Revue de presse du 2 janvier

Migrants en Méditérranée : 27 personnes mortes et 83 secourues suite à deux naufrages au large de la Tunisie
Vingt-sept corps de migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été repêchés mercredi et 83 autres ont été secourus après le naufrage de deux bateaux au large des côtes tunisiennes dans une tentative de rallier clandestinement l’Europe, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de la Protection civile. « Parmi les 27 corps repêchés au large de (l’archipel des) Kerkennah (est) figurent des femmes et des enfants », a précisé à l’AFP Zied Sdiri, le directeur régional de Protection civile à Sfax. Environ 110 migrants de divers pays d’Afrique subsaharienne se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune, « parties de la côte près de Sfax dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier », a précisé un responsable de la Garde nationale sous couvert d’anonymat. « Des opérations sont en cours pour rechercher d’autres migrants portés disparus », a-t-il ajouté.… Avec la Libye, la Tunisie dont le littoral se trouve en certains endroits à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est le principal point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à gagner l’Europe. Plusieurs naufrages se sont produits ces dernières semaines, marquées par de mauvaises conditions météorologiques. RTBF

En Somalie, une attaque repoussée au Puntland, les autorités accusent le groupe EI
Le groupe Etat islamique (EI) a une présence relativement faible en Somalie par rapport aux shebab, affiliés à Al-Qaïda, mais l’ONU a mis en garde cette année contre un renforcement des affiliés de l’EI dans le pays. Cette attaque survient quelques jours seulement après que le Puntland a annoncé des préparatifs en vue d’une opération militaire d’ampleur pour combattre l’EI dans la région d’Almis, où des miliciens liés à l’EI seraient stationnés. Les assaillants ont d’abord fait exploser mardi matin un véhicule chargé d’explosifs, avant d’échanger des tirs avec les forces de sécurité dans la localité de Dharjaale, dans l’État semi-autonome du Puntland, à environ 200 km de la ville portuaire commerciale de Bossaso.… « Les assaillants ont ciblé une maison dans laquelle séjournaient le commandant des forces armées du Puntland et un membre du parlement », a déclaré Hassan Madobe, un témoin, qui a assuré avoir vu les corps sans vie de huit combattants. VOA/AFP

Le nombre de réfugiés soudanais entrés en Libye a doublé en 2024
Le conflit au Soudan a entrainé des déplacements massifs de populations : en plus des plus de huit millions de déplacés internes, plus de 3 millions de personnes ont fui le pays. Le nombre de réfugiés soudanais en Libye a ainsi doublé en 2024, indique une agence de l’Onu. Conséquence de la guerre qui ravage le pays depuis avril 2023, entre 400 et 500 ressortissants soudanais franchissent la frontière de la Libye chaque jour, indique le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). L’agence onusienne recense actuellement 210 000 réfugiés soudanais en Libye. Un chiffre qui n’est qu’une estimation de leur nombre réel. L’un des principaux points d’entrées : Al-Koufrah, dans le sud est de la Libye. Les Soudanais font face à des conditions de vie difficiles, des prix très élevés. En cette période hivernale, le besoin de couvertures et de vêtements chauds se fait sentir. RFI

Des manifestations à Port-Soudan contre l’émission de nouveaux billets de banque
Des dizaines de Soudanais ont manifesté mardi à Port-Soudan contre la décision du gouvernement de procéder, dans les zones qu’il contrôle dans le pays en guerre, à un remplacement partiel des billets de banque.… Selon le gouvernement, réfugié à Port Soudan, l’échange de billets dans les zones contrôlées par l’armée, dans le Nord et l’Est, vise à « protéger l’économie nationale et à combattre les agissements criminels ». Mais la mesure fait craindre une nouvelle fracture entre ces secteurs et les zones tenues par les FSR, soit la quasi-totalité de la région occidentale du Darfour et des pans entiers du Sud et du centre. Les FSR ont déjà interdit l’utilisation de nouveaux billets dans les zones qu’elles contrôlent, et accusé l’armée de « complot visant à diviser le pays ». La capitale Khartoum, dans le centre du Soudan, est partagée entre les deux forces. Lundi, date limite fixée précédemment pour l’échange, le commerce et les transports à Port Soudan étaient paralysés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les chauffeurs de bus, stations-service et commerçants refusaient d’accepter les anciens billets, tandis que les banques n’ont mis sur le marché qu’une quantité limitée de nouveaux billets. VOA/AFP

La base de l’armée française sera rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, annonce Alassane Ouattara
La base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, a annoncé, mardi 31 décembre, le président ivoirien, Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique. « Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire », a déclaré Alassane Ouattara, dans son allocution de fin d’année. « Ainsi, le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet [une commune d’Abidjan], sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025 », a-t-il poursuivi.… La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après avoir été chassée de trois pays sahéliens gouvernés par des juntes hostiles à Paris, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.… La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’ouest. Quelque 1 000 soldats étaient déployés au 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les djihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée. Le Monde

Sénégal : le président annonce la fin des bases militaires étrangères dans le pays dès 2025
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé mardi « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », dans un discours à l’occasion du Nouvel an. Le 28 novembre, il avait annoncé que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal. « J’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entres autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », a déclaré mardi Bassirou Diomaye Faye, élu en mars. « Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », a précisé le chef de l’État sénégalais. TV5Monde

En Guinée, la transition à rallonge du général Mamadi Doumbouya
Après son putsch, en 2021, le tombeur d’Alpha Condé s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils avant le 31 décembre 2024 et à ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Il est aujourd’hui certain que la première promesse ne sera pas tenue. Et la seconde ? … Acclamé en libérateur après son putsch, le 5 septembre 2021, [Mamadi Doumbouya] semble aujourd’hui gouverner avec pour seule feuille de route son maintien au pouvoir. Sa promesse de soldat d’organiser une élection destinée à rendre le pouvoir aux civils au plus tard le 31 décembre 2024 ne sera pas tenue. Comme les autres putschistes de la région (Mali, Burkina Faso et Niger), il fait avancer son pays sans calendrier électoral. Il y a un an, lors de son discours de fin d’année, Mamadi Doumbouya avait pourtant annoncé la tenue certaine, en 2024, d’un référendum destiné à valider une nouvelle Constitution, prélude à l’organisation du scrutin présidentiel. Un recensement devait être lancé afin de réviser le fichier électoral, conformément à l’accord scellé avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). A ce jour, l’opération patauge ; seule la cartographie des bureaux de vote a avancé. Le Monde

Guinée: «Les mêmes promesses ont été faites en 2024 et ça n’a abouti à rien» sur la fin de la transition
En Guinée, ce 31 décembre 2024, à l’occasion de son discours à la Nation, le président de la transition a affirmé que 2025 « sera une année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel », plus de trois ans après le coup d’État qui a renversé Alpha Condé. Souleymane Souza Konaté, chargé de communication de la coalition d’opposition Anad, affiche son scepticisme : « On attendait du général Mamadi Doumbouya qu’il nous donne un calendrier précis sur le retour à l’ordre constitutionnel, que le général Mamadi Doumbouya réitère son engagement de la prise de pouvoir du 5 septembre 2021, que ni lui ni aucun membre des organes de la transition ne peut être candidat à l’occasion des prochaines échéances électorales. Mais on n’a rien entendu de tout ça. Ce sont les mêmes promesses qui ont été tenues en 2024 et ça n’a abouti absolument à rien. » Mamadi Doumbouya avait pris le pouvoir le 5 septembre 2021 en renversant Alpha Condé, à la tête de la Guinée de 2010 à 2021, très contesté après sa réélection pour un troisième mandat. Les nouvelles autorités, issues du putsch, s’étaient alors engagées à un retour à l’ordre constitutionnel avant fin 2024. RFI

Kenya : Le président kenyan reconnaît les abus de pouvoir des forces de sécurité
Le président kényan William Ruto a reconnu pour la première fois, mardi, les abus de pouvoir commis par les forces de sécurité du pays. Dans son discours de Nouvel An, Ruto a évoqué des « actes excessifs et extrajudiciaires » de la part des autorités, sans toutefois donner de précisions. Cette déclaration survient après une série de manifestations menées par des jeunes protestant contre des disparitions attribuées aux forces de sécurité. Ces manifestations, organisées en juin et juillet derniers, ont été violemment réprimées par la police, avec des tirs de gaz lacrymogène et des arrestations massives. « Chaque liberté a ses limites, et la sécurité publique doit toujours primer sur une liberté sans contrôle », a ajouté Ruto, en soulignant la nécessité de préserver l’ordre public. Les militants des droits humains dénoncent un manque d’enquêtes approfondies sur ces disparitions. La Cour a récemment ordonné la libération de cinq hommes, prétendument enlevés par les forces de sécurité, ou une explication sous serment de la part de la police. Cependant, personne n’a été présenté devant le tribunal mardi, et le chef de la police s’est fait représenter. AfricaNews

Kenya: l’agence spatiale kényane ouvre une enquête après la chute de débris venus du ciel
Les autorités kényanes ont annoncé mercredi 1ᵉʳ janvier l’ouverture d’une enquête sur la chute d’un objet spatial. Lundi après-midi, un grand cercle métallique s’est crashé à une vitesse vertigineuse à proximité du petit village de Mukuku, dans le comté de Makueni, dans le sud du pays. D’après la KSA, l’Agence spatiale kényane, cet objet serait un débris spatial.… Ce cercle, d’environ deux mètres et demi de diamètre et pesant près de 500 kilos, serait « un anneau de séparation de lancement de fusée. » Dans un communiqué, la KSA, l’Agence spatiale du Kenya, explique que ce type d’engin est normalement conçu pour se désagréger lors de son retour sur terre, ou bien, retomber dans des régions inhabitées de la planète.… Le rapport 2023 de l’Institut pour l’environnement et la sécurité humaine de l’Université des Nations unies, alertait déjà sur les risques des débris spatiaux. Aujourd’hui, un peu plus de 35 000 objets sont en orbite, dont un quart seulement sont des satellites opérationnels. Le reste n’est que déchet. D’ici à 2030, plus de 100 000 satellites devraient être mis en orbite. L’ONU redoute une pollution massive de l’espace et surtout des risques de chutes et de collusion qui affecteraient notre planète. RFI

Au Cameroun, un magistrat enlevé dans le Nord-Ouest anglophone
Un magistrat de Bamenda dans la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun, en proie à un conflit séparatiste, a été enlevé dimanche soir à son domicile, a indiqué l’organisation de défense des droits humains Conscience africaine dans un communiqué.… « De nombreux autres civils ont été kidnappés le même jour et emmenés vers une destination inconnue par des hommes armés, que l’on présume être des séparatistes », ajoute le communiqué. Selon l’ONG, trois personnes ont été kidnappées et tuées en décembre car leurs familles n’ont pas pu verser les rançons demandées. En octobre, la maire adjointe de Bamenda avait été enlevée et assassinée par des hommes armés. Quelques jours plus tard, un journaliste avait également été enlevé dans la même ville, avant d’être relâché. Des kidnappings et des meurtres sont fréquents à Bamenda et dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, principalement peuplées de la minorité anglophone de l’ancienne colonie française d’Afrique centrale, depuis le déclenchement de violences séparatistes en 2016. Des fonctionnaires dont des enseignants, ou des élus, accusés de « collaborer » avec le pouvoir central francophone de Yaoundé sont régulièrement tués par les séparatistes. L’armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu’elles accusent de sympathiser avec les séparatistes. VOA/AFP

Burundi: le principal opposant Agathon Rwasa écarté de la course aux législatives
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burundi a rejeté le 31 décembre 2024 toutes les listes des candidats – dont celle de l’opposant historique Agathon Rwasa – d’une coalition de partis politiques pour les élections législatives de juin 2025.… En raison de son éviction du CNL en mars, Agathon Rwasa, qui était arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2020, s’est présenté aux élections législatives au sein d’une coalition de quatre partis d’opposition nommée « Un Burundi pour tous ». Deux autres membres, proches d’Agathon Rwasa et qui ont rejoint la coalition, ont été mis hors-jeu par l’organe de gestion des élections : Euphrasie Mutenzinka et Anatole Karorero.… Qui plus est, en décembre, le président burundais, Évariste Ndayishimiye, avait promulgué un décret rétrécissant les possibilités de candidature. Un simple adhérent ayant quitté son parti il y a moins d’un an ne peut désormais plus se présenter. Une période allongée à deux ans pour un dirigeant. Une mesure qui, selon un analyste cité par l’AFP, semble avoir été taillée sur mesure pour Agathon Rwasa. RFI

Le pape François plaide pour l’annulation de la dette des pays pauvres
Lors du premier angélus de l’année, devant les fidèles réunis place Saint-Pierre, le pape François a exprimé le souhait que l’année jubilaire, commencée la veille de Noël, puisse être l’occasion d’annuler les dettes des pays les moins avancés. Cette initiative s’inscrit dans une tradition de l’Église catholique, visant à promouvoir la solidarité et à alléger les fardeaux économiques des nations les plus démunies, afin de favoriser un avenir plus juste et équitable.… L’évêque de Rome a également plaidé pour la cessation des hostilités dans le monde, appelant à un engagement renouvelé pour la paix. Il a salué les pays qui œuvrent activement à la résolution des conflits, les encourageant à poursuivre leurs efforts en vue d’un avenir plus pacifique et harmonieux. « J’exprime ma profonde reconnaissance à tous ceux, dans les zones de conflit, qui œuvrent sans relâche pour le dialogue et les négociations. Prions pour la fin des combats sur tous les fronts et pour un pas décisif vers la paix et la réconciliation. Je pense aux peuples tourmentés en Ukraine, à Gaza, en Israël, au Myanmar, au Kivu, et à tant d’autres endroits où la guerre déchire des vies. Que l’espoir de la paix brille pour eux et pour l’ensemble du monde. » AfricaNews

Le Ghana devient le cinquième pays d’Afrique à ne pas demander de visa aux citoyens du continent
Au Ghana, depuis ce 1ᵉʳ janvier, plus aucun citoyen du continent africain n’a à présenter de visa à l’arrivée. Le pays rejoint donc la liste des quatre autres États du continent à avoir adopté une politique similaire : le Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin.La décision a été prise par le président sortant Nana Akufo-Addo pour, notamment, « créer un marché unique homogène » en Afrique. « Un geste conforme aux objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), afin de stimuler la croissance économique, la création d’emplois et l’éradication de la pauvreté » : voici comment, en janvier 2024, le chef de l’État justifiait sa volonté d’exempter de visa l’ensemble des Africains.… Au-delà des retombées économiques positives espérées, émanant d’une augmentation du tourisme et des investissements continentaux, l’exemption de visas n’est pas sans risque. Pendant l’année de mise en place, le Ghana a notamment dû se pencher sur la question de la lutte contre les crimes transfrontaliers et celle du renforcement des capacités administratives de son système d’immigration afin de garantir le bon déroulé de cette politique sans visa. RFI

Le continent africain sera-t-il mieux représenté dans les institutions internationales en 2025?
Le 1ᵉʳ novembre dernier, le conseil d’administration du Fonds monétaire internationale (FMI) ouvrait un nouveau siège et accueillait l’Ivoirien Wautabouna Ouattara, le troisième représentant du continent sur les désormais 25 membres qui compose l’organe directeur de l’institution de Bretton Woods. La demande avait été formulée en 2023 par 45 ministres des Finances du continent africain et ils avaient finalement obtenu gain de cause. Les institutions internationales surferont-elles donc sur cette vague en 2025 ? À New York, les débats sur la création de deux nouveaux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies ont été relancés en septembre. Ceux-ci seraient réservés à deux États africains, afin de renforcer leur représentativité dans des prises de décision dont ils sont exclus et qui, souvent, les concerne. Remis chaque mois de septembre à l’agenda de l’Assemblée générale, discutée depuis des années, la réforme pourrait mettre du temps à voir le jour. Une certitude, en revanche, la présidence annuelle du G20, obtenue par l’Afrique du Sud au début du mois de décembre, est une première pour un pays africain. Prétoria profitera de cette réunion des 20 plus grandes puissances mondiales pour « inscrire plus fermement les priorités de développement du continent africain et, plus largement, des pays du Sud, à l’ordre du jour du G20 » avait déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, en novembre dernier. RFI