Une enquête a été ouverte après que quatre autopsies ont prouvé qu’une substance mortelle était à l’origine de leur mort. BBC

L’armée du Lesotho rentre dans ses casernes, inquiétude
L’armée du Lesotho est rentrée dimanche dans ses casernes au lendemain de l’opération ordonnée par le Premier ministre Thomas Thabane pour « restaurer l’ordre » face à ceux qui exigent sa démission, sous le regard inquiet de la communauté internationale. Le petit royaume traverse une grave crise politique depuis la mise en cause en début d’année de M. Thabane, 80 ans, dans le meurtre de son ex-épouse en 2017. Soupçonné par la police et la justice d’avoir ordonné l’assassinat, le chef du gouvernement s’accroche à son poste malgré la pression de son propre parti et de l’opposition qui exigent son départ. Au pouvoir depuis 2017, il a fait intervenir samedi l’armée pour « restaurer l’ordre » en réaction à l’attitude de « certaines personnes et institutions » qui, a-t-il accusé, « s’en prennent aux principes et à l’autorité qui assurent la stabilité et la démocratie ». Dimanche, les blindés et les soldats en armes qui patrouillaient dans les rues de la capitale Maseru, sous confinement pour cause de pandémie de coronavirus, avaient regagné leurs casernes, a constaté une journaliste de l’AFP. Slate

RDC: les élus de l’Ituri lancent un cri d’alarme
En RDC, des élus de l’Ituri tirent la sonnette d’alarme. Hier samedi 18 avril, le caucus des parlementaires de cette province du Nord-Est a appelé, à partir de Kinshasa, le président de la République et le gouvernement à mettre tout en œuvre pour arrêter les violences qui ont repris dans cette partie du pays. Ils alertent contre une généralisation des conflits communautaires en Ituri. Visite du chef de l’Etat, opérations militaires, dialogue inter communautaire… malgré tous ces efforts, le feu couve encore en Ituri, ont fait savoir ces sénateurs et députés nationaux. RFI

La pandémie galope en Afrique mais peut encore être contenue (OMS)
L’OMS s’est alarmée vendredi de la progression rapide de la pandémie de coronavirus en Afrique, tout en estimant qu’à ce stade elle pouvait encore être contenue. « Au cours de la semaine écoulée, il y a eu une hausse de 51% du nombre de cas recensés sur mon propre continent, l’Afrique, et une hausse de 60% du nombre de décès recensés », a constaté le directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Compte tenu de la difficulté d’obtenir des kits de diagnostic, il est probable que les nombres réels soient plus élevés », a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève. Selon l’OMS, les pays d’Afrique ont besoin de soutien, de ressources, d’équipements, de transfert de technologies. Slate

Le FMI n’exclut pas d’annuler une partie de la dette africaine, affirme sa directrice à France 24
La communauté internationale multiplie les efforts pour permettre à l’Afrique de répondre à la pandémie de coronavirus. La barre des 1 000 morts a été atteinte vendredi, et l’impact économique du virus sur le continent promet d’être dévastateur. Déjà 57 milliards de dollars ont été mobilisés par les créanciers. Dans un entretien avec la journaliste de France 24, Georja Calvin Smith, la directrice du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva affirme que l’annulation d’une partie de la dette africaine n’est pas exclue. France24

La dette africaine envers la Chine et sa part d’opacité
Mercredi 15 avril, Pékin a accepté, avec les autres pays du G20, de geler, pour une année, une partie de la dette de 77 pays dont une quarantaine de pays africains. Un moratoire donc et non pas une annulation de créances. En la matière, rien ne pourra se faire sans l’avis de Pékin, premier créancier de l’Afrique. Depuis quelques années, les grands argentiers de la planète, Banque mondiale et FMI en tête, accusent Pékin de ré-endetter, voire de sur-endetter l’Afrique. RFI

L’Afrique face au Covid-19 : plusieurs stratégies se dessinent
Les autorités algériennes et marocaines ont annoncé, samedi, la prolongation des mesures de confinement mises en place pour freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19. À Alger, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a « reconduit pour une période supplémentaire de dix jours, jusqu’au 29 avril, le dispositif de confinement ainsi que l’ensemble des mesures préventives », selon un communiqué officiel. Il a souligné « la nécessité de respecter les règles préventives édictées en matière de confinement, de distanciation sociale et de mesures d’hygiène » et mis en garde contre leur non-respect. Un confinement total a été imposé dans la wilaya (préfecture) de Blida, près d’Alger, premier foyer de la pandémie en Algérie. Un confinement partiel, accompagné d’un couvre-feu, l’a été dans les 47 autres wilayas du pays. Selon des chiffres officiels, 367 décès ont été recensés jusque-là en Algérie. Au total, 2 534 cas ont été officiellement déclarés. L’Algérie (44 millions d’habitants) est le pays d’Afrique qui déplore le plus grand nombre de décès devant l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud. Le Point

Afrique: Les efforts de paix freinés par la pandémie de Coronavirus
Les efforts de prévention des conflits et de médiation en Afrique sont affectés par la pandémie du nouveau coronavirus, retardant la mise en œuvre des accords de paix en République Centrafrique et les négociations de paix au Soudan et en Libye, a déclaré le Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine, Smail Chergui. Dans une tribune intitulée « paix et sécurité dans le contexte du Covid 19 », rendue publique samedi, Chergui ne cache pas son inquiétude face aux répercussions qu’entraine cette pandémie sur le rétablissement de la paix dans le continent. « Alors que l’épidémie du Covid 19 suit son cours en Afrique, les efforts de prévention des conflits et de médiation ont été affectés. Le nouveau Coronavirus a retardé la mise en œuvre des accords de paix essentiels et entravé nos efforts de médiation au niveau local », écrit le chef du CPS de l’UA. Les gouvernements de transition récemment établis au Soudan et au Soudan du Sud ont « besoin d’une solide médiation et d’un soutien diplomatique en plus d’un soutien économique », mais ces efforts ont été entravés par la pandémie du Covid 19, relève-t-il. APS

Une solidarité citoyenne se forme contre le covid-19 chez les Togolais
Pendant que les uns sensibilisent sur les gestes barrières et invitent la population à se conformer aux instructions officielles pour limiter la propagation du coronavirus, d’autres mettent à la disposition des populations et des centres de santé des masques et des désinfectants. C’est dans un élan de solidarité que le collectif « Ensemble contre le covid-19 USA/Togo » est né. Ce 15 avril 2020, un groupe de jeunes Togolais résidant aux Etats-Unis a fait le déplacement de la ville d’Aného, située à une quarantaine de kilomètres à l’Est de Lomé, pour faire un don au centre hospitalier de la localité. Pour sa première action, ce collectif a offert des masques et solutions hydro-alcooliques à l’Hôpital d’Aného, ville frontalière avec le Bénin. Estimant que c’est une guerre que le Togo livre contre la pandémie, le porte-parole du collectif Akouété Abalo a laissé entendre que leur geste s’apparente à un « effort de guerre ». VOA

Coronavirus: en Mauritanie, le calvaire des exilés et réfugiés
Depuis le début de la crise sanitaire, l’arrêt des activités économiques qui permettaient aux réfugiés de faire des petits boulots a accentué la galère de ces populations. Avec un budget très faible, le HCR, qui n’avait pas prévu une telle situation, était déjà submergé par les charges de l’un des plus grands camps de réfugiés en Afrique : celui de M’Béra, à 1 200 kilomètres de Nouakchott dans l’est mauritanien. Il accueille plus de 60 000 réfugiés maliens. Mais pour le HCR, il y a aussi urgence à Nouakchott et Nouadhibou. Dans ces grandes villes de Mauritanie, l’agence de l’ONU est interpellée par les 6 000 réfugiés urbains venus de Syrie et d’Afrique subsaharienne. Ali Ouatara fait partie des pères de famille touchés par le Covid-19. Originaire de Côte d’Ivoire, il vit en Mauritanie depuis 18 ans. « Tout est fermé, déplore-t-il. Les écoles sont fermées, les restaurants sont fermés. Les réfugiés, pour la plupart, sont des enseignants, des chauffeurs… Ils travaillent dans les restaurants, ils font de petits boulots. Mais tout est bloqué. Tout ! Les réfugiés ont faim ! Depuis que la crise a démarré, jusqu’à aujourd’hui, les réfugiés n’ont reçu aucun sou. » RFI

Libye: en temps de guerre, le confinement vécu comme une nouvelle épreuve
Faisant fi des mesures ordonnées par les autorités de Tripoli pour limiter la propagation du nouveau coronavirus, Hassan a pris sa voiture pour aller remplir ses bombonnes d’eau. Au loin, dans la capitale libyenne, résonnent des tirs d’artillerie, rappelant une autre menace. Le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, a annoncé cette semaine un couvre-feu pendant dix jours dans les régions sous son contrôle dans l’ouest libyen. Les habitants sont seulement autorisés à sortir, à pied, entre 07h00 et 12H00 (05H00 et 10H00 GMT), notamment pour pouvoir faire leurs courses. « Je n’ai pas le choix. Avec mes douleurs au dos, je ne peux transporter tout cela à pied », explique Hassan, en mettant ses bombonnes dans son coffre. Le quinquagénaire explique en effet que sa maison se trouve à 500 mètres de la mosquée du quartier qui dispose d’un puits. L’approvisionnement en eau de Tripoli, qui provient de nappes aquifères du désert dans le sud, a été coupé par un groupe armé de cette région, contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar. Cet homme fort de l’est libyen mène depuis un an une offensive meurtrière pour s’emparer de Tripoli, siège du GNA. Slate

Des manifestants pro-Béchir dispersés à coups de gaz lacrymogène
Des dizaines de partisans de l’ex-président soudanais Omar al-Béchir ont manifesté jeudi à Khartoum contre le gouvernement malgré une interdiction de rassemblement en raison de la propagation de la maladie de Covid-19, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre, selon des témoins. Un an après la chute, sous la pression de la rue, du régime de M. Béchir à l’issue de 30 ans de règne, les manifestants ont appelé à la démission du gouvernement de transition, selon la même source. Depuis août 2019, le Soudan est doté d’un gouvernement de technocrates, dirigé par Abdallah Hamdok et formé à la suite d’un accord de partage du pouvoir entre l’armée et les principales figures de l’opposition. « Non au gouvernement de Hamdok », « L’armée et le peuple ne font qu’un » et « Non au gouvernement de la faim », pouvait-on notamment lire sur les pancartes des protestataires, rassemblés devant le QG de l’armée, selon un témoin. VOA

Bénin: la CADHP demande la suspension des élections municipales de mai
La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a demandé vendredi 17 avril au gouvernement béninois de suspendre l’organisation des municipales du 17 mai. C’est un nouvel épisode du conflit qui oppose Sébastien Ajavon à l’État béninois. L’ordonnance de la CADHP irrite dans le camp Talon et au sein de l’exécutif, même s’ils n’ont pas réagi officiellement et publiquement. La requête (non contraignante) de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a déplu dans l’entourage du chef de l’Etat béninois qui ,selon certaines sources, s’est concerté samedi. « Ubuesque », commente un poids lourd du camp Talon. Pour le ministre porte-parole du gouvernement, Alain Oruna, « il n’appartient pas à une juridiction de s’immiscer dans le processus électoral d’un pays souverain, soucieux du respect sa constitution qui l’oblige à organiser des élections à bonne date. ». Comme excédé, le ministre conclut: « aucune institution au monde n’a jamais eu cette prétention-là, même la Cedeao qui est une institution de proximité n’est jamais allé aussi loin ». RFI

Centrafrique: le projet de loi pour changer la Constitution fait réagir
Le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré, ce jeudi, la recevabilité du projet de loi modifiant le texte fondamental. L’objectif, selon les initiateurs du projet, est de combler un manque de la Constitution qui ne prévoirait pas la vacance de la présidence en cas de report du scrutin pour cause de force majeure. Un projet motivé, selon ses initiateurs, par la crise du Covid-19 qui pourrait retarder l’organisation des élections, dont le premier tour de la présidentielle qui est prévu le 27 décembre. Mais l’idée ne satisfait pas une partie de l’opposition et de la société civile. RFI

Des banques culturelles pour sauver le patrimoine africain
On ne sait pas exactement combien de masques, sculptures et trouvailles archéologiques sortent chaque année illégalement d’Afrique de l’Ouest. Cela pourrait être évité grâce à la mise en place de musées locaux. Daouda Keita est assis dans son bureau au Musée national du Mali, à Bamako. Le musée a une collection archéologique et ethnographique de renom et est réputé pour son grand jardin de verdure. Le directeur du musée, lui-même archéologue, s’est fixé comme objectif de soutenir la conservation du patrimoine malien dans tout le pays. Il s’engage pour la mise en place de « banques culturelles ». La première est née en 1997 à Fombori, une localité située en pays dogon, dans l’est du Mali : « Les premières banques culturelles ont été construites à partir d’un financement obtenu à la Banque mondiale. Il y avait un Américain de Peacecorps qui m’a proposé de participer à une compétition. Et heureusement pour nous, nous avons été primés. » La banque culturelle est une sorte de musée de village. Les membres de la communauté villageoise peuvent y déposer les masques, sculptures ou autres objets culturels en leur possession pour qu’ils soient exposés. En échange de leur prêt, ils reçoivent de l’argent qu’ils peuvent par exemple réinvestir dans l’agriculture. Le concept a fait des émules, notamment au Nigeria et au Bénin. DW