Mali: le périlleux chemin du retour des casques bleus de la Minusma après leur départ de Kidal
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a définitivement fermé sa base à Kidal mardi. Après son départ, les rebelles de la coalition dénommée CSP-PSD ont pris le contrôle du camp. Mais le chemin de retour vers le sud par voie terrestre est semé d’embûches : mercredi, un troisième véhicule de la Minusma a sauté sur une mine. [Minusma] a quitté mardi 31 octobre son camp de la ville du nord du Mali, sous contrôle des rebelles du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), qui ont pris le contrôle de la base après leur départ. Mercredi soir, la colonne de véhicules était dans les environs de la localité d’Anéfis, à une centaine de kilomètres de Kidal. Au sein des casques bleus, on déplore les conditions sécuritaires du voyage. La mission de l’ONU au Mali n’a pas reçu d’autorisation de survol du convoi par des hélicoptères, ce qui aurait pu renforcer le dispositif sécuritaire. D’ailleurs, trois des appareils de l’ONU sont cloués au sol par manque de pièces de rechanges. Là aussi, le gouvernement malien n’aurait pas autorisé la mission à importer les pièces manquantes. Les pays contributeurs de troupes comme le Tchad regrettent les ratés survenus dans les relations avec les officiels maliens. Les casques bleus auraient voulu un départ beaucoup plus sécurisé. RFI
Soudan : après six mois de guerre, où en est l’aide humanitaire ?
Du côté des organisations internationales, la lenteur de la délivrance des visas retarde la réponse. Plus de 200 demandes sont actuellement en attente. « C’est désolant de ne pas pouvoir travailler au rythme qui s’impose entre les déplacements liés aux conflits, les dégâts causés par la saison des pluies, l’épidémie de choléra déclarée dans les États de Gedaref, de Khartoum, du Kordofan du Sud et d’Al Jazirah, et enfin la famine qui s’annonce », énumère Mathilde Vu, chargée du plaidoyer au Norwegian Refugee Council (NRC). Les autorités de facto ne cessent d’ajouter des contraintes bureaucratiques…Pour Alain Ouattara, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), les multiples obstacles qui empêchent d’atténuer la peine de ces civils sont délibérés. « Nous ne pouvons pas acheminer de matériel médical, car les deux camps nous empêchent de passer d’une zone contrôlée par les FAS à une zone gérée par les FSR sous prétexte de craintes concernant la sécurité des humanitaires, explique-t-il. Les bénévoles des organisations communautaires qui risquent leur vie pour prodiguer des soins de premiers secours entre les lignes de front sont par ailleurs suspectés de travailler pour un côté ou l’autre. C’est compliqué à comprendre quand il y a des milliers de personnes qui ont un besoin urgent d’aide. » Contrairement aux convois commerciaux, souvent contraints d’accepter une escorte armée payante, les différents humanitaires interrogés ont affirmé refuser ces pratiques. Ocha a toutefois établi une plateforme de négociations avec les deux belligérants ainsi qu’avec les autres groupes armés afin de faciliter le passage de leurs véhicules…« La guerre dure depuis six mois et la communauté internationale continue d’abandonner le Soudan. Beaucoup de forums consacrés à la paix ont été déprogrammés. Il n’y a pas eu de véritables efforts diplomatiques tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU est resté silencieux. Les financements humanitaires sont également très bas comparés aux besoins », conclut la représentante du NRC. Le Point
Congo-Kinshasa: Elections 2023 – Six candidats président de la République redoutent des élections chaotiques
Dans un communiqué publié mardi 31 octobre, six candidats président de la République ont accusé la CENI de préparer des élections chaotiques. Martin Fayulu, Denis Mukwege, Moïse Katumbi, Marie-Josée Ifoku, Seth Kikuni et Franc Diongo ont estimé que le processus électoral est caractérisé par un manque délibéré de transparence. « Le flou entretenu par la CENI sur les aspects financier, logistique et organisationnel du processus annonce des élections chaotiques », ont-ils alerté. Dans ce même document, ces candidats disent avoir constaté que depuis le début du processus électoral, la CENI cautionne des irrégularités qui compromettent la concorde nationale et la paix civile dans le pays. Fayulu, Katumbi, Mukwege, Kikuni, Ifoku et Diongo ont exigé des mesures urgentes pour sauver le processus électoral. Ces six candidats président ont également insisté sur la publication complète des listes électorales, la cartographie des bureaux de vote et la géolocalisation des machines à voter et de l’arrêt de l’instrumentalisation de la justice au pays. Ils ont par ailleurs renouvelé leur engagement à œuvrer ensemble pour empêcher toute manipulation des résultats des votes et ont demandé une rencontre avec la CENI pour construire le consensus essentiel d’une élection apaisée. Ils ont en outre rejeté tout appel au tribalisme, à la violence et ont invité la population à se préparer à la veillée électorale pour « barrer la route à la fraude électorale ». Ces candidats ont publié leur communiqué-conjoint au lendemain de la validation de la liste définitive des candidats président de la République par la Cour constitutionnelle. Radio Okapi
RDC : au moins 523 cas d’attaques contre les médias enregistrés en 5 ans (JED)
L’ONG Journaliste en danger (JED) a affirmé, mercredi 1er novembre, avoir recensé au moins 523 cas d’attaques diverses contre les médias, depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir…Durant cette période de cinq ans, près de 160 cas d’arrestations des journalistes ont été recensés et plus de 130 professionnels des médias ont été victimes des menaces ou des violences physiques, a précisé l’ONG JED. Elle a évoqué les médias attaqués, réduits au silence ou des émissions interdites, soit 123 cas enregistrés pendant le règne de Tshisekedi…L’ONG a tout de même reconnu l’adoption d’une nouvelle loi sur la presse, issue des états généraux de la Communication et des médias, qui n’a jamais été publié au Journal officiel, plus de huit mois après sa promulgation par le Chef de l’Etat. Pour JED, il y a eu 85 cas de violation de la presse en 2019, 116 en 2020, 110 en 2021 et 124 autres en 2022. Ce rapport-bilan de la liberté de la presse sous Félix Tshisekedi met également en exergue les cas des journalistes tués ou portés disparus particulièrement dans les provinces de l’Est de la RDC en proie à l’insécurité armée. Au moins 3 journalistes avaient été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, après avoir été enlevé par des miliciens dans l’Est du pays. Au moment de la publication du rapport de JED, au moins 3 journalistes sont en taule à savoir : Patrick Lola, journaliste indépendant détenu à la prison centrale de Mbandaka (Equateur), Blaise Mabala, journaliste à la Radio « Même Moral FM » incarcéré à la prison centrale d’Inongo et Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant du magazine Jeune Afrique, détenu à la prison centrale de Makala (Kinshasa). Radio Okapi
Togo : comment Faure Essozimna Gnassingbé soigne sa stature de médiateur régional
La séquence illustre le paradoxe qui fait la politique de Faure Essozimna Gnassingbé : une diplomatie axée sur la médiation dans les conflits régionaux, conjuguée, en interne, à l’autoritarisme. « Le Togo est un pays en trompe-l’œil », estime le professeur Michel Goeh-Akue, historien. Pour l’ancien dirigeant syndicaliste proche de l’opposition, « la diplomatie tous azimuts de M. Gnassingbé est un moyen pour lui de s’offrir une légitimité. Il se polit une image d’homme de paix dehors pour faire oublier ce qui se passe au Togo, où il dirige un régime militaire »… Dès le coup d’Etat d’août 2020 au Mali, M. Gnassingbé a affiché sa singularité. En même temps qu’il siégeait au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a imposé un embargo économique et territorial à la nouvelle junte, il a reçu à Lomé le colonel Assimi Goïta en décembre, alors vice-président, qui est devenu président en mai 2021. Plusieurs fois, ces trois dernières années, M. Gnassingbé s’est rendu à Bamako, capitale devenue infréquentable pour de nombreux chefs d’Etat. En 2022, c’est encore lui qui est nommé médiateur pour faire libérer 49 soldats ivoiriens retenus prisonniers à Bamako qui les accuse d’être des mercenaires. Dans ce dossier, la visite du président togolais dans la capitale malienne le 4 janvier 2023 a été décisive : trois jours plus tard, les soldats étaient libérés…Pour Lomé, la coopération est aussi nécessaire sur un plan sécuritaire, alors que le nord du Togo est désormais la cible des groupes terroristes implantés au Sahel. Depuis 2021, plus de 140 Togolais y ont déjà été tués dans des attaques selon les autorités…Selon Aimé Adi, directeur d’Amnesty International au Togo, « il est devenu quasiment impossible pour l’opposition comme pour la société civile de manifester. Des opposants sont toujours en prison, sans que l’on connaisse leur nombre ». Même le lancement d’un projet de l’Union européenne pour promouvoir la liberté d’association a été interdit, mi-octobre. De nouvelles élections, régionales et législatives, sont censées se tenir d’ici à fin 2023 mais aucune date n’a été donnée par les autorités. Le Monde
Zimbabwe: un député d’opposition enlevé, torturé, retrouvé nu
Un député de l’opposition zimbabwéenne a été enlevé mercredi matin, torturé puis abandonné nu le long d’une route, a-t-on appris auprès de son parti, dans un contexte de tensions soutenues depuis les élections contestées dans ce pays d’Afrique australe en août. Takudzwa Ngadziore, 25 ans, a été enlevé par des hommes armés près de son domicile dans la capitale Harare, alors qu’il se rendait au Parlement, selon la Coalition des citoyens pour le changement (CCC). M. Ngadziore, le plus jeune député du Zimbabwe, a réussi à diffuser en direct sur les réseaux sociaux les instants qui ont précédé son enlèvement présumé. Dans le court clip, on voit l’homme politique en détresse, portant une cravate, regarder la caméra en disant « Je suis suivi » en langue locale shona, avant de montrer un homme armé d’une kalachnikov et portant une casquette noire qui court vers lui. Il a été retrouvé plusieurs heures plus tard, le corps recouvert d’entailles, à une quarantaine de kilomètres près du village de Mazowe, a raconté à l’AFP l’ami qui est allé le récupérer. Le CCC, plus grand parti d’opposition, a pointé du doigt le parti au pouvoir, le ZANU-PF, en affirmant que l’enlèvement s’inscrivait dans une vaste campagne d’intimidation à l’encontre de ses partisans. M. Ngadziore a été hospitalisé, souffrant probablement d’une fracture de la main et du genou, a indiqué son ami, qui a préféré garder l’anonymat. Médias locaux et groupes de défense des droits de l’homme ont insinué que ses ravisseurs pourraient appartenir aux forces de sécurité zimbabwéennes. Il s’agit du deuxième incident récent de ce type: la semaine dernière, James Chidhakwa, ancien député de la CCC, avait été enlevé et torturé avant d’être retrouvé quelques heures plus tard en banlieue de Harare, le crâne rasé. AFP
D’anciens enfants soldats se joignent à la lutte contre la toxicomanie au Libéria
[VIDEO] Selon un rapport de 2023 de l’Action mondiale pour le développement durable, le Liberia est en train de perdre une génération entière à cause de la toxicomanie. La capitale, Monrovia, compte à elle seule plus de 800 centres de consommation de drogue et environ 100 000 toxicomanes. Une ancienne génération d’enfants soldats réhabilités s’est jointe à la lutte contre la drogue, en utilisant une approche de thérapie comportementale. VOA
Tchad : des artistes militent pour un état fédéral
Ce sont des écrivains, humoristes, musiciens, chansonniers, peintres… des personnalités issues de toutes les milieux artistiques qui se sont mises ensemble pour militer en faveur d’un Etat fédéral au Tchad. Selon ces artistes, la campagne actuelle favorise l’Etat unitaire au détriment de l’Etat fédéral qui serait, selon eux, une meilleure solution pour le pays. Ils entendent à cet effet utiliser diverses formes de communication pour sensibiliser leurs concitoyens. « En tant qu’artistes, nous voulons que ce peuple qui va prendre cette grande décision de la refondation du Tchad fasse un bon choix », a expliqué à la DW le porte parole du collectif, le musicien, chorégraphe et conteur Guedoum Djimbaye Razolo. « Et je crois que le meilleur choix qui s’offre à nous pour réparer le Tchad qui est en lambeaux, aujourd’hui, c’est d’aller vers le fédéralisme. Et pour ce fait, nous allons utiliser tous les canaux de communication et stratégies de communication telles que : le théâtre forum, les caravanes itinéraires, la sensibilisation de porte-à-porte, l’utilisation de spots publicitaires, de microprogrammes etc… »Selon ces artistes, la définition d’un état fédéral serait mal comprise par de nombreux Tchadiens qui continueraient à penser que le fédéralisme est synonyme de division du pays. Pour l’écrivain et musicien Béral Mbaikoubou, par ailleurs conseiller national de la République, après plus de 60 ans d’Etat unitaire, il faut passer à une autre forme d’organisation territoriale. « L’Etat Unitaire a déjà été expérimenté et a brillamment échoué. Il faut trouver une autre forme de l’Etat qui permette à chaque spécificité, chaque identité culturelle de pouvoir s’exprimer dans un espace », afirme-t-il au micro de la DW…Le référendum constitutionnel tchadien de 2023 doit avoir lieu le 17 décembre prochain afin de permettre à la population du Tchad de se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle constitution qui doit remplacer celle de 2018. DW
Afrique du Sud: Sommet à Johannesburg sur le commerce Afrique-USA malgré les tensions
L’Afrique du Sud accueille jeudi un sommet centré sur les échanges économiques et commerciaux du continent avec les Etats-Unis, après des polémiques ces derniers mois autour de la proximité de Pretoria avec Moscou, qui ont suscité des tensions avec Washington. Membres du gouvernement américain et ministres du Commerce et de l’Industrie de la quarantaine de pays africains éligibles à la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (Agoa) sont réunis jusqu’à samedi à Johannesburg. L’Agoa, approuvée par le Congrès américain en 2000, est la pierre angulaire de la politique économique et commerciale des États-Unis sur le continent. Le dispositif permet à des pays d’Afrique subsaharienne de ne pas payer de droits de douane pour exporter leur production sur le sol américain. Ce traitement commercial préférentiel est toutefois soumis à conditions en termes de pluralisme politique, de respect des droits humains et d’Etat de droit. La Maison Blanche a annoncé cette semaine le retrait de la République centrafricaine, du Gabon, du Niger et de l’Ouganda. Le Congrès américain doit encore valider cette décision. Le sommet annuel doit notamment plancher sur la prolongation de l’accord qui expire en 2025. Les échanges au titre de l’Agoa représentent 21% des exportations de l’Afrique du Sud vers les États-Unis, et sont passés de 2 à 3 milliards de dollars entre 2021 et 2022…Des parlementaires américains ont toutefois appelé à ce que Pretoria, qui a refusé de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, ne bénéficie plus d’avantages commerciaux. AFP
Le Rwanda accueille le Sommet mondial du voyage et du tourisme, une première en Afrique
Au Rwanda, la capitale accueille du 1er au 3 novembre 2023 le 23e Sommet mondial du Conseil mondial du voyage et du tourisme. Une conférence organisée par l’organisation World Travel and Tourism Council (WTTC), un forum destiné à rassembler les acteurs mondiaux du secteur touristique. Et pour la première fois, cet événement se tient sur le continent africain. Pour Francis Gatare, PDG du Bureau rwandais de développement, l’organisme public en charge de la promotion du tourisme, le sommet accueilli par Kigali met en avant ce secteur crucial pour l’économie du continent, responsable notamment de plus 200 000 emplois directs dans le pays. « C’est un sommet africain, ce n’est pas uniquement un sommet rwandais. Parce qu’aujourd’hui, nous célébrons une étape clé qui a pris 23 ans pour être achevée », souligne-t-il en référence aux 22 éditions précédentes. Au total, plus de 1 000 participants sont attendus à Kigali, des représentants venants de 45 pays différents, dont la présidente tanzanienne Samia Suluhu et le vice-président burundais Prosper Bazombanza. L’objectif est également de revenir sur la reprise post-pandémie du secteur du tourisme. Julia Simpson, présidente du forum organisateur du sommet, explique : « Nous voyons que cette année, pour l’instant, nous avons une reprise plus grande que ce que nous avions initialement estimé. Donc, encore une fois, notre secteur a montré sa véritable résilience dans son retour et la réouverture post-pandémie. » Pour ce premier sommet sur le sol africain, plusieurs rapports doivent être délivrés au cours des prochains jours, détaillant les perspectives du secteur sur le continent dans les prochaines années, mais aussi sur l’impact environnemental du tourisme et du voyage, responsable en 2019 selon les organisateurs de 8,1 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. RFI