Mali : Atteintes aux droits de l’homme et au droit humanitaire
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a publié sa Note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali couvrant la période du 1er avril au 30 juin 2022. Durant cette période, la MINUSMA a recensé 467 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire (317 civils tués, 73 enlevés/disparus et 77 blessés). Ces données, documentées, représentent une baisse de 42 pour cent comparativement au trimestre précédent (812 cas recensés, dont 543 civils tués, 107 enlevés/disparus et 107 blessés). Les principaux auteurs des actes de violence contre les civils sont actuellement le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn – JNIM), l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) ainsi que d’autres groupes terroristes qui ont été responsables de 297 atteintes graves aux droits de l’homme. Ces groupes se sont illustrés par des attaques incessantes contre les civils, les forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) ainsi que contre la MINUSMA qui, au total, ont fait au moins 200 morts, 44 blessés et occasionné le déplacement de milliers de civils. Les actes de violence perpétrés par les milices et autres groupes d’autodéfense communautaires ont quant à eux doublé, passant de 15 pour le trimestre précédent à 34 pour la période en revue. La majorité des victimes de ces groupes ont été recensées principalement dans les Cercles de Bandiagara, Bankass, Djenné, Mopti et Niono. Sahel-Intelligence
Des pêcheurs tués par Boko Haram sur le Lac Tchad
Des jihadistes du groupe Boko Haram ont tué des pêcheurs nigérians et en ont kidnappé d’autres sur la rive nigérienne du Lac Tchad cette semaine, a-t-on appris jeudi auprès de plusieurs sources. Le nord-est du Nigeria est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait plus de 40.000 morts et déplacé environ deux millions de personnes depuis 2009. Des jihadistes de Boko Haram ont rassemblé des dizaines de pêcheurs de l’île de Kwatar Kaoulaha située dans la région de Diffa de dimanche à lundi avant de les tuer et d’en prendre d’autres en otage pour avoir désobéi à un ordre de quitter la zone. « De nombreux pêcheurs ont été tués et d’autres pris en otage par des combattants de Boko Haram fidèles à Baakura Buduma pour ne pas avoir quitté la zone comme ordonné », a déclaré à l’AFP un pêcheur Kallah Sani, faisant référence à un chef d’une faction locale de Boko Haram. Il n’a pas été en mesure de fournir un bilan précis, mais a déclaré que ceux qui se sont échappés lui ont dit que des dizaines de pêcheurs se trouvaient sur l’île au moment de l’attaque. VOA/AFP
RDC: Ituri – 22 morts dans les affrontements de deux jours entre FARDC et CODECO à Mongwalu
Vingt-deux personnes dont treize civils et huit combattants rebelles ont été tuées lors de deux jours des combats entre les Forces armées de la RDC(FARDC) et le groupe armé CODECO à Mongwalu dans la province de l’Ituri. L’armée a combattu ces assaillants de mardi 30 août à mercredi 31 aout dans cette cité minière à 85 kilomètres au nord de Bunia dans le territoire de Djugu (Ituri). Les civils tués sont essentiellement des orpailleurs. Quatre autres civils ont été blessés lors de ces affrontements, rapportent des sources locales. Les FARDC ont tué huit miliciens de la CODECO dont le commandant des opérations de cette milice et onze autres combattants ont été blessés. Du côté de l’armée, l’on compte un mort, affirment les mêmes sources. L’on signale également d’importants dégâts matériels : environ 60 maisons et boutiques incendiés et le commissariat de police saccagé. Toute la commune de Mongwalu est sous contrôle de l’armée depuis mercredi soir. Celle-ci poursuit les patrouilles dans cette entité minière, confirme des sources concordantes. Radio Okapi
RDC : au moins 14 morts dans des attaques attribuées aux rebelles ADF
Au moins quatorze civils ont été tués mardi dans des attaques attribuées aux membres du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est troublé de la République démocratique du Congo, ont indiqué mercredi des sources locales. Des militants du groupe ADF ont attaqué mardi des villages près de la localité de Biakato, dans la province de l’Ituri (nord-est), ont indiqué à l’AFP des habitants de la région et la société civile. « Nous avons récupéré quatorze corps de victimes tuées par les rebelles ADF aux villages Alima, Laliya et ses environs », a déclaré Kamba Tonge, responsable de la coordination des associations des jeunes de la localité de Biakato en Ituri, qui supervisait les recherches des corps. « Deux corps des rebelles ADF » ont été également ramassés, a déclaré Gilbert Sivamwenda, responsable de la société civile de Biakato, confirmant le bilan de 14 corps de civils retrouvés dans la brousse. « L’armée est intervenue pour rétablir l’ordre », a indiqué le colonel Charles Ehuta Omeanga, administrateur militaire du territoire de Beni dans la province voisine du Nord-Kivu (est). Mais il n’a pas voulu donner le nombre de civils tués. AfricaNews/AFP
Tchad: la police arrête 84 militants du parti d’opposition Les Transformateurs
Ce jeudi matin, plusieurs caravanes de la formation politique Les Transformateurs, qui parcouraient la ville pour appeler à un meeting samedi, ont été interceptées par la police pour troubles à l’ordre public. Des interpellations qui crispent le climat politique déjà tendu. La police nationale indique sur sa page Facebook avoir arrêté 84 militants des Transformateurs qui paradaient sans autorisation au centre-ville pour trouble à l’ordre public et attroupement non autorisé par le ministère de la Sécurité publique. Les personnes interpellées se trouvent entre les mains des services de sécurité pour besoin d’enquête. Sur sa page Facebook, le parti d’opposition se défend de ce dont il est accusé et rappelle qu’il procède ainsi, pour lancer des appels à la mobilisation depuis trois semaines. La formation politique de Succès Masra dénonce des arrestations arbitraires et menace de manifester pour obtenir la libération de ses 91 militants. Dans son texte, le parti de Succès Masra indique que « l’heure de l’intimidation des Tchadiens est révolue ». Le parti, qui boycotte le dialogue national inclusif depuis son ouverture il y a deux semaines, assure qu’il maintient son meeting de samedi prochain, comme il le fait depuis trois semaines. RFI
Tchad: les religieux et les Aînés mettent en garde contre les blocages dans le Dialogue national
Il faut sauver les travaux du Dialogue national inclusif et souverain, le DNIS, au Tchad. C’est l’appel lancé ce jeudi 1er septembre par plusieurs chefs religieux et Aînés. Dans un communiqué, ils ont fait part de leurs préoccupations face aux blocages persistants dans les négociations. Pour essayer de concilier les positions, le Groupe des religieux et des Aînés, composé de pasteurs, d’imams et de laïcs, discutent actuellement avec des membres de partis politiques et de la société civile. Pour Baniara Yoyana, le porte-parole du groupe, joint par Christina Okello, de la réaction Afrique, chacun doit mettre de côté ses intérêts personnels. « Nous avons en face des gens qui, étant au pouvoir, n’écoutent pas les autres, qui veulent du changement et qui tiennent à tout prix à ce que ce changement ait lieu. Nous sommes donc face à deux blocs, il faut que chacun essaie, comme on dit, de mettre de l’eau dans son vin pour qu’on puisse avancer. Si tout le monde reste sur sa position de manière rigide, on va arriver à une cassure et cette cassure va être fatale pour le pays. … Ce qu’il faut, et ce qui est le plus important pour nous, c’est aller dans un seul sens avec un seul objectif, c’est-à-dire sauver le Tchad pour permettre à ses fils et ses filles de se réconcilier et de se tourner dorénavant vers le développement de ce pays plutôt que de le laisser dans l’état où il est. » Pour éviter « un nouveau bain de sang », comme le décrit le porte-parole du Groupe des religieux et des aînés, deux jours de prière sont prévus les vendredi 2 et dimanche 4 septembre. RFI
Un ex-ministre détenu pour avoir critiqué le président équatorien-guinéen
Un pasteur, ancien ministre de la Justice, a été arrêté en Guinée équatoriale il y a trois semaines, après avoir critiqué le président de cet Etat d’Afrique centrale, ont affirmé jeudi à l’AFP sa famille et l’opposition, sans nouvelles de lui depuis. Ruben Maye Nsue Mangue a été arrêté dans la nuit du 7 août à Mongomo, district natal et fief du clan du chef de l’Etat, où il avait été convoqué à une « réunion » avec les représentants locaux du Parti démocratique de Guinée équatoriale(PDGE), au pouvoir, a expliqué à l’AFP par téléphone l’un de ses frères, Ruben Monsuy. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, détient, hors monarchies, le record mondial de longévité d’un chef d’Etat encore vivant, après plus de 43 ans à la tête de la Guinée équatoriale, petit pays pétrolier, qu’il dirige d’une main de fer depuis un coup d’Etat en 1979. Après la réunion de Mongomo, « Ruben a été arrêté et conduit vers une destination inconnue après avoir refusé de demander pardon au chef de l’Etat, nous ne savons pas où il se trouve depuis », poursuit son frère. Sollicités par l’AFP, les ministres de l’Information et de la Justice n’ont pas répondu à ses questions sur le sort de l’ex-ministre de la Justice de 1998 à 2004, nommé ambassadeur de Guinée équatoriale aux Etats-Unis en 2013. VOA/AFP
La situation en Libye continue d’inquiéter
Entre Fathi Baschagha et Abdul Hamid Dbaiba, les deux Premiers ministres rivaux, la lutte pour le pouvoir a désormais également une composante juridique. Le gouvernement du second a en effet imposé au premier, des restrictions de déplacement à l’intérieur de la Libye, en raison d’enquêtes qui seraient en cours. Une décision suite aux violents affrontements dans la capitale Tripoli. Les partisans des deux gouvernements rivaux se sont affrontés avec des canons antiaériens et des roquettes faisant plus de 30 morts et environ 160 blessées. C’est la dernière illustration d’une confrontation politique de plusieurs mois et d’un chaos dans lequel la Libye se trouve depuis des années. D’un côté, il y a donc Abdel Hamid Dbaiba, nommé Premier ministre du gouvernement de transition par une commission électorale nationale grâce à la médiation de l’Onu. Sa tâche principale était d’organiser des élections d’ici décembre de l’année dernière. Il n’y est pas parvenu mais est resté en fonction. De l’autre, l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Baschagha, nommé Premier ministre par intérim en février de cette année par le parlement de Tobrouk – l’adversaire du gouvernement de Tripoli. DW
L’importante prolifération et circulation des armes au Burkina Faso inquiète
Une importante quantité d’armes entre au Burkina Faso sans contrôle. C’est la révélation faite par la Commission nationale de contrôle des armes. Des armes qui alimentent les tensions communautaires et le grand banditisme. Selon le secrétaire permanent de la commission, il y a urgence de revoir la législation en vigueur afin de contrôler ce flux d’armes. « Il y a énormément d’armes qui entrent au Burkina », révèle le colonel major Fatogoma Anselme Sanou. Mais difficile, pour le secrétaire permanent de la Commission nationale du contrôle des armes, de donner des chiffres, car il n’y a aucune disposition qui limite les importations. Les armes civiles, notamment les fusils de calibre 12 et des pistolets automatiques de calibre 7.5, sont importées par les sociétés privées de sécurité, les armureries civiles et les concessionnaires de chasse. De nombreuses personnes détiennent illégalement des armes. Elles les auraient acquises soit par ignorance, soit par héritage. « Nous devons apporter des solutions pour que ces personnes puissent régulariser leur situation » fait savoir le colonel-major Fatogoma Anselme Sanou, qui estime que cela permettra de recenser toutes ces armes, et les marquer afin d’assurer leur traçabilité. RFI
Pour un retour au pouvoir des civils au Burkina Faso
Au Burkina Faso, chaque jour ou presque apporte son lot de victimes – du fait des attaques terroristes ou des opérations militaires. Cette violence mène à un regain d’intolérance religieuse et ethnique, dont sont notamment victimes les Peuls, et qu’ont dénoncé en début de semaine (29.08) près de 700 imams et prêcheurs musulmans burkinabè. Dans une autre lettre ouverte publiée à la mi-août, un prêtre catholique en appelle à un retour du pouvoir entre les mains des civils. Il demande aux leaders religieux, aux chefs coutumiers et aux intellectuels de son pays d’agir pour trouver une personne consensuelle, « hors politique » et « hors armée », qui pourrait, selon lui, mieux répondre aux besoins de paix et de cohésion de la nation burkinabè que la junte actuellement au pouvoir. Ce prêtre est l’abbé Cyprien Ouédraogo. Sandrine Blanchard lui a demandé des précisions sur la personne qu’il verrait pour assumer la transition. DW
Tunisie: La junte algérienne explose les rangs arabes et africains par Kaïs Saïed
L’onde de choc qui a accompagné le forum TICAD Japon-Afrique en Tunisie, avec l’accueil par le président Kaïs Saïed, du chef des séparatistes du polisario a, au-delà de la déstabilisation des lignes traditionnelles au Maghreb sur la question du Sahara, fait exploser aussi les rangs arabes et africains. L’accueil en grande pompe de Brahim Ghali et le cérémonial qui l’a accompagné, trahissent une mise en scène préparée à l’avance par Kaïs Saïed, sous la pression du général Chengriha, malgré le désaccord du président Abdelmadjid Tebboune, de ses conseillers et de certains officiers algériens concernant le polisario. Contesté à l’intérieur après son coup d’État constitutionnel, qui a mené à la dissolution du Parlement et paralysé le pouvoir judiciaire, le président Saïed cherche le salut dans le giron des généraux algériens, mais en faisant perdre à la Tunisie une posture diplomatique qui forçait le respect. Aucun des prédécesseurs de Kaïs Saïed n’a commis une erreur délibérée aussi lourde de conséquences sur les relations avec le Maroc. Ni Bourguiba, ni Benali et encore moins Merzouki ou Caïd Essebssi n’ont cédé aux pressions de l’Algérie ou de Kadhafi, afin de préserver la neutralité positive de la Tunisie et ses intérêts régionaux. … De la sorte, Kaïs Saïed s’inscrit parfaitement dans l’agenda de la junte militaire algérienne, liée à l’Iran et à son bras armé, le Hezbollah. En Algérie même, la répression continue de plus belle. Plusieurs militaires, des activistes de la société civile et du Hirak ont été arrêtés dernièrement sous divers prétextes. Sahel-Intelligence
Un nouvel ambassadeur américain au Soudan en près de 25 ans
John Godfrey, le nouvel ambassadeur américain au Soudan, a présenté ses lettres de créance au général Al-Burhan, le chef de la transition soudanaise mercredi. Une première depuis 25 ans qui marque une normalisation des relations diplomatiques entre Khartoum et Washington. En 1996 en effet, les Etats-Unis avaient placé le Soudan sur leur liste noire des pays soutenant le terrorisme. Khartoum payait ainsi le prix de l’hospitalité accordée au chef d' »Al-Qaïda ». Dans la foulée, les Américains mettaient la clef de leur ambassade dans le pays sous le paillasson. L’administration Trump avait retiré Khartoum de la liste noire en décembre 2020. Washington a rouvert son ambassade en 2002, mais s’est contenté d’envoyer des chargés d’affaires. Depuis lors, la représentation diplomatique est restée en dessous du rang d’ambassadeur. John Godfrey prend ses fonctions dans un contexte marqué par les manifestations pour le retour des civils au pouvoir. “John Godfrey s’emploiera à renforcer les relations entre les peuples américain et soudanais et à soutenir les aspirations des Soudanais à la liberté, la paix, la justice et à une transition vers la démocratie”, souligne un communiqué de l’ambassade américaine à Khartoum. AfricaNews
Découverte du plus ancien dinosaure en Afrique au Zimbabwe
Des scientifiques ont découvert au Zimbabwe les restes du plus vieux dinosaure d’Afrique, qui a vécu il y a plus de 230 millions d’années. Le Mbiresaurus raathi mesurait un mètre de haut, courait sur deux pattes et avait un long cou et des dents dentelées. Les scientifiques ont dit qu’il s’agissait d’une espèce de sauropodomorphe, un parent du sauropode, qui marchait sur quatre pattes. Le squelette a été découvert lors de deux expéditions, en 2017 et 2019, dans la vallée du Zambèze. « Lorsque nous parlons de l’évolution des premiers dinosaures, les fossiles de l’âge du Trias sont rares », déclare à la BBC Darlington Munyikwa, directeur adjoint des musées et monuments nationaux du Zimbabwe et qui faisait partie des expéditions. Il a déclaré que des fossiles de cette époque – qui s’est terminée il y a plus de 200 millions d’années – avaient été découverts en Amérique du Sud, en Inde et maintenant au Zimbabwe. La découverte devrait éclairer davantage l’évolution et la migration des premiers dinosaures, à l’époque où le monde était un immense continent et où le Zimbabwe se trouvait à la même latitude que ces pays, déclare-t-il. BBC