En Guinée-Bissau, le candidat du parti d’opposition Madem, et ancien Premier ministre ,Umaro Sissoco Embalo, a été élu président au second tour d’une élection présidentielle très attendue. Il a été déclaré vainqueur avec 53,55 % contre 46,45 % pour Domingos Simoes Pereira, candidat du parti majoritaire. C’est la Commission électorale nationale (CNE) qui l’a annoncé ce mercredi 1er janvier. « Je déclare qu’Umaro Sissoco Embalo est le vainqueur de ce second tour », a dit le président de la CNE, José Pedro Sambu. La veille José Mario Vaz, président sortant de Guinée-Bissau, achevait en larmes son discours de Nouvel An dans lequel il a appelé la classe politique à maintenir la paix civile et à restaurer la stabilité dans le pays. Élu en 2014, José Mario Vaz est le premier chef de l’État depuis l’instauration du pluripartisme à terminer son mandat sans être destitué ou assassiné. Le Point
Au Soudan, le bilan s’est alourdi à une quarantaine de morts après des affrontements tribaux éclatés dimanche à Al Geneina au Darfour. À l’origine des violences, une querelle entre une personne de la tribu Massalit et une autre arabe. L’incident a dégénéré, des milices arabes s’en prenant à un camp de déplacés Massalit à l’extérieur d’Al Geneina et brûlant des maisons. Mercredi, le Premier ministre Abdalla Hamdok et le général Hemidti se sont rendus sur place. La situation était encore très tendue ce 1er janvier à Al Geneina et ses alentours. Selon plusieurs sources, l’hôpital, les écoles et les marchés sont restés fermés ce mercredi. Plusieurs témoins ont fait état de tirs en ville ainsi que de déplacement de population. Plusieurs dizaines voire des centaines de personnes appartenant à la tribu Massalit auraient été vues quittant Al Geneina en direction du Tchad. Selon un journaliste local, la violence qui s’est déclenchée dimanche dans un camp de déplacés à l’est de la ville s’est répandue dans plusieurs villages. Depuis des années, le Darfour est le théâtre de conflit entre tribus non arabes et arabes, ces dernières soutenues par des milices, armées par Khartoum sous l’ancien régime d’Omar el-Béchir. RFI
Au Burkina Faso, les forces de sécurité n’ont pas connu de repos durant les festivités de fin d’année. La gendarmerie de Djibo, dans la province du Soum, dans le nord du pays, a été attaquée dans la soirée du 31 décembre. On déplore une victime dans les rangs des gendarmes. Les attaques à l’aune de la nouvelle année ne sont pas rares. Elles s’inscrivent souvent dans une stratégie de harcèlement de la part des terroristes. Djibo subit une pression croissante depuis plusieurs mois, car elle représente un verrou stratégique que les jihadistes essaient de faire sauter. C’est vers 20 heures que plusieurs assaillants ont pris d’assaut la brigade. D’après une source à la gendarmerie nationale, l’arrivée en renfort d’un détachement armé a permis de repousser rapidement les terroristes dont plusieurs auraient été tués. Déjà en octobre 2018, plusieurs hommes ont assiégé cette même gendarmerie. Bilan : des véhicules incendiés, des armes volées et des prisonniers échappés. En novembre dernier, c’est le maire de Djibo qui est assassiné. Cela fait des mois que les terroristes tentent de s’emparer de ce chef-lieu. RFI
Deux militaires belges ont été blessés mercredi matin au Mali lorsque leur véhicule a roulé sur un engin explosif improvisé (IED), le premier incident du genre à frapper des Casques bleus belges depuis leur arrivée en nombre dans le pays, en 2018, a indiqué le ministère de la Défense, présentant leur état comme « stable’. Un véhicule, un blindé léger MPPV (« Multipurpose Protected Vehicles ») de type Dingo II, a roulé sur un engin explosif mercredi à 10h16 (HB) au Mali, blessant deux militaires belges. Ils ont été transférés à l’hôpital de campagne « rôle 2 » de l’opération française Barkhane à Gao (nord du Mali) puis à l’infirmerie allemande de la Mission de l’Onu pour la stabilisation du pays, la Minusma, a précisé un porte-parole militaire à l’agence Belga. Un troisième militaire a été transféré pour contrôle, a précisé la Défense dans un communiqué. L’état des soldats – dont ni l’identité ni l’unité d’origine n’ont été révélées – est « stable » et les familles ont été prévenues. L’enquête étant en cours, la Défense ne communiquera pas davantage, prévient-elle. Belga
À Ménaka, il y a une dizaine de jours, un accrochage entre une équipe de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des hommes du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) a tué un officier de ce dernier. Depuis lors, la tension monte. Le 27 décembre, le conseil technique de sécurité de la Minusma a demandé à tous les groupes armésde quitter la ville. Une requête à laquelle la CMA refuse de se plier et qui divise l’opinion publique à Ménaka. Et désormais, c’est le statu quo à Ménaka. Les groupes armés sont présents, mais respectent des directives : pas de véhicules, pas d’armes lourdes et pas de motos armées en centre-ville. Mohamed Ag Albachar, chargé de communication du MSA, affirme que son groupe est prêt à quitter la ville : « C’est tout à fait sage. C’est une décision que nous, nous allons respecter à condition bien sûr que les membres des groupes armés appartenant à la CMA sortent aussi de la ville. » Du côté de la CMA, on trouve la requête de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) excessive. Il faut au contraire créer un dialogue, selon Mohamed Ould Mahmoud, un de ses porte-parole : « Ça ne fait qu’exacerber encore les problèmes entre les communautés et les mouvements. Il serait mieux peut-être de discuter du problème. Nous ne fermons la porte à aucune possibilité de dialogue avec le MSA et la plateforme. » RFI
«La Monusco a échoué mais ne veut pas l’accepter», estime Jamali Moussa, président de la société civile de Mavivi, un village en périphérie de Beni, dans le Nord-Kivu. Devant les hautes portes métalliques de la base locale de la Mission de maintien de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo, Moussa indique un petit hôtel de l’autre côté de la route. «Les ADF sont passés derrière et ils ont égorgé 11 personnes dans le quartier. La Monusco n’a même pas ouvert ses portes pour laisser les gens prendre refuge dans la base», raconte-t-il. Selon ses calculs, malgré la présence des Casques bleus à Mavivi, environ 250 personnes ont été tuées par les ADF, un groupe armé d’origine ougandaise ayant massacré plusieurs milliers de personnes dans la région depuis 2014, en représailles aux opérations militaires de l’armée congolaise (FARDC). «Nous avons fait deux marches pacifiques pour dénoncer cette inaction, mais on ne nous écoute pas.» Le Figaro
Le gouvernement centrafricain et la mission des Nations unies dans le pays (Minusca) ont annoncé mardi vouloir procéder au désarmement du PK5, quartier commerçant à majorité musulmane de Bangui où de violents affrontements ont tué plus de 30 personnes dans les derniers jours. « Toute personne armée sera désarmée ou neutralisée », a prévenu Dili Aminou Alao, porte-parole de la Minusca, qui a affirmé à l’AFP que le gouvernement serait présent à travers ses Forces de sécurité intérieure (FSI) et qu’un commissaire de police allait être installé. Le PK5, où de nombreux vendeurs musulmans s’étaient réfugiés en 2013 pour fuir les affrontements entre rebelles de la Séléka et groupes anti-balaka, était devenu l’artère commerciale de la capitale, secouée régulièrement depuis 2014 par les violences de groupes d’autodéfense qui rançonnaient les commerçants. Le 26 décembre, des affrontements entre ces commerçants excédés et les groupes armés avaient fait plus de 30 morts, selon la Croix rouge, qui met en oeuvre un hôpital sur place, et l’imam Awad Al Karim, de la mosquée Ali Babolo du PK5, où les corps avaient été déposés. AFP
La Russie prend ce mercredi 1er janvier la présidence du processus de Kimberley, processus qui encadre le commerce du diamant en Afrique. Le Kremlin ne cache pas sa volonté d’en assouplir les règles. Au cœur du débat, le diamant de Centrafrique, que convoiterait particulièrement la Russie. La Russie s’est peu exprimée sur sa présidence du processus de Kimberley mais la position de Moscou sur le sujet ne fait pas mystère. Elle estime qu’il est temps d’assouplir les conditions de vente des diamants, notamment en Centrafrique. Le vice-ministre des Finances russe Alexei Moiseev estimait mi-décembre que la Russie devait concevoir une feuille de route pour aller dans la direction d’une reprise de la vente du diamant dans toutes les régions de Centrafrique. On sait la Russie de plus en plus engagée dans ce pays. En quête d’influence en Afrique, le Kremlin lorgne sur de nombreuses ressources du pays. Dans le domaine du diamant, une entreprise russe a récemment fait parler d’elle. La Lobaye Invest est accusée d’avoir déjà commencé à faire du commerce de diamant avec des groupes non autorisés par le processus de Kimberley. RFI
Tandis que le chef de l’État Alassane Ouattara a promis mardi « une année électorale paisible » en 2020, lors de laquelle se tiendra la présidentielle, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro, qui ont diffusé quasi simultanément leurs messages du Nouvel An, ont multiplié les attaques ciblant le président ivoirien. « 2020 sera une année électorale paisible, je vous en fais la promesse », a affirmé le président Alassane Ouattara dans sa traditionnelle allocution diffusée sur la télévision publique, alors que la vie politique est déjà tendue à dix mois de la présidentielle prévue en octobre, dix ans après la terrible crise post-électorale qui fit 3 000 morts. « J’exhorte tous les acteurs de la vie politique ivoirienne à faire preuve de responsabilité en préservant la paix », a-t-il déclaré. « Aucune tentative de déstabilisation ne pourra prospérer. Nul n’est au dessus des lois quel que soit son statut », a-t-il encore martelé, répétant des propos déjà tenus samedi. Jeune Afrique avec AFP
Le président gambien Adama Barrow lance son propre parti. Le National People’s Party a été enregistré mardi 31 décembre auprès de la Commission électorale. Pour Adama Barrow, le National People’s Party est d’abord un moyen de s’affranchir de la pression du Parti démocrate uni, l’UDP. Les relations du président gambien avec son ancien parti se sont nettement détériorées depuis un an. En mai dernier, Adama Barrow fait part de son souhait d’aller jusqu’au bout de son mandat présidentiel, prévu en 2021. Une partie de la coalition politique qui l’a porté au pouvoir accepte ce principe, à l’exception notable de l’UDP. Pour ce parti, le plus important de Gambie, Adama Barrow ne respecte pas son engagement initial d’organiser une nouvelle élection présidentielle fin 2019. Un scrutin auquel il n’est d’ailleurs pas censé participer. RFI
Berlin doit accueillir dans quelques jours une conférence internationale sur la Libye sous l’égide de l’ONU. L’objectif de la rencontre est de trouver une issue à la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011. Depuis que Mouammar Kadhafi a été renversé en 2011, la Libye est déchirée entre deux pôles qui revendiquent le pouvoir : le GNA dirigé par Fayed el-Sarraj depuis Tripoli, et les troupes du maréchal Haftar venues de Benghazi, dans l’Est du pays. Les positions divergentes des Etats européens sur la Libye créent un vide politique dans lequel s’engouffrent d’autres grandes puissances. En avril, les troupes du maréchal Haftar ont lancé l’assaut sur Tripoli. En quelques mois, les combats ont coûté la vie à plus de 280 civils et provoqué le déplacement de plus de 140 000 personnes selon l’ONU. « Les combats dans Tripoli vont aller crescendo et donc l’engagement international dans la guerre va grandir lui aussi », déclare, pessimiste, Claudia Gazzini, ancienne conseillère de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassane Salamé, travaille pour l’International Crisis Group, et ne croit pas à une paix prochaine. DW
Le Parlement turc est appelé, ce jeudi 2 janvier, à débattre d’une motion autorisant le déploiement de soldats en Libye. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui avait signé fin novembre un accord militaire avec le Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj, compte ainsi renforcer son soutien au gouvernement de Tripoli face à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Une menace pour « les intérêts de la Turquie dans le bassin méditerranéen et en Afrique du Nord », c’est ainsi que la résolution soumise au vote des députés turcs décrit l’offensive contre le gouvernement d’union nationale libyen et sa capitale, Tripoli. Et c’est ainsi que Recep Tayyip Erdogan justifie auprès des Turcs son intention de déployer des soldats dans ce pays, « au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », selon les mots du chef de l’État. Pour la Turquie, l’enjeu est donc régional. Il s’agit de ne pas laisser le champ libre – militairement et, par conséquent, diplomatiquement – à des pays qu’elle considère comme des rivaux et qui ont choisi de soutenir les forces de Khalifa Haftar. « Que viennent-ils faire en Libye ? », dénonçait il y a quelques jours Recep Tayyip Erdogan, en citant notamment l’Égypte et les Émirats arabes unis. RFI
En Somalie, la polémique enfle après l’attentat sanglant de Mogadiscio, samedi dernier. Lundi sur Twitter, les renseignements somaliens ont affirmé qu’un pays étranger avait planifié l’attaque, sans en dire plus. Or comme la bombe visait un convoi turc, beaucoup ont pensé à une implication des Émirats arabes unis, frontalement opposés à Ankara dans la région. Les accusations officielles laissent sceptiques les chercheurs et enragent l’opposition somalienne. Le mystérieux tweet des services secrets somaliens a entrainé une polémique régionale. Dans son message, l’agence NISA n’a apporté aucune preuve de ses accusations. Un vide dans lequel l’opposition s’est engouffrée. La coalition FNP a décrit une manœuvre « illégale » et « honteuse ». Le député de Wadajir, Abdirahman Abdishakur, a lui dénoncé « des allégations trompant le public et destinées à couvrir l’échec des services secrets ». Pour plusieurs chercheurs d’ailleurs, voir la main de l’étranger n’a pas de sens. RFI
La justice marocaine a décidé d’accorder la liberté provisoire au journaliste et militant des droits humains Omar Radi, placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué sur Twitter une décision de justice, a indiqué mardi 31 décembre son avocat. M. Radi, 33 ans, « comparaîtra le 2 janvier en état de liberté », a dit à l’AFP Me Omar Benjelloun, confirmant des informations de presse. L’avocat n’a pas été en mesure de dire quand exactement le journaliste serait relâché. Omar Radi a été arrêté jeudi 26 décembre pour un tweet publié en avril dans lequel il fustigeait le verdict d’un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison. « Ni oubli, ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! », avait-il écrit, qualifiant le juge de « bourreau ». Le Monde avec AFP
Il y a 60 ans, le 1er janvier 1960, le Premier ministre camerounais Ahmadou Ahidjo proclamait l’indépendance du pays. Derrière les chants, la fête et les défilés, c’est un Cameroun en état de guerre qui accédait à la souveraineté internationale. Plusieurs travaux historiques ont dévoilé, au fil de ces dernières années, la façon dont les autorités françaises ont cherché, à l’époque, à accorder l’indépendance pour tenter de marginaliser puis éliminer le mouvement indépendantiste UPC (Union des Populations du Cameroun). Et 60 ans après, l’histoire de cette période reste encore méconnue, en France comme au Cameroun. Le jour tombe. Attablé dans son séjour à Yaoundé, Hilarion Mbarga Belinga tire sur sa pipe et grignote un morceau de « bitter-kola », un fruit au goût amer. Les souvenirs qu’évoque cet homme aux cheveux grisonnants, eux, sont plutôt doux. Le 1er janvier 1960, il était encore enfant : « Papa nous a dit de rester tranquilles, que nous allions écouter quelqu’un qui allait parler à la radio. Quand papa parlait, personne ne bougeait ! On était donc là, muets… et j’ai entendu comment Ahidjo a parlé… ». RFI
Les habitants des bidonvilles de Kigali accusent les autorités de raser leurs maisons sans leur verser les compensations promises, suscitant la colère dans un contexte de vaste modernisation de la capitale rwandaise. En décembre, à Nyarutarama, un quartier hébergeant les plus grands bidonvilles de Kigali et côtoyant des zones très aisées, les premières maisons ont commencé à être rasées conformément aux plans de la mairie, suscitant la résistance des habitants. « Ma vie s’est subitement détériorée », explique Emmanuel Bayahore, dont le logement a été détruit le 20 décembre. « Je vais essayer d’amener ce dossier devant tous les bureaux concernés et devant le tribunal si c’est possible, parce que c’est une injustice ». En 2017, en prévision de la destruction, les autorités avaient évalué la maison d’Emmanuel Bayahore à 28 millions de francs rwandais (environ 26.000 euros). « J’ai accepté de déménager s’ils payaient le montant mais maintenant ils disent qu’ils ne vont rien me donner du tout, parce que ma maison était sur un marécage et que personne n’est autorisé à construire sur un marécage », regrette-t-il. Belga
En début d’année, la République démocratique du Congo (RDC) a connu sa première alternance pacifique depuis l’indépendance du pays en 1960. Joseph Kabila, président depuis 2001, a fini par céder le pouvoir, pactisant avec son ancien ennemi politique devenu son allié : Félix Tshisekedi, fils du mythique opposant à l’ancien maréchal-président Mobotu Sese Seko puis à Laurent-Désiré Kabila et son fils. Malgré les accusations de fraude et les recours de son rival de l’opposition, Martin Fayulu, la victoire de Félix Tshisekedi au scrutin de décembre 2018 a été validée par la Cour constitutionnelle congolaise le 19 janvier. Le plus grand pays d’Afrique subsaharienne n’en reste pas moins le théâtre de conflits permanents. Dans le nord-est, les violences n’ont pas faibli, avec des massacres opérés par une myriade de groupes armés locaux et étrangers, dont le plus mystérieux et meurtrier reste les Forces démocratiques alliées (ADF), dans la province du Nord-Kivu. La deuxième plus grave épidémie de l’histoire, le virus Ebola, s’est aussi poursuivie dans les provinces orientales de l’Ituri et du Nord-Kivu. La fièvre hémorragique a tué près de 2 200 personnes en RDC depuis sa déclaration, le 1er août 2018. Le Monde