Mali: précisions et interrogations sur les sept attaques menées par le Jnim de Kayes à Niono
Au Mali, on en sait davantage sur les sept attaques menées mardi 1er juillet par le Jnim dans les régions de Kayes et de Ségou. Sept localités ont été ciblées de manière simultanée le long des frontières du Sénégal et de la Mauritanie, dont la grande ville de Kayes, ou celles de Nioro du Sahel et de Niono. Une attaque coordonnée inédite sur laquelle les jihadistes ont diffusé de nouvelles revendications. De nouvelles précisions ont également été communiquées par l’armée malienne, dont la riposte a été plus vigoureuse qu’à l’habitude…Le Jnim assure avoir temporairement « pris le contrôle de trois casernes et de dizaines de points militaires », sans détailler. L’armée n’y fait pas spécifiquement référence dans ses communiqués. RFI
Mali: après six mois de suspension, Joliba TV reprend sa diffusion «sans autocensure»
Au Mali, après six mois de suspension, Joliba FM a recommencé à diffuser ses programmes, lundi 30 juin. La chaîne de télévision privée avait été coupée le 26 novembre 2024. La rédaction a pris un mois supplémentaire pour préparer la reprise. La sanction de la Haute autorité malienne de la communication (HAC) faisait suite à la diffusion d’un débat au cours duquel la véracité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso avait été mise en doute. La mobilisation de la profession avait permis à la chaîne d’échapper à une interdiction pure et simple. Joliba TV émet donc à nouveau, en affichant de grandes ambitions, même si le contexte s’est encore durci. Formats repensés, décors modernisés, programmes inédits : Joliba TV annonce une antenne renouvelée. Objectif affiché : « Amplifier la parole des citoyens » sur leurs enjeux quotidiens et « renforcer la visibilité des régions, les défis qu’elles rencontrent, mais aussi les initiatives porteuses d’espoir et de changement », selon les explications d’un dirigeant de la chaîne. La suspension de six mois a durement frappé Joliba TV : ses finances ont été plombées et sa rédaction, assez jeune, a été très affectée…Pour autant, les journalistes ne se voilent pas la face. Le contexte de restriction des libertés publiques – d’expression et d’opinion notamment – s’est encore durci : les partis politiques ont été dissous, des voix critiques ont été enlevées par la Sécurité d’État, emprisonnées ou condamnées en Justice. RFI
Sénégal : nouvelle remise d’une installation militaire par la France
La France a remis mardi 1er juillet une installation utilisée par son armée au Sénégal. Il s’agit de la dernière restitution en date dans le cadre de son retrait militaire de ce pays ouest-africain où elle était militairement présente depuis 1960. La France « a remis à la disposition de la partie sénégalaise la station d’émission interarmées située à Rufisque », près de Dakar, a déclaré dans un communiqué l’ambassade de France au Sénégal. Depuis 1960, la station était chargée « des communications sur la façade atlantique sud ». Plusieurs installations avaient déjà été restituées depuis début mars par l’armée française aux autorités sénégalaises. La rétrocession des dernières installations est prévue d’ici fin juillet…Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec un agenda de rupture, a annoncé en novembre la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national. Dans cette perspective, les Eléments français au Sénégal, nom donné aux forces déployées dans le pays, avaient annoncé le licenciement de l’ensemble de son personnel sénégalais à partir du 1er juillet. Le Monde avec AFP
Derrière la libération des gendarmes ivoiriens, la discrète négociation marocaine avec le Burkina Faso
Les cinq gendarmes arrêtés le 21 juin dernier par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les supplétifs de l’armée burkinabè, ont regagné Abidjan le 28 juin. Les membres de la maréchaussée ivoirienne avaient été enlevés à Kalamon, une localité située dans le département de Doropo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Ils avaient d’abord été incarcérés non loin, à Batié, puis à Ouagadougou. Selon nos informations, la Côte d’Ivoire s’est, dans ce dossier, tournée vers les services sécuritaires marocains, lesquels ont ensuite contacté leurs homologues burkinabè afin de tenter de trouver une issue à ce nouvel imbroglio. Le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, s’est également impliqué directement dans les négociations. Le Maroc entretient de bonnes relations avec l’AES. Le roi Mohammed VI avait d’ailleurs personnellement reçu, le 28 avril dernier, les trois ministres des Affaires étrangères, à savoir Abdoulaye Diop (Mali), Bakary Yaou Sangaré (Niger) et Karamoko Jean-Marie Traoré (Burkina Faso), au sujet, entre autres, de l’Initiative Atlantique. Les armées burkinabè et malienne suivent par ailleurs actuellement une formation de parachutisme et de combats rapprochés auprès d’instructeurs marocains…Après moins de soixante-douze heures de discussions, le président de la transition burkinabè, Ibrahim Traoré, a consenti à libérer les cinq gendarmes ivoiriens, avant de les confier au colonel Nicolas Guibro, l’attaché de Défense de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Jeune Afrique
Togo : la CEDEAO préoccupée par les tensions sociales à Lomé
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé son inquiétude face aux récentes manifestations sociales survenues dans plusieurs villes du Togo, en particulier à Lomé. Dans un communiqué, elle a appelé l’ensemble des acteurs à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue pour préserver la stabilité. La CEDEAO a également exprimé sa solidarité envers les populations affectées et réaffirmé « sa disponibilité à soutenir les efforts de préservation de la paix sociale en République Togolaise ». La capitale togolaise a connu ces dernières semaines une vague de manifestations motivées par des revendications à la fois économiques et sociales. La situation s’est tendue davantage après la mort de plusieurs personnes lors des rassemblements de la semaine dernière. Des organisations de la société civile et des partis d’opposition ont, lundi, demandé l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur les circonstances du décès de sept personnes. Le Front citoyen « Togo Debout » affirme que les corps ont été retrouvés dans des cours d’eau à Lomé, dénonçant des violences attribuées à des éléments des forces de sécurité et à des miliciens. Sahel Intelligence
RDC : La MONUSCO salue l’accord de paix signé par les groupes armés de l’Ituri
L’accord de cessation des hostilités en Ituri par six groupes armés locaux constitue « une avancée significative dans la quête de stabilité » dans cette province, a réagi mardi 1er juillet la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). « Cet ouvre la voie à une ère nouvelle, tournée vers la réconciliation, la sécurité et le développement. Les premières victimes de ce conflit étant les femmes, les filles et les enfants, il est impératif que cette dynamique de paix se traduise par des actions concrètes sur le terrain », a déclaré Mme Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies en RDC et Cheffe par intérim de la MONUSCO. La mission onusienne prend acte de leur engagement à œuvrer pour le retour de la paix dans cette province durement éprouvée par des années de violence…La MONUSCO félicite par ailleurs Gouvernement congolais, les leaders communautaires, ainsi que tous les partenaires ayant contribué au succès de ce dialogue, connu sous le nom d’Aru II, et se tient prête à appuyer la mise en œuvre de ses recommandations. Au terme de leur dialogue, le samedi 28 juin à Aru, six groupes armés ont pris l’engagement de mettre fin aux hostilités : CODECO, Zaire/Auto-Defense, MAPI, FRPI, FPIC, Chini Ya Tuna. Radio Okapi
L’ancien président Ali Bongo, qui dénonce sa « séquestration arbitraire » au Gabon, entendu par des juges à Paris
Ali Bongo, ancien président gabonais, a été entendu mardi 1er juillet à Paris par deux juges d’instruction à propos de la plainte dans laquelle il dénonce sa « séquestration arbitraire » par le nouveau pouvoir après le coup d’Etat d’août 2023, tandis que sa famille avance des « tortures ». La plainte avec constitution de partie civile avait été déposée en mai 2024 par le chef d’Etat déchu, qui a quitté à la mi-mai le Gabon pour l’Angola, avec son épouse, Sylvia, et leur fils Noureddin, également plaignants, tout comme deux fils de l’ex-président, Bilal et Jalil. Ali Bongo a été entendu mardi matin comme partie civile – un statut de victime – au tribunal judiciaire de Paris, par deux juges d’instruction spécialisées du pôle crimes contre l’humanité, selon des sources proches du dossier à l’Agence France-Presse (AFP)…La famille Bongo (le père, Omar, pilier de la « Françafrique » de 1967 à 2009, puis le fils, Ali) a dirigé pendant cinquante-cinq ans le Gabon, un petit Etat d’Afrique centrale riche en pétrole, sous le joug d’une élite accusée par ses opposants de « corruption massive » et de « mauvaise gouvernance ». Ali Bongo avait été renversé le 30 août 2023 par le général Brice Oligui Nguema, puis assigné à résidence dans sa villa de Libreville. Il était « libre de quitter le pays », selon le pouvoir ; « en résidence surveillée » avec « interdiction de quitter sa maison », selon son fils Jalil Bongo. Les avocats de la famille ont dénoncé, depuis ce putsch, des tortures visant Sylvia et Noureddin Bongo : « Electrocution », « simulation de noyade », « étranglement » et « privation de nourriture ». « Dix-huit mois à deux sans sortir d’un sous-sol », précise Me Zimeray. Le Monde avec AFP
L’Erythrée d’Isaias Afwerki se réarme et « continue de déstabiliser ses voisins »
L’Erythrée, pays extrêmement fermé de la Corne de l’Afrique, « reconstruit son armée » et « continue de déstabiliser ses voisins » depuis la levée, en 2018, d’un embargo sur les armes, selon un rapport de l’ONG américaine The Sentry, publié lundi 30 juin. Pour la capitale érythréenne, Asmara, les accusations sont « inventées de toutes pièces ». Un embargo sur les armes avait été instauré par l’ONU en 2009, pour le soutien présumé de l’Erythrée – pays dirigé d’une main de fer par Isaias Afwerki depuis 1993 – aux djihadistes en Somalie. Depuis sa levée, Asmara « reconstruit son armée, renforce ses défenses et continue de déstabiliser ses voisins », en particulier l’Ethiopie, selon l’ONG The Sentry, spécialisée dans la traque de l’argent de la corruption qui finance les guerres. L’ONG poursuit : « Il faut s’attendre à ce que cela continue. » L’ONG revient également sur les exactions commises en 2020 et 2022 pendant la guerre du Tigré – région éthiopienne frontalière de l’Erythrée, où un violent conflit a opposé des rebelles à l’armée fédérale – appuyée par des soldats érythréens. Au moins 600 000 personnes ont été tuées, selon une estimation de l’Union africaine. « Des crimes de guerre ont été perpétrés par toutes les parties au conflit, mais la nature des atrocités et des profits de guerre perpétrés par [l’armée érythréenne] était sans précédent, tant par leur ampleur que par leur préméditation », écrit l’ONG, évoquant des « massacres », des « violences sexuelles généralisées », ainsi que des pillages. Un accord de paix a mis fin aux combats, mais des troupes érythréennes sont toujours présentes au Tigré. Selon The Sentry, des commandants militaires érythréens continuent de contribuer à la déstabilisation du Tigré, « notamment par le biais de la traite des êtres humains, des enlèvements et de l’exploitation illicite de l’or ». Le Monde avec AFP
Zimbabwe: rejet du recours contre les audiences sur le massacre de Gukurahundi
Un tribunal zimbabwéen a rejeté mardi le recours d’un parti d’opposition visant à bloquer les audiences très attendues sur un massacre perpétré dans les années 1980 par une unité de l’armée zimbabwéenne. Le massacre dit de Gukurahundi a eu lieu en 1983, sous l’ancien dirigeant Robert Mugabe, quelques années après l’indépendance du Zimbabwe vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Selon la Commission catholique pour la justice et la paix au Zimbabwe et Amnesty International, environ 20.000 personnes ont été tuées sur plusieurs années, lorsque M. Mugabe a déployé une unité d’élite dans le Matabeleland (sud-ouest), bastion de son rival Joshua Nkomo et terre des Ndébélés, une minorité ethnique du pays. L’actuel président Emmerson Mnangagwa avait annoncé il y a un an la tenue d’audiences d’anciens survivants dans les villages pour apaiser les tensions persistantes dans une région qui se sent marginalisée par Harare et par la majorité ethnique shona…Les audiences devraient aboutir à un rapport susceptible de recommander des réparations financières. Lors du massacre, M. Mnangagwa était ministre de la Sécurité. Quant à Robert Mugabe, décédé en 2019, il n’a jamais reconnu sa responsabilité, qualifiant les preuves recueillies par Amnesty International de « tas de mensonges ». AFP
Afrique du Sud: après un an au pouvoir, un nouveau scandale fait vaciller la coalition gouvernementale
En Afrique du Sud, la tension monte dans le gouvernement d’union nationale. À l’occasion du premier anniversaire de cette coalition inédite (lundi 30 juin), l’Alliance démocratique (DA) a porté plainte mardi 1er juillet contre une ministre de l’ANC, qu’elle accuse de corruption. Déjà en rupture avec le « dialogue national » lancé par le président Cyril Ramaphosa, la DA adopte une stratégie ambivalente, en multipliant les attaques contre l’ANC, tout en refusant de quitter le gouvernement…Ils l’accusent d’avoir menti au Parlement afin de nommer de manière « frauduleuse » des personnes liées à l’ANC aux conseils d’administration de structures éducatives…La DA a également indiqué qu’une enquête policière pour corruption visant une autre ministre du gouvernement de l’ANC, Thembi Simelane, était également en cours. Cela à la suite d’une plainte déposée par le parti concernant des accusations de facturation frauduleuse à l’encontre de la compagnie nationale d’électricité, Eskom. Thembi Simelane était ministre de la Justice jusqu’à ce que le président Cyril Ramaphosa la transfère, l’année dernière, au ministère de l’Habitat, après des révélations sur son implication dans une affaire de corruption. Le deuxième parti politique d’Afrique du Sud, l’Alliance démocratique, membre de la coalition au pouvoir, a porté plainte mardi contre la ministre de l’Enseignement supérieur, l’accusant de corruption, fragilisant le gouvernement d’unité nationale (GNU)…Les tensions au sein de la coalition ont commencé la semaine dernière, avec le limogeage d’un ministre de la DA, Andrew Whitfield, en raison d’un voyage à l’étranger non autorisé, selon la présidence. RFI
Niger : 134 sinistrés après de fortes pluies à Maïné-Soroa
De fortes pluies se sont abattues sur la ville de Maïné-Soroa, dans la région de Diffa, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2025, causant d’importants dégâts matériels. Selon les autorités locales, 134 personnes ont été sinistrées, principalement dans les quartiers de Djambourou, Elevage, Abdouri et Toudoun Wada. Le Préfet du département, Commandant Boubacar Hama, a conduit une mission d’évaluation sur les lieux sinistrés, accompagné d’une délégation composée de responsables administratifs, de la protection civile et des forces de défense. Cette visite visait à constater les dégâts et coordonner les premiers secours. Le cumul pluviométrique enregistré a atteint 110,7 mm, un record pour un seul épisode dans la zone. Les pluies ont entraîné l’effondrement de 18 maisons, affectant 16 ménages vivant pour la plupart dans des habitations en banco, particulièrement vulnérables. Sahel Intelligence