Revue de presse du 2 janvier 2024

RDC : Félix Tshisekedi est réélu avec 73,34% des voix
Sans surprise, le président sortant de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, a été réélu avec 73,34% des voix pour un taux de participation de 43%, selon les résultats provisoires donnés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ce dimanche 31 décembre 2023. Depuis plusieurs jours, le résultat de cette élection présidentielle semblait déjà acté. Jeudi 28 décembre, alors que l’organe en charge de l’organisation des élections continuait d’égrener les résultats circonscription électoral par circonscription électoral, certains médias congolais avaient déjà affirmé que le chef de l’État, candidat à sa réélection, avait emporté la compétition. Des pronostics confirmés par la mission d’observation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) qui, dans une déclaration préliminaire le même jour, avait déclaré de façon évasive que « grâce au dispositif de comptage parallèle des voix […] un candidat s’est démarqué des autres avec plus de la moitié des voix à lui seul ». DW

L’opposition congolaise réagit aux résultats provisoires proclamés par la Céni
Des leaders de l’opposition congolaise contestent les résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre. Ils réclament la réorganisation de nouvelles élections après une courte transition sur laquelle devront s’entendre, selon eux, les leaders politiques du pays. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege et d’autres candidats de l’opposition appellent leurs compatriotes au rejet des résultats publiés par la Céni, la Commission électorale nationale indépendante, qui déclare Félix Tshisekedi réélu avec 73,34 % des votes. BBC

Tchad : l’ex-opposant Succès Masra nommé premier ministre
Un ex-opposant chasse l’autre à N’Djamena. Succès Masra a été désigné, lundi 1er janvier, premier ministre du Tchad par le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno. Il remplace Saleh Kebzabo, opposant historique à l’ancien président Idriss Déby Itno, mort en avril 2021 après plus de 30 ans au pouvoir. A la tête du parti Les Transformateurs, Succès Masra s’était fait connaître comme l’un des principaux détracteurs du régime militaire dirigé par le fils d’Idriss Déby Itno. Une opposition frontale qui l’avait poussé à s’exiler, au lendemain de la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022. … Succès Masra, 40 ans, a pu revenir au Tchad le 3 novembre 2023 après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du président de transition. Un pacte dénoncé comme un « accord de dupes » par le reste de l’opposition, puisqu’il prévoyait notamment une « amnistie générale » des responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022. Le Monde

La mission de paix de l’ONU au Mali s’en va, fière de ses réalisations
Alors que la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali achève son retrait du pays ce dimanche 31 décembre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué « le rôle clé » joué par la MINUSMA pendant dix ans, malgré les défis, dans la protection des civils, le soutien au processus de paix et les efforts pour faciliter le retour de l’autorité de l’État. C’est à la demande des autorités maliennes que le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé en juin 2023, à l’unanimité, de retirer l’opération de maintien de la paix. Au cours des six derniers mois, la Mission a rapatrié son personnel et son matériel et s’est retirée de ses bases dans des circonstances très difficiles. ONU Info

La Cédéao dénonce les réquisitions forcées au Burkina Faso
Une semaine après l’arrestation de l’ex-ministre Ablassé Ouédraogo, la Cédéao dénonce dans son communiqué de dimanche, la procédure « illégale et arbitraire » des réquisitions qui ont cours de manière récurrente au Burkina Faso contre ceux qui font entendre des voix dissonantes face au régime d’Ibrhaim Traoré. La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest exprime sa « préoccupation » concernant « l’interpellation et la détention de personnalités politique et de la société civile par les autorités de la transition ». Une préoccupation suivie d’un « appel pressant pour la libération immédiate des personnes interpellées ». En outre, la Cédéao invite le pourvoir burkinabé à prendre toutes les mesures urgentes en vue d’un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ». RFI

Au Burkina, des « dizaines » de morts dans plusieurs attaques
Des dizaines de soldats et civils ont été tués en une semaine au Burkina Faso lors d’au moins quatre attaques de jihadistes contre des détachements militaires dans le nord du pays. Deux attaques ont eu lieu le 24 décembre et deux autres le 30 décembre. … Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso communique rarement des bilans officiels sur les attaques de jihadistes présumés. … Le 30 décembre, la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’est alarmée de « la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso », pays qu’elle a suspendu de ses institutions, tout comme le Mali et le Niger. Elle a également demandé « la libération immédiate » de personnalités politiques et de la société civile interpellées ces dernières semaines à Ouagadougou, estimant que ces arrestations étaient destinées « à réprimer toute liberté d’expression » dans le pays. Le 24 décembre, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouédraogo a été enlevé par des individus disant appartenir à la police, selon son parti qui n’a plus eu de nouvelles depuis. Plusieurs cas d’enlèvements ont également été rapportés ces derniers mois par des sources locales à Ouagadougou, dont celui de Daouda Diallo, défenseur des droits humains, début décembre. Jeune Afrique

Le régime militaire en Guinée annonce un référendum constitutionnel en 2024
Le colonel Doumbouya a lié ces annonces à la volonté de « poursuivre les efforts considérables de retour à l’ordre constitutionnel, par l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes de la base au sommet en respectant », selon lui, le programme de transition pour un retour des civils au pouvoir. Le colonel Doumbouya a conduit le coup d’Etat militaire qui a renversé le président civil Alpha Condé, au pouvoir depuis plus de dix ans, le 5 septembre 2021. M. Condé était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux, mais sa volonté de se maintenir au pouvoir, en modifiant la Constitution pour briguer un troisième mandat, avait soulevé une forte contestation, fortement réprimée, jusqu’à sa chute. Après le putsch de 2021, le colonel Mamadi Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023. AFP

Guinée : l’ONU s’inquiète de la répression des médias et réclame un changement rapide
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé vendredi son inquiétude face à la répression croissante de la liberté des médias en République de Guinée et a exhorté les autorités de transition de ce pays à changer de cap. « Des journalistes ont été harcelés et intimidés, agressés et arrêtés, du matériel saisi et démonté, des transmissions bloquées et des chaînes médiatiques brouillées, suspendues ou fermées. L’accès à plusieurs sites de médias sociaux a été bloqué et l’accès à l’Internet restreint », a déclaré M. Türk dans un communiqué de presse. … Les sites de réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram, WhatsApp et TikTok, sont bloqués depuis au moins le 24 novembre, selon l’Observatoire ouvert des interférences des réseaux (OONI), et l’accès à l’Internet est restreint depuis plusieurs mois. Les autorités de transition ont invoqué des impératifs de sécurité nationale pour justifier l’imposition de restrictions sur les médias et les plateformes de communication en ligne. Toutefois, pour être conforme aux obligations internationales de la Guinée en matière de droits humains, toute restriction à la liberté d’expression doit être légale, nécessaire et proportionnée, selon le HCDH. ONU Info

Annonce d’un dialogue inter-malien pour la paix: comment et avec qui?
Autre question fondamentale : qui sera invité à participer à ce dialogue ? Les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP), signataires de l’accord de paix mais que les autorités de Bamako considèrent désormais comme « terroristes » ? Les seuls groupes signataires alliés des autorités de transition ? D’autres acteurs encore (organisations communautaires, politiques, chercheurs) ? Joint par RFI, un porte-parole du CSP estime en tout cas que cette annonce acte, une nouvelle fois, la caducité de l’accord de paix et déclare déjà que les rebelles ne participeront pas à ce qu’il qualifie de « cinéma ». Enfin, en parlant de « dialogue direct inter-malien », le colonel Assimi Goïta élimine d’office toute médiation internationale et place donc hors-jeu l’Algérie, qui avait négocié l’accord de 2015 et affichait toujours sa volonté de le sauver. RFI

Gabon: le président de la transition fait une série d’annonces, notamment économiques, durant ses vœux
Au Gabon, le président de la transition a présenté ses vœux à la nation ce 31 décembre 2023. Dans son allocution d’une quinzaine de minutes, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a d’un côté listé ses réalisations en quatre mois de pouvoir et fait une série d’annonces pour la suite de la transition. … Sur une quinzaine de minutes de discours, le général Oligui Nguema n’a évoqué les prochaines étapes de la transition proprement dite, que pendant quelques secondes, avec Dialogue national, Assemblée constituante et Référendum… Le reste est une série d’annonces, tantôt nouvelles, tantôt reprenant d’anciens projets évoqués sous Ali Bongo mais jamais aboutis, un discours qui s’inscrit dans l’opération séduction du président Oligui Nguema, au même titre que les tournées, cérémonies et rencontres ponctuant son agenda. Ainsi, la période post coup d’État ne serait pas simplement un passage ordonné vers un nouveau régime, mais une séquence aux grandes ambitions réformatrices… RFI

Accès à la mer Rouge : l’accord entre l’Ethiopie et le Somaliland sur le port de Berbera irrite la Somalie
La Somalie défendra son territoire par « tous les moyens légaux » et a rappelé son ambassadeur en Ethiopie au lendemain de l’annonce d’un accord entre Addis-Abeba et le Somaliland lui permettant un accès à la mer via Rouge un port situé sur le territoire de cette région séparatiste de Somalie. Mogadiscio doit tenir, mardi 2 janvier, une réunion d’urgence. L’accord surprise a été signé alors que la Somalie et le Somaliland avaient accepté la semaine dernière de reprendre leurs négociations pour résoudre les questions en suspens, après des années de tensions politiques et de blocage. L’accord entre l’Ethiopie et la République autoproclamée du Somaliland – née de la sécession d’avec Mogadiscio en 1991 et qui n’est pas reconnue par la communauté internationale – « ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Ethiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes », a affirmé, lundi, un communiqué des services du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur X. Le Monde avec AFP

CAN 2024 : stages de préparation et derniers réglages avant la compétition
Il reste peu de temps aux sélections qualifiées pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) pour se préparer à la compétition qui doit s’ouvrir le 13 janvier à Abidjan, en Côte d’Ivoire. La Fédération internationale de foot (FIFA) a décidé que les internationaux devront être mis à leur disposition par leur club au plus tard mardi 2 janvier, soit onze jours avant le début des matches. Une parenthèse courte mais cruciale pour les staffs techniques et les joueurs. … Ce temps de préparation est d’autant plus précieux que la compétition qui s’annonce est rude. Certaines sélections privilégient l’entraînement à domicile, tels la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Mali ou l’Afrique du Sud. D’autres ont préféré s’expatrier : l’Algérie, par exemple, a choisi le Togo, un pays au climat comparable à celui de la Côte d’Ivoire, quand d’autres ont opté pour l’Arabie saoudite (Zambie, Cameroun) ou les Emirats arabes unis (Guinée, Nigeria, Burkina, Angola et RDC) afin de profiter d’installations sportives de haut niveau et de trouver facilement des adversaires pour disputer des matches amicaux. Le Monde

Le photographe sud-africain Peter Magubane, chroniqueur de l’apartheid, est mort
Le photojournaliste sud-africain Peter Magubane, qui a chroniqué pendant des décennies la violence du régime raciste de l’apartheid, ainsi que le soulèvement étudiant de Soweto en 1976, est décédé lundi à l’âge de 91 ans, a annoncé sa famille. A la libération de l’icône de la lutte contre l’apartheid Nelson Mandela en 1990, il devient son photographe officiel jusqu’à son élection à la présidence, quatre ans plus tard. C’était un « photographe consciencieux, acharné au travail, a commenté sa fille Fikile sur la chaîne publique SABC. Il était passionné, son métier était sa priorité absolue. » « L’Afrique du Sud a perdu un combattant de la liberté, un conteur et un photographe hors pair. Peter Magubane a documenté sans peur les injustices de l’apartheid », a tweeté le ministre de la culture, Zizi Kodwa. L’une de ses photos les plus célèbres, prise en 1956, montre une petite fille blanche sur un banc de la banlieue de Johannesburg portant l’inscription « Réservé aux Européens », et sa nounou noire assise de l’autre côté. Le Monde avec AFP