Revue de presse du 2 juin 2025

Joseph Kabila à Goma : consultations avec les forces vives sur la crise sécuritaire en RDC
Depuis son arrivée à Goma, dans la province du Nord-Kivu, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, mène une série de consultations avec les forces vives de la région afin d’aborder la crise sécuritaire qui frappe l’est du pays. Au cours de ces rencontres, il a échangé successivement avec des représentants des confessions religieuses, des chefs traditionnels, ainsi que des associations de femmes. Les discussions ont porté principalement sur le retour de la paix, la sécurité, le développement local et le retour des populations déplacées…Ces consultations interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par l’occupation de plusieurs zones par la rébellion du M23 et les accusations portées contre l’actuel gouvernement de Félix Tshisekedi…Ce retour sur la scène publique intervient alors que Joseph Kabila, après plusieurs mois de silence et d’accusations de collusion avec le M23, a récemment critiqué la gouvernance de son successeur Félix Tshisekedi, dénonçant la corruption et la dérive autoritaire du régime en place. Radio Okapi

Nigeria : au moins 60 djihadistes tués, dont un responsable de Boko Haram, lors d’opérations de l’armée dans le nord-est du pays
L’armée nigériane a frappé un grand coup dans sa lutte contre le djihadisme. Elle a annoncé, vendredi 30 mai, avoir tué plus de 60 terroristes, dont une figure-clé du groupe Boko Haram, lors d’opérations aériennes et terrestres menées dans le nord-est du pays, épicentre de l’insurrection islamiste qui sévit depuis 2009. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces armées ont lancé deux attaques distinctes contre des camps de Boko Haram et de sa faction rivale, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), tuant des dizaines de combattants, selon un communiqué de l’armée. « Des dizaines de terroristes de Boko Haram ont été neutralisés » lors d’un assaut contre leur camp dans le village de Bita, situé en périphérie de la ville de Gwoza, dans l’Etat de Borno, près de la frontière camerounaise, a précisé l’armée…Au cours des derniers mois, les deux groupes djihadistes ont multiplié les offensives contre des bases militaires, tuant des soldats et s’emparant d’armes. Selon un décompte de l’AFP, au moins une douzaine d’attaques ont eu lieu en deux mois. Le Monde avec AFP

Centre du Nigeria : 25 personnes tuées lors de nouvelles attaques
Au moins 25 personnes ont été tuées par des hommes armés dans deux attaques distinctes, dans l’Etat de Benue, dans le centre du Nigeria, dans le dernier épisode de violence en date dans cette région connue pour ses conflits fonciers meurtriers et ses représailles, ont rapporté à l’AFP lundi les autorités locales. L’Etat de Benue est le théâtre d’un conflit récurrent entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs sédentaires, principalement chrétiens, pour le contrôle des terres et des ressources…Les attaques dans cette région dite de la Ceinture centrale du Nigeria prennent souvent une dimension religieuse ou ethnique. L’accaparement des terres, les tensions politiques et économiques entre les sédentaires et ceux qui sont considérés comme des étrangers, ainsi que l’afflux de prédicateurs musulmans et chrétiens extrémistes qui soufflent sur les braises, ont accentué les divisions dans cette région dans le centre du pays le plus peuplé d’Afrique, en particulier dans les Etats de Benue et du Plateau au cours des dernières décennies. AFP

Au Mali, la justice rejette des recours contre la dissolution des partis politiques
La justice malienne a rejeté les recours des partis politiques contre leur dissolution par la junte au pouvoir, a appris l’Agence France-Presse (AFP), vendredi 30 mai, auprès du collectif de ces formations dont les mandataires ont décidé de faire appel de cette décision. Le 13 mai, la junte dirigée par le général Assimi Goïta avait annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique dans le pays. Leurs membres ont été également interdits de réunion par les militaires. Des recours ont été déposés une dizaine de jours après au niveau de trois juridictions civiles de Bamako, visant à contester la légalité du décret présidentiel actant cette dissolution mais également ses conséquences qui constituent, selon les partis, une atteinte grave à la liberté d’association, de réunion et au droit de participer à la vie publique…La dissolution des partis fait suite à l’organisation par ces derniers d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité. La junte a justifié cette décision par une nécessité de rationaliser les partis dans le pays, où environ 300 formations politiques ont été recensées à ce jour. Cette décision est la dernière d’une série de restrictions aux libertés prises par les militaires – au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 puis 2021 – pour consolider leur régime. Le Monde avec AFP

Mali: nouvelle attaque des terroristes du Jnim au centre du pays
Au Mali, l’armée a subi plusieurs attaques ce week-end. La principale a visé la localité de Boulikessi dans le centre du pays. Le Jnim, le groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans liés à Al-Qaïda, a revendiqué la prise de contrôle d’une caserne dans cette localité. Dans son communiqué, l’armée malienne affirme avoir « vigoureusement réagi à cette attaque perpétrée dans le centre du Mali avant de se replier ». Des patrouilles aériennes auraient permis de « neutraliser des colonnes de véhicules et de motos » et de « détruire plusieurs terroristes regroupés dans des lieux de replis ». Toujours selon le communiqué, les opérations de « ratissage » se sont poursuivis dimanche 1er juin dans la soirée. De son côté, le Jnim, groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, revendique le contrôle d’une caserne militaire, toujours dans la même localité de Boulikessi. Une version des faits confirmée par des sources locales. « La position de l’armée malienne à Boulikessi dans le cercle de Mondoro a été attaquée ce matin », confie un élu de la région. Il a ajouté que « les communications ont été coupées un bon moment »…Sur un autre front, cette fois dans le sud du pays, les jihadistes ont aussi mis en difficulté l’armée malienne grâce à des engins explosifs. Plusieurs victimes militaires ont été signalées. RFI

Présidentielle ivoirienne: premier rassemblement d’une coalition d’opposition pour demander un « dialogue politique »
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies samedi à Abidjan lors du premier rassemblement d’une coalition de partis d’opposition, qui a demandé de nouveau au pouvoir un « dialogue politique » à cinq mois de l’élection présidentielle, dont quatre figures de la politique ivoirienne sont exclues…Les périodes électorales sont toujours tendues dans le pays francophone le plus riche d’Afrique subsaharienne, encore traumatisé par des violences meurtrières en 2010-2011. Pendant ce meeting d’environ 2h30, plusieurs chefs des 24 partis de la Coalition pour une alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) ont tour à tour pris la parole…Tidjane Thiam, chef du principal parti d’opposition, exclu de la course à la présidentielle du 25 octobre, a fait une intervention en direct en vidéoconférence – il est hors du pays depuis plus de deux mois. Trois autres figures de l’opposition ayant annoncé leur intention d’être candidats sont absentes de la liste électorale, en raison de condamnations judiciaires. AFP

Abidjan : La Côte d’Ivoire et le Sénégal réaffirment leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique
En visite officielle à Abidjan du 29 mai au 1er juin, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et son homologue ivoirien Robert Beugré Mambé ont affiché leur volonté commune de renforcer un partenariat déjà structuré autour de 49 accords de coopération. Les deux chefs de gouvernement souhaitent donner une nouvelle impulsion à cette relation bilatérale jugée dynamique, notamment en la rendant plus fluide et mieux adaptée aux défis actuels. Cette ambition s’est exprimée lors d’une réunion de travail, selon une note du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale. Les deux parties y ont réaffirmé leur engagement à intensifier la coopération dans des domaines stratégiques tels que la sécurité, les ressources animales et halieutiques, le commerce, les technologies de l’information, la transformation agricole ou encore la recherche scientifique…De son côté, Ousmane Sonko a salué la position de la Côte d’Ivoire comme acteur majeur au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA. Il s’est dit déterminé à porter la coopération ivoiro-sénégalaise à un niveau inédit, annonçant la relance prochaine de la commission mixte bilatérale. Celle-ci devrait, selon lui, permettre des avancées concrètes dans un délai de six mois. Sahel Intelligence

La Guinée, deuxième étape de la tournée régionale du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko poursuit sa tournée régionale en Afrique de l’Ouest. Après sa visite en Côte d’Ivoire, il est arrivé dimanche 1er juin à Conakry. Une rencontre avec le Premier ministre Bah Oury devait avoir lieu dans la matinée du 2 juin, avant un tête-à-tête, dans l’après-midi, avec le président de la transition, Mamadi Doumbouya. Ousmane Sonko confirme par cette visite sa volonté d’entretenir des relations avec tous les pays de la région, y compris les régimes militaires. En Guinée, les discussions devraient porter essentiellement sur des sujets économiques…L’arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants dans les deux pays, une nouvelle génération, relance une relation en panne depuis une dizaine d’années. Sous les présidents Alpha Condé et Macky Sall, Conakry et Dakar ont connu une décennie de tensions. Le rapprochement s’était d’ailleurs amorcé dès l’an dernier…Sur le plan des droits humains, des ONG sénégalaises, Afrikajom, Africtivistes et Tournons La Page, appellent Ousmane Sonko à s’exprimer sur le sort des activistes Foniké Menguè et Billo Bah et du journaliste Habib Marouane Camara, disparus depuis plusieurs mois. RFI

Au Kenya, indignation après l’arrestation de Rose Njeri, développeuse d’un site critique de la loi de finances
Des défenseurs des droits humains kényans se sont rassemblés, dimanche 1er juin, contre la détention de la développeuse d’une plateforme web critiquant le projet de loi de finances 2025. Il s’agit d’un nouveau cas de sanction contre une voix critique au Kenya, près d’un an après un mouvement de contestation, durement réprimé, contre la corruption et le projet de loi de finances 2024, qui prévoyait des hausses d’impôts. Les forces de sécurité sont accusées par des groupes de défense des droits humains d’avoir tué au moins 60 personnes lors des manifestations, surtout des jeunes adultes, et d’en avoir enlevé des dizaines d’autres depuis. Le 19 mai, Rose Njeri avait partagé sur le réseau social X un lien vers Civic Email, un outil en ligne qu’elle a déclaré avoir développé pour faciliter les objections du public au nouveau projet de loi de finances, pointant que le texte entraînerait une hausse du coût de la vie et des violations de la vie privée. Selon des défenseurs des droits humains, elle a été arrêtée vendredi après-midi, suscitant une vague de condamnations en ligne. Plusieurs dizaines de personnes, parmi lesquelles le militant des droits humains Boniface Mwangi, se sont rendues dimanche au poste de police de Nairobi où elle est détenue. Le Monde avec AFP

Centrafrique : la Minusca appuie l’extension des postes des FACA
Lors de sa rencontre hebdomadaire avec les journalistes à Bangui, le 28 mai dernier, la MINUSCA a annoncé son intention d’élargir les postes de détachement des Forces armées centrafricaines (FACA) dans plusieurs villes où ces dernières sont encore absentes. Selon Florence Marchal, porte-parole de la mission onusienne, l’implantation de ces postes militaires sera financée par la MINUSCA, avec le soutien du gouvernement centrafricain et de partenaires techniques. Radio Ndeke Luka