Comprendre le dernier coup d’État au Burkina Faso
Le 30 septembre, le Burkina Faso a subi son deuxième coup d’État de l’année, quand le capitaine Ibrahim Traoré, le chef de 34-ans d’une unité d’artillerie de l’armée du Burkina Faso, s’est autoproclamé chef de l’État. Après avoir renversé le chef de l’ancienne junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Traoré a justifié sa prise de pouvoir en citant la détérioration de la sécurité au Burkina Faso. Damiba lui-même avait conduit un putsch en janvier 2022, s’en justifiant lui aussi en disant qu’il résoudrait la crise sécuritaire à laquelle le pays fait face. Traoré avait participé au putsch de janvier et a été assisté dans le sien par plusieurs membres de la junte de Damiba. En revanche, plusieurs autres membres de la junte sont restés fidèles à Damiba. Pendant ce temps, la plupart des officiers Burkinabè n’ont participé dans aucun de ces coups de force, reflétant la nature fragmentée des forces armées Burkinabè et la manière aléatoire dont le pouvoir a, par deux fois, changé de mains. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
En RDC, les rebelles du M23 gagnent du terrain dans l’est
Le camp s’est vidé en quelques heures. Les 2 100 familles, réfugiées à Rumangabo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont fui dimanche 30 octobre les combats entre l’armée congolaise et les insurgés du Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion à dominante tutsi soutenue par le Rwanda, selon les autorités de Kinshasa. Arrivé il y a quelques mois, Gustave pensait pourtant être en sécurité dans cette bourgade située à 45 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Comme d’autres, le cultivateur a quitté son village à cause de la guerre et construit un abri de fortune à l’entrée du Parc des Virunga, espérant bénéficier de la protection des gardes de la réserve en cas d’attaque du M23. Mais, depuis l’assaut de fin octobre à Rumangabo, le quadragénaire et ses proches ont dû fuir, à nouveau. « Même si la situation reste volatile, la zone est passée sous contrôle des rebelles », assurait dimanche Gentil Karabuka, le président de la société civile locale – un regroupement d’associations citoyennes. Le groupe armé, qui avait lancé une nouvelle offensive le 20 octobre, contrôle désormais Rutshuru, la seconde ville de la province du Nord-Kivu ainsi que la cité voisine de Kiwanja, selon Willy Ngoma, le porte-parole militaire des rebelles. Le Monde
Manifestations en RDC : « Nous, les jeunes, sommes prêts à combattre l’ennemi Rwanda »
Des chants pour crier leur colère contre le Rwanda voisin. Plusieurs milliers de Congolais ont manifesté lundi 31 octobre à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, contre Kigali, accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M23 qui continuent de gagner du terrain dans l’est du pays. La semaine dernière, le groupe armé a pris le contrôle de Kiwanja et Rutshuru centre, deux localités situées sur une route stratégique qui dessert Goma. Dans le cortège, ces jeunes Congolais se disent prêts à combattre aux côtés des forces congolaises pour stopper l’avancée des rebelles. « Nous, les jeunes nous sommes prêts à combattre l’ennemi Rwanda, la communauté internationale, assène Alexis Kambale, un manifestant. Nous faisons face aux guerres imposées par le Rwanda et l’Ouganda. » France24
Moussa Faki Mahamat : Les obstacles à l’inclusion des jeunes en Afrique sont à rechercher du côté de la gouvernance
«Nous devons, certes, avoir le courage de reconnaître que les obstacles à l’inclusion des jeunes sont à rechercher du côté de la gouvernance. L’Etat de droit, l’acquisition et la sauvegarde des droits politiques, économiques, culturels et sociaux sont à placer au cœur palpitant de cette gouvernance », souligne Moussa Faki Mahamat dans un message à l’occasion de la célébration ce 1er novembre de la journée de La Jeunesse africaine. La multiplicité des obstacles pousse, parfois, certaines franges de la jeunesse africaine à développer, sous le poids des souffrances liées au sous-emploi, une perception brumeuse d’eux-mêmes, de leur avenir, de leurs pays respectifs et de l’Afrique, a relevé le président de la Commission. Un coup d’œil sur le nombre de jeunes africains qui périssent sous la torride chaleur du désert, dans les froides et impitoyables eaux de la Méditerranée, en quête d’un paradis imaginaire localisé dans d’autres continents que le leur, atteste d’un mal-être qui est loin d’être favorable à la production d’idées novatrices dont se nourrit tout processus de développement authentique, a déploré Moussa Faki Mahamat. AFRIMAG
Face aux risques multiples, l’unité prônée à l’ouverture du sommet de la Ligue arabe
C’est à Alger, mardi 1er novembre, qu’a commencé le sommet des dirigeants de la Ligue arabe, après une interruption de trois ans à cause de la pandémie de Covid-19. S’il s’est ouvert sur fond de divisions sur les conflits notamment en Libye, des appels ont aussi été lancés pour renforcer le partenariat entre les pays arabes et l’Afrique dans les domaines économiques et sécuritaire. Moussa Fekki, président de la Commission africaine, a évoqué, lors de l’ouverture du sommet arabe d’Alger mardi soir, la rencontre Afrique-monde arabe, prévu en 2023 en Arabie saoudite. Un rendez-vous qualifié d’important par Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, qui a parlé de la nécessité pour les pays membres de l’organisation de consolider leurs rapports avec le voisinage africain et asiatique, dans une perspective de faire face collectivement aux crises actuelles. … Sur un autre plan, Moussa Fekki a appelé à élever le niveau de coordination entre les pays africains et arabes pour lutter contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers. RFI
Tchad: l’ONU se penche sur la répression des manifestations du 20 octobre
À Genève, la réunion du Comité des Nations unies contre la torture, ce mardi 1er novembre, devait se pencher sur un rapport du gouvernement tchadien. Elle a finalement été recentrée sur la répression des manifestations du 20 octobre. La réunion était prévue de longue date, et elle devait être consacrée à un rapport du gouvernement tchadien sur ses réalisations en matière des droits de l’homme, au cours des treize dernières années. Mais « l’actualité des derniers jours nous a poussé à bouleverser l’ordre de nos questions pour nous focaliser sur les événements du 20 octobre dernier », a déclaré d’emblée Sébastien Touzé, l’un des rapporteurs du Comité contre la torture, avant d’égrener des chiffres « particulièrement édifiants » recueillis dans différents rapports sur ce drame : entre 50 et 150 personnes tuées, entre 150 et 180 personnes portées disparues, plus de 1 300 personnes arrêtées ou encore entre 600 et 1 100 personnes « déportées » dans la prison de haute sécurité de Koro-Toro. RFI
En RDC, la situation sécuritaire des journalistes toujours préoccupante
La situation de la liberté de la presse en RDC « n’est ni meilleure, ni pire que ce qu’elle a toujours été́ », mais elle reste alarmante malgré le changement de régime en 2019, d’après l’ONG Journalistes en danger, partenaire congolaise de Reporters sans frontières. Elle demande aux autorités congolaises de reformer « sans délai » la loi actuelle en dépénalisant les délits de presse. En ce mercredi 2 novembre, journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, l’organisation Journalistes en danger (JED) explique, dans un rapport, avoir enregistré 124 cas d’atteintes à la liberté de la presse depuis janvier en République démocratique du Congo. Les 124 cas recensés incluent des menaces à l’endroit des journalistes, des arrestations arbitraires, des agressions et des enlèvements. Un journaliste a également été tué. Le tableau s’assombrit après des fermetures injustifiées de médias ou face à l’interdiction de plusieurs émissions. RFI
En Somalie, le président veut attaquer les shebabs au portefeuille
En Somalie, le bilan du double attentat meurtrier de samedi dernier s’est encore alourdi à 116 morts. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière dans le pays depuis cinq ans. Les islamistes shebabs ont multiplié les attaques depuis plusieurs semaines, en réaction à la nouvelle stratégie offensive des autorités somaliennes qui leur ont déjà repris des dizaines de villages dans le centre du pays. Mais pour le président Hassan Cheikh Mohamoud, la guerre contre les shebabs ne doit pas être seulement militaire ; elle doit également être « économique ». Et pour cause. En avril dernier, l’institut de recherche somalien Hiraal estimait à 100 millions de dollars par an le budget du groupe jihadiste. Selon cette même source, un quart de cette somme servirait à acheter des armes et équipements pour le combat. Ce budget – supérieur à ce que rapporte l’import aux autorités somaliennes – proviendrait essentiellement des taxes prélevées de force par les shebabs auprès d’habitats et de commerçants somaliens dans les zones sous leur contrôle. Mais pas seulement. Plusieurs analystes affirment qu’une part importante de cette somme proviendrait directement des activités commerciales au port de Mogadiscio, officiellement sous le contrôle du gouvernement. RFI
Guinée équatoriale : d’Obiang à Obiang, un dernier scrutin avant la succession
Les nuits de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, sont aujourd’hui moins fébriles. Le 23 septembre dernier, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) l’a désigné, à l’unanimité, comme candidat à sa propre succession. La présidentielle qui doit se tenir le 20 novembre est jouée d’avance. Presque totalement muselée, l’opposition ne devrait jouer qu’un rôle mineur lors du scrutin, bien que le PDGE ait cherché à favoriser les candidatures de partis « tolérés » afin de donner à l’exercice un vernis pluraliste. … Le fils du chef de l’État est ambitieux. Depuis au moins une décennie, il pense à la succession, jour et nuit – du moins lorsque ses activités festives lui laissent un peu de repos. Nommé, en 2012, deuxième vice-président chargé de la Défense, il a gravi un échelon en 2016 en devenant premier vice-président. Connu pour ses frasques mondaines et son goût immodéré pour le luxe, ce jet-setteur invétéré lisse son image, assure qu’il travaille ses dossiers. Bref, « Teo » se prépare. Condamné en 2017, en France, dans l’affaire des biens mal acquis, il multiplie les missions diplomatiques à l’étranger, avec un objectif : se forger une stature d’homme d’État. Jeune Afrique
La Tanzanie déploie l’armée face à un feu sur le Kilimandjaro
La Tanzanie a mobilisé mardi 1er novembre des soldats pour renforcer les pompiers civils et les volontaires engagés face à un incendie sur le mont Kilimandjaro, qui dure depuis plus de dix jours. Le feu a commencé le 21 octobre près du camp de Karanga, à environ 4 000 mètres d’altitude, un point de passage pour les alpinistes lors de leur ascension du sommet le plus élevé du continent, surnommé le « toit de l’Afrique » (5 895 mètres). Les flammes se sont ensuite propagées sur d’autres sites. Les quelque 600 personnes de l’équipe combattant le feu, dont certains utilisant des branches pour l’éteindre, ont alors été débordées. Les soldats sont « déjà arrivés sur la montagne et sont prêts à éteindre le feu », ont indiqué les forces de défense de Tanzanie (TPDF) dans un communiqué, sans précisions sur le nombre exact de soldats dépêchés sur place. Le feu semblait sous contrôle la semaine dernière avant que des vents violents ne viennent le disperser sur d’autres sites alentours. Le Monde avec AFP
COP27 : que devez-vous savoir sur le Sommet sur le climat de Charm el-Cheikh ?
Le compte à rebours a commencé pour la Cop27 Sommet des Nations Unies sur le climat , qui sera accueilli par la ville égyptienne de Charm el-Cheikh du 6 novembre au 18 du même mois. L’attention est dirigée vers ce sommet, auquel participeront des dirigeants mondiaux et des hauts fonctionnaires des Nations Unies, ainsi que des milliers de militants écologistes du monde entier. Qu’est-ce que la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique ? Il s’agit d’un sommet annuel auquel participent 197 pays afin de discuter du changement climatique et de ce que ces pays font pour affronter et résoudre ce problème. La conférence fait partie de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, un traité international signé par la plupart des pays du monde dans le but de limiter l’impact de l’activité humaine sur le climat. Cette conférence est la vingt-septième depuis l’entrée en vigueur de l’accord le 21 mars 1994. La conférence se tiendra cette année à Charm el-Cheikh, qui est située dans le sud du Sinaï et surplombe la mer Rouge, du 6 au 18 novembre. . . BBC
25 ans de crimes et d’impunité au Congo : Denis Mukwege dénonce « l’humanisme à géométrie variable » de la communauté internationale
Ce mercredi 2 novembre, à 20h25, la Une diffuse un documentaire coup-de-poing sur plus de deux décennies de crimes restés impunis en République démocratique du Congo, « L’Empire du Silence ». Un documentaire signé Thierry Michel, qui rassemble les pièces d’un puzzle complexe où se mêlent des guerres successives impliquant des centaines de groupes armés, certains congolais d’autres provenant de nations étrangères, coupables de crimes de masse dont les premières victimes sont les femmes. Au Congo, le viol est devenu une arme de guerre dont on compte les victimes sur plusieurs générations maintenant. Et cela continue aujourd’hui encore, dans certaines régions à l’est du pays, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, principalement. Le cœur des enjeux, que l’on fait parfois passer pour des conflits interethniques locaux, est en réalité beaucoup plus proche de nous. Le territoire de la République démocratique du Congo regorge de minerais, notamment ceux indispensables à la transition énergétique : coltan, cobalt, lithium, tantale… Ils se retrouvent également dans nos équipements électroniques, smartphones, ordinateurs portables, etc. Objets de toutes les convoitises, ces ressources alimentent des circuits mafieux aux ramifications internationales qui travaillent main dans la main avec des groupes armés congolais, rwandais et ougandais. Cette exploitation s’exerce au détriment d’une population civile massacrée, exploitée ou forcée à l’exil. RTBF