Au large de Djibouti, au moins quarante-huit morts dans le naufrage de deux bateaux de migrants
Au moins 48 personnes sont mortes en mer et 75 sont portées disparues après que des passeurs ont forcé des migrants embarqués sur deux bateaux à sauter par-dessus bord, au large de Djibouti, a annoncé, mercredi 2 octobre, l’agence de l’ONU pour les migrations. Au total, 320 personnes, originaires d’Ethiopie, se trouvaient à bord de deux embarcations parties du Yémen quand elles ont été contraintes par leurs passeurs yéménites « de débarquer en pleine mer et de nager », mardi vers 2 heures (heure à Paris), a rapporté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Parmi les 197 rescapés figure un bébé de 4 mois dont la mère s’est, elle, noyée. Un précédent bilan donné mardi par l’agence onusienne faisait état de 45 morts. Chaque année, des dizaines de milliers de migrants de la Corne de l’Afrique empruntent la « route de l’Est », qui traverse la mer Rouge, pour tenter d’atteindre les pays du Golfe riches en pétrole, fuyant les conflits, les catastrophes naturelles et les perspectives économiques médiocres dans leur pays. Le Monde avec AFP
« Coup d’Etat » déjoué au Bénin: deux proches du président envoyés en prison dans l’attente de leur procès
Deux figures du pouvoir béninois arrêtées la semaine dernière pour soupçon de projet de « coup d’Etat » ont été placées mardi soir sous mandat de dépôt et seront emprisonnés dans l’attente de leur procès, a déclaré à l’AFP l’un de leurs avocats. Olivier Boko, homme d’affaires influent et ami intime du président béninois Patrice Talon, et Oswald Homéky, ancien ministre, « ont été tous les deux placés sous mandat de dépôt », a expliqué à l’AFP Ayodélé Ahounou, l’un de leurs avocats, joint par téléphone mardi soir. « Ils vont être envoyés à la prison de Cotonou », a-t-il précisé, dans l’attente de leur procès. La semaine dernière, MM. Boko et Homéky ont été arrêtés pour des soupçons de projet de « coup d’Etat » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest aux 13 millions d’habitants. Selon le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin (CRIET), ils auraient voulu à cette fin remettre de l’argent au commandant de la Garde républicaine, Djimon Dieudonné Tévoédjrè. Ce dernier avait aussi été arrêté la semaine dernière, mais il a depuis été relâché et les poursuites contre lui abandonnées…Olivier Boko, 60 ans, patron du groupe Denrées et fournitures alimentaires (DFA), est un ami de Patrice Talon depuis une vingtaine d’années. Souvent présenté comme le « bras droit » du président, il n’a jamais eu de fonction officielle dans l’organigramme présidentiel. Ces derniers mois, il a néanmoins commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Il était soutenu dans cette démarche par l’ancien ministre des sports, Oswald Homéky. AFP
Sénégal: l’ancien président Macky Sall désigné tête de liste de la coalition avec le PDS
Au Sénégal, les législatives du 17 novembre seront-elles un deuxième round de la présidentielle de mars 2024 ? Alors que l’une des coalitions de l’opposition, Takku Wallu Sénégal, a investi l’ancien chef de l’État, Macky Sall, comme tête de liste nationale, le Pastef, au pouvoir, a lui choisit le Premier ministre Ousmane Sonko pour aller à la conquête d’une majorité à l’Assemblée nationale, donnant à ce scrutin des airs de duel entre ces deux figures majeures de la politique sénégalaise…Le possible retour au Sénégal de Macky Sall, absent depuis qu’il a cédé le pouvoir à Bassirou Diomaye Faye, marque le vrai début de campagne de ces législatives. Et, six mois après avoir été lourdement sanctionné lors de la présidentielle son camp va-t-il réussir à créer un élan et rassembler l’opposition en vue d’imposer une cohabitation au parti au pouvoir, le Pastef ?…En attendant, l’opposition divisée entre trois grandes coalitions (l’une menée par Macky Sall, l’autre par l’ancien Premier ministre Amadou Ba et la dernière par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, tente péniblement de se mettre d’accord sur une stratégie électorale commune pour éviter la dispersion des voix. À savoir, appeler à voter dans chaque département pour une seule liste de candidats de l’opposition la mieux placée. Pour l’heure, un accord a été trouvé uniquement dans deux départements sur 46. RFI
Au Burkina Faso, la situation des droits humains est «très inquiétante», alerte la FIDH
« La situation des droits humains au Burkina Faso est très inquiétante », affirme Drissa Traoré, secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Deux ans après le coup d’État d’Ibrahim Traoré, l’organisation dresse un sombre tableau des libertés bafouées dans le pays. La FIDH dénonce notamment des arrestations arbitraires d’opposants, l’enrôlement forcé de civils, la disparition de défenseurs des libertés et la fin de la liberté de la presse. « La pression exercée sur les magistrats, qui sont envoyés au front parce qu’ils ont pris des positions ou ils ont fait leur travail en toute indépendance, est pour nous inquiétant », déclare Drissa Traoré au micro de notre journaliste Guillaume Thibault. Il souligne également l’importance de la présomption d’innocence, affirmant : « Aucune personne accusée d’un fait quelconque ne peut être déclarée coupable que par une justice impartiale. » L’avocat appelle les autorités burkinabè à mettre fin à leurs ingérences et à permettre aux juridictions compétentes de se prononcer, notamment sur les tentatives présumées d’atteinte à l’autorité de l’État. « Seule une justice indépendante peut déterminer s’il y a eu une telle tentative ou non », précise-t-il…La FIDH partage également son inquiétude face à l’augmentation des disparitions de défenseurs des droits humains et à la répression croissante des voix dissidentes. RFI
Les tirailleurs de Poutine : enquête sur ces Africains qui combattent pour la Russie
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les autorités russes ont officiellement créé et installé des bureaux de recrutement dans les principaux points d’accueil de migrants du pays. Là, sous la menace d’une expulsion ou d’un emprisonnement, elles ont fait signer à de nombreux Africains en situation irrégulière – plusieurs milliers selon certaines sources issues des renseignements ukrainiens – des contrats d’engagement au service militaire. L’un des plus importants centres de recrutement tourne notamment à plein régime à moins de 70 kilomètres au sud-ouest de Moscou, dans le Centre fédéral des migrations, à Sakharovo. Cet immense complexe administratif se trouve être le passage obligé de millions d’immigrés souhaitant obtenir ou renouveler leur autorisation de travailler dans la capitale russe et sa région. Là encore, selon de nombreux témoignages, les agents de l’État n’hésitent pas à menacer leurs interlocuteurs ou à promettre de leur obtenir un passeport en échange de leur enrôlement et de leur signature en bas d’un des contrats décrits plus haut. Pour d’autres, la carotte est encore plus tentante. Confronté à l’enlisement de sa guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a en effet accepté dès 2022 d’autoriser le recrutement de soldats dans les prisons de son pays, y compris pour les étrangers incarcérés. L’ancien financier de Wagner, Evgueni Prigojine, en avait fait la publicité sur les réseaux sociaux, s’affichant en recruteur de luxe au milieu des foules de prisonniers avides de liberté. Jeune Afrique
RDC : des travailleurs du sexe perdent leurs revenus à cause du Mpox
En République Démocratique du Congo, 40 000 travailleurs du sexe résident à Kamituga, un épicentre de l’épidémie du Mpox. Mais une fois touché par le virus, certains travailleurs du sexe peinent à retrouver des clients et assurer leurs revenus…Près de 40 000 travailleurs du sexe résident dans cette ville minière, du Sud-Kivu. Les chercheurs d’or constituent la majorité de leur clientèle. Certains déplorent un manque de sensibilisation dans les mines…Les médecins estiment que 80 % des cas ont été contractés par voie sexuelle, bien que le virus se propage également par d’autres types de contacts cutanés. Pour freiner la propagation du virus, les responsables de santé de Kamituga ont demandé au gouvernement de fermer les boîtes de nuit et les mines et d’indemniser les travailleurs du sexe. Toutefois, les autorités locales ont affirmé qu’elles n’ont pas les moyens de faire plus que soigner les malades et ont insisté sur le fait qu’il incombe aux travailleurs du sexe de se protéger. Africanews avec AP
RDC: le camp de Moïse Katumbi dénonce l’intrusion illégale de soldats sur une propriété privée
En République démocratique du Congo (RDC), le camp de Moïse Katumbi dénonce l’intervention illégale de militaires, ce mardi 2 octobre, sur une propriété privée située dans le Haut-Katanga. Sur cette concession, l’opposant politique fait construire un petit aérodrome destiné à desservir un hôpital qu’il a réhabilité dans une zone isolée. Olivier Kamitatu, directeur de cabinet et porte-parole de Katumbi, condamne fermement cette action qu’il considère comme une tentative de manipulation…Selon Olivier Kamitatu, des militaires ont fait irruption sur le chantier, ont confisqué le véhicule de Katumbi et ont arrêté le responsable des travaux, en plus de malmener les ouvriers présents. « Moïse Katumbi réhabilitait cette piste pour faciliter l’évacuation des malades, comme il l’a déjà fait dans d’autres régions du pays », explique-t-il au micro de notre journaliste Esdras Ndikumana. Ces pistes d’aviation, situées notamment à Kiubo, Kasenga, Kashobwe, Kibombo et dans le Maniema, permettent d’assurer des évacuations sanitaires dans des zones difficiles d’accès. Olivier Kamitatu rejette les insinuations selon lesquelles Moïse Katumbi serait impliqué dans une rébellion…L’incident soulève des questions sur les motivations réelles de cette intervention, alors que Katumbi est régulièrement la cible d’intimidations politiques dans un contexte de tensions en vue des prochaines élections. RFI
Côte d’Ivoire: la hausse du prix du cacao suscite des réactions mitigées
L’annonce par le gouvernement d’une hausse du prix bord champ du cacao aux planteurs, lundi 30 septembre, ne semble pas faire l’unanimité en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de fèves. Fixé à 1800 francs CFA le kilo pour la grande campagne de commercialisation à venir, il est pourtant supérieur de 20 % aux prix de la récolte intermédiaire et atteint un record après une année marquée par une flambée des cours sur les marchés internationaux. Le gouvernement ivoirien a annoncé, lundi 30 septembre, une hausse de 20 % du prix bord champ du cacao aux planteurs de Côte d’Ivoire, à 1 800 francs CFA (2,7 euros) le kilo, pour la prochaine grande campagne de commercialisation. Il s’agit d’un montant record après une année où les cours mondiaux ont atteint des sommets. En début d’année, ils ont notamment dépassé les 10 000 dollars la tonne à New York alors qu’à Londres, le cours pour livraison a augmenté d’environ 170 % sur un an au mois de septembre. Fixé à 1 500 francs CFA le kilo en avril dernier – contre 1 000 francs CFA le kilo en 2023 -, le prix d’achat pour la récolte intermédiaire qui s’étalait jusqu’au mois de septembre avait déjà atteint un montant historique. À travers cette nouvelle hausse, les autorités ivoiriennes estiment pouvoir couvrir les besoins des producteurs de cacao. Elles promettent par ailleurs de financer aussi la couverture maladie universelle à près d’un million de cacaoculteurs. RFI
Ghana: à deux mois de la présidentielle, l’opposition intensifie sa demande d’audit indépendant
À deux mois de l’élection présidentielle au Ghana, la tension monte entre la Commission électorale et le Congrès démocratique national (NDC), principal parti d’opposition. Le NDC persiste dans sa demande d’audit indépendant du fichier électoral, réclamé depuis une manifestation organisée il y a deux semaines. La Commission, de son côté, continue de refuser cette requête et a justifié sa position mardi 1ᵉʳ octobre, lors d’une réunion exceptionnelle avec l’ensemble des partis politiques, ouverte aux médias. « Nous n’avons rien à cacher » a martelé la présidente de la Commission électorale, Jean Mensa, face à la dizaine de partis présents. « Nous avons fait quelques erreurs. Mais nous avons prouvé que nous étions transparents et avons fourni toutes les preuves et les faits », a-t-elle tenu à affirmer. Jean Mensa l’assure : les erreurs pointées par le Congrès démocratique national, comme le transfert illégal de milliers d’électeurs vers d’autres bureaux de vote, concernaient uniquement le fichier électoral provisoire, et non définitif. « La production d’un fichier électoral définitif prend du temps. Nous avons corrigé toutes les divergences identifiées à ce jour. La demande d’un audit indépendant est donc prématurée », a-t-elle ajouté. RFI
Yusuf Tuggar : « Il y a une place pour l’AES au sein de la Cedeao »
Le ministre nigérian des Affaires étrangères veut convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger que le divorce n’est pas inéluctable et que l’Alliance des États du Sahel qu’ils ont choisi de former peut exister au sein de la Cedeao…Jeune Afrique : Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cedeao devrait être effectif en janvier prochain. Quels compromis l’organisation régionale, dont le Nigeria exerce actuellement la présidence tournante, est-elle prête à consentir pour l’éviter ? Yusuf Tuggar : Je pense que cette situation n’a rien d’extraordinaire. Il existe, au sein même de la Cedeao, des groupements de pays, comme c’est le cas de l’Union du fleuve Mano [organisation sous-régionale qui rassemble le Libera, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte d’Ivoire]. Il y a donc de la place pour accueillir l’AES au sein de la famille Cedeao. Sauf qu’à ce jour, l’AES ne semble pas avoir l’intention d’exister au sein de la Cedeao, mais bien en dehors… La Cedeao est une affaire de communauté, de peuples, pas de gouvernements ou de groupements. C’est pourquoi nous n’avons pas perdu l’espoir que les discussions en cours amènent les pays de l’AES à voir l’utilité de rester au sein de la communauté. Nous maintenons le dialogue afin de les convaincre que l’AES peut exister au sein de la Cedeao, mais il n’y a pas de contrainte. S’ils décident qu’ils doivent partir, il n’y aura rien que nous puissions faire. Jeune Afrique