Crise des putschs en Afrique
La série de coups d’État en Afrique présente un défi direct à la gouvernance démocratique dirigée par les civils. Ces putschs, s’appuyant sur un long héritage de gouvernance militaire, reflètent un effort de la part des armées africaines d’affirmer ce qu’elles perçoivent comme leur droit au pouvoir. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Au Burkina Faso, les élections s’éloignent et la Constitution sera modifiée
Les élections au Burkina Faso ne sont pas « une priorité » contrairement à la « sécurité », dans ce pays miné par les violences jihadistes, a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré, à la télévision nationale, vendredi 29 septembre, près d’un an après son arrivée au pouvoir par un coup d’État. Le capitaine a également annoncé une « modification partielle » de la Constitution, un texte qui reflète selon lui « l’avis d’une poignée de personnes éclairées », au détriment d’une « masse populaire ». Les élections, « ce n’est pas une priorité, ça je vous le dis clairement, c’est la sécurité qui est la priorité », dans ce pays miné par les violences jihadistes, a répondu Ibrahim Traoré aux journalistes qui l’interviewaient vendredi soir à la Radio télévision burkinabè (RTB). Les médias évoquaient des élections théoriquement prévues en juillet 2024. France24 avec AFP
Burkina Faso: un an après le deuxième putsch, les attaques de groupes armés n’ont pas régressé
Douze mois après le coup d’État d’Ibrahim Traoré, l’insécurité liée aux groupes armés n’a pas régressé, loin de là. Et cela malgré le soutien apporté aux Volontaires de la patrie, les VDP, et l’acquisition par l’armée de matériel – parfois détourné, il est vrai, par les jihadistes, comme récemment à Koumbri. Si les attaques ont été un peu moins fréquentes, 1 700 tout de même entre janvier et août de cette année, contre 2 500 sur la même période l’an dernier, elles ont fait beaucoup plus de victimes : 6 000 morts, contre 4 100, selon l’ONG Acled (The Armed Conflict Location & Event Data Project). La situation est particulièrement dégradée dans les régions nord et est du Burkina : le Sahel, le Centre Nord, le Nord, la Boucle du Mouhoun et l’Est. Des villes comme Dori et Ouahigouya sont de fait sous blocus des djihadistes et dépendent de convois spéciaux pour leur ravitaillement. RFI
Le général Tiani s’est exprimé à la télévision en langues locales, rappelant la promesse d’une transition de trois ans maximum et la mise en place d’un « dialogue national ».
Ces propos ont été tenus une semaine après l’annonce par le président français du départ de l’ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, rentré à Paris mercredi, et de celui « d’ici la fin de l’année » des quelque 1 500 militaires que compte la France au Niger, dans le cadre de la lutte antidjihadiste. Le régime nigérien avait ordonné l’expulsion du diplomate et dénoncé des accords de coopération militaire avec Paris, répétant vouloir le retrait des troupes françaises. « Nous sommes dans les préparatifs en vue de leur départ », a affirmé le général Tiani. … De son côté, le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, a estimé vendredi que « le Sahel risque de s’effondrer sur lui-même », à la suite du départ des soldats français du Mali et du Burkina Faso, voisins également dirigés par des militaires et bientôt du Niger. « Nous avons été une solution pour la sécurité du Sahel », a-t-il insist. … Fustigé par des pays occidentaux et africains, le régime nigérien s’est trouvé de nouveaux alliés, le Mali et le Burkina. M. Tiani a rappelé avoir créé avec eux une coopération de défense, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), précisant qu’« un accord économique viendra ensuite ». M. Bazoum, séquestré depuis le coup d’Etat dans sa résidence présidentielle, et à qui Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien, a saisi la cour de justice de la Cedeao pour sa libération. Le Monde avec AFP
Mali: une position de l’armée attaquée dans la localité de Bamba, dans la région de Gao
Les assaillants sont arrivés lourdement armés dans la localité de Bamba tôt ce dimanche. Ils ont aussitôt pris la direction du nord du village où se trouve un camp de l’armée malienne, à ne pas confondre avec un autre camp en construction dans la même localité. Des coups de feu ont été entendus. Rapidement, dans un communiqué, les Fama (Forces armées maliennes) ont déclaré que des combats intenses se sont déroulés contre des terroristes. Quelques instants après, ce sont les ex-rebelles maliens regroupés au sein du Cadre stratégique permanent (CSP) qui affirment que non seulement ils ont attaqué le camp, mais qu’il est sous leur contrôle. Des témoins les ont effectivement vus à l’intérieur de cette position des troupes régulières. Ils auraient ensuite quitté les lieux avec du matériel militaire. À la mi-journée de ce dimanche, au moins un hélicoptère de l’armée était visible dans le ciel du village de Bamba, déjà attaquée début septembre par les mêmes groupes armés. RFI
RDC/Présidentielle : les candidats déclarés et pressentis
Les choses se précisent en République Démocratique du Congo. Alors que l’opposant Martin Fayulu avait laissé planer le doute depuis le 19 juin, date à laquelle il avait annoncé que son parti ne déposerait aucune candidature, il a fait volte-face dans la journée de samedi (30.09). « J’ai entendu les appels de la population congolaise, de toutes les 26 provinces et de la diaspora, pour nous dire : » Fayulu, ne nous abandonnez pas, Fayulu ne nous laissez pas, nous n’avons que vous comme espoir « . Et, les voix de 2018, nous ne pouvons pas les perdre », s’est justifié Martin Fayulu. L’ancien homme d’affaires part à la présidentielle avec des handicaps. La date limite de dépôt des candidatures aux élections législatives, comme provinciale, étant dépassée, son parti ne présentera aucun candidat. Par ailleurs, la coalition de partis qui l’a investi, Lamuka, est fortement affaiblie. Adolphe Muzito, ancien ténor de Lamuka, était à la Céni samedi (30.09), pour annoncer qu’il entre également dans la compétition. Et Jean-Pierre Bemba, qui était aussi membre de Lamuka et qui est actuellement ministre de la Défense, a de son côté annoncé que sa formation politique soutiendrait l’actuel président, Félix Tshisekedi. DW
Tapis rouge au Congo pour le nouvel homme fort gabonais Brice Oligui Nguema
Le président de transition du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba fin août, est venu, dimanche 1er octobre, au Congo voisin s’assurer du soutien du président Denis Sassou-Nguesso, a constaté un correspondant de l’AFP. Son avion a atterri en fin de matinée à l’aéroport d’Ollombo, dans le centre du pays, près d’Oyo, où s’est tenue une rencontre en tête-à-tête entre les deux hommes suivie d’un déjeuner. Le tapis rouge avait été déroulé sur le tarmac pour recevoir le général Oligui, en treillis et béret vert, accueilli par le premier ministre Anatole Collinet. Dans le comité d’accueil se trouvait notamment Omar Denis Junior Bongo, fils de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba et d’Edith Lucie Bongo Ondimba, qui était la fille aînée de Denis Sassou-Nguesso. Elle et Omar Bongo sont décédés en 2009. Durant sa visite d’une journée à Brazzaville, le général Oligui s’est d’ailleurs incliné sur la tombe de l’ex-première dame gabonaise. Le Monde avec AFP
Centrafrique: situation sécuritaire très volatile dans la préfecture de Bamingui Bangoran
Pour échapper aux exactions des groupes armés, des centaines de civils quittent les villages environnants pour se concentrer à Ndélé ou à Bamingui plus à l’ouest. Henry est un habitant du village Ndiki. « Les tueries, les braquages et l’incendie des maisons d’habitations sont monnaie courante. Vraiment, on souffre. On demande le renforcement en effectif des forces armées centrafricaines dans la zone pour nous protéger. » Ces dernières semaines, les rebelles mènent des attaques surprises contre les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes qui effectuent des patrouilles dans la zone. … La préfecture de Bamingui Bangoran était le principal fief du front populaire pour la renaissance de la Centrafrique entre 2013 et 2020. RFI
Afrique : l’influence russe en forte progression ?
« Une grande partie de ce que la Russie et Wagner ont fait au cours des deux dernières années a été, pour dire les choses grossièrement, de pointer la France. Et je pense que la France a été sa cible principale. Elle a donc ciblé les anciennes colonies françaises en Afrique. Et cela a fonctionné étonnamment bien. Cependant, la Russie n’investit pas vraiment. Le pays ne fournit pas d’aide au développement. Il ne fournit pas d’aide humanitaire » explique Pauline Bax, d’International Crisis Group. En réduisant l’influence de l’Occident, Moscou gagne un soutien considérable sur la scène internationale. Avec 54 voix à l’Assemblée générale de l’ONU, les pays africains constituent l’un des blocs régionaux les plus forts. AfricaNews
Le long chemin vers la paix au Cameroun
Le 1er octobre est la date commémorant la réunification, en 1961, du Cameroun sous mandat français et du Cameroun britannique. Cependant, le 20 mai 1972 , un Référendum mettait fin au système fédéral et donnait naissance à la création de la République unie du Cameroun. Le 1er octobre, est la date également choisie, en 2017, par les séparatistes anglophones pour proclamer l’indépendance de l’Ambazonie, une entité non reconnue par les autorités camerounaises. Et depuis 2017, le conflit s’est intensifié dans les deux régions à majorité anglophone, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, entre les séparatistes et l’armée camerounaise. Un conflit qui a fait plus de 6.000 morts et un million de déplacés, selon l’International Crisis Group et dont les populations civiles sont les grandes victimes : victimes d’exécutions sommaires, de tortures et de viols, de la part aussi bien des forces de l’ordre que des séparatistes. DW
Crise en Haïti : Les policiers kenyans peuvent-ils vaincre les gangs ?
Le Kenya s’est engagé à diriger une force de sécurité multinationale en Haïti, en réponse à l’appel lancé par le Premier ministre de ce pays des Caraïbes pour qu’il l’aide à rétablir l’ordre. Haïti souffre de la violence des gangs depuis des décennies, mais la vague actuelle de brutalité s’est intensifiée après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Les gangs ont pris le contrôle de grandes parties du pays, faisant régner la terreur sur les habitants et tuant des centaines de personnes. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré qu’un « recours énergique à la force » était nécessaire pour désarmer les gangs et rétablir l’ordre. Le Kenya a déclaré qu’il enverrait 1 000 policiers en Haïti. Lorsque cette proposition a été faite pour la première fois en juillet, les responsables kenyans ont déclaré que les policiers garderaient les bâtiments et les infrastructures du gouvernement, mais ce plan a été modifié après l’envoi par le Kenya d’une mission d’enquête le mois suivant. Le pays souhaite désormais déployer une force d’intervention qui neutralisera les bandes armées, protégera les civils et ramènera la paix, la sécurité et l’ordre. Le ministre des affaires étrangères Alfred Mutua a déclaré à la BBC que son pays souhaitait également aider Haïti à reconstruire les infrastructures vitales et à mettre en place un gouvernement démocratique stable. BBC
Au Rwanda, l’influent général James Kabarebe, mis à la retraite de l’armée, passe à la diplomatie
La « mise à la retraite » du général James Kabarebe, figure de l’appareil sécuritaire de Paul Kagame, n’aura pas duré longtemps. Moins d’un mois après l’annonce de son départ des Forces de défense rwandaises (RDF, acronyme en anglais), l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise a été désigné, mercredi 27 septembre, ministre d’Etat chargé de la coopération régionale. Ministre de la défense de 2010 à 2018, ce militaire de 64 ans est l’un des hommes dont la trajectoire, parsemée de secrets et de polémiques, raconte les dernières décennies d’histoire du Rwanda. « Beaucoup ont été surpris par l’annonce de sa retraite, estime Phil Clark, professeur de politique internationale à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de l’université de Londres. Le général Kabarebe semblait bien trop jeune et on pouvait se demander pourquoi risquer de laisser hors du gouvernement une figure militaire aussi influente. La vision d’ensemble est bien plus claire désormais. » Le Monde
La nouvelle cheffe des migrations de l’ONU consacre sa première visite à l’Afrique
La nouvelle cheffe de l’agence de l’ONU pour les migrations, Amy Pope, va se rendre en Afrique pour son premier voyage officiel et souligner l’ampleur des migrations sud-sud souvent occultées par les morts des migrants en mer Méditerranée. Elle se rendra ensuite à Bruxelles pour rencontrer la Commission européenne, au moment où l’Union des 27 est mise à l’épreuve par la crise des migrants qui arrivent par milliers en Italie depuis plusieurs semaines. Dimanche, l’Américaine qui a pris ses fonctions le 1er octobre, va se rendre au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, avant de rencontrer des responsables éthiopiens. Elle ira ensuite au Kenya et à Djibouti. « Lorsque nous parlons de migration sur le continent africain, il faut se rendre compte que plus de 80% de la migration a lieu en Afrique », a souligné Mme Pope lors d’un premier point de presse à Genève, alors que l’attention se focalise, particulièrement en Europe, sur les migrants qui tentent de rejoindre le Vieux continent. AFP
En Egypte, un incendie ravage le siège de la direction de la sûreté à Ismaïlia
Un incendie a ravagé lundi 2 octobre l’un des plus grands bâtiments de la ville égyptienne d’Ismaïlia, sur le canal de Suez, où tous les hôpitaux ont été placés en état d’alerte pour accueillir de possibles victimes, a appris l’Agence France-Presse, de source sécuritaire. Selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux, le feu était maîtrisé lundi matin, mais l’immeuble paraissait dévasté. L’incendie, dont l’origine n’était pas connue dans l’immédiat, s’est déclenché au siège de la direction de la sûreté avant l’aube et des images mises en ligne ont montré d’immenses flammes dévorant les nombreux étages de l’imposant immeuble de pierre. Sur « 26 blessés » évacués vers un hôpital local, selon le ministère de la santé, 24 souffraient « d’asphyxie » et deux de brûlures, ont précisé des médias locaux. Douze autres ont été soignés sur place. Le ministère de la santé a dépêché 50 ambulances sur les lieux, ainsi que des services d’urgences militaires incluant deux avions, selon les médias d’Etat. Le Monde avec AFP
« Dette cachée » au Mozambique : Credit Suisse trouve un accord avec Maputo
Credit Suisse et le Mozambique ont conclu un accord à l’amiable concernant l’affaire de la « dette cachée », les parties se libérant « mutuellement » de toute responsabilité, a indiqué, dimanche, UBS, qui a racheté sa rivale suisse. Cette annonce intervient alors qu’un procès devait s’ouvrir, lundi 2 octobre, à la Haute Cour de Londres au sujet de ce scandale qui avait plongé le Mozambique, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, dans une profonde crise. L’accord, transmis par UBS dans un courriel à l’AFP, indique que le Mozambique et le Credit Suisse « ont réglé à l’amiable les procédures judiciaires engagées à Londres ». « Les parties se sont mutuellement libérées de toute responsabilité et de toute réclamation concernant les transactions » et « se félicitent d’avoir résolu ce différend de longue date », est-il spécifié. Le Monde avec AFP