Le président nigérien Mohamed Bazoum et son homologue du Malawi se sont démarqués lors de l’ouverture du Sommet des chefs d’État et de gouvernement à la COP26. Faure Gnassingbé, Félix Tshisekedi et Umaro Sissoco Embaló doivent prendre la parole aujourd’hui. … Ainsi du président du Malawi, Lazarus McCarthy Chakwera, qui a directement pointé du doigt la responsabilité historique des pays développés dans le mauvais score de l’Afrique australe en matière d’émissions de carbone. L’Afrique du Sud est le plus grand émetteur de CO2 du continent et parmi les plus gros contributeurs mondiaux, avec près de 1,5 % des émissions mondiales. « Qui a laissé les pays africains sans aucun ustensile pour cuisiner ? Qui nous a laissés sans autre source d’électricité que le charbon pour s’éclairer ? », a-t-il demandé, faisant référence à l’embargo international lié au régime d’apartheid qui a conduit les autorités sud-africaines à transformer le charbon présent dans son sol en carburant et en combustible. « Maintenant, il faut réparer ! », s’est exclamé le président malawien. Avant de conclure : « Nous ne demandons pas des dons mais une taxe de nettoyage. » Dans un autre registre, le président nigérien Mohamed Bazoum a, quant à lui, profité de la tribune de dix minutes qui lui était offerte pour appeler la « communauté internationale à constituer un fonds de soutien financier aux pays du Sahel dont les populations pastorales et les terres agricoles sont menacées par les sables ». Jeune Afrique
Le premier ministre du Soudan Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat du 25 octobre, a estimé dimanche 31 octobre que « la voie vers une sortie de crise » passait par le retour aux affaires de son cabinet. Selon un communiqué publié sur Facebook, le chef du gouvernement déchu a également réclamé la libération des dirigeants civils lors d’une rencontre avec les ambassadeurs américain, britannique et norvégien membres de la « troïka » à la manœuvre au Soudan. Les responsables civils arrêtés pendant le putsch du général Abdel Fattah Al-Bourhane sont toujours introuvables, a indiqué leur avocat Kamal Al-Jizouli à l’AFP, demandant que « soit rendu public le lieu où ministres et politiciens sont détenus ». Retenu un temps chez le nouvel homme fort du pays avant d’être finalement ramené chez lui, où il est sous « surveillance étroite », Abdallah Hamdok s’exprime depuis lundi via des communiqués qui sont publiés sur la page Facebook du ministère de l’information entré en dissidence. … L’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a rencontré dimanche Abdallah Hamdok et évoqué de possibles « médiations » pour sortir le pays de l’impasse. L’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique doit également revenir mardi à Khartoum, selon le ministère de l’information. Le Monde avec AFP
Une dizaine de civils ont été tués lundi par des jihadistes présumés, membres de l’organisation État islamique, dans le nord du Burkina Faso près de la frontière avec le Niger, ont rapporté mardi les autorités locales. Régulièrement ciblée par des assauts de jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, le Burkina Faso est une nouvelle fois touché. Une dizaine de civils ont été tués, lundi 1er novembre dans le nord du Burkina Faso, lors d’une attaque imputée à des jihadistes près de la frontière avec le Niger, ont indiqué mardi 2 novembre à l’AFP un responsable militaire et des élus locaux. « Des individus armés, vraisemblablement membres de l’EIGS (État islamique au Grand Sahara) ont intercepté des habitants de Dambam en partance pour le marché de Markoye » dans la région du Sahel (nord) et « une dizaine ont été exécutés » a indiqué un responsable militaire. Des militaires ont été déployés dans la zone et « mènent des ratissages, car quatre autres personnes qui se rendaient également à Markoye sont toujours portées disparues », a-t-il précisé. Un élu de la région a confirmé l’attaque, expliquant que « les terroristes ont dressé un barrage sur l’axe entre Dambam et Markoye et intercepté tout ceux qui se rendaient au marché ». France24 avec AFP
Après deux jours d’attaques meurtrières au nord et au nord-ouest du Burkina Faso, le ministre de la Défense Aimé Barthélemy Simploré a lancé lundi 1er novembre un appel à un « sursaut national » dans une « offensive décisive » contre les groupes jihadistes. Dimanche, un poste de police de la province du Sourou a été attaqué, faisant cinq morts du côté des policiers. Le lendemain, une dizaine de civils ont été tués dans la région du Sahel. À l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire des forces armées burkinabè, ce lundi 1er novembre, le ministre de la Défense, le général de brigade Aimé Barthélemy Simporé, a lancé un appel à la mobilisation générale pour lutter contre le terrorisme. « Je demande aux forces armées nationales de se mobiliser pour lancer l’offensive décisive en vue de reprendre le contrôle de tout le territoire national, a-t-il lancé. Je voudrais qu’ensemble, nous puissions réaffirmer notre engagement ferme à intensifier le combat contre le terrorisme, à défendre la patrie au maximum de notre potentiel », a-t-il poursuivi. RFI
Au moins dix Casques bleus égyptiens de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) ont été blessés lundi par des tirs de la garde présidentielle à Bangui, a annoncé mardi l’ONU. Des représentants de l’État qui font feu sur les agents de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) : une dizaine de Casques bleus égyptiens ont été blessés par des tirs de la garde présidentielle lundi 1er novembre à Bangui, selon l’ONU mardi, qui condamne « une attaque délibérée et inqualifiable ». « Les éléments de l’Unité de police constituée égyptienne », qui circulaient dans un bus, « ont essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu’ils n’étaient pas armés », a assuré l’ONU dans un communiqué. Deux d’entre eux ont été grièvement blessés. En quittant la zone après les tirs, à 120 mètres environ de la résidence présidentielle, le bus « a heurté une femme qui a perdu la vie », a ajouté la Minusca, qui « a présenté ses condoléances à la famille de la victime lors d’une rencontre en fin de journée ». France24 avec AFP
Thomas* a disparu un matin d’août sur le chemin de l’école. Dans la journée, son père a reçu un coup de téléphone : une voix transformée, robotique, l’a informé que le petit avait été kidnappé et qu’il risquait d’endurer les pires sévices si une rançon n’était pas versée. D’abord incrédules, Patrice* et sa femme ont très vite appris qu’ils n’étaient pas les seuls touchés : les mêmes ravisseurs s’en sont déjà pris à d’autres familles de Goma. Alors ils ont déposé plainte. Depuis, soupire Patrice, « les autorités restent bouches fermées ». S’il ne veut pas que son fils subisse le même sort que le gamin de 3 ans avec des entailles de machette plein les bras qu’il a vu après sa libération, il n’a pas le choix : 2 000 dollars ont déjà été transférés à huit numéros de téléphone via des plates-formes de paiement mobile. Il en faudrait le double. A Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), vols, braquages, assassinats ciblés et enlèvements sont toujours monnaie courante, malgré l’instauration de l’état de siège en mai. A la nuit tombée, une bande surnommée les « 40 voleurs » terrorise les habitants. Ni le couvre-feu imposé à 22 heures, ni l’interdiction de circulation pour les motos après 19 heures, ni le remplacement des autorités civiles par des officiers des forces armées ou de police n’ont enrayé la délinquance urbaine. Le Monde
L’ensemble des résultats officiels des élections locales sud-africaines de lundi ne sera proclamé que jeudi. Mais le chiffre de la participation inquiète déjà : en fin d’après-midi lu, moins de 30% des votants s’étaient présentés aux urnes. Et les jeunes sont parmi les plus récalcitrants au vote. À 21 ans, Tashnique rajeunit la file des votants qui se présentent dans ce bureau de vote du quartier de Sophiatown. Elle a bien étudié la très longue liste des différents partis d’opposition, avant d’en choisir un : « Je pense vraiment qu’on ne peut pas continuer à se plaindre sans essayer d’apporter du changement et la seule façon de le faire, c’est en votant. À mon avis, on fait plus de dégâts en ne votant pas. » Moins de la moitié des jeunes entre 20 et 29 ans sont inscrits sur les listes électorales. Et ceux qui le sont ne se rendent pas forcément aux urnes, à l’image de Clarissa, qui suit une formation en ressources humaines à l’université et ne croit plus à la politique. « Mon vote ne fera pas la différence, se désole-t-elle. Même si je choisis un autre parti que l’ANC, ils gagneront quand même. Et puis, en politique dans ce pays, quel que soit le parti, la corruption l’emportera, donc bon… » RFI
Les services de secours nigérians ont extrait, mardi 2 novembre, deux survivants des décombres du gratte-ciel en construction qui s’est effondré lundi à Lagos, la capitale économique du Nigeria, faisant au moins sept morts et piégeant des dizaines d’ouvriers. Au total, sept personnes ont été sauvées des ruines de l’immeuble de 21 étages, a déclaré à l’AFP Ibrahim Farinloye, un responsable de l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema). « Il y a sept morts et sept rescapés », a-t-il affirmé à l’AFP, en ajoutant : « Il y a encore de l’espoir, beaucoup d’autres sont à l’intérieur. J’ai parlé à certains d’entre eux il y a quelques minutes et leurs voix sont fortes », a-t-il poursuivi. … L’effondrement de bâtiments est une tragédie fréquente au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, où des millions de personnes vivent dans des immeubles délabrés et où la législation concernant la construction est régulièrement bafouée. … Dans l’une des pires catastrophes de ce type, un immeuble appartenant à une église s’était effondré en 2014 à Lagos, faisant plus de 100 morts, pour la plupart des Sud-Africains. Une enquête avait ensuite révélé que l’immeuble avait été construit de manière illégale et présentait des défauts structurels. Deux ans plus tard, 60 personnes avaient perdu la vie dans l’effondrement d’un toit d’une église évangélique à Uyo, la capitale de l’État d’Akwa Ibom, dans l’est du pays. France24 avec AFP
Habiter dans une maison en état de délabrement avancé est souvent la seule option pour beaucoup de Sénégalais. « La majorité des gens qui habitent dans les bâtiments en état de délabrement avancé n’ont pas les moyens de vivre correctement », soutient Abdou khadre Diop, un habitant de la capitale. « Des lors que je prends l’engagement d’habiter dans une maison, il faudrait que je vois si elle obéit à toutes les normes de sécurité imposées par l’urbanisme… Il y a des bâtiments, quand tu passes devant, tu te dis qu’ils vont pas tenir longtemps », regrette-t-il. Pour Mbaye Mbacke Mbengue, un jeune entrepreneur, le danger vient des autorités et des individus véreux qui préfèrent économiser de l’argent plutôt que d’investir dans la construction de bâtiments aux normes. « Au Sénégal, nous savons tous que la majorité des entrepreneurs veulent construire et louer sans dépenser les sommes nécessaires en ciment, fer, béton et autres matériaux pour pouvoir mieux consolider les bâtiments. Il y a aussi la responsabilité des bailleurs et de l’État », affirme-t-il. Pour remédier à cette situation et éliminer ces failles, les autorités annoncent le renforcement du pouvoir et des moyens de l’Inspection générale des bâtiments. Cette entité aura désormais les coudées franches pour mener toute action qu’elle jugera nécessaire pour faire respecter les normes de constructions et préserver le cadre de vie. VOA
La crise climatique n’est plus une préoccupation future. Dans de nombreuses régions du monde, elle a déjà commencé. L’année 2021 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Des millions de personnes vivent avec des températures extrêmes, faisant face à une menace croissante d’inondations ou de feux de forêt. Ici, cinq personnes expliquent comment les températures extrêmes ont changé leur vie. Shakeela Bano dispose souvent la literie de sa famille sur le toit de leur maison à un étage en Inde. Certaines nuits, il fait trop chaud pour dormir à l’intérieur. Le toit peut être trop chaud pour y marcher. « C’est très difficile », dit-elle. « Nous passons de nombreuses nuits sans sommeil ». Shakeela vit avec son mari, sa fille et ses trois petits-enfants dans une pièce sans fenêtre à Ahmedabad. Ils n’ont qu’un seul ventilateur de plafond pour les maintenir au frais. Le changement climatique fait que de nombreuses villes indiennes atteignent aujourd’hui 50°C. Les zones densément peuplées sont particulièrement touchées par ce que l’on appelle l’effet d’îlot de chaleur urbain. Des matériaux comme le béton piègent et diffusent la chaleur, ce qui fait grimper les températures. Et il n’y a pas de répit la nuit, quand la température peut encore augmenter. BBC
Près de deux ans après avoir été éclipsée d’une photo où elle posait avec Greta Thunberg, et en pleine COP26, cette militante ougandaise de 24 ans sort un livre-manifeste pour alerter sur l’urgence climatique… Et faire entendre la voix de l’Afrique. … Dans Une écologie sans frontières, son premier livre-manifeste, elle détaille tous les symptômes du réchauffement climatique sur le continent. Si les pays du Sud sont les plus touchés, leurs voix portent peu dans le concert des grands sommets mondiaux autour de l’environnement – au Forum économique de Davos, en janvier 2020, la jeune activiste a elle-même été littéralement « coupée » d’une photo où elle posait au côté de Greta Thunberg. « Les pays du Nord doivent nous entendre, pas seulement nous inviter à des conférences pour se donner bonne conscience », répète-t-elle. À quelques jours de la COP26, qui se tient à Glasgow, en Écosse, du 31 octobre au 12 novembre, rencontre avec une activiste éloquente et solaire, dont la détermination n’a rien à envier à celle de sa camarade de lutte suédoise. Jeune Afrique