Revue de Presse du 2 octobre 2019

Mali : au moins 25 soldats et 15 djihadistes tués lors d’intenses combats

Au moins 25 soldats maliens ont été tués lors d’intenses combats, lundi 30 septembre et mardi 1er octobre, pour le contrôle de deux camps militaires attaqués dans le centre du pays par les djihadistes, qui ont eux-mêmes perdu 15 hommes, a annoncé le gouvernement malien. Il s’agit d’un des coups les plus durs essuyés depuis des mois par l’armée malienne mais aussi par la force des pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger), dont relève l’un des bataillons maliens attaqués lundi. Une soixantaine de soldats maliens sont par ailleurs portés disparus et l’armée a essuyé de lourdes pertes en matériel, a ajouté le gouvernement dans un communiqué. L’armée malienne est cependant parvenue à reprendre et conserver le contrôle des positions attaquées, à Boulkessi et, à une centaine de kilomètres de là, à Mondoro, a déclaré le gouvernement. Le Monde avec AFP

Burkina Faso: une nouvelle attaque fait au moins 6 morts dans la province du Bam

Des hommes armés ont attaqué dans la nuit de lundi à mardi le village de Kargo, dans la commune de Zimtanga. Il s’agit de la dernière attaque d’une série qui a fait une vingtaine de morts parmi les civils dans cette commune de la région du centre nord. Selon plusieurs sources locales, les attaques ayant frappé Zimtanga et ses villages sont ciblées. Ce sont par exemple les membres d’un groupe d’autodéfense, Kogl Weogo qui étaient visés à Rollon, selon un habitant. « Il y a forcément quelqu’un derrière ces attaques, soutient un notable. On n’a jamais connu de conflit entre agriculteurs et éleveurs ». Selon RFI, les assaillants se dirigent vers des concessions identifiées à l’avance. « On sent qu’ils visent certaines personnes », précise un élu local. Mais à la question de savoir si ces attaques ne sont pas des représailles, nos sources affirment que la commune n’a connu aucun conflit avant cette vague d’assassinats. RFI

« C’est l’abattoir » : face aux attaques terroristes, la colère monte chez les militaires burkinabés

Ce soir-là, lorsque Moussa* a mis son casque de combat et son gilet pare-balles usé pour aller patrouiller, il savait la mission risquée. « Ce n’était vraiment pas prudent. J’étais dans le véhicule de tête, nous devions traverser une zone dangereuse, de nuit, avec notre vieux pick-up qui tombe en panne », raconte le militaire, de retour de mission dans le nord du Burkina Faso. « Les terroristes nous guettaient, ils étaient 40 avec une mitrailleuse chacun. Nous, nous n’en avions qu’une pour six, on se voyait déjà morts », poursuit le jeune homme. Blessé dans l’assaut, il a échappé de peu à un tir de roquette, et vu l’un de ses camarades abattu sous ses yeux. Sous-équipées, mal formées, les forces de défense et de sécurité burkinabées paient un lourd tribut depuis la montée, ces quatre dernières années, de la menace de groupes djihadistes armés affiliés à Al-Qaida et à l’Etat islamique. En un mois, plus de 40 membres des forces de l’ordre ont été tués, selon un décompte de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). Le Monde

Malawi : un blessé grave lors d’une manifestation post-électorale dispersée par la police

La police a dispersé avec des gaz lacrymogènes, mardi 1er octobre à Lilongwe, des partisans de l’opposition qui exigeaient la démission de la présidente de la commission électorale du Malawi, accusée d’avoir supervisé des fraudes lors de la présidentielle de mai. Un des manifestants a été gravement blessé lors de l’intervention des forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP une source hospitalière, qui n’a pas exclu qu’il ait été atteint par un tir à balle réelle. « Nous ne saurons qu’une fois qu’on l’aura opéré s’il s’agit d’une balle ou non », a déclaré le docteur Jonathan Ngoma. Le porte-parole de la police, James Kadadzera, n’a pas été en mesure de confirmer cet incident. Le Monde avec AFP

En Algérie, les étudiants de nouveau dans la rue contre la présidentielle

Environ 3 000 étudiants ont manifesté mardi 1er octobre à Alger, réitérant leur rejet de l’élection présidentielle du 12 décembre, soutenue par l’homme fort de l’Algérie, Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée, a constaté un journaliste de l’AFP. Les étudiants se sont d’abord rassemblés place des Martyrs, dans le centre de la capitale, avant de se diriger vers la grande poste, épicentre de la contestation qui agite le pays depuis le 22 février. « Pas de vote », ont scandé les étudiants, accompagnés d’enseignants et de simples citoyens pour cette manifestation qui se tient pour la 32e semaine consécutive. Ils ont défilé dans les principales artères du centre de la capitale, au milieu d’un fort déploiement policier avant de se disperser sans incident en début d’après-midi. Le Monde avec AFP

«Grand dialogue national» au Cameroun: premières polémiques

Au Cameroun, le grand dialogue national se poursuit jusqu’au 4 octobre avec 700 délégués qui travaillent à huis clos répartis dans les huit commissions qui portent sur des thèmes comme le retour des déplacés, le système judiciaire et éducatif ou encore le bilinguisme et le désarmement des ex-combattants. Au sein de la commission numéro huit, la plus suivie et la plus importante, sur la « décentralisation et le développement local », les débats ont été plutôt houleux ce 1er octobre, selon plusieurs participants. Ce 1er octobre, la question du fédéralisme s’est invitée dans les débats du grand dialogue national au Cameroun. RFI

Des milliers d’armes en circulation en Côte d’Ivoire

C’est ce 3 octobre que sera jugé Jacques Mangoua, l’un des vice-présidents du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le PDCI. L’homme est accusé de détention illégale de munitions de guerre et de machettes, retrouvées à son domicile le week-end dernier. Le PDCI parle de son côté de coup monté. Cette découverte donne en tous cas lieu à des interrogations sur la circulation des armes légères dans le pays à un an de la présidentielle prévue en octobre 2020. En effet, aujourd’hui la paix est revenue en Côte d’Ivoire mais des milliers d’armes pourraient toujours être en circulation. Ces derniers mois, les violences intercommunautaires se sont multipliées à travers le pays. Des armes à feu ont été utilisées dans certains endroits comme à Béoumi où les affrontements ont fait au moins 16 morts. Une situation préoccupante pour beaucoup. DW

RDC : reddition d’un autre chef rebelle dans le Sud-Kivu

Il vient de déposer les armes. Le « général » Shukuru Kawaya, chef de la milice Raia Mutomboki Shukuru opérant dans la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC s’est rendu aux forces de sécurité régulières du pays, rapportent des médias locaux. Selon les mêmes sources, cette reddition est consécutive à une vaste entreprise de sensibilisation menée ces derniers mois par les Forces armées de RDC (FARDC). « Le général auto proclamé a décidé de quitter la brousse et les services de sécurité ont été avisés pour le récupérer à Meshere aujourd’hui (lundi 30 septembre, NDLR) à quelque 28 Kilomètres du centre Bulambika et sont montés tous à Bulambika », a expliqué le colonel Doms cité par le site Laprunellerdc.info. L’organe indique également que l’officier avait brandi la menace d’opérations militaires en cas de refus de reddition. Africa News

RDC : une ONG appelle à enquêter sur le patrimoine de l’ex-président Kabila

Une organisation congolaise a appelé les autorités judiciaires de la République démocratique du Congo à enquêter sur le patrimoine de l’ancien président Joseph Kabila et des anciens ministres, a indiqué mercredi à l’AFP cette ONG. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) « a appelé mardi le procureur de la Cour constitutionnelle à enquêter sur les patrimoines de l’ancien président de la République, Joseph Kabila et ses anciens Premiers ministres », écrit son président Georges Kapiamba dans un message transmis à l’AFP. La même demande a été adressée au procureur de la Cour de cassation pour qu’il en fasse autant contre les anciens vice-premiers ministres, ministres, vice-ministres et « n’hésite pas à les contraindre par tous les moyens de droit et/ou à les poursuivre en cas d’obstruction, rébellion et autres infractions », ajoute-t-il. AFP

Rwanda : coopération entre Kigali et Kinshasa

La coopération entre Kigali et Kinshasa dans le domaine de la sécurité a connu un tournant majeur depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi en Janvier dernier. Le renforcement de cette coopération sécuritaire a permis le rapatriement de plusieurs milliers de combattants rwandais du groupe rebelle FDLR, cantonnés depuis des années dans des camps en RDC, souligne la presse, ajoutant que les deux pays ont adopté des stratégies communes «efficaces» pour la lutte contre les groupes criminels opérant dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Par ailleurs, les médias notent que le président Tshisekedi a joué un rôle de médiation de taille dans la signature de l’accord de paix de Luanda entre le Rwanda et l’Ouganda, en vertu duquel les deux pays se sont engagés à mettre fin à leurs tensions. Sahel Intelligence

Un activiste burundais récompensé par un grand prix forestier

M. Nzigiyimpa a été récompensé par le Partenariat de collaboration sur les forêts pour son engagement sans relâche et sa contribution remarquable à l’amélioration des forêts et à celle des conditions de vie des populations autochtones, des femmes et des jeunes dans son pays, le Burundi. L’activiste burundais est connu pour ses efforts sans relâche, parfois au péril de sa vie, visant à améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie de ses concitoyens. Il a également été décisif en réussissant à améliorer l’éducation des enfants dans des domaines variés tels que l’écologie et la restauration et la gestion durable des forêts. M. Nzigiyimpa a également été le premier dans l’histoire de son pays à impliquer les populations autochtones dans la gestion durable des forêts. Il a notamment fait participer une communauté de 130 individus appartenant au peuple Batwa, qui vivait dans les rues de Bururi de manière précaire. ONU Info

Contre le « déni », un historien fait entrer l’Afrique ancienne au Collège de France

Longtemps négligée, voire niée, l’histoire ancienne de l’Afrique résonnera haut et fort au Collège de France jeudi, lors de la leçon inaugurale de l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle, déterminé à dissiper les préjugés et redessiner « le puzzle » d’une histoire singulière. A 51 ans, ce directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui a co-dirigé l' »Atlas historique de l’Afrique » (Autrement) à paraître mercredi, vient de prendre la tête de la première chaire permanente consacrée à l’histoire de ce continent au Collège de France, prestigieuse institution fondée en 1530, où ont notamment exercé le philosophe Michel Foucault et l’historien Fernand Braudel. « Ca manquait. Il y a une demande d’Afrique », admet-il d’emblée lors d’un entretien avec l’AFP, voyant dans cette reconnaissance tardive « un reflet de la société qui a un problème avec l’histoire de l’Afrique » précoloniale. AFP