« La vitesse de contamination et l’ampleur de la troisième vague qui touche l’Afrique ne ressemblent en rien à ce que nous avons connu jusqu’à présent. La propagation galopante de variants plus contagieux modifie considérablement la nature de la menace qui pèse sur l’Afrique », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors d’une conférence de presse virtuelle. « Une transmission plus forte signifie une augmentation des formes graves de la maladie et davantage de décès. Il faut donc que nous agissions, dès à présent, pour renforcer les mesures de prévention et éviter qu’une situation d’urgence ne se transforme en tragédie ». Selon l’OMS, le nombre de cas en Afrique a connu une progression constante sur six semaines consécutives, avec notamment une hausse de 25%, pour un total de 202.000 cas au cours de la semaine se terminant le 27 juin. L’OMS estime que la demande en oxygène sur le continent africain est de 50% plus élevée que lors du pic de la première vague, il y a un an. Belga
Le coronavirus qui provoque le Covid-19 a déjà beaucoup muté depuis son apparition fin 2019 en Chine. En plus de la source initiale, dite « sauvage » qui s’est propagée dans le monde entier en 2020, des variants plus contagieux, parfois plus dangereux ou même pouvant échapper en partie à la vaccination, ont vu le jour. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les États du monde entier suivent donc avec attention l’apparition de ces variants pour pouvoir adapter la riposte face à la pandémie. En Afrique, comme il y a peu de laboratoires équipés pour le séquençage du génome, c’est-à-dire capables de lire le code génétique du virus, l’OMS a organisé un réseau de laboratoires de référence, qui reçoivent des échantillons de tout le continent pour surveiller l’apparition de ces virus mutants. « Jusqu’à présent, 24 000 échantillons ont été séquencés en Afrique », explique la directrice de l’OMS Afrique, le docteur Matshidiso Moeti. « On sait que ce n’est pas assez et que nous devons rapidement augmenter en cadence », à cause de la montée en puissance de certains variants. RFI
Plusieurs ONG craignent que l’aide humanitaire soit bloquée au Tigré depuis la reprise de la province par les forces de défense tigréennes mardi 29 juin. Depuis, les opérations d’assistance aux populations sont presque gelées à cause des combats. Jeudi 1er juillet, un pont vital pour l’approvisionnement a été détruit, mettant en péril le soutien humanitaire dans la région. Avec la destruction du pont sur la rivière Tekeze, c’est un symbole qui s’effondre. D’abord c’est une frontière naturelle, la Tekeze, qui sépare aujourd’hui les positions militaires tigréennes et amharas. Ensuite, le pont est l’un des axes principaux d’acheminement de l’aide humanitaire, encore plus vital alors que toutes les liaisons aériennes sont coupées avec le Tigré. Dans une région où 9 habitants sur 10 sont en besoin d’aide alimentaire, la destruction de ce pont fait réfléchir beaucoup d’ONG. L’agence de développement américaine craint un désastre alors que tous les accès au Tigré sont fermés. L’ONU assure qu’un convoi de 29 camions est actuellement toujours empêché d’entrer sur le territoire tigréen. RFI
Une forte contestation secoue, depuis le 26 juin, l’Eswatini, petite monarchie d’Afrique australe. Les manifestants réclament la chute de leur monarque, qui exerce un pouvoir absolu depuis trente-cinq ans. Mais pour l’instant, le régime s’accroche et réprime durement. Plus de 20 personnes ont été tuées, selon les médias de la région. Des frontières extérieures fermées, l’accès à Internet coupé et une colère réprimée par les autorités. C’est dans un chaos à huis clos que l’Eswatini, ce petit pays enclavé à l’est de l’Afrique du Sud, a été plongé. Depuis le 26 juin, des manifestations pro-démocratie secouent la dernière monarchie du continent africain. À Mbabane, la capitale, et dans d’autres grandes villes du pays, les militants réclament la chute du système dirigé d’une main de fer par le roi Mswati III depuis trente-cinq ans. Sur place, le gouvernement a imposé un couvre-feu, officiellement justifié par la hausse des cas de Covid-19. L’annonce est intervenue alors que la violence se dirigeait dangereusement contre des symboles du souverain. Au milieu des voitures brûlées et des magasins vandalisés, “la brasserie, dont le roi Mswati III est en partie propriétaire, a été incendiée”, raconte Al-Jazira. Courrier international
Le président nigérien consacre sa première sortie officielle à la région de Diffa en proie à l’insécurité. Après avoir rendu visite aux soldats, il doit se rendre ce vendredi 2 juillet dans le village de Baroua où les populations ont abandonné depuis six ans leur village à cause des attaques répétées de Boko Haram. À la place des armes de la zone de défense numéro 5 de Diffa, le chef suprême des armées a tenu à saluer la bravoure de ses soldats : « Je suis venu saluer votre courage, vous êtes sur un front assurément difficile et ce, depuis des années », a déclaré Mohamed Bazoum. Après un conseil de sécurité avec le commandement de la zone et ceux de la force multinationale mixte (FFM), le président Bazoum a promis d’être à l’écoute des recommandations des soldats : « Je suis venu pour savoir de plus près la façon dont vous percevez les choses. Et tout ce que je retiendrai, nous allons en faire un bon usage. » Tout le long des artères de Diffa, les populations ont réservé un grand accueil à leur hôte. « Tout le monde était à la fête, selon le député Lamido Moumouni. L’espoir renait en ce qui concerne la sécurité, plusieurs offensives de Boko Haram ont été maintes fois repoussées. » RFI
Des assaillants ont attaqué des villageois avant de tendre une embuscade à des forces militaires dans le sud-est du Niger mardi. Treize d’entre eux ont été tués, a annoncé une source militaire jeudi. Treize combattants de Boko Haram ont été tués lors d’un accrochage mardi avec l’armée et quatre civils ont été « exécutés » par les jihadistes dans le sud-est du Niger, a-t-on appris jeudi 1er juillet. « Le mardi 29 juin 2021 aux environs de 18 h, des combattants de Boko Haram (branche de l’État islamique en Afrique de l’Ouest, Iswap) à bord de dix véhicules avaient tendu une embuscade à un élément militaire sur l’axe Diffa-Mainé Soroa. Cette attaque a été mise en échec grâce à la vaillance de nos forces terrestres et aériennes », a indiqué dans un communiqué la Force multinationale mixte (FMM, qui associe Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger). France24 avec AFP
Au Burkina Faso, première réunion du gouvernement remanié. Les membres du gouvernement ont effectué leur première prise de contact ce jeudi 1er juillet, quelques heures après l’annonce de la nouvelle équipe. Le chef du gouvernement a saisi l’occasion pour fournir des explications sur les raisons de ce remaniement et la mission qui attend la nouvelle équipe. L’heure n’était pas aux longs discours, mais aux explications. Christophe Dabiré, le Premier ministre, le reconnaît, ce remaniement est une conséquence des récentes attaques contre les populations à Solhan et contre la police à Barsalogho. « Cela a permis de mettre en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de notre dispositif de défense et de sécurité. », a expliqué le Premier ministre. Le président du Faso a décidé de conserver le portefeuille de la Défense nationale pour une réorganisation de tout l’appareil sécuritaire, selon le chef du gouvernement. RFI
Le mouvement est spontané et citoyen. Des passionnés de l’environnement se sont regroupés autour de l’initiative « 1 Burkinabè, 1 arbre ». « Nous sommes allés d’un calcul simple qui consiste à dire que si chaque Burkinabè plantait un arbre et décidait de l’entretenir, d’ici la fin de l’année, on pourrait se retrouver avec 21 millions de plantes, représentant le nombre de la population du Burkina », a déclaré Boureima Sanga, magistrat et promoteur du mouvement. « Cette année a été difficile au regard de la canicule. Cela est dû au réchauffement climatique. Je me suis sentie interpellée par ce mouvement », a ajouté Adèle Madiega, promotrice d’une ferme qui a adhéré au mouvement. »Nous apprécions positivement cette initiative et nous encourageons tous les Burkinabè à y adhérer pour renverser la tendance de la dégradation du couvert végétal du pays. Le constat est amer par rapport à la situation de nos forêts », a affirmé Bertrand Tapsoba, directeur des forêts et de la reforestation au ministère de l’Environnement. Il a indiqué que « durant les 20 dernières années, les superficies forestières du pays ont diminué à un rythme moyen compris entre 110 500 et 160 000 hectares par an ». VOA
Une grève illimitée a été lancée par deux syndicats des magistrats tchadiens pour exiger des autorités de N’Djamena plus de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions. Une revendication qui fait suite à l’assassinat d’un procureur, au travail, dans la province du Bahta. Soutenu par les avocats au barreau du Tchad, le mouvement d’humeur se poursuit à travers le territoire national. L’appareil judiciaire est paralysé par ce débrayage. Au palais de justice de N’Djamena, les magistrats ont rangé leurs toges noires dans les placards depuis lundi. Les justiciables tournent en rond, puisqu’ils sont éconduits devant le palais de justice par les agents de sécurité. Ils revendiquent, entre autres, la dotation de tous les magistrats en armes de poing, le renforcement des effectifs des agents de sécurité dans tous les tribunaux du Tchad, la poursuite judiciaire contre certains agents de police, la poursuite de Mme le ministre des affaires foncières pour abus de confiance, abus d’autorité et outrage à magistrat. VOA
Sahara occidental : une experte de l’ONU demande au Maroc de ne plus viser les défenseurs des droits
Le Maroc doit cesser de viser les militants et les journalistes qui défendent les questions de droits humains sur le dossier du Sahara occidental, a déclaré, jeudi 1er juillet, une experte indépendante mandatée par l’ONU. … Elle a fait état d’informations selon lesquelles des défenseurs des droits humains travaillant sur ces questions au Sahara occidental ont été soumis à « des actes d’intimidation, de harcèlement, de menaces de mort, de criminalisation, de peines de prison, d’agressions physiques et sexuelles, de menaces de viol et de surveillance ». Pour sa part, M. Zniber a rappelé qu’une partie des personnes concernées « ont été condamnées par la justice marocaine pour des crimes graves, y compris l’assassinat de représentants des forces de l’ordre ». Jeudi, l’experte mandatée par l’ONU a aussi évoqué le cas de Sultana Khaya et de sa famille, victimes d’« agressions » par des policiers, mi-mai à Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental. Le Monde avec AFP
Mi-mai, un rapport d’étape de la Chambre des comptes de la Cour suprême sur l’utilisation des fonds de la riposte contre le Covid-19 pointait du doigt de sérieuses anomalies financières, déclenchant ce qu’on appelle le « Covidgate ». Et alors que le rapport final pour 2020 est prêt, sa présentation à l’Assemblée a été annulée la semaine dernière, alimentant les accusations d’opacité de gestion de ces fonds. Il s’agit de quelque 167 milliards de francs CFA, soit plus de 250 millions d’euros. Une présentation annulée au dernier moment sans explication et reportée sine die, des membres de la Chambre des comptes qui ont consigne de garder « bouche cousue », et voilà l’opposition qui s’interroge. « Il est clair qu’on nous cache des choses » dit Cabral Libii, député du PCRN et candidat à la dernière présidentielle, qui s’étonne de l’adoption d’une ordonnance prévoyant une rallonge pour le Fonds spécial de solidarité nationale, portant le budget à 200 milliards de francs CFA, « alors qu’on ne sait pas vraiment où sont passés les 167 milliards dépensés l’an dernier ». RFI
Attendue depuis 2008, la réforme du secteur pétrolier au Nigeria a enfin été adoptée, jeudi 1er juillet, par le Parlement. Un « moment historique » pour le premier producteur d’or noir en Afrique, qui a urgemment besoin de maximiser ses revenus. « Les deux chambres ont approuvé la loi pétrolière », a indiqué à l’AFP Ola Awoniyi, porte-parole du Sénat : « C’est un événement important pour l’Assemblée nationale en place, après des années de retard. » Le Nigeria, pays de 210 millions d’habitants, est le premier producteur de pétrole d’Afrique avec 1,9 million de barils exportés chaque jour, mais le secteur a la réputation d’être corrompu et peu productif, avec des infrastructures délabrées après soixante ans d’exploitation. Et il attire peu d’investissements malgré des réserves gigantesques. Ce projet, soumis une première fois à l’Assemblée nationale en 2008, a été plusieurs fois débattu et réécrit, en raison notamment de désaccords sur ses termes entre le gouvernement et les grandes compagnies pétrolières opérant dans le pays, mais aussi entre l’exécutif et les assemblées précédentes. Le Monde avec AFP
Bonnets et masques de protection vissés sur la tête, Rugain Bonheur, Arsène Sadiki et Anicet Birisawa se déplacent avec précaution au milieu des fissures qui lézardent le cratère du volcan Nyiragongo. La scène se déroule mi-juin. Les trois scientifiques de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) ont fait une ascension à pied de près de 2 000 mètres de dénivelé pour venir observer de leurs propres yeux l’activité de ce dangereux « voisin ». Le Nyiragongo, situé dans le parc national des Virunga, est l’un des volcans les plus actifs au monde. Le 22 mai au soir, il est entré en éruption. De gigantesques fractures se sont ouvertes sur ses flancs. De ces fissures, plusieurs millions de mètres cubes de roche en fusion se sont déversés d’abord vers l’est, en direction du Rwanda voisin, puis vers le sud, sur la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, peuplée de plus d’un million et demi d’habitants. Le Monde
A Bangui, des disciples du gynécologue congolais, Prix Nobel de la paix, travaillent à développer la prise en charge globalisée des victimes de violences sexuelles. Zenaba a le regard absent des femmes résignées. Sa vie s’est arrêtée le 5 mai 2018 dans le quartier PK5 de Bangui, la capitale centrafricaine. Ce jour-là, des rebelles des milices anti-balaka décapitent son fils de 30 ans devant ses yeux et abattent le cadet de 25 ans à bout portant. « Sans mes enfants, je ne suis plus rien. Je suis allée voir leurs bourreaux pour demander qu’ils me tuent, leur chef m’a mise à terre et sept hommes m’ont violée et rouée de coups », raconte posément cette femme de 52 ans. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) lui a dispensé les soins d’urgence puis l’a orientée vers l’Association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC), une structure créée en 1991 pour offrir un soutien juridique et psychologique aux victimes de violences sexuelles ou conjugales. Le Monde
Les pays africains dont l’économie dépend en partie du tourisme vont encore perdre quelque centaine de milliards de dollars en 2021 à cause de la persistance de la crise du Covid-19. C’est ce qu’estime la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), dans un rapport publié aujourd’hui 30 juin. Ceux qui comptaient sur la vaccination des pays émetteurs pour prédire une reprise du secteur touristique africain vont déchanter. En effet, selon la Cnuced, qui s’appuie sur les données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le continent connaîtra un manque à gagner de 170 à 253 milliards de dollars. AFRIMAG
Un grand palace d’Abidjan a accueilli au mitan de juin dernier, le Cyber Africa Forum (CAF), un événement initialement prévu en avril 2020 dont la crise du coronavirus a entraîné le report. Un Panel sur les incidences du cyber-risque a permis à plusieurs experts et dirigeants de la finance de faire le point des défis qui menacent le continent. En 2018 déjà, la compagnie d’assurances ivoirienne NSIA a perdu quelque 1,2 milliard de FCFA, suite à une cyber attaque sur plusieurs de ses infrastructures dans ses zones de présence en Afrique francophone. En 2020, la cybercriminalité a coûté près de 2.153 milliards de FCFA, soit environ 3,30 milliards d’euros, à l’Afrique. Ainsi, le secteur financier demeure en première ligne, d’où la nécessité de placer la formation au centre de la stratégie de lutte contre la cyber criminalité. En apport des solutions, Yakhya Diop, Chief Innovation&Technology Risks Leader chez Deloitte Afrique francophone a partagé son expertise : “La cyber défense demande la sécurité informatique. L’humain est au cœur des logiciels et des process. Le calcul du retour sur investissement en terme de cyber sécurité n’est pas simple. D’où l’utilité de la sensibilisation et de la formation, car la technologie évolue vite. Il faut, par conséquent, placer l’humain au centre du processus, car 80 à 90% des attaques proviennent de l’humain. Le cyber espace n’est pas africanisé». AFRIMAG